2. L’économie nationale dans la mondialisation : approche de la compétitivité internationale d’une économie nationale Remarques / la compétitivité La notion reste complexe et aucune définition ne fait l’unanimité - à quel niveau la situer ? - à quel horizon temporel ? L’approche retenue ici est celle de la compétitivité d’une économie nationale comme la capacité (des entreprises implantées sur son sol) à affronter, d’abord à court terme, la concurrence internationale Ce qui reflète les choix établis : - au niveau macroéconomique (taux de change, prix, fiscalité, effort de formation de la main-d’œuvre,..) - au niveau microéconomique (qualité de la gestion des entreprises, comportement de marge, efficacité de la commercialisation, qualité des produits, stratégies de différenciation, ….). Et se traduit au niveau des performances de l’économie : en particulier sa capacité à conserver et /ou accroître ses parts de marché relativement à la concurrence . 2.1. Rappels : taux de change 2.1.1. Le taux de change nominal (TCN) a. Définition et détermination Définition Prix relatif d’une monnaie nationale par rapport à une autre monnaie nationale. Détermination théorique Ce prix est déterminé sur le marché du change par les lois du marché, c'est-à-dire, l’offre et la demande d’une monnaie par rapport à une autre (ou un ensemble d’autres), donc de la manière dont s’équilibrent les entrées et les sorties de capitaux. Elles mêmes sont déterminées par : • Le solde des transactions courantes d’un pays : un excédent courant augmentation des réserves de change appréciation de la monnaie. 2. Les investissements directs étrangers : un afflux de capitaux dans un pays augmentation des réserves de change appréciation de la monnaie du pays d’accueil. 3. L’écart des taux d’intérêt : une augmentation des taux d’intérêt par rapport aux taux d’intérêt étrangers afflux de capitaux (investissements de portefeuille,…) appréciation de la monnaie du pays d’accueil. 4. Les interventions de change des autorités monétaires d’un pays : - achetant ou vendant la monnaie nationale (contre des devises étrangères). - en agissant sur le taux d’intérêt pour influencer les entrées et les sorties de capitaux dans l’économie nationale b. Deux « expressions » du taux de change nominal Le taux de change peut être coté (exprimé) de deux façons : - taux de change à l’incertain : 1 dollar US = 0,74 euro - taux de change au certain : 1 euro = 1,35 dollar US 2.1.2. Le taux de change réel (TCR) Définition: le taux de change réel mesure le prix relatif de deux biens ou deux paniers de biens exprimés dans la même monnaie. Réel signifie que l’on se réfère au prix relatif des biens (prise en compte des différentiels d’inflation) et non au prix relatif des monnaies Construction Par convention, on approche souvent le TCR comme le rapport du prix des biens étrangers en termes de biens nationaux exprimés en une même unité monétaire : Prix des biens américains en $ : P* Prix des biens américains en : eP* avec le taux de change coté à l’incertain : e Prix des biens européens en : P TCR = eP* / P Mais on peut choisir d’exprimer le TCR, comme le prix des biens nationaux en termes de biens étrangers TCR = P / eP* ; ou utiliser le taux de change au certain TCR = P* e P Attention à penser à la signification des termes « appréciation réelle », « dépréciation réelle », et non de façon mécanique au sens de variation du TCR (qui dépend de l’écriture) Signification : - Une appréciation réelle correspond à une augmentation du prix relatif des biens nationaux en termes de biens étrangers - Une dépréciation réelle correspond à une diminution du prix relatif des biens nationaux en termes de biens étrangers 2.1.3. Le taux de change effectif (ou multilatéral) a. Le taux de change effectif nominal Définition Prix de la monnaie nationale par rapport à un ensemble d’autres monnaies. Construction Le principe général consiste à faire une moyenne des taux bilatéraux entre un pays et chacun de ses partenaires, pondérée par le poids relatif de chaque pays partenaire dans le commerce extérieur du pays considéré. b. Le taux de change effectif réel Définition Le TCER est la moyenne des TCR bilatéraux entre le pays considéré et chacun de ses