Atlas historique des Balkans

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Atlas historique des Balkans
Synthèse cartographique du "Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte", 1985, ISBN 3-14100919-8, du "DTV Atlas zur Weltgeschichte", 1987 traduit chez Perrin, ISBN 2-7242-3596-7, du
"Putzger historischer Weltatlas Cornelsen" 1990, ISBN 3-464-00176-8, de l'"Atlas historique
Georges Duby" chez Larousse 1987, ISBN 2-03-503009-9, de la série des "Atlas des Peuples"
d'André et Jean Sellier à La Découverte : "Europe centrale" : 1992, ISBN 2-7071-2032-4 et "Orient"
: 1993, ISBN 2-7071-2222-X, du Történelmi atlasz de l'Académie hongroise, 1991, ISBN 963-351422-3 CM, de l'Atlas istorico-geografic de l'Académie roumaine, 1995, ISBN 973-27-0500-0, et de
la partie historique du Meyers Handatlas, du Bibliographisches Institut de Leipzig, 1931,
collationnée et confrontée aux sources primaires (d’époque). Par commodité graphique
(espace) les États de l'Église catholique sont désignés par le nom de "Vatican".
La péninsule des Balkans a une longue histoire, décrite de manière
contradictoire par les historiographies des États modernes, ce qui fait que
les
historiens
occidentaux
ont
du
mal
à
s’y
retrouver.
Les historiographies des États modernes tentent d’abord de légitimer les
postulats identitaires actuels de ces États, en minimisant la pluralité des
apports dans le passé de chaque pays, et en occultant les apports liés
aux
peuples
voisins.
Pour éviter les critiques, les historiens occidentaux adoptent de préférence
les points de vue officiels modernes, auxquels ils ajoutent les leurs propres,
qui font des Balkans, presque par définition, ou par un inéluctable destin,
une zone vouée à la fragmentation politique, au nationalisme xénophobe,
à
la
guerre.
En vérifiant systématiquement les sources primaires (d’époque) dans leurs
rééditions les plus exhaustives, nous avons tenté ici de dépasser cet
horizon « pollué ».
L'agriculture se développe dans la région
dès 6000 ans avant J.-C. : civilisations de
Bubanj, Butmir, Glina, Gumelnitsa, Sesklos,
Starčevo, Varna, Vinča...
*
XVIII-e siècle avant notre ère : des
populations de langues indo-européennes,
ancêtres des Grecs, des Thraces, des Illyres
et des Scythes, s'installent dans la région.
*
* XII-e siècle avant notre ère : abandon, pour
trois siècles, de la plupart des sites, comme
en Italie, probablement à la suite d'une
épidémie ou d'une crise environnementale,
peut-être liée à l'explosion de Santorin. Une
grande partie des habitants s'exilent vers
l'ouest en remontant le Danube (les
archéologues parlent de « Populations
danubiennes » jusqu'à l'océan Atlantique) ou
vers le sud en prenant la mer (les historiens
parlent de « Peuples de la mer » dont les
Achéens, Hylléens, Lyciens, Philistins,
Sardes, Sicules, Zakkariens...). Débuts de la
civilisation
mycénienne
dans
le
Péloponnèse.
IX-e siècle avant notre ère : débuts des
civilisations dorienne, ionienne, éolienne et
thrace, avec des cités autonomes fortifiées et
des royaumes.
*
* VII-e siècle avant n.-e. : début
de la colonisation grecque le
long des côtes, depuis les îles
d'Apsoris (auj. Creš) et de
Pelagosa (auj. Palagruža) en
Mer Adriatique jusqu'au pourtour
de la Mer Noire, en passant par
le pourtour de la Mer Ionienne.
* 667 avant n.-e. : fondation par
des colons Doriens de la cité de
Byzance (future Constantinople)
à l’entrée du Pont Euxin (Mer
Noire).
* 513 avant n.-e. : le quart sud-est
de la péninsule est conquis par
l'Empire perse et organisé en une
province, la satrapie de Skidra.
V-e siècle avant n.-e. : deux
royaumes,
illyre
et
thrace,
fortement
hellénisés:
la
Macédoine et le royaume des
Odrysses, se développent tandis
qu'Athènes et Sparte se disputent
l'hégémonie de la Grèce après
avoir chassé les Perses hors de
la péninsule des Balkans.
*
* 499-449 avant notre ère :
suite aux Guerres médiques, la
Perse perd le contrôle de la Mer
Noire et de la Mer Égée, qui revient
aux Grecs.
358-339 avant notre ère :
développement et extension du
Royaume hellénique de Macédoine
dans la moitié est de la péninsule
des Balkans : début de la période
hellénistique.
*
335-280
avant
n.-e.
:
développement et extension de la
civilisation
celte
dans
les
Balkans : installation de peuples
celtiques tels les Scordisques
(dans le bassin du Danube), les
Tectosages ou les Taurisques
(dans le bassin de l'Euros).
*
Le contact des civilisations
grecque classique (qui fournit
l'écriture et l'architecture), thracoillyre et celtique (qui fournissent
un syncrétisme religieux pénétré
d'influences pythagoriciennes : le
culte de Zalmoxis) produit une
civilisation dite « balkanique
préromaine » où le rôle politique
moteur est joué par le royaume
de Macédoine, dont beaucoup de
peuples voisins sont clients.
