MORT SUBITE SUR LE TERRAIN DE SPORT

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MORT SUBITE
SUR LE
TERRAIN DE SPORT
DEFINITION
OMS : mort naturelle, rapide, survenant en moins d’une
heure après le début des premiers symptômes ou après
aggravation des symptômes préexistants.
Rigoureusement : mort subite (†) = mort soudaine et
inopinée avec intervalle de temps séparant les premiers
symptômes de † n'excèdant pas quelques minutes.
Mort subite souvent par troubles du rythme cardiaque :
- totalement imprévisible chez un sujet en bonne santé
- imprévisible dans le temps si cardiopathie à risque connu
(séquelle IDM, CMPathies par exemple...)
INCIDENCE
1) Mort subite globale du sportif
Dans la population générale 50.000 à 60.000 † / an en france
Dans une étude italienne prospective sur 21 ans concernant
1.386.600 personnes de 12 à 35 ans :
- 112.790 (8 %) font sport de compétition avec incidence † =
0,23 cas / 10.000 / an (0,26 ♂ / 0,11 ♀)
- 0,09 cas / 10.000 / an chez les sédentaires du même âge.
Dans cette étude, le sport est un facteur de risque de
surmortalité chez les athlètes < 35 ans par déclenchement de
troubles du rythme ventriculaire survenant sur cardiopathies
sous-jacentes (DVDA, coronaropathies, et myocardite...)
révélées par activité physique intense.
2) Mort subite sur terrain de sport
Risque statistique au cours du sport est difficile à établir
car pas de recensement administratif en fonction de
l'activité pratiquée au moment du décés.
Estimation actuelle par médecins du sport sur des
populations limitées et par les médias. Les morts subites
hors compétition sont mal interprétées et mal classées.
INCIDENCE GLOBALE DE LA MORT SUBITE
CHEZ LE SPORTIF
Pays
Auteurs
Estimation de l'indice
Lynch, 1980
0,35 p. 10 000/an
USA
Siscovick, 1984
0,55 p. 10 000/an
Pays-Bas
Dolmans, 1986
0,49 p. 10 000/an
France
Cousteau, 1989
0,5 p. 10 000/an
USA (athlètes haut niveau)
Van Camp, 1995
0,05 p. 10 000/an
USA (étudiants sportifs)
Maron, 1998
0,05 p. 10 000/an
Italie (athlètes haut niveau <35 ans)
Corrado, 2003
0,2 p. 10 000/an
Grande Bretagne
(militaires)
Age :
- avant 25 ans : 1 † / 20 millions heures de sport
- 25 < <35 ans : 1 † / 4 millions heures de sport
- > 35 ans : 1 † / 1,2 millions heures de sport
Sexe : mort subite x 5 à 10 chez homme / femme
Race : - blanche plus exposée à la cardiopathie ischémique et
DVDA
- noire plus exposée à la CMH
Type de sport :
- USA : risque maximal pour basket et football américain
- Europe : ● foot, basket, natation, rugby pour les
athlètes jeunes
●course à pieds, tennis, squash pour
les
sportifs du dimanche
Mais si la mort subite frappe surtout à la faveur d'une
activité physique intense, elle est en fait dans la
plupart des cas chez les sédentaires comme chez
les sportifs, la révélation d'une cardiopathie sousjacente.
MECANISMES DU DECES
 Origine cardiovasculaire dans 95,3 % et par trouble du
rythme ventriculaire dans 88 %.
- Arythmies létales chez sportifs porteurs d'une
cardiopathiesilencieuse et devenant malheureusement une
circonstance révélatrice .
- Commotio cordis = déclenchement d'un trouble du
rythme sur coeur sain par impact direct dans la région
précordiale.
- 2 % sans anomalie structurale cardiaque à l'autopsie et
sans facteur déclenchant : anomalies des canaux ioniques,
WPW, anomalies de conduction,TV, spasme coronaires
sans IDM, DVDA et les CMH très localisées.
 Origines non CV : crise d'asthme, Hgies digestives,
consommations abusives de stupéfiants,
dopants.
