Transition nutritionnelle dans les pays en voie de

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Transition nutritionnelle dans les
pays en voie de développement
Une réalité ?
Caen le 21/12/04
Julie RONGERE – Cédric LAOUENAN
Plan
 1/
Contexte
 2/ Etat des lieux
 3/ Mécanismes
 4/ Conclusion
1/ CONTEXTE
Définitions

Transition démographique: baisse rapide des taux de
fécondité et de mortalité (infantile), accroissement de
l’espérance de vie.
 Transition épidémiologique: diminution des prévalences
des maladies infectieuses au profit de maladies non
transmissibles (accidents + maladies chroniques
dégénératives).
 Transition nutritionnelle: 5 périodes:





L’ère de la cueillette
L’ère des famines
L’ère de la régression des famines et des pandémies
L’ère des maladies chroniques dégénératives
L’ère des changements de comportements pour prévenir
l’apparition trop précoce de ces maladies non
transmissibles (à peine amorcée).
Caractéristiques générales de la transition épidémiologique et nutritionnelle
des pays industrialisés d’après Orman.
Ère des pestes
et des famines
Démographie
Santé
Nutrition
Ère de régression
des famines et
des pandémies
Ère des maladies
chroniques
dégénératives
Fécondité élevée
Mortalité infantile élevée
Forte mortalité maternelle
Faible espérance de vie
Diminution de la fécondité
Déclin de la mortalité précoce
Croissance active de la
population
Débuts de l’urbanisation
Maîtrise de la fécondité
Espérance de vie >60ans
Vieillissement de la population
Fort taux d’urbanisation
Nombreuses maladies
infectieuses
(épidémies fréquentes)
Expansion puis régression des
maladie infectieuses
(variole, polio, tuberculose) :
Vaccins
Déclin des maladies infectieuses
Montée des maladies
chroniques liées à
l’alimentation, la
sédentarité et la pollution
Malnutrition par carence
Retard de croissance de
l’enfant
Diminution des carences
Moins de problèmes de
croissance
Surpoids dans les classes
affluentes
Surpoids et obésité courants
Handicaps aux âges avancés liés
aux maladies chroniques
2/ ETAT DES LIEUX
La transition

Les maladies infectieuses et la malnutrition
restent une préoccupation forte de santé
publique dans les PVD.
 Accroissement de la mortalité associée aux
maladies chroniques non transmissibles liées
à l’alimentation.
 Double charge morbide avec la malnutrition
et les infections toujours présentes et
l’émergence des maladies chroniques
dégénératives (DNID, HTA, hyperlipidémie,
AVC, IDM, certains cancers…)
La malnutrition
1.
Carences en micronutriments:
(2 milliards de personnes)

Les anémies et les carences en fer:
60% des femmes et des enfants dans les PVD

La carence en iode:
¼ de la pop. mondiale a un apport insuffisant

La carence en vit. A
Population souffrant de carences en micronutriments (millions)
Région1
Carence en iode
(goitre)
Carence en vit. A
(xérophtalmie)
Carence en fer
ou anémie
Afrique
86
1,0
206
Amériques
63
0,1
94
Asie du Sud-est
176
1,7
616
Europe
97
B
27
Méditerranée
orientale
93
0,2
149
Pacifique occidental²
141
0,1
1 058
Total
655
3,1
2 150
1 Régions OMS.
2 Y Compris la Chine.
La malnutrition
2.
Retard de croissance
1/3 des moins de 5 ans est atteint d’un retard
de croissance (70% habitent en Asie, 26% en
Afrique et 4% en Amérique latine et aux
Caraïbes)

Prévalence de la malnutrition appréciée par le
retard de croissance dans les PVD : 1980 47%
2000 33%
2005 29%
Les progrès sont inégaux.
(OMS 2001)

La malnutrition
3.
Malnutrition et infections
L’interaction de la malnutrition et des infections
est la 1ère cause de morbi-mortalité des
enfants dans las PVD.
 Effets de la malnutrition sur la résistance
aux infections:
Mécanismes de défense naturelle altérés
(synthèse d’Ac suite à une vaccination…)
La malnutrition

Effets des infections sur l’état nutritionnel:
– Infestations parasitaires: 1,2 milliard de personnes
infestées par les ascaris; les ankylostomes sont
responsables de nombreuses anémies ferriprives
par hémorragies intestinales.
– La rougeole: 15% de décès dans certains PVD dû
au mauvais état nutritionnel des hôtes.
– VIH et sida: répercutions sur l’état nutritionnel
(anorexie, diarrhées, mauvaise assimilation des
nutriments…)
Nutrition et urgences vitales
(lancet 20 nov. 2004)
Taux de malnutrition>20% ou
entre 10 et 19% avec des
facteurs de gravité (taux brut de
mortalité>1-ration globale
insuffisante-épidémie de
maladies infectieuses
contagieuses-froid sévère ou
refuge inadéquate)
Menace sérieuse
Prise en charge de la
population générale
Apport de nourriture et
suppléméntation ciblée
Malnutrition entre 10 et 19% ou
entre 5 et 9% avec des facteurs
de gravité
Seuil d’alerte
Apport de nourriture et
supplémentation pour les
sous groupes les plus à
risque
Malnutrition<10% sans facteurs
aggravants
Situation acceptable
Pas de nécessité de
prise en charge globale
Aide au cas par cas