partenaires, pondérée par le poids relatif de chaque pays partenaire dans le commerce extérieur du pays considéré = Taux de change effectif nominal corrigé des rapports de prix Il permet d’évaluer le prix relatif moyen des biens étrangers par rapport aux biens du pays considéré (ou l’inverse !). Le calcul renvoie au problème central du choix des indices de prix. La structure et le fonctionnement des marchés internationaux sont tels que, mis à part pour certains biens standardisés, les « mêmes » biens ne sont pas disponibles au même prix. 2.1.4. Le taux de change de d’achat parité de pouvoir Définition Le taux de change de PPA (ou théorique) est celui qui ne donne aucun avantage d’origine monétaire aux différents pays, en ce sens que chaque monnaie est supposée fournir le même pouvoir d’achat dans tous les pays. 2.2. La compétitivité-prix : déterminants et actions possibles 2.2.1. Définition : La possibilité qu’a une économie de proposer sur le marché des produits de même qualité à un prix inférieur à ceux des concurrents, sans que cette situation ne conduise à une érosion des résultats des entreprises exportatrices de l’économie concernée. La compétitivité internationale d’une économie nationale doit être comprise : - à la fois sur son propre marché (compétitivité interne) - et sur les marchés tiers (compétitivité externe). Compétitivité-prix externe Elle exprime la confrontation entre exportateurs concurrents sur les marchés tiers. Elle peut être calculée comme le rapport entre l’indice des prix des exportations d’un pays (ou d’un ensemble de pays) concurrent et l’indice des prix des exportations du pays considéré ; soit en monnaie nationale avec e = taux de change à l’incertain. C eP * P Compétitivité-prix interne Elle exprime la confrontation sur le marché national, entre produits importés et produits locaux. Elle peut être calculée comme le rapport entre l’indice des prix des importations dans le pays considéré et l’indice des prix à la production de ce même pays ; soit, en monnaie nationale : C eP * P En simplifiant l’analyse à deux pays et en considérant, pour le pays domestique, un seul indice de prix (P), et (P*) pour le pays étranger, la compétitivité-prix s’exprime comme le prix relatif de deux biens (ou paniers de biens) évalués dans la même monnaie définition du taux de change réel (TCR) C eP * P La compétitivité-prix est exprimée par le niveau de taux de change réel une amélioration de la compétitivité nationale passe par une modification du taux de change réel: - soit par une action sur le taux de change nominal : dévaluation externe ou « dévaluation compétitive » - soit par une action sur les prix nationaux : «dévaluation» interne ou «désinflation compétitive » 2.2.2. Taux de change nominal et stratégie de « dévaluation (externe) compétitive » a. Définition et objectif : Une dévaluation = diminution du prix de la monnaie nationale par rapport à une ou plusieurs monnaies Elle permet d’abaisser le prix relatif des produits nationaux par rapport à ceux des produits étrangers ; Avantage : doit se traduire pour une économie nationale, par une augmentation des exportations, une diminution des importations, et une amélioration de son solde commercial extérieur. b. Arguments contre : - La structure des importations et des exportations (condition de Marshall-Lerner). - Les effets inflationnistes d’une dévaluation - Le rôle des mouvements de capitaux ….. c. Compétitivité-prix et monnaie forte peuvent-elles aller de pair ? NON, si l’appréciation, de la monnaie s’accompagne des effets suivants : - effets directs : pression sur les entreprises concurrencées par l’étranger dégradation de la compétitivité-prix externe manque à gagner à l’extérieur hausse des prix intérieurs dégradation de la compétitivité prix-interne, … + effets indirects : le déficit commercial (baisse des exportations/hausse des importations) freine le développement de la production baisse des profits baisse de l’investissement baisse de la productivité hausse des coûts, …. OUI : - si la qualité de la spécialisation est telle qu’une monnaie forte avantage les secteurs de pointe où les productions sont peu sensibles à la concurrence par les prix. - et si cette spécialisation fait que suffisamment d’entreprises ont une position dominante pour amoindrir une éventuelle diminution des profits à l’extérieur sans recourir à une augmentation des prix intérieurs déterminants structurels. d. Une dévaluation externe est-elle toujours possible ? Non : cas de la zone euro Au sein d'une union monétaire les ajustements entre pays ne peuvent plus se faire par les taux de change nominaux il faut agir directement sur les prix. Une « dévaluation interne » vise à réaliser cet ajustement via une baisse généralisée des coûts de production. 