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Galerie d’art
Kyria David me fecit.
Kαλημέρα,
Confrontés au mode de vie grec, les Romains s’en sont peu à peu inspirés.
Les riches Romains ont modifié l’architecture de leurs maisons : la maison à
atrium était rudimentaire et sans luxe. Au contact des Grecs, les riches
Romains adoptent des maisons de styles variés, en s’inspirant des maisons
grecques, avec péristyle et jardin. Ils les ont décorées de nombreuses
œuvres d’art venant de Grèce. Nombre d’entre elles émanaient de pillages.
À défaut, ils utilisaient des copies. Grâce à ces copies, nous avons des
témoignages exceptionnels d’œuvres grecques originelles disparues.
Pour définir l’influence grandissante de la culture grecque à Rome, on
utilise le terme « hellénisation » ; en effet, les Grecs se nommaient euxmêmes les Hellènes et la Grèce, l’Hellade. Ces termes ont d’ailleurs encore
cours en Grèce, aujourd’hui. Ce sont les Romains qui les ont désignés ainsi
avec mépris : « Graeci, orum, m. pl : les Grecs », nom tiré de certains
habitants de Grèce du Nord, les « Graikoi ».
Faisons un peu mieux connaissance avec l’art grec !
Le seul trait vertical rouge En revanche le mouvement
qui corresponde à un axe est visible, dans l’Hermès
portant Dionysos de
de symétrie est celui qui
Praxitèle par le
est tracé sur la
déhanchement de la statue,
reproduction de la statue le niveau décalé des
du kouros. Cette dernière épaules et des pieds qui se
De plus, la tête
est figée : buste droit, corps répondent.
n’est plus dans l’axe du
et tête raides, bras le long corps, légèrement tournée
du corps ; l’ensemble
vers l’enfant. Enfin, les
bras sont complètement
forme un monobloc. Le
du corps. La
seul mouvement amorcé détachés
statue, déséquilibrée par le
est celui du pied gauche.
mouvement, a nécessité un
Aucune vie n’émane de
renfort que lui procure le
cette statue massive ou si drapé, rendant ainsi sa
légèreté au geste
peu ...
d’Hermès. Sérénité et
harmonie baignent cette
scène.
La victoire de Samothrace,
quant à elle, semble sur le
point de prendre son
envol, la poitrine en
avant, les ailes déployées.
Elle amorce un
mouvement de départ
comme en témoigne le
triangle formé par ses
jambes et son buste. L’effet
dynamique est renforcé
par le jeu savant des
drapés composés d’un
manteau épais qui glisse
sur sa jambe droite et
d’une fine robe qui laisse
entrevoir son corps. Les
étoffes sont plaquées sur
son corps, à l’avant, sous
l’effet du vent, tandis
qu’elles se soulèvent
librement à l’arrière.
Vivacité et ardeur
semblent la mouvoir.
Période archaïque :
À partir du VIIIe siècle, apparaissent des sculptures cylindriques
qu’on pourrait apparenter à des colonnes par la raideur de leur
attitude, compactes et denses, les kouroï et les koraï. Les modèles
de kouroï donnent à voir de jeunes hommes nus, massifs, les bras
le long du corps, la jambe gauche légèrement en avant. L’influence
égyptienne est reconnaissable, notamment aux yeux en amande,
au sourire et à la coiffure. Ceux de koraï, œuvres de plus petite
taille, présentent des jeunes filles vêtues d’un fin drapé, les jambes
souvent jointes. Une des mains, ouverte devant la poitrine peut
tendre une offrande. Même si certaines œuvres paraissent
originales, les kouroï et les koraï incarnent un type, proche des
divinités. Dans un souci de réalisme, les muscles et les articulations
d’abord dessinés seront ensuite modelés.
Korè, VIe siècle av. J.-C.
Musée de l’Acropole, Athènes, Grèce
Période classique :
Statue de Diadumène,
Copie d'époque Flavienne
d'un original en bronze de Polyclète
réalisé vers 440-430 avant J.-C.
États-Unis, New-York, The Metropolitan Museum
of Art
La période classique, source d’élégance et de
raffinement, privilégie le mouvement harmonieux par un
léger déhanchement des corps. Elle définit un idéal de
beauté grecque par de justes proportions selon un canon,
une règle, en grec : le sculpteur Polyclète, né à Argos, en
Grèce, au Ve siècle serait à l’origine de la règle de
proportions qui stipule que la tête est contenue sept fois
dans le corps ; en outre, le jeu alterné du mouvement des
épaules, l’une en avant, l’autre en arrière répond à celui des
jambes dont l’une s’avance tandis que l’autre est repliée vers
l’arrière, créant un équilibre (pose appelée « contrapposto »
en italien). Enfin, les détails anatomiques (muscles, veines,
articulations) sont précis et réalistes mais suivent toujours
des lignes harmonieuses.
La perfection de la beauté physique répond à celle de la
beauté intellectuelle. Cet idéal sera appelé le modèle « kalos
kagathos : l’homme beau et bon ». Il est exalté surtout dans
un modelé lumineux du corps de l’athlète dont la pratique
sportive de la palestre complète l’instruction.
Le canon de Polyclète a fixé les normes de la beauté
classique idéale au cours des siècles.
Les statues au visage empreint de sérénité sont
néanmoins inexpressives voire impassibles.
Période hellénistique :
Elle crée un art
essentiellement centré sur
l’homme et ses émotions et
contraste avec la sobriété des
époques précédentes par son
aspect théâtral. Les artistes
accentuent le mouvement et
cherchent une très grande
expressivité, témoignant de la
large gamme des émotions
humaines. De plus, par souci
de réalisme, l’art hellénistique
s’enrichit de nouveaux
thèmes : la vieillesse, la
laideur, la souffrance... La
torsion des corps et des
modelés révèlent souvent de
véritables prouesses
techniques.
La statue d’Auguste Prima Porta présente l’empereur en
tenue militaire, en position de chef des armées, s’adressant à ses
soldats, la main droite levée et l’index pointé qui imposent silence et
respect. Son port est altier, son attitude, noble, mesurée, convient à
ses fonctions. Sa cuirasse, qu’on devine savamment ouvragée,
témoigne de sa puissance et de son rang. Le drapé aux nombreux
plis qu’il a passé autour de ses hanches et qu’il maintient de son
bras gauche adoucit néanmoins la rigueur de l’ensemble et ajoute à
son élégance.
La position, très romaine, du général haranguant ses
troupes est néanmoins très proche de celle des statues de l’époque
classique par son déhanchement et l’amorce du mouvement. La
ressemblance est renforcée par l’impression de sérénité tranquille
qui s’en dégage.
Un détail attire néanmoins l’attention : l’empereur est pieds nus à
l’image des représentations divines. D’ailleurs, le petit Cupidon à
ses pieds rappelle sa filiation avec César, membre de la gens Iulia,
descendant de Vénus. Auguste revendiquera cette ascendance
divine à la suite de César.
La statue sert donc la gloire, la majesté, le caractère
divin de l’empereur à qui les soldats doivent obéissance. Cette
œuvre, au même titre que de nombreuses autres, est au service de
la propagande d’Auguste par son caractère impressionnant. C’est là
l’originalité de l’art romain. Le rayonnement artistique et culturel
correspondra désormais à la prédominance militaire, sociale,
économique et militaire de Rome. La référence au classicisme
exprime la supériorité et la sérénité d’un pouvoir sûr de lui.
Gειά σου !
Vale !
Kyria David me fecit.
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