La Belle et la Bête - Scènes du monde, création, savoirs critiques

La Belle et la Bête
texte Claude Merlin
mise en scène Claude Buchvald
©Anton Babuskin
Scène Nationale
de Sète et du
Bassin de Thau
Compagnie
Claude Buchvald
Création jeune public novembre 2014
texte Claude Merlin
mise en scène Claude Buchvald
scénographie et lumière Yves Collet
costumes et masques Sabine Siegwalt
Une assistante
Un régisseur en tournée
avec
La Belle (distribution en cours)
La Bête Nelson-Rafaell Madel
musicienne et chanteuse Elise Dabrowski
recommandé en famille à partir de 6 ans
Coproduction en cours
Compagnie Claude Buchvald, Comédie de Picardie
Contact production et diffusion nationale
Hélène Icart - Prima donna-Paris
01 42 47 05 56
helene.icart@prima-donna.fr
Diffusion en Région Languedoc-Roussillon
Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Yvon Tranchant, direction
Florence Marguerie, responsable Fabrique – productions
04 67 18 68 68
www.scenenationale-sete-bassindethau.com
La Belle et la Bête
dossier mis à jour : 08/01/2014
« Je ne manquais de rien, et tout me manquait. »
Quelle est la nature de ce manque qui pousse la Belle vers la Bête, et qui en fait une force irrésistible, plus
puissante que tous les biens terrestres ?
Quel est son nom ?
Si elle ne peut apporter toute la réponse, la Bête en détient au moins la moitié.
Peu à peu, elle livre ses secrets, dit ses errances à travers les siècles depuis la première malédiction.
La Bête est le destin caché du monde ; sa dimension nocturne, sa part occulte, plus encore que maudite ;
c’est cet autre inquiétant qui nous appelle, de dedans, de dehors, de partout.
A travers ses métamorphoses, elle incarne les figures successives de l’amour, depuis les attirances les plus
primitives, animales, et les appels obscurs du désir, jusquà la transfiguration qui révèle l’un à lautre deux
êtres que tout éloigne.
C’est cette histoire que nous voulons raconter.
La Belle a quitté la maison de son père où elle vivait en apparence comblée, car une voix inconnue, celle
de la Bête, lui a fait porter par le vent des messages qui ont pour elle une force irrésistible. Ignorante du
danger, elle a couru la rejoindre dans son palais. Mais la Bête, malgré les prières de la Belle, refuse de se
montrer, le spectacle de sa laideur ne pouvant être supporté. Elle accorde à la Belle une hospitalité sans
limites, et quelques entretiens quotidiens, en lui imposant un interdit : ne jamais tenter de regarder sa face.
Blessée par des chasseurs, elle est soignée par la Belle, qui lui prouve ainsi son attachement. Elle se livre
peu à peu et accepte de lui apparaître épisodiquement, non sous sa forme actuelle, mais à travers une série
de métamorphoses, renforçant ainsi le lien qui les unit. Mais à la nouvelle que son père est au plus mal,
la Belle quitte la Bête. Celle-ci, se croyant définitivement abandonnée, sapprête à mourir. La Belle revient
à temps et, par la constance de son amour, met fin au sortilège dont était victime la Bête qui redevient le
Prince quelle était. Au terme d’un long chemin, elle et lui se sont trouvés, et l’amour les réunit.
Note d’intention
Pourquoi l’enfance
Se confronter au monde de lenfance nest pas nouveau pour moi, bien que jusquà ce jour je naie jamais
monté de spectacle spécifiquement pour un âge ou un autre, même si certains ont été largement ouverts
au jeune public ; par exemple L’ O d y s s é e, la nuit d’après Homère, dans un autre registre, à l’opéra : La
Cenerentola de Rossini et Les Amours de Bastien et Bastienne de Mozart.
Et que ce soit avec Shakespeare, Molière, Novarina, Claudel, Rabelais, Homère (pour ne citer queux), dans
tous mes travaux, l’enfance est au cœur de mes investigations.
C’est de là que se nourrit mon imaginaire, de là que mon désir très fort de faire du théâtre a pris racine, de
cet endroit doù les émotions les plus violentes émergent. Et quand le jeu et la fantaisie s’en mêlent, des
champs de perceptions et de questionnements, qu’on croyait perdus pour toujours, s’ouvrent devant nous.