2.2.3. Prix et coûts, et stratégie de « dévaluation interne » ou « désinflation compétitive » Qui dit prix d’un bien, dit principalement coût de production - Coût salarial unitaire Coût salarial unitaire relatif Coût total unitaire Coût total unitaire relatif a. Le coût salarial unitaire Définition : A un moment donné, le CSU (courant) rapporte la valeur du coût d’usage du travail dans un pays à la valeur de la production (industrielle) qui y a été réalisée: CSU w.N P.Q w (PQ N ) Mise en évidence de l’évolution : valeur/volume Problème de l’évolution des prix transformation de la valeur de la production en indices de quantités valorisées aux prix d’une année de base (par exemple : 2005) CSU w.N P05.Q CSU w ( P05.Q N ) Eléments sur lesquels agir pour améliorer la compétitivité internationale d’une économie nationale : - les rémunérations politiques salariales, politique sociale, politique fiscale - la productivité du travail accumulation de capital humain (éducation, formation professionnelle) et investissements en recherche et développement Comparaisons internationales Si l’objectif est de comparer le CSU d’un pays avec celui d’autres pays il faut qu’ils soient exprimés en une même monnaie Exemple : le CSU français est converti en dollar : Au numérateur : w.N / e = charges salariales françaises en dollars courants, avec e = taux de change courant à l’incertain - Au dénominateur : (P05 . Q) / e 05 = production en volume mesurée aux prix internationaux de 2005 e05 avec production = taux de change de parité des prix de 1$ aux Etats-Unis et e05 euros en France représentent la même quantité de bien) CSU en niveau, en dollar = CSU $ ( w. N e) ( P05 .Q e05 ) Soit : CSU $ we P05.Q e05 N Le CSU mesure ici niveau réel de production qu’un même coût horaire permet d’obtenir dans différents pays. b. Coût salarial unitaire relatif : une autre approche Pour rendre compte de la compétitivité-coût d’un pays par rapport à ses partenaires, on peut rapporter le coût unitaire de ce pays à celui de la moyenne de ses partenaires (ou celui d’un pays représentatif). CSUR$ = CSU$ / CSU*$ = [(w. N/e) / (P05 . Q/e05)] / [(w*. N*) / (P*05 . Q*)] 1ère analyse : CSUR$ > 1 le pays n’est pas compétitif en termes de coûts salariaux unitaires CSUR$ < 1 le pays est compétitif en termes de coûts salariaux unitaires Surtout, ce coût salarial unitaire peut être décomposé en deux parties, en l’écrivant de la manière suivante : CSUR$ = [(w/e) / w*] / [(P05.Q/ ē05 / N) / (P*05.Q* / N*)] avec : (w/e) / w* = la rémunération horaire (ou par tête) relative en dollars : (P05.Q/ē05 / N) / (P*05.Q* / N*) = la productivité apparente du travail relative, aux prix internationaux de 2005 L’évolution des coûts salariaux unitaires entre pays subit les influences : - de l’évolution de la rémunération nominale relative - de l’évolution de la productivité relative du travail Une économie connaît une perte de compétitivité relativement à ses concurrents si les gains de productivité relative deviennent insuffisants pour compenser une hausse, même modérée, des rémunérations relatives. c. Le coût total unitaire Les comparaisons internationales effectuées avec les seuls coûts salariaux donnent une image incomplète de la compétitivité coût. Nécessité de prendre en compte le coût des consommations intermédiaires et l’amortissement du capital. Nécessité d’une approche en termes de coûts totaux Calcul du coût total unitaire Définition : le CTU est la somme du CSU, du coût unitaire en consommations intermédiaires et de l’amortissement unitaire du capital (en général négligé dans le calcul en raison de son faible poids et de son mode de calcul forfaitaire). Calcul : CTU$ = (w.N/e + CI/e + CK/e) / P05.Q / e05 ou CTU$ = CSU$ + CIU$ + CKU$ d. Le coût total unitaire relatif Le CTUR rapporte le CTU en niveau d’un pays à la moyenne des CTU des pays partenaires (ou au CTU d’un pays représentatif). CTUR$ = CTU$ / CTU*$ L’analyse est la même que pour le CSUR : CTUR$ > 1 le pays n’est pas compétitif en termes de coûts totaux CTUR$ < 1 le pays est compétitif en termes de coûts totaux L’approche en termes de coût total est préférable car elle permet (par l’intégration des consommations intermédiaires) de prendre en compte l’organisation des activités : - degré d’intégration, - indépendance par rapport aux consommations intermédiaires importées, - utilisation de la sous-traitance, - utilisation des réseaux. Avant de conclure L’impact d’une compression des coûts sur la compétitivité-prix d’une économie suppose plusieurs conditions : - La maîtrise de l’évolution salariale ne doit pas être obtenue au détriment de la qualification de la main d’œuvre et de la qualité des produits. - L’aptitude au sein du pays à comprimer ou au contraire à gonfler les marges à l’exportation. Si une économie (ou une industrie) est plutôt spécialisée sur le bas/moyen de gamme, là où il est difficile de se différencier autrement que par les prix, pour préserver ses parts de marché, la pression sur les marges est donc forte, ce qui, en retour, pèse sur la capacité d’investissement, …. - Que les pays concurrents ne procèdent pas à des dévaluations fortes de leur monnaie, annulant rapidement les effets obtenus par compression des coûts. - Ou si, privés de l’instrument taux de change, des partenaires ne se lancent dans une surenchère de compression des coûts au détriment de la croissance / « la compétitivité à tout prix ». Évolutions comparées des exportations en zone euro http://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326813 Exposées aux mêmes fluctuations de change en raison de l'appartenance commune à la zone euro depuis 1999, les exportations des principaux pays de la zone connaissent toutefois depuis 2001 des évolutions divergentes. Explications ? La performance à l'exportation est le rapport entre les exportations totales en volume d'un pays et la demande mondiale qui lui est adressée Compétitivité-prix = rapport des prix des exportations de biens et de services d’un groupe de pays concurrents (ici 24 pays de l’OCDE) sur ceux du pays considéré une baisse du TCR correspond à une appréciation réelle détérioration de la compétitivité ……. Compétitivité-coût = rapport des coûts salariaux unitaires d’un groupe de pays concurrents (24 pays de l’OCDE) sur ceux du pays considéré = CSU*/CSU hausse = amélioration de la CC pour le pays L ’effort relatif de marge est ici « approché » par le rapport de la compétitivité-prix sur la compétitivité-coût une hausse correspond à un renforcement de l’effort relatif de marge Une «compétitivité-prix » satisfaisante en apparence peut traduire une dégradation de la position de l’économie nationale dans la chaîne de valeur mondiale. Ce qui est produit dans le pays vaut moins et coûte moins que ce qui est produit par les concurrents. Pour l’économie en question, la conséquence de ces moindres coûts est une perte de recettes nettes, de moindres marges, donc de moindres capacités d’investissement et quelques années après, une baisse de la croissance et une diminution relative du niveau de vie. 2.3. La compétitivité hors-prix : déterminants, actions possibles Au-delà des facteurs quantifiables de la compétitivité-prix, l’évolution des performances internationales d’une économie nationale peut être expliquée par des facteurs non (ou plus difficilement) quantifiables, qu’on regroupe généralement sous le terme de « compétitivité horsprix ». 