Les populations à risque
– les enfants
– les femmes enceintes ou qui allaitent
– les personnes âgées
– les VIH+
Allaitement maternel

Stratégie mondiale :
– "hôpitaux amis de bébés"
– code international de commercialisation
des substituts du lait maternel
– déclaration "inocenti" sur la protection,
l'encouragement et le soutien de
l'allaitement maternel

Grande diversité de pratiques :
 - taux d’allaitement maternel exclusif avant
l’âge de 4 mois :
– 2% au Nigeria (1992)
– 7% au Sénégal (1993)
– 16% au Bénin(1997)
– 23% en Zambie(1996)
– 68% en Égypte (1995)

allaitement maternel souvent remplacé par :
– le lait de vache
– le lait artificiel : préparation pour nourrissons

Inconvénients des laits artificiels
– susceptibles de causer des infections de type
diarrhéique favorisant un retard de croissance et
une malnutrition protéino énergétique
– préparations trop diluées à cause du coût élevé
des substituts entraînant un retard de croissance
qui peut être suivi du lent développement du
marasme nutritionnel

allaitement et VIH
– lorsque l'alimentation de remplacement est
acceptable, possible, sûre et disponible à un coût
abordable et de façon durable, on recommande
d'éviter tout allaitement par une femme VIH+
Maladies chroniques
dégénératives
Diabète et obésité
 Au début des années 90 des études montrent
que la transition nutritionnelle atteint les pays
du sud
 Un des marqueurs de la transition
nutritionnelle en cours est l’accroissement de
l’obésité presque partout dans le monde.
En 1995: 200 millions
En 2004: 300 millions dont 115 dans les PVD

En 2003 surpoids = trop maigres
Maladies chroniques
dégénératives

40% des décès dans les PVD sont dus
aux maladies chroniques (+ 10% entre
1990 en 2003)
(88% dans les pays industrialisées)

En 1997, 63% des diabétiques vivaient
dans les PVD. (très rare il y a 20 ans)
Maladies chroniques
dégénératives
L’obésité touche plus facilement les femmes.
 Fortes disparités à l’intérieur des pays, en
relation avec l’habitat urbain, le revenu et le
niveau d’éducation.

(A New Delhi, 28 à50% des femmes des classes
moyennes sont en surcharge pondérale, contre
seulement 4% dans les faubourgs pauvres)

Facteur aggravant : l’urbanisation
en 1990 10% de la pop. mondiale, 50% de nos jours
Maladies chroniques
dégénératives
En Tunisie: la prévalence de l’obésité
chez les femmes est passée de 8,7% à
23% en 20 ans.
 A Ouagadougou: la prévalence de
surpoids en 2000 était de 16,4% chez
les hommes et de 34,5% chez les
femmes.

3/ MECANISMES
Schéma commun d'évolution





1- Classes aisées de la société - milieu
urbain
2- classe moyenne - ensemble de la société
3- milieux ruraux
4- classes aisées s'écartent du phénomène
5- les + pauvres et les - éduqués restent
atteints par le phénomène
Explication

Transition nutritionnelle : changements
qualitatifs et quantitatifs
 urbanisation
diversité alimentaire
 amélioration de la quantité et diminution des
problèmes liés aux carences nutritionnelles
 parallèlement changements de régime :
– aliments riches en lipides et en sucres, en
graisses saturées et en sel
– pauvres en fibres et en fruits et légumes
– diminution de l'activité physique
Différences avec les pays
industrialisés

Évolution + progressive
 richesses - niveau d'éducation et de soins
 accélération aggravée par la mondialisation
des échanges en cours :
– huiles bon marché
– produits riches en calories et peu chers dans les
supermarchés
– nombre croissant de produits animaux
– alimentation de rue et concept de fast food
– omniprésence des médias

Image de la femme en Afrique
Consommation énergétique
par jour et par personne
Min : 2100 kcal/pers/jour
 Tableau 1 :

Part d'énergie provenant
des céréales

Figure 1
Teneur en gras des régimes
alimentaires

Tableau 2
Consommation de produits
animaux : viande

Tableau 3
Consommation de produits
animaux : poisson

Importantes disparités selon les régions
 9 Kg/pers/an dans les années 60
16 Kg/pers/an en 1997
 consommation relativement basse
 mais la contribution du poisson à l'apport total
en protéine animale est de l'ordre de 20%
dans les pays en développement
Consommation de fruits et
légumes

Tableau 4
Hypothèse (Barker)
Malnutrition au stade in utero
adaptation métabolique (résistance aux
conditions nutritionnelles de carences)
phénotype économe (inadapté dès lors que la
personne se trouve confrontée de façon
durable à une situation de sécurité
alimentaire)
Les conséquences

Recul dans certains pays des malnutritions
par carence
 augmentation de l'espérance de vie
 vieillissement
augmentation de la
prévalence des maladies chroniques
 conséquences plus graves que dans nos
pays (ex:AVC avant 65 ans)

au sein des même segments sociaux voire
des même familles, coexistence de
pathologies différentes (obésité des adultes
et malnutrition des jeunes enfants)
 services de santé encore peu préparés à
affronter cette situation
4/ CONCLUSION

Problèmes majeurs:
– malnutrition protéino énergétique
– carence en vitamine A
– troubles liés à la carence en iode
– anémies nutritionnelles

Émergences des maladies non
transmissibles liées à l'alimentation qui
deviennent des problèmes de santé publique
dans certains pays en développement
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