competivite - fonds pour la recherche en ethique economique

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2.
L’économie
nationale
dans
la
mondialisation
:
approche
de
la
compétitivité internationale d’une économie
nationale
Remarques / la compétitivité
 La notion reste complexe et aucune définition ne
fait l’unanimité  - à quel niveau la situer ?
- à quel horizon temporel ?
 L’approche retenue ici est celle de la compétitivité
d’une économie nationale comme la capacité (des
entreprises implantées sur son sol) à affronter,
d’abord à court terme, la concurrence
internationale
Ce qui reflète les choix établis :
- au niveau macroéconomique (taux de change, prix,
fiscalité, effort de formation de la main-d’œuvre,..)
- au niveau microéconomique (qualité de la gestion
des entreprises, comportement de marge, efficacité
de la commercialisation, qualité des produits,
stratégies de différenciation, ….).
Et se traduit au niveau des performances de
l’économie : en particulier sa capacité à conserver et
/ou accroître ses parts de marché relativement à la
concurrence .
2.1. Rappels : taux de change
2.1.1. Le taux de change nominal (TCN)
a. Définition et détermination
 Définition
Prix relatif d’une monnaie nationale par rapport à
une autre monnaie nationale.
Détermination théorique
Ce prix est déterminé sur le marché du change par
les lois du marché, c'est-à-dire, l’offre et la
demande d’une monnaie par rapport à une autre (ou
un ensemble d’autres), donc de la manière dont
s’équilibrent les entrées et les sorties de capitaux.
Elles mêmes sont déterminées par :
•
Le solde des transactions courantes d’un pays :
un excédent courant  augmentation des réserves
de change  appréciation de la monnaie.
2. Les investissements directs étrangers :
un afflux de capitaux dans un pays  augmentation
des réserves de change  appréciation de la
monnaie du pays d’accueil.
3. L’écart des taux d’intérêt :
une augmentation des taux d’intérêt par rapport aux
taux d’intérêt étrangers  afflux de capitaux
(investissements de portefeuille,…)  appréciation
de la monnaie du pays d’accueil.
4. Les interventions de change des autorités
monétaires d’un pays :
- achetant ou vendant la monnaie nationale (contre
des devises étrangères).
- en agissant sur le taux d’intérêt pour influencer les
entrées et les sorties de capitaux dans l’économie
nationale
b. Deux « expressions » du taux de change
nominal
Le taux de change peut être coté (exprimé) de
deux façons :
- taux de change à l’incertain : 1 dollar US = 0,74
euro
- taux de change au certain : 1 euro = 1,35 dollar
US
2.1.2. Le taux de change réel (TCR)
 Définition: le taux de change réel mesure le prix
relatif de deux biens ou deux paniers de
biens exprimés dans la même monnaie.
Réel signifie que l’on se réfère au prix relatif des
biens (prise en compte des différentiels
d’inflation) et non au prix relatif des monnaies
 Construction
Par convention, on approche souvent le TCR
comme le rapport du prix des biens étrangers en
termes de biens nationaux exprimés en une même
unité monétaire :
Prix des biens américains en $ : P*
Prix des biens américains en  : eP*
avec le taux de change coté à l’incertain : e
Prix des biens européens en  : P
 TCR = eP* / P
Mais on peut choisir d’exprimer le TCR, comme le
prix des biens nationaux en termes de biens
étrangers  TCR = P / eP* ;
ou utiliser le taux de change au certain
 TCR =
P*
e
P
Attention à penser à la signification des termes
« appréciation réelle », « dépréciation réelle », et
non de façon mécanique au sens de variation du
TCR (qui dépend de l’écriture)
Signification :
- Une appréciation réelle correspond à une
augmentation du prix relatif des biens nationaux en
termes de biens étrangers
- Une dépréciation réelle correspond à une
diminution du prix relatif des biens nationaux en
termes de biens étrangers
2.1.3. Le taux de change effectif (ou multilatéral)
a. Le taux de change effectif nominal
 Définition
Prix de la monnaie nationale par rapport à un
ensemble d’autres monnaies.