2.3.1. Le taux de couverture : indicateur synthétique des performances nationales a. Rappel Le taux de couverture (industriel général ou par secteur) est le rapport des exportations aux importations en produits considérés à prix courants (donc en valeur). b. Taux de couverture relatif et structurel Dans chaque pays on peut écrire : Xval TC Mval X * val TC* M * val et donc TC TCRval TC * le taux de couverture relatif en valeur Si l’on considère qu’un bon indicateur des performances doit éliminer les effets-prix il est nécessaire de calculer le taux de couverture en volume (à prix constants) Xvol TCvol Mvol TCRvol X * vol T * vol M * vol Un indicateur plus synthétique est donné en calculant le taux de couverture structurel (par définition toujours en volume), qui élimine les effets de demande relative: TCS TCRvol( Dik D * k ) c. La mise en évidence des éléments hors coûts de la compétitivité La confrontation du TCS avec l’indicateur de CSUR (ou de CTUR) permet de dégager, à coté des avantages (désavantages)-coûts directement mesurables, des avantages (désavantages) horscoûts, qui ne peuvent être appréhendés qu’indirectement et de manière qualitative. Schématiquement, 4 cas sont possibles : - CSUR >1 (= désavantages-coûts) et TCS > 1 (performance) existence d’avantages hors-coûts qui surcompensent les désavantages-coûts - CSUR < 1 (= avantages-coûts) et TCS <1 (non performance) existence de désavantages horscoûts qui surcompensent les avantages-coûts - CSUR > 1 et TCS < 1 cumul de désavantages coûts et hors-coûts -CSUR < 1 et TCS > 1 cumul des avantages coûts et hors coûts. 2.3.2. La compétitivité déterminants hors-prix et ses La compétitivité hors-prix renvoie à un ensemble complexe de facteurs qui permettent à un pays d’améliorer ses performances commerciales sans recourir à des modifications du taux de change ou à des pressions sur les coûts et sur les prix facteurs qui ne sont pas directement mesurables, mais sont reflétés par les performances de l’économie nationale. Quels peuvent être les déterminants de la capacité d’un pays à capter la demande étrangère et domestique par d’autres canaux que les prix ? (Illustration : Pacte pour la compétitivité de l’industrie française, L. Gallois, 2012) a. La différenciation des produits, par la diversité et la qualité Ce qui renvoie au potentiel productif = capacité à produire des biens et services échangeables, surtout capacité à offrir des produits différenciés par la diversité et la qualité moindre sensibilité à une concurrence par les prix. « Hormis certaines niches, l’industrie française est plutôt positionnée sur le milieu de gamme en matière de qualité et d’innovation. Elle a peu de facteurs différenciant et elle est de ce fait très exposée à la concurrence par les prix. Elle se retrouve dès lors prise en étau entre : - d’une part, l’industrie allemande positionnée sur un segment de gamme supérieur et qui est moins sensible au facteur prix - d’autre part, des pays émergents, mais aussi certains pays d’Europe du Sud ou de l’Est, qui bénéficient de coûts unitaires de production plus faibles. » Ce qui renvoie à l’investissement : - dans les capacités de production (augmentées, modernisées pour répondre à la demande qui s ’adresse au pays) «Le renouvellement demeure le principal motif de l’investissement des entreprises au détriment de la modernisation. » - dans l’éducation et la formation professionnelle « La formation initiale, hors celle des ingénieurs qui demeure un point fort, n’est pas suffisamment orientée vers les besoins de compétences de l’industrie. L’existence de tensions sur l’emploi dans de nombreux secteurs industriels, atteste de l’inadéquation entre l’offre de formation et les besoins de l’industrie, tant au niveau de la formation initiale que de la formation continue. » - dans la capacité d’innovation (efforts en matière de formation, de R&D, brevets, innovation, positionnement de gamme et en technologie). « Les dépenses de R&D des entreprises françaises ont représenté 1,4 % du PIB, inférieures à celles des entreprises allemandes, finlandaises ou suédoises (respectivement 1,9 %, 2,7 % et 2,3 % du PIB). » « Les crédits publics de soutien à la R&D sont proportionnellement moins orientés vers le développement économique. 