Séminaire CPGE - Paris L’automatique, une démarche de projet Un peu d’histoire… Longtemps la technique des asservissements est pratiquement demeurée l’apanage des mécaniciens. À l’image du régulateur à boules inventé par James Watt en 1790, les régulateurs étaient réalisés par des systèmes de conception exclusivement mécaniques et bien entendu, les réglages relevaient de l’empirisme et de l’expérimentation. IGEN STI 1 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris L’automatique une approche moderne C’est par le développement de l’électronique et en particulier par l’intégration des calculateurs numériques (calcul opérationnel) que cette discipline a acquis ses lettres de noblesse tant sur le plan des réalisations que sur le plan théorique en s’appuyant sur les travaux de mathématiciens français tels Cauchy, Fourier et Laplace. Pendant de nombreuses années, les régulateurs se sont limités à la classique structure « PID » car toutes les solutions plus élaborées étaient difficiles à réaliser industriellement. IGEN STI 2 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris L’automatique aujourd’hui Aujourd’hui, l’évolution de l’électronique vers des solutions numériques qui se traduisent par l’intégration de calculateurs numériques puissants, la création de langages de haut niveau maîtrisant les problèmes liés au temps « réel », voire une approche entièrement graphique de la programmation, offrent un développement quasiment sans limite des méthodes modernes de l’automatique. Ces méthodes modernes s’imposent sur le plan de la commande par la réalisation de régulateurs prédictifs, de logique floue ou de commandes neuronales, ainsi que sur l’identification en ligne des différents paramètres des modèles de connaissance représentant le comportement des systèmes IGEN STI 3 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris L’automatique et les modèles Avant toutes choses, il est indispensable d’établir un modèle comportemental du système à commander. Ceci nécessite l’écriture d’un modèle de connaissance, ou bien d’un modèle de comportement (appelé boîte noire) ou de tous modèles intermédiaires (boîtes grises). IGEN STI 4 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Un modèle de connaissance Les modèles de connaissance sont élaborés à partir des lois de la physique ou de la chimie. L’objectif étant d’expliciter le fonctionnement d’un système par une relation mathématique. Ces modèles peuvent être assez complexes et comporter de nombreux paramètres à identifier IGEN STI 5 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Un modèle de comportement Les modèles de comportement sont des modèles linéaires, dont la validité reste limitée à de petites variations autour d’un point de fonctionnement, ils se concrétisent par des fonctions de transfert. Les modèles intermédiaires sont des modèles hybrides souvent issus d’une simplification ou d’une linéarisation des modèles de connaissances. IGEN STI 6 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris L’automatique en CPGE Dans le cadre de l’enseignement des S2I en classes préparatoires aux grandes écoles, nous développons plus largement les domaines d’application liés aux systèmes « mécatroniques » associant les disciplines fondamentales telles que la mécanique et le génie électrique. IGEN STI 7 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Modélisation des systèmes Cette phase se décompose en trois étapes : définir les phénomènes physiques du système à commander, faire le bilan des variables mesurables et identifier l’origine des phénomènes principaux (hydraulique, électrique, mécanique). L’écriture des équations du modèle peut se présenter sous différentes formes, nous en présenterons deux, l’une adaptée à la description des systèmes hydrauliques et l’autre adaptée aux systèmes électromécaniques. IGEN STI 8 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris les systèmes hydraulique ou chimique Les équations de bilan tenant compte des flux d’entrée et de sortie associés à la conservation des grandeurs semblent bien adaptées : On peut faire ce bilan sur un instant dt : Quantité de X Quantité de X Quantité de X Flux entrant Flux sortant Généré Consommé dans le système de X de X par le système par le système IGEN STI 9 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris F1 Entrée fluide de concentration C1 hauteur du volume h et surface S F2 Entrée fluide de concentration C2 Volume de concentration C Fs sortie fluide de concentration C IGEN STI 10 9 juillet 2009 Fs k. h Séminaire CPGE - Paris Pour écrire les équations de bilan, nous ferons un certain nombre d’hypothèses, le mélange des fluides d’entrée est instantané, le fluide de sortie s’écoule par gravité (Bernouilli) : Compte tenu des hypothèses, pendant un instant dt, le système ne génère rien ni ne consomme, les variations du volume sont uniquement liés aux flux : Si l’on suppose que la fluidité ne dépend pas de la