*
* 280-150 avant n.-e. : les
Celtes s’installent toujours
plus nombreux dans les
Balkans:
Britolages
et
Bastarnes
(ces
derniers,
mêlés
de
Germains)
s’ajoutent aux Scordisques
dans le bassin du Danube,
Triballes et Galates s’ajoutent
aux
Taurisques dans le
bassin de l'Euros, traversent
la Propontide et parviennent
jusqu’en Asie mineure .
* 229-148 avant n.-e. :
la
République
de
Rome
conquiert
les
côtes
de
l'Adriatique et la Macédoine.
70-44 avant n.-e. : au nord, le
roi thrace Boerebista fédère
Celtes, Géto-daces (Thraces du
nord) et Iazyges (des Scythes) en
un royaume qui inquiète quelque
temps les Romains.
*
33-29 avant n.-e. : l'Empire
romain conquiert l'intérieur de
l'Illyrie et la Mésie (Thrace
centrale). Il fixe sa frontière sur le
Danube. Début du processus de
la romanisation des Thraces.
*
Au sud, le royaume thrace
hellénisé
de
Bizye
(Βιζύη,
aujourd'hui Vize en Turquie) dans
le bassin de l'Euros, résiste
jusqu'en 45 de notre ère.
*
* 190-275 de n.-e. : maximum de
l’expansion romaine. Trajan s’empare
des mines d’or de la Dacie et met fin
au royaume thrace de Décébale et à
ses incursions au sud du Danube.
* Plus au nord, les Germaniques
achèvent
Celtes.
d’assimiler
les
derniers
* Au sud, la civilisation gréco-latine
quadrille la péninsule de routes
(notamment la Via Egnatia, de
Dyrrhacheion
sur
l’Adriatique
à
Byzance) et de villes, d’aqueducs et de
castrae (camps retranchés).
* En 330 l’empereur Constantin fait de
Byzance, renommée Constantinople,
la nouvelle capitale de l'Empire romain.
Les
peuples
balkaniques
sont
romanisés au nord de la péninsule,
hellénisés au sud, mais les Illyres de
Prévalitaine, de Macédoine occidentale
et d'Épire gardent leur langue : les
Albanais y voient leurs ancêtres. Le
christianisme se répand.
* IV-ème siècle de notre
ère : une
péjoration climatique (hivers plus longs et
froids, étés trop humides en Scandinavie
et Germanie, mais trop secs en Asie
centrale) pousse les peuples germaniques
de l’Europe du Nord et iraniens, turcs ou
finnois
d’Asie
vers
le
monde
méditerranéen, plus épargné et plus
productif : c’est le début des « grandes
invasions ».
* 375 : Premières invasions des Goths et
des Huns. Tous n’entrent pas dans
l’Empire en envahisseurs : beaucoup sont
mercenaires ou « fédérés » (vassaux).
* 395 : à la mort de Théodose I-er,
l’Empire romain est séparé en l’Empire
romain d'Orient et Empire romain
d'Occident : la séparation traverse les
Balkans le long de la rivière Drinus et des
sources de celle-ci à l'Adriatique.
L'Illyricum avec la Pannonie et la Dalmatie,
rattachés à l'Empire d'Occident, échoient
donc aux royaumes germaniques héritiers
de celui-ci à partir de 454.
* 454-535 : les Ostrogoths règnent
à l'ouest de la Drina. La population
des
Balkans
est
presque
entièrement christianisée.
527 : Justinien est couronné
empereur à Constantinople.
*
* De 532 à 537 il
fait construire la
basilique Sainte-Sophie (Ναός
Αγίας Σοφίας), à l'époque la plus
grande église d'Europe.
* Début du V-ème siècle : apparition
des Slaves, proches des Baltes et
des Germaniques, dans le bassin
de la Vistule.
* Au VI-ème siècle, la population des
Balkans, entièrement christianisée,
est de langue romane au nord-ouest
de la « Ligne Jireček » (nom de
l’historien qui a étudié les inscriptions
de cette époque) et de langue
grecque au sud-est de cette ligne.
Seuls les Illyres gardent leur langue
d’origine.
* Les Slaves progressent vers l’ouest
et le sud.
* 533–554: les généraux
de
Justinien,
notamment
Bélisaire,
reconquièrent l’Afrique du Nord,
l'Espagne du Sud et l’Italie sur les
Vandales et les Ostrogoths : ils
reprennent le sud de la Dalmatie
tandis qu'au nord, et en Pannonie,
s'installent les Lombards.
* Parmi les peuples irano-turcs des
steppes, Avars et Bulgares dominent
et avancent vers le sud-ouest.
* 568 : les Lombards migrent en Italie
et sont remplacés par des Slaves qui
s'installent de plus en plus nombreux
dans les Balkans où ils se mêlent aux
Grecs, aux futurs Albanais et aux
Thraces romanisés dits « Valaques »
(futurs Aroumains et Roumains).
Appelés Sklavènes (Σϰλαβένοι) par
les grecs, les Slaves sont locuteurs du
slavon ancien.
* VII-ème siècle : période de
nombreuses invasions : Avars et
Bulgares par la terre, Perses puis
Arabes par la mer. L'Empire romain
d'orient (que les historiens modernes
appellent « Empire byzantin » depuis
que l’allemand Hieronymus Wolf a
lancé ce nom en 1557) perd son
autorité sur l'intérieur des terres et ne
contrôle plus que les côtes de la
péninsule, de langue grecque : il
s'hellénise et adopte le grec comme
langue officielle.
