Guillemette de Berny
Formation théorique.
II) Henri IV, roi de France, à la reconquête de son royaume.
A- La guerre contre la Ligue
Henri IV doit d’abord commencer par conquérir les esprits. Il refuse de se convertir au
catholicisme, mais déclare le 4 août qu’il respectera la religion catholique. Beaucoup hésitent à le
suivre, certains protestants comme La Trémoïlle quittent même l’armée, qui passe de 40 000 à 20 000
hommes. Affaibli, Henri IV doit abandonner le siège de Paris. De plus, appuyés par l'Espagne, les
ligueurs relancent les hostilités, le contraignant à se replier à Dieppe.
Henri IV bat Charles de Lorraine, duc de Mayenne le 29 septembre 1589 lors de la bataille
d'Arques. Les Huguenots sont rassurés par ce chef de guerre solide et humain. Il prend Vendôme tout
en veillant à ce que les églises restent intactes, et que les habitants ne souffrent pas du passage de son
armée. Grâce à cet exemple, toutes les villes entre Tours et le Mans se rendent sans combat. Il bat à
nouveau les Ligueurs et les Espagnols à Ivry le 14 mars 1590, affame Paris, mais ne peut prendre la
ville, qui est ravitaillée par les Espagnols.
Juillet 1591, il rétablit par l’Édit de Mantes les dispositions de l’édit de Poitiers (1577), qui
donnait une liberté de culte limitée aux Protestants. Le duc de Mayenne, alors en guerre contre Henri
IV, convoque les États généraux en janvier 1593, dans le but d’élire un nouveau roi. Les États
négocient avec le parti du roi, obtiennent une trêve, puis sa conversion. Encouragé par Gabrielle
d'Estrées, et surtout très conscient de l'épuisement des forces en présence, Henri IV, choisit d'abjurer la
foi calviniste. Le 4 avril 1592, par une déclaration connue sous le nom d'« expédient », Henri IV
annonce son intention d'être instruit dans la religion catholique. Henri IV abjure solennellement le
protestantisme, le 25 juillet 1593 en la basilique Saint-Denis. Afin d’accélérer le ralliement des villes
et des provinces (et de leurs gouverneurs), il multiplie les promesses et les cadeaux. L’augmentation
des impôts provoque la révolte des croquants dans les provinces les plus fidèles au roi, Poitou,
Saintonge, Limousin et Périgord.
Henri IV est sacré le 27 février 1594 en la cathédrale de Chartres. Son entrée dans Paris le
22 mars 1594 et l'absolution du pape Clément VIII le 17 septembre 1595, lui assurent le ralliement
progressif de toute la noblesse et de la population, malgré quelques fanatique tel Jean Châtel qui tente
d'assassiner le roi près du Louvre le 27 décembre 1594. La Ligue est battue de manière définitive à
Fontaine-Française.
B-
La guerre contre l'Espagne
En 1595, Henri IV déclare officiellement la guerre contre l'Espagne. Le roi éprouve des
difficultés à repousser les attaques espagnoles en Picardie. La prise d'Amiens et le débarquement d'une
troupe en Bretagne (où le gouverneur Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, cousins des
Guise et beau-frère du feu roi Henri III ne reconnaît toujours pas Henri IV), laisse celui-ci dans une
situation périlleuse.
Le roi perd l'appui de la noblesse protestante. Elle s'abstient de paraître au combat. Choqués
par sa conversion et par les nombreuses personnalités qui l'imitent, les protestants en plein désarroi
reprochent au roi de les avoir abandonnés. Ils se réunissent régulièrement en assemblée. Ils vont
jusqu'à se saisir de l'impôt royal.
Après avoir soumis la Bretagne, Henri IV signe le 30 avril 1598, l'Édit de Nantes. Les deux
armées étant à bout de forces, le 2 mai 1598 est signée la paix de Vervins entre la France et l'Espagne.
Après plusieurs décennies de guerres civiles, la France connaît enfin la paix.