UNE APPROCHE DE LA CHINE ET DES HAN NOUVEAU PROGRAMME DE 6ÈME COMMENT UTILISER CET OUTIL ? Ce diaporama n’est pas destiné à l’usage direct en classe. Ce diaporama est : Une approche personnelle de la Chine et des Han. Une boîte à idées pour découvrir, donner envie, approfondir… surtout pour la 1ère partie qui déborde du programme. BIBLIOGRAPHIE (ACCESSIBLE…) Quatre ouvrages de base : Jacques GERNET : Le monde chinois (3 tomes, Armand Colin, Collection Pocket Agora, 2005) Corinne DEBAINE-FRANCFORT : La redécouverte de la Chine ancienne (Découvertes Gallimard, 1998) Jacques GERNET : La Chine ancienne (PUF, Que-sais-je, 2006) Denys LOMBARD : La Chine impériale (PUF, Que-sais-je, 1974, épuisé) Trois ouvrages plus spécifiques : Anne CHENG : Histoire de la pensée chinoise (Seuil, Collection Points Essais, 1997) François CHENG : Vide et plein, le langage pictural chinois (Seuil, Collection Points Essais, 1991) Michel JAN : La grande muraille de Chine (Petite bibliothèque Payot, 2003) 1- La Chine, un monde lointain 1.1. La Chine du réel Un territoire apparemment binaire Une civilisation technicienne 1.2. La Chine de la pensée Une religiosité diffuse Des sagesses prégnantes (Confucius, les écoles taoïstes, le bouddhisme) Une pensée ternaire 2- Un apogée : la Chine des Han. 2.1. Le premier empereur : Qin Shi Huangdi 2.2. L’empire des Han à l’époque de Wudi (-140 à -87) 2.3. Une civilisation brillante : l’exemple de la route de la soie 1- LA CHINE, UN MONDE LOINTAIN La grande muraille Huang he 1.1. LA CHINE DU RÉEL. 1.1. Un territoire apparemment binaire Au nord, le Huang he (fleuve jaune), chargé d’alluvions, Au sud, le Yangzi (fleuve bleu), grande voie de navigation. Au nord la terre jaune du loess et du millet, Au sud les collines verdoyantes et la riziculture. A l’est, la côte densément peuplée, Au nord et à l’ouest, la montagne, la steppe et les grands déserts. La Chine intérieure des agriculteurs sédentaires, La Chine périphérique aride, pays d’élevage, pays de nomades non chinois. Une civilisation technicienne Une métallurgie déjà raffinée au IIème millénaire avJC ; des bronzes travaillés, des outils agricoles en série, des armes en fer fondu au Vème siècle avJC. Récipient rituel à alcool, bronze du IIème millénaire av.JC L’art du cheval monté (Vème siècle avJC), le collier de poitrail. Des techniques agricoles performantes : riziculture savante avec repiquage dès le XIème siècle. L’invention du papier (Ier siècle avJC) puis du livre (XIème siècle) : cela a permis la diffusion des connaissances, mais aussi l’extension de la classe des lettrés. Cavalier, époque des Han (IIème siècle avJC) Les arts du luxe : tissage de la soie, céramique, porcelaine, travail du jade, de la laque… Veste en soie de l ’époque des Han Sans compter toutes les autres inventions : poudre à canon, boussole, gouvernail axial… 1.2. LA CHINE DE LA PENSÉE Une religiosité diffuse : Une religiosité fondée sur la magie et la divination. Ecaille de tortue craquelée (2ème millénaire av.JC) destinée à la divination, à l’origine de l’écriture. Une religiosité fondée sur le culte des ancêtres. Le mort est entouré d’objets précieux (bronzes, laques…), puis de mingqi (figurines en bois sculpté, terre cuite…), images fidèles de son environnement terrestre, symboles de vie. Linceul de plaques de jade cousues avec des fils d’or (Epoque des Han) Mingqi de l’époque Tang, VIIIème siècle Des sagesses prégnantes CONFUCIUS (Kongfuzi) 551avJC – 479avJC APPRENDRE ! … car la nature humaine est perfectible. Objectif : apprendre à vivre, devenir un homme de bien, sur le plan moral comme sur le plan politique. DEVELOPPER LE SENS DE L’HUMAIN, le ren : aimer les autres, mais dans une relation de réciprocité. La piété filiale est la clé de voûte du ren. RESPECTER L’ESPRIT RITUEL : une attitude intériorisée fondée sur la tradition et qui garantit l’harmonie des relations humaines (la civilisation et non la barbarie…) LES ECOLES TAOISTES : ZHUANGZI (IVème siècle avJC) et LAOZI : LE DAO = Voie, réalité originelle, cours naturel et spontané des choses. IDEAL DU NON-AGIR, ou plutôt de l’agir-qui-épouse-la-nature : se laisser porter par le courant, tel le nageur qui suit le dao de l’eau sans chercher à imposer son moi. REFUS DU DISCOURS : Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas. L’INFLUENCE BOUDDHISTE à partir du IIIème siècle, arrivée en Chine par la route de la soie. (ex : l’école Chan, zen chez les Japonais) Deux notions clés : l’interdépendance et l’impermanence. On peut arrêter la souffrance, arrêter le cycle des réincarnations, et atteindre l’illumination par la sagesse et la compassion. Tête de Bouddha, VIème siècle, Chine du nord Une pensée ternaire Deux opposés complémentaires et non contradictoires : le Yin (terre, eau, obscur…) le Yang (ciel, montagne, clair…), et le souffle (qi) ou énergie vitale relie les deux termes dans un perpétuel mouvement. Pas de