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Formation
sur la dyslexie
Aurore STAMM,
Psychologue spécialiste des troubles du fonctionnement cognitif
Historique de la dyslexie
1er cas décrit en 1896 par le
Docteur Pringle-Morgan
• Adolescent de 14 ans
• « meilleur élève si l’enseignement avait été oral »
• Terme employé : « cécité aux mots d’ordre
congénital »
Terme « dyslexie » : congrès
international de psychiatrie en 1937
Dyslexie : définitions et
chiffres
La dyslexie
• Trouble durable qui se manifeste par une difficulté
sévère dans l’apprentissage de la lecture en dépit
d’une intelligence normale, de bonnes capacités
sensorielles, d’un enseignement conventionnel et
d’opportunités socioculturelles adéquates
(L. Srenger-Charolles & P. Colé, 2003).
•
Déficit durable et significatif du langage écrit qui
ne peut s’expliquer par une cause évidente
(L’Agence
Nationale
d’Accréditation
et
d’Evaluation en Santé, ANAES).
Les chiffres de la dyslexie
• En recherche et en pratique, différence
entre AC et AL > 18 mois
• Prévalence : 5 à 10 % selon les études
Forme très sévère : 1 % des élèves scolarisés
Forme plus légère : 8 à 10 %
• 3 à 4 garçons pour 1 fille
Mécanismes de la lecture
La lecture
« Le but ultime de l’acte de lire est
d’accéder à la compréhension ; cette
finalité ne peut toutefois être atteinte
que quand certains mécanismes
spécifiques à la lecture sont bien
maîtrisés » (Sprenger-Charolles, 1999).
Déchiffrer ou reconnaître un mot
écrit pour le lecteur habile
mot oral
2. Processus analytique
Si mot connu
Si mot non connu
1. Processus global
mot écrit
La compréhension
2 niveaux de compréhension :
 niveau littéral : comprendre le sens usuel
(explicite) des mots et des phrases.
 niveau complexe : appréhender à partir du
niveau littéral les significations indirectes
(implicites).
But de la lecture :
Compréhension complexe de tous types de
textes écrits.
Compréhension et
reconnaissance des mots
• Chez le lecteur
confirmé
• Chez le lecteur débutant
ou dyslexique
Compréhension littérale
Compréhension complexe
Compréhension littérale
Identification du mot
Identification mot
 automatisation de l’activité de lecture
 Attention concentrée sur le décodage
 Temps et énergie pour comprendre
 Difficulté pour accéder à la compréhension
Différence mauvais lecteur/dyslexique
“il semble approprié d’appeler mauvais lecteur tout
lecteur dont le niveau de compréhension de l’écrit
sera jugé comme insuffisant par rapport aux
exigences sociales. Nous considérons comme
dyslexiques les mauvais lecteurs chez qui le déficit
résulte, en partie en tout cas, d’une anomalie de la
capacité d’identification des mots écrits. L’origine de
cette anomalie se trouve dans les structures
cérébrales et cognitives qui sous-tendent cette
capacité”
(observatoire nationale de la lecture 1998)
Type d’erreurs les plus
courantes lors de la lecture
• Omissions de lettres non muettes, de
syllabes
• Inversions de lettres ou de syllabes
• Additions de syllabes
• Difficultés séquentielles (assemblage
pénible de 2 lettres  i-l = il et pas li ;
arrangements complexes laborieux 
a+r+b+r+e)
Les différents types de
dyslexie basés sur le
modèle de lecture à
double voie
Le modèle à double voie : modèle
d’identification des mots
(Marshall & Newcombe, 1973; Coltheart & al, 1978; 1985)
réponse
orthographique
assemblage
réponse lexicale
adressage
réponse lexicale
réponse
phonologique
fusion
conversion
Graphème/Phonème
segmentation
analyse visuelle
mot écrit
Différents types de dyslexie
• Dyslexie phonologique
• Dyslexie de surface
• Dyslexie mixte
• Dyslexie visuo-attentionnelle
Dyslexie phonologique :
Caractéristiques
• Dyslexie la plus fréquente : 60 à 70 %;
• atteinte de la voie d’assemblage;
• difficultés à lire des pseudo-mots, les mots
nouveaux;
• Omissions, adjonctions, substitutions, confusions de
phonèmes;
• Lecture lente et laborieuse;
• « lire par reconnaissance ».
Dyslexie de surface :
Caractéristiques
• déficience de la voie d’adressage ;
• maîtrise des sons mais difficultés à appliquer les règles
grapho-phonologiques pour les lettres dont la
prononciation dépend du contexte orthographique ;
• prononce souvent les lettres muettes ;
• mots irréguliers lus par analogie avec prononciation la
plus fréquente ;
• lexique orthographique imprécis ;
• paralexie visuelle proche (phare au lieu de phrase).