* Le premier État bulgare (encore
un khânat chamaniste) domine le
bassin du Bas-Danube (un autre
khânat bulgare domine la moyenneVolga). Les Avars, en revanche,
s’effondrent sous les attaques des
Francs, des Tchèques et des
Bulgares.
Les
missionnaires
grecs
*
évangélisent les Slaves en slavon
et créent pour eux les alphabets
glagolitique puis cyrillique, dérivés
du grec.
* Du VIII-ème au IX-ème siècles :
différenciation des Slaves des
Balkans (Slaves du Sud) en
Bulgares à l'est de la rivière Morava
(Slaves du premier État bulgare) et
en Serbo-croates à l'ouest de celleci. La Morava sur cette carte se
situe à l’est du texte désignant les
Sorabes du Sud.
* Le
khânat bulgare domine la
majeure partie de la péninsule. Son
aristocratie iranienne et turque est
assimilée
par
les
Slavons
(désormais appelés Bulgares), qui
sont l’élément le plus nombreux et
dont la langue devient officielle
dans l’église et les chancelleries.
* Les grecs dominent le long des
côtes, les albanais près du détroit
d’Otrante, et les « valaques »
(romanophones) le long des
piémonts montagneux.
* En 866, 909, 941 et 970 ont lieu
des
invasions
varègues
(scandinaves : « vikings » suédois)
et russes, toutes repoussées ;
l’Empire convertit ces peuples au
christianisme.
* Les Arabes s’emparent de la Crète
en 827, conquièrent la Sicile de 831
à 902, et Malte en 870.
* Le khânat bulgare est devenu un tzarat
chrétien (de « Tzar » = César). Il perd des
territoires au profit de l’Empire, mais
surtout de la nouvelle puissance
régionale, la Hongrie.
* La Hongrie prend naissance suite à
l’installation dans le bassin du moyenDanube des Magyars, des Onogoures
(qui donnent leur nom au pays) et des
Szeklers : confédération à
majorité
finnoise, avec des vassaux turcophones. *
Les Magyars se livrent d’abord au pillage
des pays occidentaux, puis, défaits à
Lechfeld en Bavière, se convertissent au
christianisme de rite romain, se
sédentarisent et assimilent les Slaves et
les « Valaques » de leur domaine ; une
partie de ceux-ci gardent leurs spécificités
mais sont organisés en « voïvodats »
(marches militaires) vassaux du royaume.
* Les Iasses sont un peuple iranien, partie
des Alains, également installés en
Hongrie, en Bulgarie, et dans la vallée de
la Loire.
* Les Grecs libèrent le Crète des Arabes
en 961.
* 971–1025: sous la dynastie macédonienne,
l’Empire byzantin reprend ses territoires
européens aux Bulgares et aux Serbes. En
1014 à la Bataille de Kleidion, l'empereur
Basile
II
devient
le
Bulgaroctone
(« massacreur de Bulgares »). La frontière
est à nouveau fixée sur le Danube. Les
Valaques, qui avaient résisté aux côtés des
Bulgares et des Serbes, sont dispersés et se
réfugient dans le Pinde et au nord du
Danube (où ils rejoignent leurs semblables
des voïvodats hongrois).
*2 1054: lors du Schisme de l’Église
chrétienne, la majorité des Balkaniques, à
l'exception des Slaves les plus occidentaux
(Slovènes et une partie des Serbo-croates)
choisissent de rester dans l'obédience de
Constantinople. Une minorité de SerboCroates et de Bulgares ne choisissent ni
Constantinople,
ni
Rome,
mais
le
christianisme du pope Bogomil, connu en
occident sous le nom de catharisme (du grec
ϰάθαροϛ « pur »). Les Slovènes suivront
désormais l'histoire du Saint-Empire romain
germanique.
* 1091: invasion des Pétchénègues et des
Iasses, que les armées impériales défont à
Levounion sur l'Euros.
1180 : après la mort de Manuel Ier, l’Empire
*byzantin
décline. Les Serbo-Croates recouvrent
leur indépendance ; à l'ouest les Croates
s'unissent à la Hongrie tandis qu'à l'est, les frères
valaques Asan et Petru Deleanu soulèvent la
Bulgarie.
1186 : la Bulgaro-Valachie recouvre son
*indépendance
(c'est le "Royaume des Bulgares et
des Valaques" des chroniques); l'Empire byzantin
est réduit à la Grèce et aux côtes de la péninsule
des Balkans et de l'Anatolie.
1204 : Constantinople est conquise par
*croisés
qui y proclament l’Empire latin
les
de
Constantinople, tandis que les Grecs conservent
les Empires de Nicée et de Trébizonde, et le
despotat d'Épire. D'autres états croisés se
forment dans le centre de la Grèce et dans les
îles égéennes tandis que les vénitiens et les
génois s'emparent de la plupart des îles et des
ports (les vénitiens en Dalmatie, en Albanie et en
Grèce, les génois en Égée orientale et en Mer
Noire).
1242 : la Hongrie, la Serbie et la Bulgarie sont
*ravagées
par les Tatars. Dans le sillage de ceuxci, arrivent les Roms (leurs éclaireurs, éleveurs
de chevaux, charriers et chaudronniers).