ETIOLOGIES
Maladie coronaire :
80 % après 35 ans et le plus souvent par rupture d'une
plaque athéromateuse
Autres pathologies coronaires :
Anomalies de naissance ou de trajet des
coronaires
 Ponts myocardiques

Cardiomyopathie hypertrophique(CMH)
Dysplasie ventriculaire droite arythmogène(DVDA)
Commotio cordis
Prolapsus valvulaire mitral
Myocardite
WPW
 Le syndrome du QT long congénital
 Le syndrome de Brugada avec 27 % d'aspect
Brugada compatible à l'ECG parmi les athlètes dont la
proportion réelle n'est pas connue.
Autres causes cités dans la littérature :
- sténose aortique congénitale
- coarctation de l'aorte
- hémorragie méningée
- rupture de l'aorte dans la cadre d'un Marfan
PREVENTION
1) Détection des sportifs à risque
 Rôle du médecin
La visite annuelle de tout licencié désirant pratiquer la
compétition a pour but de délivrer un certifcat médical
d'aptitude ou de non contre-indication à la pratique
d'un sport en compétition.
 Anamnèse familiale à la recherche de mort
subite ou de cardiopathie ischémique
Signes fonctionnels : angor, malaise à l'effort,
dyspnée en se souvenant que 30 à 60 % des
morts subites sont précédées de tels
symptômes
Facteurs de risque coronarien (âge,
tabagisme, hypercholestérolémie, surpoids,
diabète, HTA...)
 Examen clinique avec poids, taille, TA,
auscultation cardiaque attentive au repos
mais aussi après 10 flexions-extensions sur
place
 Activités à risque (plongée, alpinisme...)
 Les examens complémentaires
Non systématiques pour raisons économiques évidentes
- ECG de repos fait le plus souvent au CMS
d’Abbeville
- Epreuve d’effort
- Echo doppler cardiaque
- Holter cardiaque
Demandés pour cas particuliers : sport à risque,
profession sportive, reprise tardive d'une activité
sportive, facteurs de risque multiples.
2) Moyens pour limiter la mort subite sur le terrain
Recommandations aux sportifs
1.
Pas de compétition ou d’effort intense si infection, fièvre ou fatigue
anormale
2.
Précautions si atmosphère trop chaude ou trop froide ou trop humide
3.
Prudence lors des efforts en haute altitude
4.
Début et fin d’effort progressif
5.
Pas d’effort immédiatement après un repas
6.
Ravitaillement correct lors d’efforts prolongés : eau, sels
7.
Interrompre à temps un effort mal toléré
8.
Pas de bain ni douche trop chaud après un effort sportif
9.
Signaler à son médecin les symptômes dépendant des efforts : douleurs
thoraciques, malaise, gêne respiratoire inhabituelle
10. Pas de tabac et dans tous les cas, jamais de tabagisme immédiatement
après effort
Critères de disqualification chez les athlètes de compétition
Recommandations de la 26ème conférence de Bethesda sont retenues
pour répondre à plusieurs questions :
1)
Quel est le risque de mort subite si l’athlète continue à particper
aux compétitions?
2)
Est-ce que le risque est diminué si l’athlète arrêt l’entraînement
et la compétition?
3)
Quels sont les critères à utiliser pour la disqualification?
Maron rappelle que les jeunes athlètes présentant une CMH certaine ne
sont pas autorisés à participer aux compétitions, à l’exception des
sports peu intenses comme le golf et le bowling, que les anomalies
acquises mais réversibles comme les myocardites justifient un arrêt
temporaire de la compétition
CONCLUSION
La mort subite ne frappe pas au hasard.
Dans 80 % des cas, elle survient chez le sportif de
la quarantaine, coronarien méconnu, porteur de
facteurs de risque, sédentaire pratiquant le sport
après une longue interruption.
Sur le plan pratique, la prévention passe par le
dépistage des sujets à risque présentant une
cardiopathie asymptomatique, sans
retentissement sur les performances physiques,
et par la diffusion de recommandations
élémentaires.
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