Jean Ferrat L’âne Pa Nanou etStan Il est au milieu d'la route Le stupide aliboron Il est là qui nous écoute Avec sa têt' de cochon Il pouss'ra pas sa barbaque Il est guère accommodant Ah vraiment la tête à claques Ah l'âne de Buridan Ah vraiment la tête à claques Ah l'âne de Buridan Il obstrue la voie publique Avec son vieux char-à-bancs Il comprend pas nos mimiques Nos solides arguments Il a rien dans la caboche Le baudet récalcitrant Il mérit'rait des taloches Il est pas intelligent Il mérit'rait des taloches Il est pas intelligent Il aurait pu l'imbécile Provoquer des accidents Froisser nos automobiles Déranger les occupants Allons viens vite hue cocotte Par ici t'auras du son Il comprend pas la carotte Il comprend pas le bâton Il comprend pas la carotte Il comprend pas le bâton Surtout faut pas qu'on y touche Il a des plaies sur la peau Avec du sang pour les mouches Du pus pour les asticots Il manqu'rait plus qu'il s'affale Ce serait pas rigolo Le stupide onocéphale Ah le maudit bourricot Le stupide onocéphale Ah le maudit bourricot Paradoxe de l'âne de Buridan Le paradoxe de l'âne de Buridan est la légende selon laquelle un âne est mort de faim et de soif entre son picotin d'avoine et son seau d'eau, faute de choisir par quoi commencer. On ne peut, à proprement parler, faire de ce cas de figure un paradoxe logique ; il s'agit plutôt d'un cas d'école de dilemme poussé à l'absurde, et ces deux traits caractérisent le phénomène de double contrainte économique à laquelle est confronté François Hollande. La meilleure option pour lui (et surtout pour la France) serait qu’il prenne la porte de sortie. L’ économie de l'offre, l'économie de la demande: Définitions diapo suivante …../…… L’« économie de l'offre » (on parle aussi de la « politique économique de l'offre », ou plus simplement de « politique de l'offre ») est une école de pensée associée aux changements de la politique économique américaine sous la présidence de Ronald Reagan au point qu'on la désigne souvent par le terme « reaganomics » . Selon les tenants de cette conception, la manière la plus efficace d’obtenir une croissance économique élevée sur le moyen et le long terme est d’aider les entreprises à produire davantage de biens et services, de les inciter à entrer sur de nouveaux marchés. Selon les partisans de « l'économie de l'offre », l'objectif de croissance ne peut être atteint qu'en levant le plus possible les freins fiscaux et règlementaires qui entravent leur développement. Il s'agit donc de lever les freins à l'initiative privée en diminuant l'impôt pesant sur l'activité des entreprises (impôt sur les sociétés, taxe professionnelle, etc.) ; sur les revenus des travailleurs (comme les cotisations sociales). Inversement, des subventions peuvent et doivent le cas échéant être accordées aux entreprises dans certains secteurs économiques, si les objectifs attendus le justifient. Le courant de l'économie de l'offre se rattache à la pensée libérale. Il combat activement les écoles de pensée majeures à savoir : «l'économie de la demande» (le keynésianisme), qui voit la dynamique économique dans le principe de demande effective. Au point de stimuler celle-ci ou d'y suppléer le cas échéant par la dépense publique ; l'école monétariste, qui voit la dynamique économique à travers le prisme de la théorie quantitative de la monnaie. Au point de privilégier la gestion de la masse monétaire. Cette école de pensée voit le jour dans les années 1970, alors que les politiques sont hésitants (la politique de la demande keynésienne ne semble plus être efficace dans les pays développés) et ne savent quelle ligne de conduite adopter pour faire face aux chocs pétroliers et pour remédier à la situation de stagflation (situation de stagnation combinée avec une poussée de l'inflation). Cette école de pensée a contribué à développer et à alimenter un vaste mouvement d'opinion (inspiré par une philosophie plutôt conservatrice) mais dans lequel on trouve des mouvements comme les libertariens (parfois appelés « anarchocapitalistes »). …./…. Faut-il réorienter la politique économique du gouvernement ? Qui a tort, qui a raison ? Faut-il s'en tenir au pacte de responsabilité de François Hollande, essentiellement destiné à