* 1261 : Constantinople, ruinée, est
reprise aux croisés par Michel VIII
Paléologue, empereur byzantin de
Nicée. Mais Vénitiens et Génois
gardent la haute main sur les
débouchés
des
routes
commerciales (route de la soie, route
de l’encens, ports de la Mer Noire et du
Danube), privant de ses ressources
l’Empire, qui reste affaibli face aux
sultanats turcs d’Anatolie.
* 1281 : la Bulgarie se fragmente en
plusieurs états : tzarats de Vidin et
de Trnovo, despotats éphémères
de Macédoine (Marko Kraljévitch de
Prilep et Konstantin
Kjustendil).
Dejanov
de
* Au nord du bas-Danube, se
développent
dans
l’obédience
religieuse de Constantinople des
voïvodats « valaques » (roumains)
vassaux de la Hongrie, de la
Galicie-Volhynie ou des Tatars.
1325 : indépendance de la
Dobrogée
(despotat
bulgaroroumain).
* 1328 : indépendance de la
Valachie (voïvodat roumain).
* 1331-1355 : la Serbie, sous le
règne de Stefan Dušan, devient un
empire qui s'étend du Danube à
l'Adriatique et à la Mer Égée,
couvrant tout le centre de la
péninsule des Balkans.
* L’Empire byzantin, endetté auprès
des génois, ne garde plus que la
Thrace, l’Épire, une partie du
Péloponnèse autour de Mistra,
quelques îles et des enclaves en
Asie mineure : l’Anatolie est
presqu’entièrement aux mains des
Turcs.
* 1354 : les Turcs de l’émir Osman
fils d’Ertogrul (dits « ottomans »)
débarquent en Europe, à Gallipoli
(détroit des Dardanelles).
*
* 1359 : indépendance de la
Moldavie (voïvodat roumain).
* 1354-1394 : les Turcs ottomans
conquièrent les états bulgares et la
Serbie, encerclant Constantinople. Ils
établissent leur capitale à Andrinople
(Edirne).
Les
Turcs
appellent
l’Anatolie (« orient » en
grec)
« Anadolu-Ili », et la péninsule des
Balkans « Rûm-Ili » (« pays des
Romains »).
* 1388 : Le despotat de Dobrogée
est rattaché à la Valachie.
* 1396 : l’Union de Lublin entre la
Pologne et la Lituanie (qui avait
conquis la Galicie-Volhynie et
plusieurs
autres
principautés
biélorusses, russes et ukrainiennes)
créé un grand royaume qui accueille
les Juifs chassés d’Angleterre, de
France
et
d’Allemagne
(« ashkénazim » = « allemands »
parlant Yiddish).
* 1453 : les Turcs ottomans prennent
Constantinople
et
Constantin
XI
Paléologue, le dernier empereur de
l’Empire romain d’Orient, y laisse la vie.
Les derniers états byzantins (Mistra et
Trébizonde) sont conquis en 1461.
* L'Empire ottoman conquiert la Bosnie, la
Dobrogée, et vassalise la principauté
voisine de Valachie. La Dalmatie reste
vénitienne et seule la république de
Raguse (Dubrovnik), alliée de Venise, sur
l'Adriatique,
sauvegarde
son
indépendance.
* Les Turcs ottomans chassent les génois de
la Mer Noire, qui devient un « lac turc ».
* 1496 : L’Empire ottoman accueille les Juifs
chassés d’Espagne (« séphardim » =
« espagnols » parlant Ladino), qui assimilent
les Juifs locaux (« romaniotes » = « grecs »
parlant Yévanique).
* La Croatie, jusque-là vassale de la
Hongrie, devient une province hongroise.
* 1526 : les Turcs ottomans conquièrent la
Hongrie (sauf la partie nord-ouest dont
s’emparent les Habsbourg) et vassalisent
les principautés voisines de Transylvanie
et Moldavie.
* XVII-ème au XVIII-ème siècles : apogée
de l’Empire des "Osmanlı" (Ottomans) qui
s’étend alors sur trois continents, enserrant
les deux tiers de la Méditerranée et la Mer
Rouge : d’Oran à Bakou, de Budapest à
Khartoum, de l’actuelle Ukraine au Yémen
et au Golfe Persique, l’Empire Ottoman
menace Vienne (capitale des Habsbourg),
la Pologne et l’Italie. Sa flotte domine la
Méditerranée ; seuls les Vénitiens lui
tiennent tête.
* La puissance ottomane n’empêche pas
la principauté de Cetinjé (Monténégro), audessus des bouches de Kotor (Cattaro) sur
l'Adriatique, d’acquérir son indépendance,
grâce à la proximité de Dubrovnik (la
république de Raguse, alliée des
Vénitiens) qui permet un ravitaillement en
armes.
* 1699 : l'Autriche prend le dessus et
enlève aux Ottomans la Hongrie, la
Slavonie et la Croatie ; elle conquiert
aussi la Transylvanie.
* XVII-ème au XVIII-ème siècles : une
partie des Slaves (Bosniaques de langue
serbo-croate, Pomaques de langue
bulgare) et la majorité des Albanais se
convertissent à l'islam pour ne plus payer
le Haraç (impôt sur les non-musulmans)
et ne plus avoir à donner leurs fils au
corps des Janissaires : ils quittent ainsi
le Milliyet des "Roumis" (Romains,
fidèles au Patriarche de Constantinople)
pour celui des "Osmanlı" (Turcs, mais
pas dans le sens linguistique : en fait,
fidèles du sultan ottoman). En Anatolie
aussi, la majorité des « Turcs » sont en
fait des Grecs ou des Arméniens
pauvres, convertis pour échapper au
Haraç.