5,4 % des entreprises industrielles allemandes ont bénéficié d’un financement public au titre de la R&D, en 2008, contre 1,4 % des entreprises industrielles françaises. » « La productivité globale des facteurs n’a pas progressé en France au cours de la dernière décennie du fait de l’insuffisance d’investissements de productivité (l’équipement numérique des entreprises et la robotisation*) et d’innovation dans le processus de production. Pour les mêmes raisons, les entreprises françaises ont perdu du terrain sur les facteurs « hors prix », innovation, qualité, service.» *34 500 robots industriels, avec une moyenne d’âge élevée, sont en service en France, contre 62 000 en Italie et 150 000 en Allemagne et aux modalités de financement de ces investissements : - partenariat public-privé - capital-risque - accompagnement fiscal …. « Les entreprises industrielles souffrent, en France, plus que les autres entreprises de certaines difficultés d’accès au crédit. Mais la principale préoccupation pour l’avenir concerne l’évolution du financement en fonds propres. » « L’industrie française a été conduite à préserver sa compétitivité-prix au détriment de sa compétitivité hors-prix : afin de conserver des prix compétitifs, les industries françaises ont été contraintes de rogner leurs marges. Ce qui a eu pour conséquence de dégrader leur taux d’autofinancement. » b. La « qualité » de la spécialisation : - géographique : capter une demande « dynamique » - sectorielle :produits innovants où la valeur ajoutée est mieux rémunérée bonne « adaptation » de la spécialisation d’une économie (ou de certains secteurs) à l’évolution de la structure de la demande mondiale ? c. L’efficience des processus de production (organisation en réseau, nature des relations producteurs/distributeurs), « L’industrie française est partagée entre : - des grandes entreprises, à vocation internationale, qui réalisent une part croissante de leurs activités hors de France; - de nombreuses « petites » PME. Les entreprises industrielles de taille intermédiaire capables d’innover, de développer de nouveaux produits, et de les exporter, qui font la force du tissu industriel allemand ou italien, sont en nombre très insuffisant sur notre territoire. » « Il convient d’ajouter que les délocalisations ont trop souvent porté en France sur l’ensemble des processus industriels concernés, à la différence d’autres pays qui ont su conserver sur leur sol les éléments les plus critiques de ces processus (segments de haute technologie, assemblage). L’impact déstructurant de ces délocalisations sur les filières industrielles en a été amplifié. » d. La mobilisation des infrastructures « Le prix de l’énergie électrique pour l’industrie est relativement bas en France et représente un avantage qu’il est primordial de préserver. Les infrastructures et les services publics sont de qualité : ils constituent à ce titre un facteur d’attractivité et de productivité. Nous insistons, en particulier, sur tout ce qui concerne la logistique des entreprises et la qualité des infrastructures de transports. Elles jouent désormais un rôle décisif pour l’activité industrielle, de plus en plus éclatée. La qualité de vie en France est enfin un des atouts de notre pays qu’il ne faut pas sous-estimer pour la localisation des activités industrielles. » e. « L’image » des produits : - qualité, - design, - contenu en innovation, - notoriété de la marque, - qualité des services associés : performance des réseaux de distribution, délais de livraison, service commercial, service aux utilisateurs, service aprèsvente.. Source : COE-Rexecode - enquêtes Image des biens de consommation 2004 et 2006 Conclusion Compétitivité-prix et hors-prix, si elles peuvent être distinguées, ne sont pas indépendantes. Impact d’une faible compétitivité d’une économie nationale, à la fois : - en termes d’attractivité vis-àvis d’entreprises étrangères - en termes de fragilisation des entreprises nationales par rapport à la concurrence étrangère. Approche en termes de « chaîne de formation de la compétitivité » (ou, « Rapport Gallois » : cercle vicieux prix/hors prix) Politique des revenus Inflation Taux de change Niveau technologique Intensité capitalistique Organisation industrielle Coût de la maind’œuvre (en monnaie commune) Coût salarial unitaire Productivité Niveau d’endettement Et des taux d’intérêt Pression de la concurrence Organisation Réseaux, sous-traitance Comportement de marge des entreprises Coût total unitaire Qualité des produits et des services associés Prix de production Et d’exportation Avantage hors-prix Compétitivité (conditions de l’offre) Indicateurs de résultats Performances de l’économie Effets de demande - intérieure - extérieure