Bientraitance

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JIQHS 2011 – La Villette, Paris
28 et 29 Novembre 2011
Atelier n°11 :
Bientraitance Quotidienne
La Bientraitance au quotidien :
définition, méthodologie, rôles de l’équipe
soignante
Docteur Michel SCHMITT
Anne MACHERICH, Stella Vidal
Magali Vizzari MER
Directeur médical de Pôle
MERM
Cadre de santé
Hôpital Albert Schweitzer - Pôle d’Imagerie
201, avenue d’Alsace 68003 Colmar Cedex
03 89 21 28 00 [email protected]
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Nous sommes, tous, maltraitants !
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La maltraitance « ordinaire » …
Etroitement corrélée à l’asymétrie de la relation personne soignante /
personne soignée,
la maltraitance « ordinaire », quotidienne, banale et banalisée,
la « maltraitance des détails » …
ne se mesure pas à la taille d’un hématome ou d’une plaie !
Elle est latente …, consubstantielle du soin et se définit comme :
« Tout acte, volontaire ou non, attitude, propos, négligence,
omission, action ou absence d’action portant atteinte à l’intégrité
physique, psychologique ou morale d’une personne soignée ou de
ses proches »
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Eléments de définition de la Bientraitance
La Bientraitance est une posture professionnelle dynamique,
individuelle et collective de soin, s’adaptant aux évolutions de la
société grâce à une veille et à une vigilance constante
Elle nécessite une confiance pérenne entre les intervenants et donc la
contradiction, l’écoute, puis la remise en cause permanente, éthique
et technique, de tous les acteurs de la communauté soignante dont
elle centre les actions et les engagements sur la personne soignée et
ses proches
Elle décline les différents aspects du RESPECT de l’altérité, de la
dignité, de l’intériorité des personnes et de leur entourage
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Elle suppose acquises, au préalable :
1. Les bonnes pratiques professionnelles, grâce aux actions de
formation initiale et continue
2. La prise en charge :
→ des besoins fondamentaux de la personne soignée et de
ses proches,
→ de la douleur, de la souffrance, tant du soigné que de
l’équipe soignante
3. La prévention de la maltraitance
Démarche active, la bientraitance est le respect, l’humanisme
mis en actes
Elle associe savoir faire et savoir être
Elle n’est jamais acquise !
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Pourquoi réfléchir à la bientraitance ?
Nous sommes ancrés dans une démarche continue vers la qualité

Nouvel hôpital (2007) né de la fusion de trois structures jusqu’alors
« concurrentes » : nécessité de mettre en place un projet
« commun » centré sur le cœur de métier