* Les Ottomans enlèvent aux Vénitiens
Chypre et la Crète, mais leur cèdent pour
deux décennies le Péloponnèse (Morée).
* XVIII-ème siècle : l'Empire ottoman
commence à décliner : l'Autriche et la
Russie
développent
des
visées
stratégiques sur les Balkans et vont y
pénétrer (1718, 1735, 1774, 1787). De
1718 à 1739 l'Autriche annexe la Serbie
et l’ouest de la Valachie.
* Les Pachalıks de l’Empire Ottoman
sont gouvernés par des Pachas de plus
un plus indépendants (le plus puissants
sont les Khédives d’Égypte).
* Les Principautés roumaines vassales
de l’Empire Ottoman (Moldavie et
Valachie) sont désormais gouvernées
par des aristocrates byzantins de
Constantinople (les « Phanariotes »).
* Les vénitiens perdent le Péloponnèse.
* XVIII-ème siècle : les idées du « Siècle des
Lumières » arrivent dans les Balkans par
l’intermédiaire
de
précepteurs
ou
de
professeurs français et italiens, agissant auprès
des familles aristocratiques locales, tant
chrétiennes que musulmanes.
* De cette influence (qui se traduit par la
fondation d’académies, d’écoles, d’hôpitaux, de
sociétés philanthropiques) va naître chez les
chrétiens de l’Empire Ottoman la « Grande
Idée » : avec l’aide de la Russie, remplacer la
théocratie de droit divin du Sultan par une
République multiethnique et multi-religieuse,
fondée sur les idéaux de l’Antiquité hellénistique.
* La Russie monte en puissance et se pose en
protectrice du Milliyet des Rûm (ou Roumis :
chrétiens orthodoxes).
* Tout au long du siècle, l’Autriche enrégimente
les Serbes fuyant la domination turque dans les
garde-frontière de la « Militär-Grenze », zone
établie aux portes de l'Empire ottoman en 1702,
où elle leur distribue des terres, en Croatie
centrale, en Slavonie et dans le Banat. C'est
l'origine des régions à majorité locale serbe
(Krajina ou Vojvodina) dans ces régions.
1792 : l’Empire Russe arrive aux portes des
Balkans en annexant les rives nord de la Mer
Noire. Là, les « cercles éclairés » de StPetersbourg fondent une « Nouvelle Russie »
sans serfs, où ils tentent d’appliquer les
principes de la « Grande Idée » et où ils
fondent des villes aux noms grecs antiques
(comme Odessa).
*
1797 suite à l'effondrement de Venise
devant Napoléon, l'Autriche annexe l'Istrie, la
Dalmatie et la république de Raguse. La
Pologne disparaît, partagée entre la Prusse,
l’Autriche et la Russie.
*
1805-1809 : la France annexe l'Istrie, la
Croatie, la Dalmatie et Raguse pour en faire
ses Provinces illyriennes. Les idées de la
Révolution française se répandent dans les
Balkans.
*
1809 : les îles Ioniennes ou Heptanèse,
vénitiennes depuis le Moyen Âge, et
disputées
pendant
les
guerres
napoléoniennes, deviennent une possession
britannique sous le nom de République des
îles Ioniennes (ou septinsulaire). C’est un
« état-laboratoire » de la « Grande Idée »
mais aussi un foyer du nationalisme grec
naissant.
*
* 1812 : la Russie s’empare de la moitié
orientale de la principauté de Moldavie
(moitié alors appelée Bessarabie) et
atteint ainsi les Bouches du Danube.
* 1815 : le Congrès de Vienne donne à
l’Autriche, la Prusse et la Russie une
position prépondérante en Europe.
* 1816-1831 : des révoltes secouent les
"Roumis" de l'Empire ottoman, animées
et coordonnées par des sociétés
secrètes telles la "Filiki Eteria" : elles
aboutissent à l'autonomie de la Serbie,
qui en 1817 devient une principauté
vassale, comme l'étaient déjà la
Moldavie et la Valachie voisines, et à
l'indépendance de la Grèce, reconnue
en 1831 sur le Péloponnèse, la Grèce
centrale et les Cyclades.
* 1852 : la principauté de Cetinjé
s'agrandit et prend le nom de
principauté du Monténégro.
1859 : formation de la principauté de Roumanie, issue de l'union
de la Moldavie avec la Valachie : elle reste nominalement vassale
du Sultan ottoman.
*
* 1863 : la Grèce s'agrandit des îles Ioniennes.
* 1867 : division de l’Empire d’Autriche en Autriche-Hongrie
:
rattachement de la Croatie et de la Transylvanie à la Hongrie.
* 1876 : massacre des Bulgares révoltés par l'armée ottomane.