Dyslexie mixte : Caractéristiques
Forme de dyslexie la plus sévère
 Deux voies de lecture atteintes
 Difficultés de déchiffrage graphophonémique
 Absence de lexique interne
Dyslexie visuo-attentionnelle
Caractéristiques
• Maîtrise des correspondances grapho-phonémiques;
• Capacités visuo-attentionnelles insuffisantes pour mettre en
œuvre les deux voies de lecture de façon fonctionnelle  Ne
parvient pas à sélectionner les éléments pertinents et se laisse
perturber par les éléments distracteurs.
• Saut de plusieurs mots, voire même de plusieurs lignes;
• Erreurs de ressemblances spatiales (b / d - on / ou - m / n) ;
• Grande fatigabilité.
Les dysorthographies
Les dysorthographies
• Trouble spécifique de l’apprentissage de
l’orthographe;
• Altération de la transcription du phonème
entendu en graphèmes;
• A chaque type de dyslexie correspond une
dysorthographie de même caractéristique.
Les difficultés dues à l’opacité
de la langue française
• Un même phonème peut s ’écrire de
plusieurs façons : / K /
–
–
–
–
c ( camion), cc ( accord)
k ( képi)
qu ( quille), q ( coq)
ch ( chœur), ck ( ticket)
• plusieurs phonèmes = 1 seule lettre
– / KS /  x
• plusieurs lettres = 1 seul phonème eau>/o/
Les dysorthographies
types d’erreurs
• Erreurs phonologiques (v/f, ch,j);
• Erreurs visuelles (b/d/q/p; on/ou);
• Difficultés d’accès et d’application de règles
grammaticales (erreurs d’accords, difficultés
sur les homophones, mauvaise
segmentation : larmoire  l ’armoire , pour
les nous rire  pour les nourrir);
• Lenteur, ratures, graphisme maladroit.
Les types de
dysorthographies
• Dysorthographie phonologique;
• Dysorthographie de surface;
• Dysorthographie mixte ;
• Dysorthographie visuo-attentionnelle.
La dysorthographie
phonologique
• Difficultés lors de l’écriture de mots nouveaux;
• Capacités d’orthographier correctement la plupart
des mots familiers;
• Mauvaise analyse de la séquence phonologique;
• Méconnaissance des règles de conversion P/G;
• Omissions, adjonctions, substitutions, confusions de
phonèmes;
• Inversions, déplacements de certains éléments de la
séquence.
Dysorthographie de surface
• Mots écrits comme ils se prononcent, sans
tenir compte de leurs caractéristiques
orthographiques (arico, fame, pijon);
• performances d’autant plus faible que
l’orthographe des mots est plus complexe;
• non automatisation des règles de variation
contextuelle;
• capacité à orthographier des pseudo-mots
totalement préservée;
Dysorthographie de surface
(suite)
Méconnaissance de l’orthographe des mots :
 transcriptions à partir d’un traitement
phonologique uniquement;
transcriptions différentes d’un même mot, au
cours d ’une même dictée (chemain chemein)
impossibilité de retrouver le sens des
homophones présentés à l’écrit (renne, rêne,
reine).
Dysorthographie mixte
Écrit difficilement compréhensible
(erreurs des deux dyslexies précédentes
réunies) :
• Erreurs phonologiques
• Erreurs visuelles
• Erreurs grammaticales
Dysorthographie
visuo-attentionnelle
• Erreurs visuelles, inversions;
• Omissions, substitutions de mots;
• Performances diminuant avec la longueur de
la transcription.
Comportements déviants
pouvant être associés
Souvent les conséquences de son vécu
d’échecs, de son mal être :
- inhibition
- agressivité
- instabilité
- manque de confiance en soi
et d’estime de soi…
Explication cognitiviste des
troubles spécifiques des
apprentissages
Dysfonctionnement cérébral
Atteinte d’un ou plusieurs processus cognitifs
Dysfonctionnement dans le traitement
de l’information verbale ou non verbale.
Troubles des apprentissages DYS
Théories explicatives
( liste non exhaustive)
Dysfonctionnement du traitement des informations
- Hypothèse phonologique :
Sur-discrimination des phonèmes;
Distingueraient le /k/ de café et de crème.
- Hypothèse du système visuel central :
Système visuel  visions périphérique et centrale;
Déficit de la vision périphérique  difficulté de fixation et défaut
d’anticipation.
Orientation vers la génétique
• Prédominance de la dyslexie chez les
garçons;
• Concordance de la dyslexie chez les
jumeaux monozygotes;
• Antécédents fréquents de dyslexie dans une
même lignée généalogique.