 Construction
Le principe général consiste à faire une moyenne
des taux bilatéraux entre un pays et chacun de ses
partenaires, pondérée par le poids relatif de chaque
pays partenaire dans le commerce extérieur du
pays considéré.
b. Le taux de change effectif réel
 Définition
Le TCER est la moyenne des TCR bilatéraux entre
le pays considéré et chacun de ses partenaires,
pondérée par le poids relatif de chaque pays
partenaire dans le commerce extérieur du pays
considéré
= Taux de change effectif nominal corrigé des
rapports de prix
 Il permet d’évaluer le prix relatif moyen des biens
étrangers par rapport aux biens du pays considéré
(ou l’inverse !).
Le calcul
renvoie au problème central du choix des indices de
prix.
La structure et le fonctionnement des marchés
internationaux sont tels que, mis à part pour certains
biens standardisés, les « mêmes » biens ne sont pas
disponibles au même prix.
2.1.4. Le taux de change de
d’achat
parité de pouvoir
Définition
Le taux de change de PPA (ou théorique) est celui
qui ne donne aucun avantage d’origine monétaire
aux différents pays, en ce sens que chaque monnaie
est supposée fournir le même pouvoir d’achat dans
tous les pays.
2.2. La compétitivité-prix : déterminants et actions
possibles
2.2.1. Définition :
La possibilité qu’a une économie de proposer sur le
marché des produits de même qualité à un prix
inférieur à ceux des concurrents, sans que cette
situation ne conduise à une érosion des résultats des
entreprises exportatrices de l’économie concernée.
 La compétitivité internationale d’une économie
nationale doit être comprise :
- à la fois sur son propre marché (compétitivité
interne)
- et sur les marchés tiers (compétitivité externe).
 Compétitivité-prix externe
Elle exprime la confrontation entre exportateurs
concurrents sur les marchés tiers.
Elle peut être calculée comme le rapport entre
l’indice des prix des exportations d’un pays (ou
d’un ensemble de pays) concurrent et l’indice des
prix des exportations du pays considéré ; soit en
monnaie nationale avec e = taux de change à
l’incertain.
C  eP *
P
Compétitivité-prix interne
Elle exprime la confrontation sur le marché national,
entre produits importés et produits locaux.
Elle peut être calculée comme le rapport entre
l’indice des prix des importations dans le pays
considéré et l’indice des prix à la production de ce
même pays ; soit, en monnaie nationale :
C  eP *
P
En simplifiant l’analyse à deux pays et en
considérant, pour le pays domestique, un seul indice
de prix (P), et (P*) pour le pays étranger, la
compétitivité-prix s’exprime comme le prix relatif
de deux biens (ou paniers de biens) évalués dans la
même monnaie
 définition du taux de change réel (TCR)
C  eP *
P
La compétitivité-prix est exprimée par le niveau de
taux de change réel
une amélioration de la compétitivité nationale
passe par une modification du taux de change réel:
- soit par une action sur le taux de change nominal :
dévaluation externe ou « dévaluation compétitive »
- soit par une action sur les prix nationaux :
«dévaluation»
interne
ou
«désinflation
compétitive »
2.2.2. Taux de change nominal et stratégie de
« dévaluation (externe) compétitive »
a. Définition et objectif :
 Une dévaluation = diminution du prix de la
monnaie nationale par rapport à une ou plusieurs
monnaies
 Elle permet d’abaisser le prix relatif des produits
nationaux par rapport à ceux des produits
étrangers ;
 Avantage : doit se traduire pour une économie
nationale, par une augmentation des exportations,
une diminution des importations, et une
amélioration de son solde commercial extérieur.
b. Arguments contre :
- La structure des importations et des exportations
(condition de Marshall-Lerner).
- Les effets inflationnistes d’une dévaluation
- Le rôle des mouvements de capitaux …..
c. Compétitivité-prix et monnaie forte peuvent-elles
aller de pair ?
NON, si l’appréciation, de la monnaie
s’accompagne des effets suivants :
- effets directs : pression sur les entreprises
concurrencées par l’étranger  dégradation de la
compétitivité-prix externe  manque à gagner à
l’extérieur  hausse des prix intérieurs 
dégradation de la compétitivité prix-interne, …
+ effets indirects : le déficit commercial (baisse des
exportations/hausse des importations) freine le
développement de la production  baisse des
profits  baisse de l’investissement  baisse de la
productivité  hausse des coûts, ….
OUI :
- si la qualité de la spécialisation est telle qu’une
monnaie forte avantage les secteurs de pointe où les
productions sont peu sensibles à la concurrence par
les prix.
