Métamorphose de La Bête en Prince (De 3'02" à 3'08")
D’un coup de baguette magique, La Bête se métamorphose en Prince : coup de cymbale, glissando de la
harpe, résonance du triangle.
Discours du Prince (De 3'09" à 3'33")
Le thème est celui de La Bête, joué dans les aigus du violon, en harmoniques.
Discours de La Belle (De 3'33" à 3'53")
Le thème est repris par la flûte et la harpe, joué plus calmement et lentement.
Plénitude des amoureux (De 3'53" à la fin)
Sur un accord de fin de deux notes (la et do), La Belle et le Prince semblent portés par un amour infini.
Maurice Ravel est sans doute un des compositeurs qui sait le mieux traduire en musique les sentiments et le
caractère de ses personnages : tel un horloger suisse, il façonne méticuleusement sa musique, s’attachant à la
précision et la compréhension de son discours musical.
Ce n’est pas un hasard si Ravel choisi ici le mouvement d’une valse, une danse qui ouvre le bal lors du
mariage de deux jeunes amants. Et que dire du choix même des instruments : le contrebasson, difforme et
imposant, se métamorphose en un violon, aux courbes humaines.
Exploitation pédagogique possible :
Il est intéressant de commencer par l’écoute de la version pour piano. On peut lire le livret ou simplement
donner aux élèves le nom des deux personnages principaux de l’histoire pour conduire l’imagination vers la
perception d’éléments musicaux simples : le thème de La Belle est joué dans les aigus, celui de La Bête est
joué dans les graves. Il s’ensuit un dialogue entre ces deux personnages.
L’écoute de la version orchestrale met en relief la couleur des sons par la richesse des timbres des instruments
choisis par Ravel.
L’histoire de La Belle et La Bête est un bon support pour mener un travail sur la matière sonore et les
paramètres du son : à chaque personnage, on peut faire correspondre un timbre (une crécelle, une bouteille en
plastique...), une intensité (forte/piano), une hauteur (aigu/grave). Ainsi, à la manière de Ravel, en
caractérisant les personnages, on peut raconter l’histoire de La Belle et La Bête à l’aide de petites percussions,
d’objets usuels ou tout simplement la voix.
Il est alors indispensable d’avoir une approche des instruments, des objets usuels ou de la voix par la
recherche de différents modes de jeu (gratter, secouer, froisser, frapper, chuchoter, crier, ronronner, etc.). Cela
permet d’enrichir le vocabulaire des élèves, d’affiner leur faculté de discriminer les sons et de ce fait,
d’exprimer précisément leurs pensées musicales.
Le conducteur, élaboré de préférence avec les élèves, sert de support pour structurer la construction musicale :
Les productions seront alors enregistrées
À ce stade, il est important d’échanger sur les productions obtenues : qui joue le thème de La Belle ? De La
Bête ? Les caractéristiques des personnages sont-elles bien exprimées par le choix et la manipulation des
objets sonores ? (pertinence des nuances, des timbres choisis) Reconnaît-on le passage de la métamorphose ?
On peut ainsi améliorer les productions musicales en approfondissant le caractère des personnages, en
affinant la recherche par la manipulation des objets sonores, en perfectionnant le jeu instrumental et
l’interprétation.
Informations complémentaires :
• La Belle et la Bête, conte de 1757 de Madame Leprince de Beaumont.
Références discographiques :
Maurice Ravel.