dieu créateur mais la mutation première à partir du Vide originel, source de vie. La notion de rythme cyclique est privilégiée. Etre libre = être en accord parfait avec l’ordre des choses. Etre sage = mieux vivre sa nature d’homme en harmonie avec le monde. Le poème calligraphié, le temps intégré à l’espace La montagne, yang Le Vide où circule le souffle vital L’homme, dans le Milieu L’eau, yin Shitao (XVIIème siècle) La peinture traditionnelle se présente en rouleau : Le spectateur déroule le temps et l’espace. Le rituel pouvait durer des heures… 2- UN APOGÉE : L’EMPIRE DES HAN 2.1. Le premier empereur de Chine : Qin Shi Huangdi (-221 à -206) - Royaumes combattants (-475 à -221) = fin de la dynastie des Zhou - Dynastie des Qin (-221 à -206) - Dynastie des Han (-206 à 220) avec Les Han occidentaux (-206 à 9) … la période du programme… Les Han orientaux (25 à 220) …Et pendant ce temps-là, les Romains dominent le bassin méditerranéen… Un empire puissant Une unification militaire quand Qin Shi Huangdi n’était que roi de Qin entre -247 et -221. Un système administratif centralisé inspiré par les légistes (théoriciens du IVème siècle avJC). • Des mesures radicales d’unification Division du territoire en préfectures et districts gérés par des fonctionnaires rémunérés par le gouvernement central. Une seule monnaie. Unification des poids et mesures. Unification et simplification de l’écriture. Une sapèque • Des mesures d’aménagement du territoire. Un réseau de routes impériales. Un réseau de canaux d’irrigation. Des populations chinoises déportées dans les territoires lointains. La grande muraille renforcée et allongée pour lutter contre les barbares. Les grandes murailles La grande muraille (en terre damée), Mongolie intérieure • De grands travaux à Xianyang, sa capitale De nombreux palais dont il ne reste rien. Le mausolée de Xi’an : 700 000 ouvriers pour le construire, un énorme tumulus, un gigantesque palais souterrain, une armée de 6000 fantassins, des cavaliers, des chars… Mais aussi l’exécution des opposants, l’autodafé des livres classiques… 2.2. L’EMPIRE DES HAN À L’ÉPOQUE DE WUDI (-140 À -187) WUDI : Le fils du Ciel. Il a reçu le mandat du Ciel. C’est l’approbation que le Ciel accorde aux dirigeants vertueux. Zone d’influence des Xiongnu Des conquêtes tous azimuts : Envoi d’émissaires puis expéditions militaires en Asie centrale, combat victorieux contre les barbares Xiongnu (cousins des Huns) grâce à une armée efficace, … L’empire s’étend de la Corée, à l’Asie centrale et jusqu’au ViêtNam. Une centralisation renforcée à Xi’an (Chang’an), sa capitale : Une cour qui réunit des hommes de valeur, poètes, lettrés, savants mais aussi maîtres taoïstes… Influence plus grande du confucianisme. Décret imposant le recrutement des fonctionnaires par examen, et écoles pour les former. Mise au pas de la noblesse. Une expansion économique favorisée par l’Etat : grands travaux, monopole du sel et du fer, création d’ateliers de la soie d’Etat, progrès dans l’agriculture… Avec les Han, est mise en place pour 2000 ans l’organisation de l’empire chinois : - Au sommet d’un Etat centralisé, un empereur qui se veut garant de l’harmonie. - Une administration de lettrés-fonctionnaires, héritiers de Confucius. 2.3. UNE CIVILISATION BRILLANTE : L’EXEMPLE DE LA ROUTE DE LA SOIE Les routes de la soie en Chine et en Asie Centrale Cheval au galop Wuwei, IIème siècle Son origine : Wudi envoie Zhang gian en Asie Centrale. Sa mission est de trouver des alliés contre les Xiongnu. Les peuples de la steppe reçoivent ainsi des quantités incalculables de soie, ce tissu exceptionnel travaillé en Chine depuis le IIème millénaire av.JC… Cela permet à Wudi d’introduire en Chine le fameux Cheval Céleste des steppes du Ferghana. Caravane sur la route de la soie. Extrait d’un atlas du XIVème siècle à Majorque Des routes longues et dangereuses : Les 7000 km (4000 en Chine) sont sillonnés par des caravanes qui se relaient de Xi’an en Chine jusqu’à la Méditerranée, en traversant l’Asie Centrale, l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak et la Syrie. On s’arrête dans des villes-étapes à l’abri d’un caravansérail. Caravansérail de Tash-rabat au Tadjikistan Bouddha (mont Xumi) Mosquée de Dunhuang La route des échanges : Des échanges commerciaux : de la soie (qu’aiment tant les Romains), mais aussi de la laque ou de la poudre à canon, des épices indiennes, des tapis perses ou des fruits du Moyen-Orient. Des échanges culturels et religieux : pénétration de religions comme le bouddhisme ou l’islam. Des rencontres fructueuses : Sur ces routes, on croise des marchands, des espions, des militaires, des pèlerins… On écoute des récits sur les pays lointains, des prédications, des informations stratégiques, des connaissances techniques… Un art original y naît, mêlant des influences grécobouddhique, chinoise, persane… Bouddha de Kucha, VIIème siècle (Sérinde)