- et si cette spécialisation fait que suffisamment
d’entreprises ont une position dominante pour
amoindrir une éventuelle diminution des profits à
l’extérieur sans recourir à une augmentation des prix
intérieurs  déterminants structurels.
d. Une dévaluation externe est-elle toujours
possible ?
Non : cas de la zone euro
Au sein d'une union monétaire les ajustements entre
pays ne peuvent plus se faire par les taux de change
nominaux  il faut agir directement sur les prix.
Une « dévaluation interne » vise à réaliser cet
ajustement via une baisse généralisée des coûts de
production.
2.2.3. Prix et coûts, et stratégie de « dévaluation
interne » ou « désinflation compétitive »
Qui dit prix d’un bien, dit principalement coût de
production 
-
Coût salarial unitaire
Coût salarial unitaire relatif
Coût total unitaire
Coût total unitaire relatif
a. Le coût salarial unitaire
 Définition :
A un moment donné, le CSU (courant) rapporte la
valeur du coût d’usage du travail dans un pays à la
valeur de la production (industrielle) qui y a été
réalisée:
CSU  w.N P.Q  w (PQ N )
 Mise en évidence de l’évolution : valeur/volume
Problème de l’évolution des prix  transformation
de la valeur de la production en indices de
quantités valorisées aux prix d’une année de base
(par exemple : 2005)
CSU  w.N P05.Q
CSU  w ( P05.Q N )
Eléments sur lesquels agir pour améliorer la
compétitivité internationale d’une économie
nationale :
- les rémunérations  politiques salariales, politique
sociale, politique fiscale
- la productivité du travail  accumulation de
capital humain (éducation, formation professionnelle) et investissements en recherche et
développement
 Comparaisons internationales
Si l’objectif est de comparer le CSU d’un pays avec
celui d’autres pays il faut qu’ils soient exprimés en
une même monnaie
 Exemple : le CSU français est converti en dollar :
Au numérateur : w.N / e = charges salariales
françaises en dollars courants,
avec e = taux de change courant à l’incertain
- Au dénominateur : (P05 . Q) / e 05 = production en
volume mesurée aux prix internationaux de 2005

e05
avec
production
= taux de change de parité des prix de

 1$ aux Etats-Unis et e05 euros en
France représentent la même quantité de bien)
CSU en niveau, en dollar =

CSU $  ( w. N e) ( P05 .Q e05 )
Soit :
CSU $ 
we

P05.Q e05 N
 Le CSU mesure ici niveau réel de production
qu’un même coût horaire permet d’obtenir dans
différents pays.
b. Coût salarial unitaire relatif : une autre
approche
Pour rendre compte de la compétitivité-coût d’un
pays par rapport à ses partenaires, on peut rapporter
le coût unitaire de ce pays à celui de la moyenne de
ses partenaires (ou celui d’un pays représentatif).
CSUR$ = CSU$ / CSU*$
=
[(w. N/e) / (P05 . Q/e05)] / [(w*. N*) / (P*05 . Q*)]
1ère analyse :
CSUR$ > 1  le pays n’est pas compétitif en termes
de coûts salariaux unitaires
CSUR$ < 1  le pays est compétitif en termes de
coûts salariaux unitaires
Surtout, ce coût salarial unitaire peut être décomposé
en deux parties, en l’écrivant de la manière
suivante :
CSUR$ =
[(w/e) / w*] / [(P05.Q/ ē05 / N) / (P*05.Q* / N*)]
avec : (w/e) / w* = la rémunération horaire (ou par
tête) relative en dollars
: (P05.Q/ē05 / N) / (P*05.Q* / N*)
= la
productivité apparente du travail relative, aux prix
internationaux de 2005
L’évolution des coûts salariaux unitaires entre pays
subit les influences :
- de l’évolution de la rémunération nominale
relative
- de l’évolution de la productivité relative du
travail
 Une économie connaît une perte de
compétitivité relativement à ses concurrents si
les gains de productivité relative deviennent
insuffisants pour compenser une hausse, même
modérée, des rémunérations relatives.
c. Le coût total unitaire
Les comparaisons internationales effectuées avec les
seuls coûts salariaux donnent une image incomplète
de la compétitivité coût.
 Nécessité de prendre en compte le coût des
consommations intermédiaires et l’amortissement du
capital.
 Nécessité d’une approche en termes de coûts totaux
 Calcul du coût total unitaire
Définition :
le CTU est la somme du CSU, du coût unitaire en
consommations intermédiaires et de l’amortissement
unitaire du capital (en général négligé dans le calcul
en raison de son faible poids et de son mode de
calcul forfaitaire).
