La forêt est, avant tout, un
écosystème.
• S’il est un milieu apparemment consensuel dans sa définition, c’est
bien celui-ci : une « grande étendue de terrain couverte
d’arbres »…juste bien sûr, cette description simplifie à l’extrême la
compréhension d’un écosystème qui ne peut se résumer à ses seuls
éléments dominants. Une forêt est un foisonnement de manifestations
végétales et animales, (3900 espèces végétales et 6800 espèces
animales estimées, dans les hêtraies d’Europe centrale), une mosaïque
de milieux associés et de micro biotopes, tissé de mystères et de
lumières. Champignons, mousses, sources et arbres creux, fûts
majestueux, taillis, combes secrètes, halliers hautains, on ne peut être
forestier si l’on n’est pas poète pour s’imprégner de ces dimensions ;
cela n’exclut ni la gestion, ni l’économie. Une forêt réduite à sa simple
expression de troncs et de mètres cubes n’est plus une forêt, c’est une
usine à bois : on n’y fait plus de la sylviculture mais de la ligniculture,
option qui peut être légitime, mais qui ne doit pas se confondre avec la
science du forestier, basée sur l’humilité, l’observation, et la patience.