Le repérage et le
dépistage
• Repérage par les enseignants ou par la famille
 « Les productions écrites ne reflètent pas les
capacités réelles de l’enfant » ou bien « grande
différence entre l’écrit et l’oral » ou bien « grande
hétérogénéité dans les résultats scolaires souvent
en faveur des matières scientifiques ».
• Dépistage par le médecin scolaire ou la
psychologue scolaire
 Plus le dépistage est précoce, meilleurs seront les
avantages de la prise en charge.
Le diagnostic
• Bilan pluridisciplinaire dans un centre référent,
notamment pour les cas les plus sévères : médical,
psychologique (aspects psycho-affectifs et
cognitifs), orthophonique et psychomoteur;
• Bilan chez une orthophoniste ou chez une
psychologue spécialiste des fonctions cognitives ou
chez une neuropsychologue;
 importance du bilan pluridisciplinaire pour une
prise en charge adaptée.
Prise en charge
• Prise en charge orthophonique : basée sur la
lecture et l’orthographe;
• Prise en charge neuropsychologique : basée
sur l’attention, la mémoire…
• Prise en charge psychomotrice : basée
notamment sur la coordination motrice;
• Prise en charge psychologique : basée sur la
vie psychique de l’enfant (estime de soi
notamment).
 Prise en charge souvent lourde
Pronostic : dépend de
plusieurs facteurs
• Type de dyslexie / dysorthographie;
• Intensité des troubles et efficience des
fonctions préservées;
• Précocité du dépistage;
• Existence, régularité et intensité des
rééducations;
• Profil psychologique ou affectif de l’enfant
(image de soi, confiance en soi…)
• Vigilance, coopération et coordination entre
famille, école et rééducateurs (mise en place
d’un PAI).
Comprendre
un enfant dyslexique
Que disent les enfants
dyslexiques lorsqu’ils se
trouvent en activité de lecture ?
• Ils ont mal à la tête
• Ils voient les lettres bouger sur leur feuille
• Ils ne se rappellent plus de ce qu’ils ont lu
• Ils ont envie de pleurer et/ou de crier
Pour un enfant
dyslexique, lire c’est…
• Une tâche cognitive complexe demandant beaucoup
d’attention
 Fatiguant
• Une activité qui lui demande beaucoup de temps
 Démotivant
• Un accès à la compréhension simple et complexe du
texte très réduit
 Non-satisfaisant
Sensibilisation aux
troubles spécifiques des
apprentissages
Recopier ce texte
Sleon une édtue de l'uvinertisé de Cmabrigde,
l'odrre des ltteers dans un mot n'a pas
d'ipmrotncae,
la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et
la
drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte
dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos
lrie
snas porlblème. C'est prace que le creaveu
hmauin
ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot
cmome un tuot.
Des difficultés, mais
aussi de nombreuses
capacités
« Le don de dyslexie »
Ecrit par Davis, 1995
• Nombreuses personnalités célèbres souffrant de
dyslexie : Albert Einstein, Alexander Graham
Bell, Walt Disney…
• Cause de la dyslexie : tendance cognitive
naturelle à remplacer les perceptions
sensorielles normales par des conceptualisations
• Dyslexie = don, talent
 développe des capacités hors du commun
« Le don de dyslexie »
Ecrit par Davis, 1995
8 capacités de base particulières :
•
•
•
•
•
•
Aptitude à transformer ou créer des perceptions
Très conscients de leur environnement
Plus curieux que la moyenne des gens
Pensent essentiellement en images plutôt qu’en mots
Très intuitifs et perspicaces
Pensent et perçoivent de manière multidimensionnelles
(en utilisant tous leur sens)
• Capables de vivre la pensée comme si c’était la réalité
• Imagination très vive
« Le don de dyslexie »
Ecrit par Davis, 1995
• Trouble de l’apprentissage écrit
conséquence négative d’un don
• Si capacités non-refoulées
 intelligence et imagination
extraordinaires.
Quelques citations de chercheurs
et professionnels reconnus
Citations parues dans Dyslexie de Dansette et Plaza, 2003 :
• Norman Geschwind, en 1982 lors d’une conférence,
décrit la dyslexie comme « la pathologie de la
supériorité ».
• Alain Galaburda : « les gens ayant de la dyslexie
réussissent non pas en dépit de la dyslexie, mais
grâce à elle ».
• Marie-France Wittrant : « Plus de 50% des employés
de la NASA sont dyslexiques. Ils sont recrutés tout
spécialement en raison de leurs aptitudes hors du
commun à résoudre les problèmes, et de leur
excellente perception spatiale et tridimensionnelle. »
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