favoriser l'offre, c'est-à-dire les conditions de production des entreprises ? Ou faut-il, au contraire, le rééquilibrer vers la demande via le pouvoir d'achat des ménages, comme en rêve le ministre sortant de l'Économie Arnaud Montebourg ? Pour le dire autrement, est-il nécessaire de consacrer 50 milliards d'économies à réduire le déficit tout en baissant les impôts et les charges des entreprises à hauteur de 41 milliards d'euros (d'ici à 2020) comme ont prévu le chef de l'État et Manuel Valls ou vaut-il mieux les répartir en trois tiers : quelque 17 milliards pour la réduction du déficit, 17 pour la stimulation du pouvoir d'achat des ménages et 17 pour la diminution des charges des entreprises ? Des salaires qui augmentent trop vite Le débat sur la politique économique agite toute la majorité, mais aussi les économistes. Pour Patrick Artus, le directeur de la recherche économique de Natixis, cela ne fait aucun doute : "La France a un immense problème d'offre." Les chiffres qu'il cite sont frappants : "Depuis les années 2000, la production industrielle a baissé de 12 % quand la demande intérieure de produits industriels a augmenté de 20 % et le commerce mondial, de 80 %." Les entreprises françaises ne sont en fait "pas en état de satisfaire la demande qui leur est adressée : la demande monte et la production baisse". Leurs marges sont trop faibles et elles n'investissent pas assez. Et le problème n'est pas limité à l'industrie manufacturière. "La construction souffre elle aussi d'un déficit chronique de nouveaux logements, notamment à cause du manque de foncier et des coûts de construction trop élevés. Résultat, chaque fois que vous donnez des aides aux acheteurs de logement, ça fait monter les prix." Les services ne sont pas non plus épargnés, à cause d'un coût du travail peu qualifié élevé : "Dans les services peu sophistiqués, comme la distribution, le transport, la restauration, les loisirs, les services à la personne, l'emploi est stagnant depuis 2003", rappelle ainsi Patrick Artus. Pour lui, "le vrai problème de l'économie française est que les salaires augmentent plus vite que la productivité". Et c'est donc à ce problème structurel, lié au marché du travail et aux négociations collectives, qu'il faudrait s'attaquer. Faute d'en être capable, François Hollande a choisi une voie alternative : les baisses d'impôts et de charges. …./….. Des carnets de commandes vides Sauf que depuis l'éclatement de la crise, la demande est, elle aussi, incontestablement déprimée. "Quand on regarde les données d'enquêtes, les chefs d'entreprise disent plutôt qu'ils souffrent de la faiblesse de leur carnet de commandes", explique Christophe Blot, directeur adjoint au département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). "Depuis 2009 et l'effondrement de la demande mondiale, on est toujours dans un régime où les entreprises françaises souffrent de surcapacités de production." En clair, elles ne font pas tourner leurs usines à plein. Mais relancer la demande via des baisses d'impôts aux ménages n'est pas la solution miracle. "Le problème, c'est plutôt celui de la demande au niveau de l'ensemble de la zone euro", souligne l'économiste de l'OFCE. Une demande déprimée, notamment à cause des ajustements en cours dans les pays du Sud qui poussent les salaires à la baisse. Offre ou demande, deux faces d'une même pièce apparemment incompatibles, mais qui peuvent être conciliées. "La politique optimale, c'est de réparer l'offre tout en essayant d'empêcher une chute simultanée de la demande, concède Patrick Artus. Si ça ne sert à rien de distribuer du pouvoir d'achat en France, il serait utile d'avoir un euro plus faible, ce qui est en train de se mettre en place doucement, ainsi qu'un programme de relance des investissements européens, comme celui de 300 milliards d'euros proposé par Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne." Vers un compromis européen ? Un compromis sur la base d'une politique monétaire très assouplie, capable de faire baisser l'euro, d'une politique budgétaire moins restrictive, via l'utilisation de toutes les flexibilités prévues par les règles européennes, et d'un plan de relance européen pourrait se dessiner au sommet de la fin de la