Chapitre 3 : la régulation nerveuse de la pression artérielle

Chapitre 3 : la régulation nerveuse de la pression artérielle
I- Un paramètre physiologique régulé: la pression artérielle
Le sang circule sous pression dans les artères. La pression exercée par le sang sur les parois de l'artère constitue la
pression artérielle (ou tension). La mesure de ce paramètre comporte deux valeurs : une pression maximale ou
systolique (liée à la contraction ventriculaire cardiaque : systole) et une pression minimale ou diastolique (liée au
relâchement des muscles cardiaques ou diastole).
Les valeurs normales exprimées en centimètres de mercure sont pour un adulte de 11 à 14 pour la pression
systolique et de 6 à 8 pour la pression diastolique. Ces valeurs sont susceptibles de varier dans certaines limites au
cours de la journée (elles augmentent au cours d'un exercice physique, du stress, diminuent lors du sommeil).
Cependant ces variations n'ont lieu que dans un intervalle réduit, elles sont rapidement corrigées par un mécanisme
de régulation car l'hypotension ou l'hypertension présentent des dangers pour l'organisme.
II- Relations entre pression artérielle et fréquence cardiaque
La pression artérielle dépend de plusieurs paramètres parmi lesquels le débit cardiaque joue un rôle fondamental.
Or ce débit dépend du volume d'éjection systolique et de la fréquence cardiaque. Ainsi toute variation de la
fréquence cardiaque va modifier la pression artérielle.
Le cœur est un organe autonome, c'est-à-dire qu'il possède en lui-même le système qui déclenche ses propres
contractions (un cœur isolé de l'organisme continue à battre mais il le fait à fréquence constante).
Dans l'organisme la fréquence cardiaque n'est pas constante, elle peut être modulée par voie nerveuse. Le cœur
reçoit en effet des fibres nerveuses issues de 2 nerfs provenant du bulbe rachidien (centre nerveux situé au-dessus
de la moelle épinière) :
-le nerf parasympathique est un nerf cardio-freinateur qui lorsqu'il est stimulé provoque une diminution de la
fréquence cardiaque
-le nerf sympathique qui passe par la moelle épinière avant d'arriver au cœur qui est cardio-accélérateur.
L’activité de ces nerfs n'est jamais nulle et elle permet une régulation constante de la fréquence cardiaque et de la
pression artérielle.
III- Une boucle nerveuse réflexe de régulation de la pression artérielle
La pression artérielle est régulée grâce à une boucle nerveuse réflexe. Une boucle réflexe permet de maintenir
constante une valeur consigne grâce à la mise en jeu de capteurs, d'un message afférent, d'un centre nerveux, de
messages efférents et d'un effecteur.
Dans le cas de la pression artérielle :
-les capteurs sensibles aux variations de la pression artérielle sont des barorécepteurs situés en particulier au niveau
des sinus carotidiens.
-Ceux-ci émettent un message nerveux afférent qui conduit par le nerf de Hering
- le message arrive ensuite au niveau du centre nerveux : le bulbe rachidien
Il repart par des voies nerveuses efférentes : nerf sympathique (cardio- accélérateur) et nerf parasympathique (nerf
cardio-freinateur)
-ces messages convergents vers l’effecteur, ici le cœur.
Quand la valeur de la pression artérielle s’écarte de la valeur normale, c'est ce mécanisme qui est sollicité.
Dans le cas d'une hypertension par exemple, les barorécepteurs sont stimulés ce qui se traduit par une
augmentation de la fréquence des signaux nerveux transmis au bulbe rachidien par le nerf de Hering. Ce dernier
élabore une réponse adaptée en augmentant l'activité des nerfs parasympathiques et en diminuant celle des nerfs
sympathiques (messages efférents). En conséquence la fréquence cardiaque diminue. Le débit cardiaque va donc lui
aussi diminuer, ce qui va abaisser la pression artérielle la ramenant ainsi sa valeur normale.
Dans le cas d'une hypotension on observe les mécanismes inverses.