Calcul :
CTU$ = (w.N/e + CI/e + CK/e) / P05.Q / e05
ou CTU$ = CSU$ + CIU$ + CKU$
d. Le coût total unitaire relatif
Le CTUR rapporte le CTU en niveau d’un pays à la
moyenne des CTU des pays partenaires (ou au CTU
d’un pays représentatif).
CTUR$ = CTU$ / CTU*$
L’analyse est la même que pour le CSUR :
CTUR$ > 1  le pays n’est pas compétitif en termes
de coûts totaux
CTUR$ < 1  le pays est compétitif en termes de
coûts totaux
L’approche en termes de coût total est préférable car
elle permet (par l’intégration des consommations
intermédiaires) de prendre en compte l’organisation
des activités :
- degré d’intégration,
- indépendance par rapport aux consommations
intermédiaires importées,
- utilisation de la sous-traitance,
- utilisation des réseaux.
Avant de conclure
L’impact d’une compression des coûts sur la
compétitivité-prix
d’une
économie
suppose
plusieurs conditions :
- La maîtrise de l’évolution salariale ne doit pas être
obtenue au détriment de la qualification de la main
d’œuvre et de la qualité des produits.
- L’aptitude au sein du pays à comprimer ou au
contraire à gonfler les marges à l’exportation.
Si une économie (ou une industrie) est plutôt
spécialisée sur le bas/moyen de gamme, là où il est
difficile de se différencier autrement que par les prix,
pour préserver ses parts de marché, la pression sur les
marges est donc forte, ce qui, en retour, pèse sur la
capacité d’investissement, ….
- Que les pays concurrents ne procèdent pas à des
dévaluations fortes de leur monnaie, annulant
rapidement les effets obtenus par compression des
coûts.
- Ou si, privés de l’instrument taux de change, des
partenaires ne se lancent dans une surenchère de
compression des coûts au détriment de la croissance
/ « la compétitivité à tout prix ».
Évolutions comparées des exportations en zone
euro
http://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326813
Exposées aux mêmes fluctuations de change en
raison de l'appartenance commune à la zone euro
depuis 1999, les exportations des principaux pays de
la zone connaissent toutefois depuis 2001 des
évolutions divergentes.
Explications ?
La performance à l'exportation est le rapport entre les exportations totales en
volume d'un pays et la demande mondiale qui lui est adressée
Compétitivité-prix = rapport des prix des exportations de biens et de services d’un groupe de pays
concurrents (ici 24 pays de l’OCDE) sur ceux du pays considéré  une baisse du TCR correspond à
une appréciation réelle  détérioration de la compétitivité …….
Compétitivité-coût = rapport des coûts salariaux unitaires d’un groupe de pays concurrents (24 pays de
l’OCDE) sur ceux du pays considéré = CSU*/CSU  hausse = amélioration de la CC pour le pays
L ’effort relatif de marge est ici « approché » par le rapport de la compétitivité-prix sur la
compétitivité-coût  une hausse correspond à un renforcement de l’effort relatif de marge
Une «compétitivité-prix » satisfaisante en apparence
peut traduire une dégradation de la position de
l’économie nationale dans la chaîne de valeur
mondiale.
Ce qui est produit dans le pays vaut moins et coûte
moins que ce qui est produit par les concurrents.
Pour l’économie en question, la conséquence de ces
moindres coûts est une perte de recettes nettes, de
moindres marges, donc de moindres capacités
d’investissement et quelques années après, une
baisse de la croissance et une diminution relative du
niveau de vie.
2.3. La compétitivité hors-prix : déterminants,
actions possibles
Au-delà des facteurs quantifiables de la
compétitivité-prix, l’évolution des performances
internationales d’une économie nationale peut être
expliquée par des facteurs non (ou plus
difficilement) quantifiables, qu’on regroupe
généralement sous le terme de « compétitivité horsprix ».
