La période Archaïque

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La période Archaïque
700 – 480 avant J.C.
La période Archaïque
 Marque la première phase d’épanouissement de
l’expression artistique grecque
 Assimilation complète des influences orientales de la
période précédente
 Contexte historique: les grandes cités grecques sont
prospères grâce aux échanges commerciaux et à la
colonisation du bassin méditerranéen. Ces cités sont
dirigées par un tyran, généralement soucieux de
l’enrichissement et de l’embellissement de sa cité →
constructions durables (utilisation de la pierre) au travers
d’une codification et d’une épuration des acquis antérieurs.
 L’art grec devient discipliné et contenu
L’architecture archaïque
 Affirmation de l’acropole et de l’agora dans la
cité
 Transposition en dur des matériaux plus
fragiles (le bois ou la terre cuite)
 Les temples reçoivent leurs divisions
classiques tirant leurs origines du mégaron
mycénien
Les origines des divisions classiques
des temples grecs
Mégaron
Salle principale du palais mycénien, de forme rectangulaire,
comprenant trois parties successives : un porche à deux
colonnes in antis, un vestibule et, au fond, une pièce à peu
près carrée pourvue d'un foyer central entouré de quatre
colonnes, et d'une ouverture dans le toit pour l'évacuation de
la fumée. Contre le mur, le trône du souverain.
 Le temple grec classique sera donc constitué:
1 – d’un pronaos (vestibule d’entrée)
2 – d’un naos lui-même divisé en 3 nefs et au
fond duquel se trouve l’adyton (endroit
consacré)
3 – d’un opisthodome (la chambre de derrière)
où l’on entrepose le trésor et les offrandes au
dieu
Le temple d’Héra – Olympie (+/- 600
avant J.C.) : plan
Le temple d’Héra – Olympie (+/- 600
avant J.C.) : reconstitution 3D façade
est
Le temple d’Héra – Olympie (+/- 600
avant J.C.) : les ruines
Un parallèle italien bien mieux
conservé: le temple de Poséidon Paestum (Italie) : +/- 450 avant J.C.
Les caractéristiques de l’ordre dorique
Description de l’ordre dorique
 le dorique caractérisé par une colonne assez
épaisse, striée de 20 cannelures verticales, reposant
directement sur une plate-bande continue (stylobate)
et supportant un chapiteau très simple formé d’une
échine que domine un tailloir carré. Celui-ci supporte
à son tour une poutre pétrifiée, l’architrave, ellemême surmontée d’une frise formée de l’alternance
de triglyphes et de métopes. Le triglyphe est un bloc
sur lequel se détachent en relief trois baguettes
verticales; la métope est le panneau de remplissage
entre deux triglyphes. Au-dessus de la frise est la
corniche, et l’ensemble de ces trois éléments
constitue l’entablement qui sert de point d’appui à la
charpente d’un toit à double versant
Temple d’Héra – Samos : +/- 660
avant J.C.
 Ville du tyran Polycrate. En façade doublement de la
colonnade généralement orientée à l' Est. Vers 590
construction d'une galerie couverte (Stoa du sud)
remplacée vers 560 par une double colonnade sur la
totalité du pourtour (diptère de l'architecte Rhoikos)
qui fut incendié. Le bâtiment est intégralement en
pierre et la colonnade extérieure comprend 104
colonnes. Une double colonnade soutient le naos et
le pronaos.
Temple d’Héra – Samos : +/- 660
avant J.C. : plan (état final)
Temple d’Héra – Samos : +/- 660
avant J.C. : les ruines
Le temple d’Artémis – Éphèse
(Turquie) : +/- 450 avant J.C.
Le temple d’Artémis – Éphèse
(Turquie) : reconstitution 3D
L’ordre ionique
Description de l’ordre ionique
 L’ionique caractérisé par une colonne, plus
grêle et striée de cannelures en nombre
variable mais généralement au nombre de
24, reposant sur une base formée d’une pile
de disques et aboutissant à un chapiteau qui
s’étale en volutes. L’architrave est faite de 2
ou 3 plates-bandes qui se surplombent en
légère saillie; elle est surmontée d’un
bandeau continu qui tient lieu de frise.
Les décors dans les deux ordres
 Le décor occupe dans l’un et l’autre ordre une place
importante. En ronde-bosse ou en relief, il est réparti
dans le fronton, c’est-à-dire l’espace triangulaire
formé par les deux versants du toit au-dessus de la
façade, et dans les frises.
Si la frise est dorique, ce sont les métopes qui le
reçoivent, dans leur cadre étroit qui limite
nécessairement l’ampleur de l’image. La frise ionique
tolère au contraire, l’allongement sur toute la surface
du bandeau d’une scène dont la composition risque
de manquer de rigueur. Et c’est là l’une des
différences essentielles entre le dorisme, laconique
et précis, et le bavardage charmant mais un peu lent
de l’ionisme.