semaine. "Si vous dites aux Allemands il faut que vous montiez vos salaires et que nous soutenions la demande en France, ils seront furieux et ne le feront jamais. Mais ils ne sont pas du tout hostiles à l'idée d'un soutien européen par un plan d'investissement dans l'énergie, le numérique et les transports en échange de bonnes réformes en France, à condition que les projets soient pilotés correctement par la Banque européenne d'investissement", assure Patrick Artus. L'écueil à éviter ? "Refaire les 5 000 ronds-points de Sarkozy" et son plan de relance. …./….. La presse pose la question de la "légitimité" de Hollande Alors que le président de la République a promis vendredi qu'il irait "jusqu'au bout" de son mandat, Le Monde rappelle dans son éditorial que "sa légitimité formelle est protégée par la Constitution. Mais sa légitimité personnelle est en lambeaux, sa légitimité politique en ruine et la confiance du pays proche de zéro". "Le président de la République a beau demander le respect de sa fonction et celui des institutions qui l’ont placé à l’Elysée pour cinq ans, il ne peut plus faire abstraction de l’état d’effarement de l’opinion publique face à ce jeu de massacre permanent", insiste Jérôme Glaize du Maine libre. La Constitution "le protège en principe contre tout aléa pour la durée de son mandat. Mais là n'est pas l'important. L'important est ce sentiment d'avoir été floués qui submerge tous ceux qui ont cru en lui. Et cette confiance trahie qui ne lui sera plus jamais pardonnée", renchérit Yves Harté dans les colonnes de Sud-Ouest. "A peine 13% des Français lui font encore confiance. Une misère", commente Philippe Marcacci dans L'Est républicain, qui estime que "dans cette crise qui ébranle tout l’édifice politique, la remise en cause ne touche plus seulement l’homme, elle affecte la fonction". "Si la cote de confiance de François Hollande descend en dessous de 10% - ce qui n'est plus du tout exclu - que vaudront sa légitimité et, plus encore, son autorité dans le pays ?", s'interroge Le Journal de la Haute-Marne sous la plume de Patrice Chabanet. …../….. "Trempé d'impopularité jusqu'aux os", selon la formule de Daniel Ruiz dans La Montagne, François Hollande est dans une situation politique "suffisamment mauvaise pour qu’on se concentre sur ses décisions, ses discours et sa stratégie. Et aussi sur les moyens de sauver une gauche de gouvernement qui menace de faire naufrage", tempère Laurent Joffrin dans Libération. "On aurait voulu saper les fondements de la République qu’on ne s’y serait pas pris autrement. On aurait voulu donner des munitions à Marine Le Pen qu’on n’aurait pas fait mieux", s'alarme Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées. De fait, un sondage Ifop paru samedi dans Le Figaro place la présidente du Front national en tête du premier tour en cas de présidentielle et victorieuse d'un second tour si elle était opposée à François Hollande. "François Hollande se promettait d’apaiser la France, il l’a mise en ébullition. Quand le peuple a l’impression d’avoir été berné, il se venge. Et se jette donc dans les bras de Marine Le Pen", analyse Paul-Henri du Limbert dans l'éditorial du quotidien conservateur. …./…. Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat, né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Seine-et-Oise) et mort le 13 mars 2010 à Aubenas (Ardèche), est un auteur-compositeur-interprète français. Auteur de chansons à texte, il alterne durant sa carrière, chansons sentimentales, poétiques et engagées et a souvent maille à partir avec la censure. Reconnu pour son talent de mélodiste, il met en musique et popularise nombre de poèmes de Louis Aragon. Fidèle, sa vie durant, à ses idéaux communistes, il n'en conserve pas moins sa liberté de penser et n'hésite pas à se démarquer du parti communiste français, en raison des positions de ce dernier sur l'URSS. Bien que peu présent dans les médias et malgré son retrait de la scène à quarante-deux ans, cet ardent défenseur de la chanson française connaît un grand succès critique et populaire. Apprécié d'un large public, Jean Ferrat est considéré, à l'instar de Ferré, Brassens et Brel, comme l'un des grands de la chanson française. Nanou et Stan le 07/09/2014