2.3.1. Le taux de couverture : indicateur
synthétique des performances nationales
a. Rappel
Le taux de couverture (industriel général ou par
secteur) est le rapport des exportations aux
importations en produits considérés à prix
courants (donc en valeur).
b. Taux de couverture relatif et structurel
 Dans chaque pays on peut écrire :
Xval
TC 
Mval
X * val
TC* 
M * val
et donc
TC
TCRval 
TC *
le taux de couverture relatif en valeur
Si l’on considère qu’un bon indicateur des
performances doit éliminer les effets-prix il est
nécessaire de calculer le taux de couverture en
volume (à prix constants)
Xvol
TCvol Mvol
TCRvol 

X * vol
T * vol
M * vol
Un indicateur plus synthétique est donné en calculant
le taux de couverture structurel (par définition
toujours en volume), qui élimine les effets de
demande relative:
TCS  TCRvol( Dik D * k )
c. La mise en évidence des éléments hors coûts de la
compétitivité
La confrontation du TCS avec l’indicateur de
CSUR (ou de CTUR) permet de dégager, à coté
des avantages (désavantages)-coûts directement
mesurables, des avantages (désavantages) horscoûts, qui ne peuvent être appréhendés
qu’indirectement et de manière qualitative.
Schématiquement, 4 cas sont possibles :
- CSUR >1 (= désavantages-coûts) et TCS > 1
(performance)  existence d’avantages hors-coûts
qui surcompensent les désavantages-coûts
- CSUR < 1 (= avantages-coûts) et TCS <1 (non
performance)  existence de désavantages horscoûts qui surcompensent les avantages-coûts
- CSUR > 1 et TCS < 1  cumul de désavantages
coûts et hors-coûts
-CSUR < 1 et TCS > 1  cumul des avantages coûts
et hors coûts.
2.3.2. La compétitivité
déterminants
hors-prix
et
ses
La compétitivité hors-prix renvoie à un ensemble
complexe de facteurs qui permettent à un pays
d’améliorer ses performances commerciales sans
recourir à des modifications du taux de change ou à
des pressions sur les coûts et sur les prix
 facteurs qui ne sont pas directement mesurables,
mais sont reflétés par les performances de
l’économie nationale.
Quels peuvent être les déterminants de la capacité
d’un pays à capter la demande étrangère et
domestique par d’autres canaux que les prix ?
(Illustration : Pacte pour la compétitivité de l’industrie
française, L. Gallois, 2012)
a. La différenciation des produits, par la diversité
et la qualité
 Ce qui renvoie au potentiel productif = capacité à
produire des biens et services échangeables,
surtout capacité à offrir des produits différenciés par
la diversité et la qualité  moindre sensibilité à
une concurrence par les prix.
« Hormis certaines niches, l’industrie française est
plutôt positionnée sur le milieu de gamme en
matière de qualité et d’innovation. Elle a peu de
facteurs différenciant et elle est de ce fait très
exposée à la concurrence par les prix.
Elle se retrouve dès lors prise en étau entre :
- d’une part, l’industrie allemande positionnée sur un
segment de gamme supérieur et qui est moins
sensible au facteur prix
- d’autre part, des pays émergents, mais aussi certains
pays d’Europe du Sud ou de l’Est, qui bénéficient de
coûts unitaires de production plus faibles. »
 Ce qui renvoie à l’investissement :
- dans les capacités de production (augmentées,
modernisées pour répondre à la demande qui
s ’adresse au pays)
«Le renouvellement demeure le principal motif de
l’investissement des entreprises au détriment de la
modernisation. »
- dans l’éducation et la formation professionnelle
« La formation initiale, hors celle des ingénieurs
qui demeure un point fort, n’est pas suffisamment
orientée vers les besoins de compétences de
l’industrie.
L’existence de tensions sur l’emploi dans de
nombreux
secteurs
industriels,
atteste de
l’inadéquation entre l’offre de formation et les
besoins de l’industrie, tant au niveau de la
formation initiale que de la formation continue. »
- dans la capacité d’innovation (efforts en matière de
formation, de R&D,
brevets, innovation,
positionnement de gamme et en technologie).
« Les dépenses de R&D des entreprises françaises ont
représenté 1,4 % du PIB, inférieures à celles des
entreprises allemandes, finlandaises ou suédoises
(respectivement 1,9 %, 2,7 % et 2,3 % du PIB). »
« Les crédits publics de soutien à la R&D sont
proportionnellement moins orientés vers le
développement économique.
5,4 % des entreprises industrielles allemandes ont
bénéficié d’un financement public au titre de la
R&D, en 2008, contre 1,4 % des entreprises
industrielles françaises. »
« La productivité globale des facteurs n’a pas
progressé en France au cours de la dernière décennie
du fait de l’insuffisance d’investissements de
productivité
(l’équipement
numérique
des
entreprises et la robotisation*) et d’innovation dans
le processus de production.