On refait le monde, avec une joie indéfectible, malgré l’inquiétude qui nous taraude… On vainc la mort, les
monstres et tout ce qui nous terrorise dans le noir.
Dans mon enfance, j’ai été nourrie de contes, d’histoires de pirates interminables que mon grand-père
me racontait, et inventait jour après jour. Et il me semble que je les ai vécues en vrai, ces aventures
extraordinaires.
Il y a dans ces récits, dans ces « il était une fois », des territoires immenses, des trésors à déterrer, avec des
violences inouïes qui vous surprennent là où on ne les attendait pas, et qui éveillent des secrets endormis.
Et personne nignore à quel point les contes, dans toute leur splendeur et leur cruauté, aident les enfants à
passer le gué, à s’aventurer dans la forêt profonde, à vaincre leurs peurs, à exercer leur propre violence
et sans doute à grandir. Et au fond, la morale des « grands » est plus d’une fois mise en doute, et en tout
cas, si elle apparaît à la fin ce nest pas ce qui importe le plus. Lessentiel c’est le chemin à parcourir.
Le théâtre est là pour que même devenus adultes, ils soient encore tout nourris de ce qui les a si fort animés
dans leurs désirs, leurs souhaits les plus inavouables, qu’ils affrontent la réalité, tout pleins de la force et du
désir qui les entraînaient au pays des ogres et des fées, malgré la peur énorme qui les assaillait.
Alors me mettant à lœuvre cest à tous que je madresse : aux enfants, aux parents, aux grands-parents, à
tous ceux qui voudraient retrouver cette intensité de vie éprouvée dans nos jeunes années.
J’y apporterai tout le soin qu’un tel projet réclame.
Je sais que ces nouvelles investigations sur les traces de La Belle et la Bête, par l’excitation que déjà elles
font naître en moi, me réservent des merveilles à explorer ; et pour le moment, j’y vais sur la pointe des
pieds, une lanterne à la main
La musique est lémotion qui ne peut se raconter ; taiseuse ou lancinante, sur les planches du théâtre
comme dans nos têtes, elle fera apparaître des lieux anciens, non encore visités.
Elle est à la fois le contrepoint, et si on peut dire, le regard parfois amusé sur certaines situations dans
lesquelles la jeune fille se trouve emportée
L’univers sonore, les chants, la voix (travaillée sous toutes ses formes), les passages chantés en différentes
langues (réelles ou inventées) par la contrebassiste / chanteuse Elise Dabrowski, va jouer un rôle essentiel
dans l’histoire. On pourrait l’identifier à tout ce qui se réfère à la magie, aux métamorphoses, aux mondes
animal, végétal, aux changements d’espaces, au passage d’un temps à un autre ; toute une matière
vibrante qui suscite notre descente dans la mémoire la plus ancienne, qui va jusqu’au cœur de lenfance, et
peut-être à l’origine du monde. Il y a là, à la fois quelque chose de tellurique et d’enchanteur, d’inquiétant,
et de consolateur… Le vent sera le messager intrépide, parfois violent, parfois caressant, parfois réduit à
une douce brise presque inaudible qui bercera la jeune fille en un sommeil réparateur. Ce souffle, proche ou
lointain, tissera la matière même de l’histoire, non comme un fond sonore mais comme une matière vivante
pleine d’infimes variations, et comme un interlocuteur secret.
Les parties chantées par la Belle, sortes de ritournelles qui ponctuent les moments les plus intenses de
ses rencontres avec la Bête peuvent être traitées de façon spécifique : amplification, échos, murmures,
etc..., en duo avec la contrebasse, et la voix d’Elise Dabrowski. Il en sera de même pour la voix de la Bête,
mais sur un autre registre, avec des sons et des variations qui la démarqueront plus ou moins d’une voix
humaine naturelle.
Par ailleurs, je n’exclus pas d’introduire, en de brefs instants, des extraits d’opéra chantés.
Ainsi Elise Dabrowski sera présente au plateau, non seulement comme témoin, mais aussi, comme actrice
par moments : elle provoquera tout changement, nous fera traverser le temps et l’espace en un clin dœil,
ou très doucement selon les péripéties : une sorte de magicienne, de fée, rendant la forêt sonore, vivante,
ainsi que tous les lieux habités par la Bête, en perpétuelle transformation. Les vibrations à la fois sonores et
lumineuses, les lueurs, les étincelles, les éclats, les souffles ouvriront des paysages inouïs.
Musique et chant
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