* 1878-1885 : suite à la guerre russo-turque de 1877, l'Empire
ottoman perd du terrain :
--les indépendances de la Serbie (agrandie de la région de Niš), du
Monténégro (agrandi une nouvelle fois) et de la Roumanie
(agrandie des deux-tiers de la Dobrogée) sont reconnues ;
--la Bosnie-Herzégovine et le sandjak (arrondissement) de
Novibazar (entre la Serbie et le Monténégro) sont occupées, et
désormais administrées par l'Autriche-Hongrie ;
--la Bulgarie, dont les Russes, au Traité de San Stefano, auraient
voulu faire un grand royaume allant de l'Adriatique à la Mer Noire
et du Danube à l'Égée, est reconnue, au traité de Berlin en 1878,
comme simple principauté vassale (comme l'étaient avant 1878 la
Serbie, la Valachie et la Moldavie), mais seulement entre le
Danube et le Grand Balkan, avec la capitale Sofia : la moitié sudest du pays, nommée Roumélie orientale, reste province ottomane,
avec une dose d'autonomie interne ;
--l'Empire ottoman conserve le sud de la péninsule, de l'Adriatique
(Albanie, Kosovo, Épire) à Constantinople.
1881-1885 : la Grèce s'agrandit de la Thessalie ; la Bulgarie : de
la Roumélie orientale. Les principauté de Serbie et de Roumanie
deviennent, comme la Grèce, des royaumes.
*
1885-1886 : Guerre entre la Serbie et la Bulgarie : la Serbie
attaque la Bulgarie mais est repoussée.
*
1888 : L'union de la principauté de Bulgarie et de la Roumélie
orientale forme le Royaume de Bulgarie qui reste nominalement
vassal du Sultan ottoman.
*
1897 : Guerre des trente jours entre la Grèce et l'Empire
ottoman: l'attaque grecque échoue, et la Grèce doit céder à la
Turquie les cols de la Thessalie du nord.
*
1908 : l'Autriche-Hongrie évacue le
sandjak de Novibazar, mais annexe la
Bosnie-Herzégovine. L'indépendance du
Royaume de Bulgarie est définitivement
reconnue.
*
* 1911 : l'Italie s'empare du Dodécanèse.
* 1912-1913 : Guerres balkaniques :
• dans la première, le Monténégro, la
Serbie, la Bulgarie et la Grèce se
partagent les territoires encore ottomans
dans la péninsule, à l'exception d'une
partie
de
l'Albanie
qui
devient
indépendante, et de la Thrace orientale,
restée turque jusqu'à nos jours ; la
Bulgarie a porté l’essentiel de l’effort
militaire contre les turcs, pendant que la
Serbie a occupé la Macédoine
bulgarophone ;
• dans la seconde, la Bulgarie tente
d’enlever aux Serbes la Macédoine, mais
est alors attaquée et vaincue par ses
anciens alliés, auxquels se joignent la
Turquie (qui reprend une partie de la
Thrace avec Edirne) et la Roumanie (qui
annexe la Dobroudja du Sud).
1914-1918 : Première Guerre mondiale :
en Bosnie-Herzégovine (l’une des trois
composantes de l’Empire des Habsbourg, avec
l’Autriche et la Hongrie), les Serbes (orthodoxes)
sont des citoyens de seconde zone (l’Empire
favorise les Croates catholiques et les Bosniaques
musulmans) ; par ailleurs, même chez une partie
des Croates, le mouvement « Yougoslave » (des
Slaves du Sud) conteste la légitimité de l’Empire et
souhaite s’unir à la Serbie ;
*
l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc héritier des
Habsbourg
sert de prétexte aux complexes
militaires et industriels pour déclancher la Première
*
guerre mondiale ;
la Serbie, alliée de l'Entente (Grande-Bretagne,
France et Russie), est rejointe par le Monténégro
(16 janvier 1916), la Roumanie (27 août 1916) et la
Grèce (30 juin 1917) ;
*
les Empires centraux (Allemagne et AutricheHongrie) sont rejoints par l'Empire ottoman (29
octobre 1914) et la Bulgarie (6 octobre 1915) ;
*
les Empires centraux gagnent la partie dans les
Balkans et à l’est ; la Bulgarie s'agrandit des
territoires qu'elle revendiquait en Macédoine et en
Dobrogée, au détriment de la Serbie, de la Grèce et
de la Roumanie ; l’Empire russe se désagrège et
sa révolution démocratique de Février 1917 est
confisquée par les communistes radicaux (financés
et armés par les les Empires centraux) en octobre
de la même année : une guerre civile commence.
*
1918-1922 : Suites de la guerre :
* le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes
est constitué en 1918-1919 de la Serbie, du
Monténégro et des territoires peuplés de Slovènes,
de Croates, de Serbes et de Bosniaques pris à
l'Autriche-Hongrie. Il revendique l'Istrie, Trieste,
Fiume et Zara, attribués à l'Italie (qui de son côté
revendique toutes les îles dalmates et Raguse) ;
* en avril 1918, la république de Moldavie issue de la
désagrégation de l’Empire russe, vote son union avec
la Roumanie ; elle sera suivie dans cette voie par la
Bucovine, la Transylvanie et le Banat lors de la
désagrégation de l'Autriche-Hongrie : des réformes
agraire et sociales suivent (vote des femmes,
démocratie parlementaire, naturalisation des juifs) ;
* l’union des Tchèques, des Slovaques et des
Ruthènes
forme
en
novembre
1918
la
Tchécoslovaquie, autre démocratie parlementaire
multi-ethnique issue
l'Autriche-Hongrie ;
de
la
désagrégation
de
* le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, la
Roumanie et la Tchécoslovaquie forment la « Petite
Entente » alliée à la France et à la GrandeBretagne ;
* la Bulgarie doit rendre ses conquêtes et perd
même, au profit du Royaume des Serbes, Croates et
Slovènes des districts frontaliers qu'elle possédait
auparavant, et au profit de la Grèce, la Thrace
occidentale et son littoral sur la Mer Égée ;
* l’Empire turc perd Smyrne et ne garde en Europe,
que Constantinople (revendiquée par la Grèce) ;
* l’Autriche et la Hongrie, très réduites, perdent leur
suprématie régionale ; les révolutions communistes
d’Allemagne et de Hongrie échouent.
