Histoire des États
germaniques II :
D’un empire à l’autre
Deuxième cours :
Les terres germaniques et la
Révolution française
(1790-1815)
Deuxième cours :
1 Culture germanique au XVIIIe siècle
2 Réactions et attitudes devant les
événements français
3 Les premières guerres
4 Napoléon et les terres germaniques
5 La participation germanique à la
libération de l’Europe
6 Les traités de Paris et le Congrès de
Vienne
1 Culture germanique au
XVIIIe siècle
1.1 — L’Aufklarüng
La Révolution française est née idéologiquement de
l’approche rationnelle portée par Voltaire, Montesquieu,
Diderot et Rousseau et autres
Toute l’Europe est traversée au XVIIIe siècle par la remise en
question des dogmes religieux au profit d’une approche
logique basée sur l’observation
Dans les territoires germaniques, l’Aufklarüng partage de
nombreuses caractéristiques avec les courants semblables,
mais la situation particulière du monde germanique lui donne
aussi ses spécificités.
Ici , le renouveau philosophique s’inscrit ici plus souvent à
l’intérieur du christianisme qu’en opposition à celui-ci
Il privilégie en outre la logique et la métaphysique, peut-être
parce que le courant est initié par des professeurs et des
pasteurs.
Le théologien Christian Thomasius (1655-1728), considéré
comme le père du mouvement en Allemagne,, se fit le
défenseur de la tolérance religieuse et de la liberté de
pensée.
Christian Wolff (1679-1754) poursuit la démarche et construit
un système philosophique logique dans lequel l’ontologie
joue un rôle fondamental, posant les bases de la discipline
philosophique maitresse allemande.
Jusqu’en 1740, thomasisme et wolffisme dominent la
philosophie, mais l’arrivée sur le trône de Prusse de Frédéric
II renouvela l’esprit de l’Aufklärung en l’élargissant
considérablement.
Admirateur de la pensée française, sceptique et agnostique,
le roi-philosophe de Prusse s’entoure de personnalités
éminentes et réorganise l’Académie de Berlin, alors que la
tolérance religieuse et philosophique du roi permet l’évolution
de la théologie protestante.
C’est pendant le règne de Frédéric II que s’impose à
l’université de Königsberg Emmanuel Kant (1724-1804).
Pilier de l’épistémologie moderne, Kant remet en question
par ses trois critiques le rationalisme propre au XVIIIe siècle,
glissant vers une conception plus pessimiste des capacités et
limites de la raison humaine.
Le rationalisme idéalisé subit finalement les assauts du
romantisme naissant, avec le mouvement Sturm und Drang
(Tempête et passion).
Cette « révolution littéraire », pour reprendre l’expression de
Goethe (1749-1832), se veut une réponse aux « dérives »
rationalistes, par un retour à l’émotion.
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