N° 4-2014 La dynamique d'allocation des ressources dans l'industrie s'est effondrée depuis la crise La productivité des entreprises industrielles augmente de 2002 à 2007. Tandis que la crise "de la nouvelle économie" de 2002 est accompagnée d'une réallocation efficace des ressources, la "grande récession" de 2007 porte un coup d'arrêt à la croissance de la productivité. L'étude publiée par le STATEC dans la série "Économie et Statistiques" s'appuie sur une nouvelle base de données et de nouvelles techniques permettant d'éclairer simultanément le développement de l'entreprise que celle de la branche. Croissance de la productivité sur 5 ans La productivité augmente dans l'industrie pendant la période 2002-2007 grâce à l’utilisation toujours plus efficace des facteurs de production. La croissance de la productivité s'accélère dans l’industrie jusqu'en 2007. La transformation des structures de production permet le transfert des ressources des industries de l'acier vers d'autres segments de l'économie. Croissance de la productivité dans l'industrie 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 2001 2002 2003 2004 2005 Année 2006 Productivité du travail (Valeur ajoutée) Productivité du travail (Revenu) 2007 2008 2009 PTF Le taux de croissance en 2007 mesure la croissance de la productivité entre 2002 et 2007, c'est le plus élevé de l'ensemble de la période. Le ralentissement de l’économie intervenu en 2001-2002 a bien joué son rôle de mécanisme de nettoyage et d’assainissement du marché. Les établissements les moins productifs souffrent plus du Institut national de la statistique et des études économiques 13, rue Erasme I L-1468 Luxembourg I www.statec.lu ralentissement de l'économie, leurs activités sont réduites ou bien ils quittent le marché. Les entreprises les plus efficaces peuvent alors exploiter leur avantage productif et accèdent à une part plus grande des facteurs de production disponibles. Comme le poids des établissements moins efficaces diminue dans la branche au bénéfice des plus productifs, la croissance de la productivité globale se renforce dans l’industrie ; la dynamique d'allocation des facteurs devient moins efficace après 2007 et la croissance de la productivité ralentit tout au long des deux dernières années de la période étudiée. Les nouvelles entreprises améliorent les résultats de l’industrie alimentaire, tandis que les ressources sont réallouées aux unités les plus productives dans la métallurgie sous la pression de la concurrence internationale. En recourant à une méthode originale, il est possible de décomposer la productivité au niveau de la branche selon quatre sources: premièrement, les entreprises combinent leurs propres ressources de façon plus efficace, deuxièmement les entreprises les plus efficaces accroissent leur présence sur le marché, troisièmement de nouvelles entreprises entrent sur le marché avec de nouveaux produits et des processus plus productifs (entrée) et, quatrièmement, les entreprises les moins productives quittent le marché (sortie). Chacun de ces éléments est susceptible de doper les performances agrégées. - Dans l'industrie de l'alimentation et des boissons, la moitié de la croissance de la productivité est fournie par les entreprises nouvelles. - Dans l'industrie métallurgique, les performances individuelles des entreprises sont la principale source de croissance de la productivité. Les gains d’efficacité n’ont pas pour principale origine la réaffectation des ressources entre les entreprises déjà présentes sur le marché. - L'industrie des plastiques accroit son efficacité grâce à une meilleure répartition des ressources entre les entreprises existantes tandis que les progrès des performances individuelles restent faibles et ont un impact négatif sur la croissance de la productivité de la branche. La politique économique peut influencer l’allocation efficace des facteurs de production. La crise financière de 2007-2008 a mis fin à cette période de progrès dans l’affectation efficace des ressources au sein des entreprises industrielles et entre les entreprises. La chute rapide observée à partir de 2008 appelle une politique structurelle cohérente. Pour préserver le potentiel de croissance des activités industrielles, il faut recourir à une politique pluri dimensionnelle coordonnée, alliant la baisse des barrières à l’entrée (encouragement entrepreneuriat) et à la sortie (prévention des faillites), et la recherche de gains de productivité au sein des entreprises (recherche, innovation, formation, TIC, etc.). 20/01/2014 Une version électronique de la publication « Économie et statistiques N°71 - Factor Allocation and Firm-Level Productivity Dynamics in Luxembourg’s Manufacturing Sector » est disponible gratuitement sur Internet à l’adresse http://www.statistiques.public.lu/fr/publications/series/economie-statistiques/index.html. La version imprimée est disponible au STATEC, B.P. 304, L-2013 Luxembourg, tél.: 247-84219 fax 46 42 89, E-mail: [email protected], au prix de 5 EUR (hors frais d’envoi). 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