concentration : IGEN STI 11 Fs k. h S.dh F1.dt F2 .dt Fs .dt dh F1 F2 k . h dt S S S 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris L’apport en produit dissous pendant un instant dt, par les fluides d’entrée i s’écrit : Dans ces conditions le bilan relatif aux concentrations pendant un instant dt s’écrit : d (C.h.S ) F1.C1.dt F2 .C2 .dt k. h.C.dt Ces équations traduisent le comportement du système, bien entendu ces deux équations sont non linéaires puisque nous avons des produits des grandeurs h et C qui dépendent du temps. Pour élaborer une loi de commande, il faudra simplifier ce modèle de connaissance pour aboutir à un modèle simplifié de comportement par « linéarisation » autour d’un point de fonctionnement. IGEN STI 12 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Les systèmes mécaniques Dans le cas d’un système mécanique les équations du modèle de connaissance peuvent s’écrire à partir d’un bilan énergétique. Lorsque les forces qui s’appliquent sur le système dérivent d’un potentiel, les forces pour un axe q sont liées à la différence des énergies potentielle et cinétique L (lagrangien) suivant la relation : d L L D Fq * * dt q q q L = Énergie Cinétique – Énergie potentielle, D l’énergie dissipée par frottement et la dérivée de la longueur q en fonction du temps. IGEN STI 13 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris On peut illustrer cette relation par un exemple un peu plus complexe appelé « pendule inversé » et qui serait une première approche d’un système type « Segway » y z Articulation sans frottement m 2.L A Ft M G 0 Roulement sans frottement IGEN STI 14 x 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris L’objectif de ce système est d’agir sur la force pour maintenir dans la position verticale le bras de longueur 2L. Nous pouvons définir les énergies dans un référentiel dont l’origine est fixée sur l’axe de rotation de la barre ce référentiel est lié au référentiel par une translation z. Énergie cinétique du chariot : 1 ECc M .z *2 2 Énergie cinétique de la barre : 1 EBc (m.v 2 J . *2 ) 2 Énergie potentielle du chariot nulle EBp m.g .L.cos( ) Énergie potentielle de la barre : Les coordonnées du centre de gravité de la barre sont : L.cos( ) L. *.sin( ) og v * d’où la vitesse : z L. *.cos( ) z L.sin( ) IGEN STI 15 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris La différence des énergies cinétiques et potentielles peut s’écrire : 1 L ( M m).z *2 2.m.L.z * . * cos( ) m.L2 . *2 J . *2 m.g.L cos( ) 2 Le système présente deux degrés de liberté l’un suivant l’axe x et l’autre suivant l’axe y. En appliquant la définition sur l’équation nous obtenons l’expression des deux « forces » Fx et Fy : Fx (t ) ( M m).z m.L. cos( ) m.L. sin( ) ** ** *2 Fy (t ) J . m.L z cos( ) L. g.sin( ) ** ** ** Le modèle de connaissance conduit à des équations non-linéaires trigonométriques. Il sera nécessaire de linéariser les équations autour du point d’équilibre pour décrire un modèle comportemental en vue de la commande du système. IGEN STI 16 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Simulation graphique du modèle de connaissance dh F1 F2 k . h dt S S S dérivée de h .1 entrée F1 Gain 1 s Integrator .1 entrée F2 Gain1 h Add sqrt Math Function IGEN STI 17 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris simulation de la dérivée de h 0.12 réponse F1 réponse F2 0.1 0.08 0.06 Régime statique 0.04 0.02 0 0 10 20 30 40 50 X: 50 60 Y: 9.264e-010 L’intégration impose un régime statique sur la dérivée =0 f dh f f .F1 .F2 .h dt F1 0 h 0 F2 0 IGEN STI 18 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Définition du modèle de comportement pour le système hydraulique dh Constat de la simulation: 0 Soit dt 0 F1 F2 0 k. h0 Le modèle de comportement est obtenu par un développement limité autour du point de fonctionnement (indice 0): f dh f f .F1 .F2 .h dt F1 0 h 0 F2 0 Soit: dh 1 1 1 .F1 .F2 .h dt S S avec S .h0 F1 F2 0 Modèle du 1er ordre avec 2 entrées et une constante de temps: IGEN STI 19 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Définition du modèle de comportement pour le système « Segway » La linéarisation implique de petites variations autour du point d’équilibre 0 d’où une approximation des termes trigonométriques : sin( ) et cos( ) 1 Dans ces conditions, le modèle de comportement peut se réduire à : Fz (t ) ( M m).z ** m.L. ** J . ** m.L z ** L. ** g . 0 3 3( M m) b.Fz (t ) a . avec b et a g (7.M 4m) L (7 M 4m) L ** 2 système du 2ème ordre instable (2 pôles réels >0) sans amortissement IGEN STI 20 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Fonction de transfert isochrone Exemple équation différentielle du 1er ordre: ds(t ) G0 .e(t ) s(t ) . dt G0 .E S j .S avec S H E G0 H 1 j IGEN STI 21 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Représentation de la fonction de transfert G 20.log H ( ) et =arg H ( ) Bode Diagram Magnitude (dB) 20 10 0 -10 Phase (deg) -20 0 -45 -90 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 Frequency (rad/sec) IGEN STI 22 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Une approche fréquentielle des comportements (fonctions d’approximation: Butterworth) butterw orth ordre 2 0 1 (1) . 