Pour les mêmes raisons, les entreprises françaises
ont perdu du terrain sur les facteurs « hors prix »,
innovation, qualité, service.»
*34 500 robots industriels, avec une moyenne d’âge
élevée, sont en service en France, contre 62 000 en
Italie et 150 000 en Allemagne
 et aux modalités de financement de ces
investissements :
- partenariat public-privé
- capital-risque
- accompagnement fiscal ….
« Les entreprises industrielles souffrent, en France,
plus que les autres entreprises de certaines
difficultés d’accès au crédit.
Mais la principale préoccupation pour l’avenir
concerne l’évolution du financement en fonds
propres. »
« L’industrie française a été conduite à préserver sa
compétitivité-prix
au
détriment
de
sa
compétitivité hors-prix : afin de conserver des prix
compétitifs, les industries françaises ont été
contraintes de rogner leurs marges.
Ce qui a eu pour conséquence de dégrader leur taux
d’autofinancement. »
b. La « qualité » de la spécialisation :
- géographique : capter une demande « dynamique »
- sectorielle :produits innovants où la valeur ajoutée
est mieux rémunérée
 bonne « adaptation » de la spécialisation d’une
économie (ou de certains secteurs) à l’évolution de
la structure de la demande mondiale ?
c.
L’efficience des processus de production
(organisation en réseau, nature des relations
producteurs/distributeurs),
« L’industrie française est partagée entre :
- des grandes entreprises, à vocation internationale, qui
réalisent une part croissante de leurs activités hors
de France;
- de nombreuses « petites » PME.
Les
entreprises
industrielles
de
taille
intermédiaire capables d’innover, de développer de
nouveaux produits, et de les exporter, qui font la
force du tissu industriel allemand ou italien, sont en
nombre très insuffisant sur notre territoire. »
« Il convient d’ajouter que les délocalisations ont trop
souvent porté en France sur l’ensemble des
processus industriels concernés, à la différence
d’autres pays qui ont su conserver sur leur sol les
éléments les plus critiques de ces processus
(segments de haute technologie, assemblage).
L’impact déstructurant de ces délocalisations sur les
filières industrielles en a été amplifié. »
d. La mobilisation des infrastructures
« Le prix de l’énergie électrique pour l’industrie est
relativement bas en France et représente un avantage
qu’il est primordial de préserver.
Les infrastructures et les services publics sont de
qualité : ils constituent à ce titre un facteur
d’attractivité et de productivité. Nous insistons, en
particulier, sur tout ce qui concerne la logistique des
entreprises et la qualité des infrastructures de
transports. Elles jouent désormais un rôle décisif
pour l’activité industrielle, de plus en plus éclatée.
La qualité de vie en France est enfin un des atouts de
notre pays qu’il ne faut pas sous-estimer pour la
localisation des activités industrielles. »
e. « L’image » des produits :
- qualité,
- design,
- contenu en innovation,
- notoriété de la marque,
- qualité des services associés : performance des
réseaux de distribution, délais de livraison, service
commercial, service aux utilisateurs, service aprèsvente..
Source : COE-Rexecode - enquêtes Image des biens de consommation 2004 et 2006
Conclusion
Compétitivité-prix et hors-prix, si elles peuvent être
distinguées, ne sont pas indépendantes.
Impact d’une faible compétitivité d’une économie
nationale, à la fois : - en termes d’attractivité vis-àvis d’entreprises étrangères
- en termes de fragilisation des
entreprises nationales par rapport à la concurrence
étrangère.
Approche en termes de « chaîne de formation de la
compétitivité »
(ou, « Rapport Gallois » : cercle vicieux prix/hors
prix)
Politique des revenus
Inflation
Taux de change
Niveau technologique
Intensité capitalistique
Organisation industrielle
Coût de la maind’œuvre
(en monnaie commune)
Coût salarial unitaire
Productivité
Niveau d’endettement
Et des taux d’intérêt
Pression de la concurrence
Organisation
Réseaux, sous-traitance
Comportement de marge
des entreprises
Coût total unitaire
Qualité des produits
et des services associés
Prix de production
Et d’exportation
Avantage hors-prix
Compétitivité
(conditions de l’offre)
Indicateurs de résultats
Performances de l’économie
Effets de demande
- intérieure
- extérieure
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