Les autres décors architecturaux
 Les caryatides
 Les acrotères
Le trésor de Siphnos – Delphes : +/525 avant J.C. : reconstitution
Le trésor de Siphnos – Delphes :
description
 Le trésor des Siphniens (Siphnos : petite île des
cyclades) était construit en marbre brillant de Paros
et décoré de superbes sculptures archaïques (525 av
JC). Les deux colonnes centrales de la façade qui
supportaient l'architrave étaient des caryatides :
jeunes filles richement parées de robes et de bijoux
ioniens. Mais la grande merveille du trésor de
Siphnos, c'était la frise :
- sur le côté ouest : le jugement de Pâris
- à l'est : une assemblée de dieux assiste à la guerre
de Troie.
- au sud : l'enlèvement des filles de Leucippe par les
Dioscures.
- au nord : une gigantomachie (combat entre les
dieux et les géants représentés comme des hoplites).
Trésor de Siphnos – fronton est
Trésor de Siphnos – frise nord
Trésor de Siphnos – frise nord (détail)
Trésor de Siphnos – frise sud
Trésor de Siphnos – caryatide
La sculpture archaïque
 Primitivement, il s’agirait de sculptures en
bois dont la forme de base ne serait autre
que le tronc d’arbre, mais dont nous n’avons
aucune trace archéologique
 Mutation de la sculpture vers les matériaux
durables (la pierre pour la période archaïque)
 Évolution de la taille des sculptures: du petit
au monumental en passant par la taille
humaine
Un ancêtre oriental: les statuettes de
culte de Dréros – Crète : +/- 750 avant
J.C.
Apollon
Léto
Artémis
Les statuettes de Dréros
 Très rares car détruites par le christianisme, elles ont
été trouvées en Crète dans un petit sanctuaire
d’Apollon abandonné de façon précoce
 Figure féminine = volume cylindrique (une robe
fourreau cachant les pieds et décorée d’une bande
verticale, une pèlerine et un polos)
 Figure masculine = nudité
 Technique orientale du sphyrélaton : sur une âme de
bois sont martelées et clouées des tôles de bronze
Statue dédiée à Artémis par Nicandré –
Naxos : fin du VIIe siècle avant J.C.
Statue dédiée à Artémis par
Nicandré – Naxos
 Naxos: rôle essentiel dans le passage au marbre




pour la statuaire
Dédicace: « Nicandré m’a dédiée à l’Archère dont les
traits portent loin, elle, l’excellente fille de Deinodikès
de Naxos et la sœur de Deinoménès, femme de
Phraxos »
Type dédalique
Présence de motifs peints en couleurs vives (non
conservés)
Profil de stèle aux angles arrondis (son épaisseur est
de 17cm)
Rappel: le style dédalique
 La dame d’Auxerre,
Eleuthermes (Crète)
 640 av.J.C.
 Crâne plat
 Lourde chevelure
d’influence
égyptienne
 Ceinture et taille
marquée des
déesses minoennes
Kouros colssal du cap Sounion : +/600 avant J.C.
Kouros colossal du cap Sounion
 Mode des statues colossales en marbre : de +/- 630




av.J.C. à +/- 550 av.J.C.
Ce sont les Naxiens qui sont allés le plus loin dans
cette voie
Type du kouros élaboré au VIIe siècle à l’imitation
des statues égyptiennes, dont il présente le
mouvement figé, avec la jambe gauche avancée,
mais tendue, et les bras plaqués le long des flancs
Cheveux rejetés sur les épaules, dégageant le visage
Énormité des yeux
 Rôle = agalmata (objet de joie)
Kouroï jumeaux de Delphes –
Argos : 600-590 av.J.C.
Kouroï jumeaux de Delphes –
Argos
 Exhumées des ruines de Delphes
 Symboles de la sculpture grecque archaïque
 Cas unique : leur gémellité et leurs bottines
 Signature du sculpteur: [Poly]médès
 Inscription qui s’enroule sur la base autour de leurs
pieds mais laissant un doute sur l’authentification de
la représentation: soit Cléobis et Biton, soit Castor et
Pollux
 Impression de force
 Proportions carrées du visage avec de gros yeux
saillants
Héra – Samos : +/- 570 av.J.C.
 Effigie féminine =
pudeur + parure →
elles sont vêtues
 Modelé présentant
des variations
autour du thème du
pli sur 3 vêtements
(chitôn , himation,
epiblema)
Koré en péplos – Athènes : +/600-550 av.J.C.
 Rigidité encore
dédalique
 Extrême économie
plastique tempérée
par la polychromie
 Immobilité de la
figure atténuée par
l’avancée du bras
gauche →
inscription de la
figure dans la 3D
Kouros d’Aristodikos – Athènes :
510-500 av.J.C.