0 2n n Magnitude (dB) H 1 2 H H .H * -20 -40 -60 2 1 H 2 p p. 2 1 -45 Phase (deg) Ordre n 2 avec p j 0 -80 0 -90 -135 -180 -2 -1 10 10 0 10 1 10 2 10 Frequency (rad/sec) IGEN STI 23 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Dualité temps / fréquence et représentation complexe réponse indicielle lieu des poles 1.4 1 2m=.7 2m=.7 0.8 1.2 0.6 2m=1.4 0.4 partie imaginaire Amplitude 1 2m=1.4 0.8 2m=3 0.6 0.2 2m=3 2m=3 0 -0.2 -0.4 0.4 2m=1.4 -0.6 0.2 2m=.7 -0.8 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 -1 -3 Time (sec) IGEN STI 24 -2.5 -2 -1.5 partie réelle -1 -0.5 0 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Fonction d’approximation Butterworth ordre 3 réponse indicielle 1.4 H 1.2 1 p3 2 p 2 2 p 1 butterworth ordre 3 1 1 Amplitude 0.8 P1 0.6 0.8 0.4 0.6 0.2 3 pôles situés sur un cercle de rayon 1 P0 0 0.4 -0.2 -0.4 0.2 -0.6 P1* -0.8 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 -1 -2 -1.5 -1 -0.5 0 Time (sec) IGEN STI 25 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Réglage de la boucle de courant à l’aide d’un correcteur PI Cahier des charges: • Erreur statique nulle • Réponse indicielle optimisée (Butterworth) Réglage par compensation du pôle électrique K Taua.s+1 perturbation vitesse reference courant IGEN STI Pôle mécanique Sum Tau.s+1 1 G0 Ti.s Th.s+1 Taua.s+1 Correcteur PI Pôle de commande Pôle électrique 26 courant Sum1 mesure courant 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Calcul des deux coefficients du correcteur Le correcteur PI: K p .Ti Tau Il reste à définir : Ti t 1 e(t ) K p (imes iref ) (imes iref ).dt Ti 0 1 K p . jTi E( )( Imes Iref ) jTi Ti IGEN STI Sera calculé en identifiant la fonction de transfert à un Butterworth ordre 2 27 Ti Go.Te 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Réponse indicielle du système Réglé commande par compensation 11 réponse harmonique Traînage 0 10 Magnitude (dB) Réponse commande 9 8 réponse perturbation 7 -20 -40 -60 6 -80 0 5 4 Phase (deg) -45 3 2 -135 1 0 -90 -180 0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 1 0.04 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 Frequency (rad/sec) IGEN STI 28 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Réglage d’un système possédant un pôle dominant ou une intégration naturelle Comment concilier les réponses indicielles de la consigne et de la perturbation ? Dans le cas d’un pôle dominant ou d’une intégration naturelle, la fonction de transfert en boucle ouverte peut s’écrire: Td Go 1 jTi K p 2Ti . (1 jTe ) Le correcteur PI est calculé par la méthode de « l’optimum symétrique » (Butterworth ordre 3) IGEN STI 29 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Calcul des deux coefficients du correcteur H .H * 1 1 0 1 Kp 6 1 * 2.Go Te 2 Ti 8.Go Soit 3 conditions: Commande par l'optimum symétrique avec filtre de référence 3 Te2 Un filtre de référence K Taua.s+1 perturbation vitesse Pôle mécanique 1 Tau3.s+1 reference courant Filtre de référence IGEN STI Sum Tau.s+1 1 G0 Ti.s Th.s+1 Taua.s+1 Correcteur PI Pôle de commande Pôle électrique 30 courant Sum1 mesure courant 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Réponse indicielle du système Réglé essai indiciel 12 réponse harmonique 0 courant (A) 8 Consigne Magnitude (dB) 10 perturbation -50 -100 6 -150 360 Phase (deg) 4 2 0 270 180 90 0 IGEN STI 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 0.01 temps (s) 1 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 Frequency (rad/sec) 31 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Régulation de la vitesse Vis-à-vis de la régulation de vitesse, la boucle de courant est assimilée à un système du 1er ordre (pôle de commande) temps Régulation de courant optimum symétrique asservissement de vitesse compensation pôle mécanique Clock vitesse Kf reference vitesse IGEN STI Sum3 K mesure vitesse Tauf.s+1 Taua.s+1 Pôle mécanique Pôle électrique1 Tauv.s+1 1 Tiv.s Tau3.s+1 Correcteur PI 1 Filtre de référence Sum Tau.s+1 1 G0 Ti.s Th.s+1 Taua.s+1 Correcteur PI Pôle de commande Pôle électrique 32 courant Sum1 mesure courant 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Réponse du système réglé 5 3 x 10 essai indiciel réponse harmonique 2 0 1 0 -1 0 -50 -100 -150 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 0.01 temps (s) essai indiciel 150 -200 360 100 270 Phase (deg) vitesse (rd/s) Magnitude (dB) courant (A) 50 50 0 -50 180 90 0 0 -1 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 0.01 temps (s) IGEN STI 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 Frequency (rad/sec) 33 9 juillet 2009 Séminaire CPGE - Paris Un logiciel de simulation un lien entre le modèle et le système IGEN STI 34 9 juillet 2009