1922-1938 : L’Entre-deux-guerres :
1922 : dans l’ex-Empire russe, les
communistes gagnent la guerre civile et
soumettent la Russie, la Biélorussie,
l’Ukraine et les pays turcs d’Asiecentrale ; ils proclament l’URSS et
inaugurent un régime totalitaire.
*
* 1922-23 : l‘Empire ottoman est renversé
par la République turque qui reprend aux
grecs Smyrne, la Thrace orientale et l’île
d’Imbros, et expulse plus d’un million de
grecs d’Asie mineure ;
* 1929 : le Royaume des Serbes, Croates
et Slovènes prend le nom de Yougoslavie
(pays slave du sud) ;
* 1930-38 :
la crise économique de 1929
et les injustices de l’ordre établi par les
traités de 1918-1922 attisent les tensions
sociales et nationales, la xénophobie et
l’antisémitisme : des attentats et des
assassinats ont lieu en Yougoslavie,
Bulgarie et Grèce, des coups d’état se
succèdent en Albanie et Grèce, les
démocraties vacillent et des régimes
autoritaires se mettent en place ; seules
résistent le Tchécoslovaquie et, jusqu’en
février 1938, la Roumanie.
1938-1941 : L’ordre nouveau :
L’ordre nouveau est la remise en question de la
géopolitique issue de la première guerre
mondiale, par les régimes totalitaires (nazisme
en Allemagne, communisme en URSS, alliées en
août 1939) et par leurs alliés (Italie et les
perdants de 1918).
1938
La Tchécoslovaquie est
démembrée : l’Allemagne (qui a annexé
l’Autriche) occupe les pays tchèques, la
Hongrie occupe la Slovaquie méridionale et
la Ruthénie, le reste de la Slovaquie devient
un état satellite du Reich.
*
:
* 1939 : le 7 avril, l'Italie occupe l'Albanie.
* 1939 : Seconde guerre mondiale :
• alliées, l’Allemagne et l’URSS attaquent et
occupent la Pologne ;
• l’URSS attaque aussi la Finlande et annexe
les pays baltes ;
• en 1940 l’Allemagne attaque et occupe la
Norvège, le Danemark, la Hollande, la
Belgique, le Luxembourg et la France ; fin
1940, seule l’Angleterre résiste encore ;
• l’été 1940 la Roumanie est diminuée au
profit de l’URSS, de la Hongrie et de la
Bulgarie, puis soumise à un régime fasciste
et occupée par la Wehrmacht ;
• l'Italie attaque la Grèce en octobre 1940
mais est repoussée en Albanie.
1941-1945 : L’occupation :
Lorsqu’Hitler attaque son complice Staline (août
1941), l’Angleterre se retrouve aux côtés d’un allié
certes sanglant, mais doté d’une immense armée ;
lorsque les japonais attaquent les Etats-Unis
(décembre 1941) c’est toute l’industrie américaine qui
se met au service de la guerre. Dès lors, la défaite de
l’Allemagne, du Japon et de leurs alliés, enivrés par
leur propre propagande, n’est plus qu’une question
de temps… le temps, pour les Alliés, de s’organiser.
*
* En attendant, les Balkans subissent la guerre :
• la Yougoslavie, envahie par l'Allemagne en avril
1941, est démembrée : la Slovénie est partagée
entre l'Italie (qui annexe aussi la Dalmatie, le
Monténégro et le Kosovo) et l'Allemagne ; la Croatie
et la Bosnie-Herzégovine forment un état satellite de
l'Allemagne ; la Hongrie annexe la Voïvodine à
l'ouest de la Tisza, et la Bulgarie la Macédoine,
tandis que la Serbie elle-même est occupée et
administrée par la Wehrmacht ; la Voïvodine à l'est
de la Tisza devient territoire allemand. Deux
résistances antagonistes se mettent en place : celle
monarchiste, fidèle au gouvernement exilé à Londres,
et celle communiste, dirigée par Tito ;
• la Grèce est occupée en mai 1941. Un mouvement
de résistance, l'E.A.M., se met aussitôt en place ;
• la Bulgarie, à nouveau alliée à l'Allemagne,
s'agrandit une dernière fois, des territoires qu'elle
revendiquait : Macédoine ex-yougoslave, Thrace
grecque, et Dobroudja du Sud (seul territoire qu'elle
conservera finalement) ;
• à partir de 1943, les mouvements de résistance
libèrent de vastes zones en Grèce du nord et
Yougoslavie ;
• pour récupérer la Moldavie orientale, la Roumanie
s’engage dans la guerre aux côtés des allemands.
1945-1990 : La partition :
Le plan de partage entre Alliés, négocié à Téhéran
en 1943 et à Moscou en 1944, est mis en
application : malgré la puissance de sa résistance
communiste, la Grèce reste dans l'orbite britannique
puis américaine au prix d'une sanglante guerre
civile ; en Yougoslavie reconstituée et agrandie, Tito
peut gagner contre les loyalistes, mais prend bientôt
ses distances avec l'URSS ; même chose en Albanie
avec Enver Hoxha ; en Pologne, Tchécoslovaquie,
Hongrie, Roumanie et Bulgarie (livrées en bloc à
l’URSS, qu’elles qu’aient été leurs positions pendant
la guerre) les communistes peuvent prendre le
pouvoir par la terreur, malgré leur faiblesse
numérique initiale.
