mort-subite

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LA MORT SUBITE
DANS LE SPORT
D’après:
Dr Jacques PRUVOST,
médecin du sport, médecin conseiller du Directeur régional Jeunesse et Sports PACA
DEFINITION DE LA MORT SUBITE
• Mort inopinée, rapide, survenant en moins
d’une heure après le début des premiers
symptômes ou l’aggravation de symptômes
préexistants (OMS)
• Mort apparue de façon naturelle, ce qui
exclut les morts d’origine traumatique par
accident, suicide, meurtre
LA MORT SUBITE : CONTEXTE
• en France chaque année 60 000 personnes
meurent prématurément d’arrêt cardiaque
• sans prise en charge immédiate, 90% des
arrêts cardiaques sont fatals
• 7 fois sur 10, ils surviennent devant témoin,
mais moins de 20% de ces témoins font les
gestes de premier secours
• 4 victimes sur 5 qui survivent ont bénéficié
des gestes pratiqués par le premier témoin
• en France, le taux de survie d’un arrêt
cardiaque est de 2 à 3%...
• il est 4 à 5 fois plus élevé dans les pays ou
les lieux publics sont équipés de
défibrillateurs automatisés externes et la
population formée aux gestes qui sauvent
oxygénation du cerveau et lésions cérébrales
1 minute gagnée = 10% de chance de survie en plus
SPORT, ACTIVITES
PHYSIQUES et MORT SUBITE
Elle survient pendant l’effort ou
dans l’heure qui suit l’arrêt de
l’effort car :
La durée et l’intensité de l’exercice qui précède la mort
subite sont responsables de :
• Concentration plasmatique élevée en catécholamines,
• Acidose métabolique,
• Hypoxémie tissulaire,
• Hypovolémie plus ou moins importante (déshydratation)
Tous ces facteurs sont en partie responsables de la mort
subite et s’additionnent aux autres facteurs retrouvés dans
les morts subites survenant en dehors de tout effort…
Selon une étude épidémiologique sur
la mort subite du sportif (INSERM
2005/2006)
• plus de 50% des sportifs décédés par mort
subite ont moins de 40 ans
• 95% des décès surviennent chez les hommes
• les sports dans lesquels sont recensées le
plus de mort subite sont : course à pied, vélo,
football
JOUVEN X. Conférence Nationale Interfédérale. Paris. Novembre 2006
• les morts subites se répartissent chaque jour
de la semaine bien qu’une prépondérance
dominicale subsiste
• un nombre important de morts subites survient
pendant l’entraînement et finalement assez peu
en compétition
• antécédents cardiaques familiaux ou
personnels sont présents dans un tiers des cas
• mort subite attribuée à une fibrillation
ventriculaire dans 95% des cas
JOUVEN X. Conférence Nationale Interfédérale. Paris. Novembre 2006
• La fibrillation ventriculaire (FV) est un
trouble du rythme cardiaque correspondant à
la contraction rapide, désorganisée et
inefficace des ventricules cardiaques.
• Lors d'une FV, la perte de conscience est
généralement immédiate. C'est une cause,
sinon la principale cause d'arrêt cardiaque et
de mort subite. Sans intervention médicale
spécialisée, la mort survient en quelques
minutes.
LES CAUSES DE MORTS SUBITES
DANS LE SPORT :
AVANT 35 ANS :
Les maladies cardiaques d’origine génétique :
• Cardiomyopathies
• Anomalies congénitales des artères coronaires
APRES 35 ANS :
• la pathologie coronaire athéromateuse
= 80% des cas
PREVENTION DE LA MORT
SUBITE ET ACTIVITES
PHYSIQUES
• Importance de l’entraînement
• Importance du dépistage
L’entraînement
• le risque est toujours présent au moment de
l’effort, mais moindre chez le sujet entraîné
• au cours d’un effort intense le risque est très
faible chez le sujet sain et entraîné :
– le risque relatif est de 2,5 chez un sportif
entraîné
– le risque relatif est de 107 chez un sédentaire !
(Mittleman MA et al. N Eng J Med 1993; 329: 1677-83)
LE DEPISTAGE
• Un examen médical deux fois par an
• Un électrocardiogramme de repos standardisé une
fois par an
• Un échocardiogramme trans-thoracique de repos
standardisé une fois dans la carrière. Si le sportif a moins de 15
ans lors du premier examen, celui-ce devra être répété au moins une fois.
• Une épreuve d’effort maximal réalisée par un médecin selon
les modalités en accord avec les données scientifiques actuelles en
l’absence d‘anomalie cardiovasculaire de repos clinique,
électrocardiographique et échocardiographique au moins une
fois tous les quatre ans.
Les arrêtés du 11 février 2004 et du 16
juin 2006 :
fixent la nature et la périodicité des examens
médicaux réglementaires préalables à
l’inscription en filières sportifs de haut niveau
et espoirs à réaliser pour les différents
sportifs inscrits en filière.
PREVENTION :
LES SIGNES QUI DOIVENT
INCITER A CONSULTER
• Les antécédents familiaux de mort subite,
• L’association de deux facteurs de risque
cholestérol, diabète, tabac, HTA, cardiopathie,
• Syncope ou malaise,
• Palpitations ou irrégularités cardiaques,
• Douleur ou gêne thoracique à l’effort,
• Essoufflement ou fatigue inappropriés à l’effort.
LA PREVENTION PAR LE
RESPECT DES REGLES DE
BONNE PRATIQUE
CŒUR ET ACTIVITE SPORTIVE :
LES 10 REGLES D’OR
selon le
CLUB DES CARDIOLOGUES DU SPORT
• Je respecte toujours un échauffement et une
récupération de 10 min lors de mes activités
sportives
• Je bois 3 à 4 gorgées d’eau toutes les 30 minutes
d’exercice
• J’évite les activités intenses par des
températures extérieures inf à -5° ou sup à +30°
• Je ne fume jamais 1 heure avant ni 2 heures
après une pratique sportive
• Je ne prends jamais de douche froide dans les
15 min qui suivent l’effort
• Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre,
ni dans les huit jours qui suivent un épisode grippal
• Je pratique un bilan médical avant de
reprendre une activité sportive intense si j’ai
plus de 35 ans pour les hommes et 45 ans
pour les femmes
• Je signale à mon médecin toute douleur
dans la poitrine ou essoufflement anormal
survenant à l’effort
• Je signale à mon médecin toute palpitation
cardiaque survenant à l’effort ou juste après
l’effort
• Je signale à mon médecin tout malaise
survenant à l’effort ou juste après l’effort
SPORT, MEDICAMENTS ,
DOPAGE et
MORT SUBITE :
3 cas envisageables
1° CAS :
• La prise de traitements non dopants mais
contre-indiqués pour la pratique intensive du
sport peut induire des troubles cardiaques et
donc augmenter le risque de mort subite.
(sujets concernés : quadra et quinquagénaires)
– Cas des tranquillisants, neuroleptiques et antidépresseurs
– Cas des traitements pour cardiopathie, insuffisance
coronaire, hypertension artérielle, diabète,
hypercholestérolémie
2° CAS :
• La prise d’anti-inflammatoires ou
d’antalgiques associée à la consommation
de stimulants autorisés (caféine, boisson
énergisante type Red Bull) augmente elle
aussi le risque de mort subite
(sujets concernés : jeune population)
3° CAS :
• La prise de substances dopantes (en priorité
anabolisants, stimulants, cocaïne et E.P.O)
augmente elle aussi le risque de mort subite
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