Les caractéristiques du baroque

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« Le Grand siècle »
ème
17 siècle
Baroque et classicisme
La Louisiane en 1800
Le Baroque
Les sources du baroque:
Le 16ème siècle est un siècle de guerres, famines, épidémies,
massacres dus aux guerres de religion.
Cette époque traumatisante marque l’esprit des hommes :
-La mort est vue comme une chose horrible, se passant dans la
souffrance.
-La vision de la vie est tragique : la vie est empreinte de souffrance,
elle est fragile, instable et ne dure qu’un instant.
-Les découvertes faites dans le monde et sur l’homme remettent en
question la vision traditionnelle de l’homme qui se sent un peu
perdu.
-Il y a un désir de fuir le réel en se refugiant dans le merveilleux,
l’illusion, la magie.
Les caractéristiques du baroque:
• Quand on souffre, on a tendance à se replier sur soi, se concentrer sur soi (la douleur
rend le moi obsessionnel. cf. louise Labé) et essayer de s’analyser pour comprendre
pourquoi on souffre → début de l’analyse psychologique, des sentiments aussi, des
passions (cf. Racine)
• Les horreurs de la guerre et de la maladie rendent apparent le côté monstrueux de la
nature humaine parfois → fascination pour le monstrueux (y-compris psychologique.
cf. Phèdre), le bizarre, la mort.
• Goût pour la démesure qui exprime tout ce que l’homme a de plus extrême : dans les
sentiments (→excès d’expression), dans son destin (tragique, passions…), dans la
gloire et la richesse aussi (éclat, ostentation, dorures)→ exubérance du style dans les
arts.
• → Ceci mène à une esthétique de l’exubérance, du désordre, de l’irrégularité
(←vision de la vie et des sentiments de l’homme comme instables, incontrôlables,
s’imposant à l’homme comme un destin qu’il subit impuissamment).
• Cette instabilité conduit aussi à privilégier le thème de la transformation, de la
métamorphose : la nature est imprévisible, tout peut se transformer du jour au
lendemain.
• A l’extrême inverse, fascination pour le merveilleux, l’illusion, la magie (peut-être
comme moyen d’échapper au morbide de la vie)
Le classicisme
Le classicisme est un peu une réaction au
baroque : désir d’être gouverné non par les
passions mais la raison ; recherche d’ordre,
d’équilibre et d’harmonie ; désir de
vraisemblance (≠imagination et illusion) ;
recherche de l’universel chez l’homme (et
non une concentration
sur les passions d’un
seul)…
Poussin-les bergers d’Arcadie
Les caractéristiques du classicisme:
• Le culte des anciens (des auteurs grecs et romains): on s’inspire de
l’architecture, de la philosophie et de la littérature antiques.
La philosophie stoïcienne en particulier est à l’origine de la morale classique : se
maîtriser (les passions en particulier), vivre selon la vertu…etc.
• Utilisation de la raison : Tout doit être raisonné, pensé, équilibré, harmonieux.
• Recherche de la pureté, de l’ordre, et de la simplicité. Création de l’académie
française, la langue française est ordonnée, réglée, institutionnalisée. Art : pureté
du style.
• Le perfectionnisme : les écrivains classiques aiment le travail bien fait, et le
génie n'empêche pas un énorme et rigoureux travail. Cependant ce travail doit
rester invisible, sinon, l'œuvre perd son charme.
• Souci de naturel et de vraisemblable. Institutions de règles (règle des trois
unités). Le naturel est toujours très contrôlé (est-ce donc bien du naturel ?)
• Souci d'éternel, d'universel, c'est la raison pour laquelle les écrivains de cette
période privilégient la description d'un type humain plutôt que d'un individu.
• Le but primordial est de « Plaire et instruire ». L'art doit provoquer la réflexion
par le biais d'une forte réaction émotionnelle (rires, pleurs, terreur...), sinon, il
reste superficiel et inutile. Le but d’instruire rejoint un objectif moral très fort.
Les jardins de Lenôtre à Versailles
Chambre de la reine à Versailles
Pierre Mignard : La vierge aux raisins
L’annonciation à Marie
La famille de Darius aux pieds d ’Alexandre-Charles de la Fosse
Louis 14 représentée en Alexandre le Grand
Statue des jardins de Versailles
L’honnête homme:
Il est l’idéal « classique » de l’homme: Il représente l’ordre, la beauté, la
connaissance, le naturel contrôlé, la maîtrise des sentiments et des
passions…etc
-Il est souvent noble, et s’il ne l’est pas, il doit en avoir les qualités. Cela veut
dire aussi qu’il ne travaille pas.
-Il maîtrise l’art de la conversation et est instruit en toutes choses, c’est un
amoureux de la culture et des sciences, il peut parler de tout. Mais il sait
s’adapter à son interlocuteur: il ne parle pas de la même manière à un cardinal,
à une jeune fille…etc. Il est galant avec les femmes.
-Malgré son rang et ses connaissance, il n’est pas pédant.
-Il a un sens de l’humour fin et subtil (il faut faire sourire plutôt que rire)
-Il est naturel, mais sait maîtriser ses propres sentiments et ne les expose
jamais (la colère ou la mauvaise humeur en particulier) , il cherche toujours à
paraître agréable et souriant.
-Il ne fait jamais rien en excès et reste toujours posé.
-Il recherche la perfection dans ses qualités morales.
L’honnête homme est pour le XVIIème siècle classique un idéal de perfection
et d’équilibre social.
Un « honnête homme »
La préciosité:
- Née en réaction à la cour grossière et grivoise d’Henri IV.
-Pour fuir la cour et ses grossièretés, ils se réfugient dans les salons de
Dames raffinées (Les plus connus sont ceux de Mme de Rambouillet et
Mlle de Scudéry): début des « salons ».
-Les précieux se doivent de porter un vêtement raffiné et élégant (parfois
à l’extrême: accumulation de rubans, plumes, bijoux, mouches…)
-Leur langage est raffiné et bannit toute grossièreté.
-Les manières et les sentiments (la manière de faire la cour en particulier)
doivent être galants et polis.
-Un précieux doit maîtriser l’art du langage et de la conversation.
Ces salons et leurs règles de préciosité ont eu une influence très importante:
ils ont contribué à l’essor de la pensée et des sciences et sont à l’origine de
l‘étiquette qui deviendra celle de Versailles.
Les précieux développèrent l'art de la conversation, épurèrent et enrichirent
notre langue : ils créent des mots nouveaux comme : félicité, anonyme,
enthousiasmer, incontestable, savon…
Ils simplifièrent l’orthographe aussi: respondre→répondre, aisné→aîné…
Ils cherchent aussi à éliminer les mots vulgaires, populaires ; mais peu à
peu, le langage devient affecté; il affectionne les termes abstraits, les
expressions superlatives, les adverbes en -ment, les métaphores filées, les
périphrases dont voici quelques exemples:
on ne dit plus "une cheminée" mais "le siège de Vulcain" ; "un verre
d'eau" = "un bain intérieur" ; "les pieds" = "les chers souffrants" ; "le nez"
= "les écluses du cerveau", "le chapeau" = "l'affronteur du temps", "les
yeux" =""les muets interprètes« ou « miroirs de l’âme », "le fauteuil" =
"les commodités de la conversation"; "un miroir" = "le conseiller des
grâces" ; "les joues" = "le trône de la pudeur"...
Et bien sûr, on n’utilise pas des mots comme « conçu » ou « recul » à cause
de leur consonance vulgaire.
Salon de Mme de Rambouillet
Melle de Scudéry
Descartes
Molière
Jean de La Fontaine
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