*
1946 : agrandie des territoires cédés par l'Italie, la
Yougoslavie devient une république fédérale
composée de six républiques : Slovénie, Croatie,
Bosnie-Herzégovine,
Monténégro,
Serbie
et
Macédoine, qui acquièrent alors leurs frontières
actuelles (au Kosovo près); la Grèce s'agrandit du
Dodécanèse, cédé par l'Italie.
*
1949-1989 : la péninsule est divisée en trois zones
étanches : au nord-est, le bloc soviétique (Pacte de
Varsovie et Comecon) ; au sud, Grèce et Turquie font
partie du glacis occidental (OTAN) ; à l'ouest,
Yougoslavie et Albanie sont communistes, mais nonalignés, la Yougoslavie avec des frontières ouvertes,
l'Albanie au contraire très fermée, et ultérieurement
proche de la Chine de Mao.
*
1967-1974 : Dictature des colonels en Grèce.
L'ensemble de la péninsule subit des régimes
autoritaires, qui auront fait 4 millions de victimes en
45 ans (6 % de la population de la péninsule).
*
* 1981 : la Grèce rejoint l'Union européenne.
1990-2010 : L’ouverture :
* 1990 : les communistes, là où ils étaient au
pouvoir, abandonnent le communisme en
tant que système et doctrine, et adoptent le
libéralisme et le nationalisme. Les dirigeants
qui s'y sont opposés sont renversés. En
Roumanie, Moldavie et Albanie, ces
changements coûtent des centaines de
morts. Les frontières s’ouvrent. Les excommunistes conservent le pouvoir pendant
un temps (parfois assez long : cas de Slobodan
Milošević en Serbie, d’Ion Iliescu en Roumanie, ou
du russophone Vladimir Voronine en Moldavie,
toujours au pouvoir), mais permettent la
démocratie parlementaire.
* 1991-1996 : guerres de dislocation de la
Yougoslavie : indépendances en 1992 de la
Slovénie et de la Croatie, de la BosnieHerzégovine et de la Macédoine. Ces
guerres ont coûté un demi-million de morts.
* 2004-2007 : l’Union Européenne intègre la
plupart des anciens pays communistes.
* 2006 : séparation de la Serbie et du
Monténégro.
* 2008 : indépendance du Kosovo (région
autonome de la Serbie, à majorité
albanaise), reconnue par environ un quart de
la communauté internationale.
* L’albanais et le grec sont des langues indo-
européennes, mais ne font partie ni du
groupe latin, ni du groupe slave, ni du
groupe gemanique. Ils ont respectivement 7
et 11 millions de locuteurs.
* Les langues romanes orientales sont au
nombre de quatre : l’istrien, presque disparu,
le daco-roman (roumain, dit aussi moldave
ou moldo-valaque), l’aroman (aroumain, dit
aussi valaque) et le mégléniote (récemment
disparu ; le dalmate avait déjà disparu au 18ème siècle). Elles comptent 25 millions de
locuteurs environ.
* Les langues slaves méridionales sont au
nombre de quatre : slovène, serbo-croate (dit
aujourd’hui diasystème slave du sud),
macédoslave et bulgare (ces deux dernières,
issues du slavon). Elles comptent 39 millions
de locuteurs environ.
* Le magyar, parlé par les Hongrois, est une
langue finnoise. Il compte 13 millions de
locuteurs.
* Le turc osmanlı, parlé par les turcs
musulmans, et le gök-oguz, parlé par les
gagaouzes chrétiens, sont des langues
turques qui comptent 11 millions de locuteurs
dans la péninsule.
* Les trois millions de Roms des Balkans
parlaient initialement quatre langues indoeuropéennes issues de l’Inde du nord.
* L’islam est arrivé avec les Turcs :
• les sunnites dominent (95 % des turcs, 80 %
des albanais, les bosniaques) ;
• certains turcs sont des chiites, alévis (8 %,
qui ne voilent pas les femmes et les considèrent à
l’égal des hommes), et parfois ismaéliens.
* Le christianisme :
• la Réforme est présente chez 10 % des
Hongrois, surtout dans sa variante calviniste.
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses
églises néo-protestantes d’origine américaine
s’implantent également (adventistes, baptistes,
évangélistes, méthodistes, mormons, scientologues,
témoins de Jéhovah) ;
• le catholicisme est né du schisme de 1054 et
se distingue par des innovations doctrinales et
canoniques telles que la primauté et l’infaillibilité
du Pape, le Filioque, le Purgatoire, la virginité
charnelle de Marie, ou le célibat des prêtres (sauf
chez les catholiques de rite oriental, présents parmi
les Ukrainiens et les Roumains) ;
• l’orthodoxie est le christianisme des sept
premiers conciles : sous la primauté purement
spirituelle du Patriarche de Constantinople (dont
dépendent encore les diocèses de la Grèce du nord
et de l’est), elle est organisée en Patriarcats
autocéphales (en gros, un par pays).
* Le judaïsme : il reste environ 150.000
pratiquants dans la péninsule.
* Le dodécathéisme : environ 50.000
fidèles en Grèce.
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