Amélioration des locaux

Améliorations technologiques importantes
 Un plateau technique complet

Optimisation de l’organisation du Pôle d’imagerie :
Collaborations avec la Mission nationale d’Expertise et d’Audit
Hospitalier (MEAH), l’ANAP et la HAS
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La bientraitance nécessite un travail sur la qualité
La qualité ne se résume pas en locaux, en techniques mises
en œuvre, statistiques, résultats financiers et efficience médico
économique, règles de bonne gestion
La qualité est :
-
prise de conscience du soignant
réflexion sur le soin et le sens de l’engagement du soignant
remise en cause de nos pratiques et postures professionnelles
abord du patient en sa qualité d’être humain, riche de son
passé, de ses valeurs, croyances, de son intériorité et de son
environnement
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Tendre à la bientraitance,
un acte managérial fort
qui redonne du « sens » aux soignants
Comment initier une démarche de bientraitance ?
Comment faire adhérer les professionnels ?
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Une seule question : et si c’était moi ???
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Mise en place d’un groupe de travail dédié
• Représentants de toutes les catégories de professionnels
• Représentants des patients et de leurs proches :
→ d’une part désignés par la CRUQ PEC
→ d’autre part « recrutés » par « petites annonces » dans
les salles d’attente
• Animation du groupe confiée à un représentant des personnes
soignées
• Encadrement ???
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Lettre de mission : se rencontrer, parler et s’approprier !
• Discuter, lister puis ECRIRE, les valeurs fondamentales du soignant,
partagées par la communauté
• Discuter, lister puis ECRIRE, les conduites inacceptables
• Proposer les éléments constitutifs d’une Charte Qualité « Tendre à la
Bientraitance – Prévenir la maltraitance » destinée à devenir l’axe
central du règlement intérieur
• et surtout … passer du conceptuel à l’organisationnel en rédigeant
des Fiches Techniques (ou Fiches « Action ») facilement applicables et
évaluables +++
• Décliner les travaux en Engagements concrets des professionnels
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Valeurs fondamentales du soin : partagées par la
communauté soignante
1. Respect de l’Homme accueilli et de ses proches, de leur dignité, de
leurs droits (respect de la parole, de l’écoute …). Toute personne, même
malade (!) a droit à la promotion de son autonomie et de ses droits
citoyens
2. Le soin ne se limite pas à un geste technique : la personne soignée ne
se résume pas à un champ d’exploration, à un organe ou une pathologie,
à un objet d’examen, à un sujet d’étude ou de publication
« Lorsque seules les machines explorent les corps, les âmes s’étiolent et
disparaissent sans que l’on ne s’en aperçoive … »
3. La famille, les proches, les aidants familiaux, l’environnement font
partie de l’univers de la personne accueillie et doivent être prises en
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compte par la Communauté soignante
Conduites inacceptables
Non respect de la déontologie et de l’éthique professionnelles dont l’organisationnel,
le managérial et l’institutionnel !!!
1. Non satisfaction des besoins essentiels (dont la prise en compte de la
souffrance et de l’autonomie)
2. Atteintes à la liberté et la dignité de l’humain, tant physiques que morales,
à son intégrité ou à son autonomie
3. Evocation sans raison de la maladie afin d’humilier la personne
4. Comportements d’omission, de complicité ou de négligence
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5. Corrections physiques et contraintes ; violences ; contentions non
médicalement justifiées et prescrites
6. Absence de prévention de la maltraitance et non respect de
l’obligation de signalement des conduites maltraitantes
La maltraitance est un acte inacceptable et répréhensible
La conduite à tenir devant une suspicion de maltraitance doit être
« protocolée » dans toutes les structures de soin, actualisée et
connue de tous les intervenants de la communauté soignante
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Charte qualité
« Prévenir la maltraitance,
tendre à la bientraitance »
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Diffusion au sein du service
• Réunion de service
• Signature de tous les agents
• Formation nouvel agent et stagiaires
• Classeur, Compte-rendu
• Évaluation annuelle de la démarche
• Evaluation de la satisfaction des personnes accueillies,
des correspondants et des soignants
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Retour d’expérience
• Points positifs :
• Bon retour patients et correspondants
• Dynamisation de l’équipe autour de valeurs partagées
 Management équipe
• Communication vers l’extérieur
• Points négatifs :
• Difficulté à diffuser en inter services : la jalousie à l’hôpital …
• Pour les usagers, difficulté à ne pas confondre le groupe de
travail avec un groupe de parole
• Garder une dynamique = nouveaux thèmes de travail à trouver
« Bientraitance »
Réflexion sur la
« souffrance »
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Comment un soignant en souffrance, car non respecté et non
valorisé, pourrait-il être bientraitant ?
Une réflexion doit avoir lieu sur le bien être au travail du soignant
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La souffrance affecte la personne soignée mais aussi les soignants …
1. Souffrances liées à l’organisationnel et à l’institutionnel
Quel que soit le secteur d’activité, pour donner des « bornes » et donc
des repères aux actions et aux acteurs, il faut arriver, par un débat de
professionnels d’une part, de société d’autre part, à poser des règles
et à définir ce qu’est :
- un travail bien fait (que veut dire bien faire ?)
- un bon soin (soigner et prendre soin ?)
2. Souffrances liées à des comportements personnels
dont le manque d’attention à des collègues en souffrance
3. Souffrances liées à l’accueil des patients :
le respect des règles de civilité et de politesse élémentaire
doivent être réciproques !
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Mais ….
quels qu’ils soient, la souffrance et le mal être des
soignants ne doivent pas devenir un prétexte pour ne pas
s’investir auprès des personnes soignées et de leurs
proches
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Conclusions
Ensemble, prenons conscience de l’existence dans nos structures d’une
maltraitance passive, ordinaire, par indifférence, par absence au quotidien
d’humanité et d’humanisme
Ensemble, assumons ce fait et travaillons pour changer les choses
Ensemble, comprenons que la technique a ses limites et que nous soignons
des Hommes et non des objets ou des machines
Redonnons un sens à l’engagement des soignants que nous sommes
Être « bientraitant » ne se limite pas à obtenir « plus » de moyens
Un sourire , une main tendue ne prennent pas de temps !
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