 Kouros funéraire
 Signature du
sculpteur
 Frontalité
traditionnelle, mais
meilleur rendement
du corps
 Dynamisme léger
Moscophore , Athènes : 570-550
av.J.C.
 Marbre de Limette
 Veau = moschos =
offrande consacrée à
Athéna
 Les pupilles étaient
incrustées
 Jambe légèrement
avancée → typique de
la période
 Tentative
d’individualisation du
visage
Cavalier rampin – Musée du
Louvre, 570-540 av.J.C.
Cavalier rampin – Musée du
Louvre
 La plus ancienne statue équestre connue
 Genre nouveau : le groupe sculpté
(incompatible avec la loi de la frontalité → la
tête est présentée de 3/4)
 Personnage couronné → vainqueur de jeux
ou d’une bataille
 Influence orientale : grand soin dans la barbe
et les cheveux
La céramique archaïque
 La céramique attique à figures noires désigne la production
de céramique à figures noires d'Athènes et sa région, entre la
fin du VIIe et le début du Ve siècle av. J.-C.
 La première période (633-570 av. J.-C.)
C'est dans les années 630 que l'on voit apparaître les premiers
peintres athéniens utilisant la figure noire pour l'ensemble d'un
vase. Athènes importe de Corinthe la technique de la figure
noire et avec elle les frises animales, dominant à Corinthe. C'est
aussi l'influence de Corinthe qui a introduit à Athènes de
nouvelles formes de vases (coupe, cratère) mais aussi des
frises narratives. À la fin de cette période (635-570), la
représentation de frise animale touche à sa fin.
La céramique archaïque – figure noire
 Technique : le fond rouge est l’argile
constituant le vase, les figures y sont peintes
avant la cuisson en noir et les détails de
celles-ci sont incisés de façon à faire ressortir
le rouge de l’argile
 La décoration se présente d’abord sous
forme de registres, selon la méthode
orientale, puis, sous l’influence d’Athènes, ne
deviendra plus qu’une seule fenêtre occupant
toute la panse du vase.
La céramique archaïque – figure noire
Vase François – Kleitias : 575-570 av.J.C.
 Potier : Ergotinos
 Peintre: Kleitias (ou
Clitias)
 Une face réservée au
cycle d’Achille et de
Pelée
 L’autre face relate deux
exploits de Thésée, la
lutte des Centaures et
des Lapithes
La céramique archaïque – figure noire
Vase François – Kleitias : 575-570 av.J.C.
 Détail de la figure
d’Arès
 Ajax portant Achille
La céramique archaïque – figure noire
Vase François – Kleitias : 575-570 av.J.C.
 Retour d’Héphaïstos sur l’Olympe conduit par
Dionysos
La céramique archaïque – figure noire
Amphore du Vatican – Exékias : 540-530av.J.C.
 Détail de la fenêtre
(Achille et Ajax en
armes jouant aux dés)
La céramique archaïque – figure noire
Kylix laconienne – peintre des Boréades :
570-565 av.J.C.
 Production de la région
de Sparte
 Variation locale : la
forme de la coupe est
privilégiée, on en
décore l’intérieur et les
figures se détachent
d’un fond peint en blanc
 Thème: Bellérophon,
Chimère et Pégase
La céramique archaïque – figure rouge
 Le style de la figure rouge apparaît à Athènes
vers 530-520 av. J.-C. Il constitue rapidement
le fer de lance de la production attique, lui
permettant de s'imposer comme seule grande
école à la période classique. Il consiste en
une inversion de la figure noire : le fond est
peint en noir, les figures ayant la couleur de
l'argile ; les détails sont peints et non plus
incisés.
La céramique archaïque – figure rouge
Peintre d’Andokidès – 520 av.J.C.
 Amphore « bilingue »
(mélange de figures
noires et rouges)
 Fenêtre présentant
Héraclès au repos
 Peintre d’Andokidès =
Premier témoignage de
cette technique à figure
rouge
La céramique archaïque – figure rouge
 Au-delà de la simple inversion des couleurs, la
technique de la figure rouge permet une amélioration
du dessin, notamment dans la représentation des
drapés, des corps et des détails, dont la précision
supplée à la disparition presque complète de la
polychromie. Le réalisme y gagne : les corps
féminins et masculins sont désormais plus facilement
distinguables, la musculature est mieux rendue, style
dans lequel excelle Euphronios, ainsi que la
représentation des membres dans les trois
dimensions (raccourci, transition du profil à la vue de
face, représentation de trois quarts).
La céramique archaïque – figure rouge
Cratère en calice d’Euphronios – 515510av.J.C.
La céramique archaïque – figure rouge
Cratère en calice d’Euphronios (détail) – 515510av.J.C.
 Détail de la lutte
d’Héraclès et du géant
Antée
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