Les écueils entre la 1ère et la 2ème ligne de soins

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Les écueils entre la 1ère et la 2ème
ligne de soins
Dr. Yves DELFORGE - 6 février 2010
Le point du vue des
médecins généralistes
- par - donne +
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Il n’est pas dans mes habitudes d’exposer un sujet
de manière négative.
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Dans le cadre qui nous occupe : « les écueils entre
la 1ère et la 2ème ligne de soins », le sujet m’oblige
cependant à déterminer les points négatifs de la
relation entre ces 2 lignes, je m’y attacherai donc.
Plus de 90 % de mg contents !

A + 90%, les médecins généralistes sont très
contents de l’existence et de l’activité de la 2ème
ligne spécialisée en soins palliatifs.
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Ils reconnaissent que cette seconde ligne en soins
palliatifs, c’est le modèle de collaboration qui devrait
exister entre la première ligne de soins et une
seconde ligne qui intervient comme aide, référence,
soutien à la première ligne.
MERCI AUX DDG DE LA SSMG
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Abordons, dès lors, le sujet du jour : « les
écueils entre la 1ère et la 2ème ligne de
soins ».
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Pour réaliser mon travail, j’ai été consulter 2
DDG de la SSMG de la région de Namur afin
d’avoir les avis des médecins généralistes.
1er DDG (mg de 35 ans)
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Détails qui n’ont rien à voir avec l’équipe de
soutien : « problèmes administratifs »
comme la méconnaissance des
réglementations (statuts palliatifs, congés
palliatifs, déclaration anticipée, etc…)
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Ne font pas appel à l’équipe parce que leur
demande ne concerne pas une inclusion,
mais un « avis » qu’ils aimeraient avoir.
Méconnaissances
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Méconnaissance de l’existence du médecin généraliste référent
de l’équipe. Peuvent-ils y accéder directement ou doivent-ils
d’abord passer par l’équipe ? Ils n’en ont pas les références.
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Manifestement, ces médecins généralistes, plus jeunes,
souhaitent pouvoir gérer « seul » leurs patients palliatifs,
« seul », c’est-à-dire sans l’intervention « physique » de
l’équipe.
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Méconnaissance du n° de téléphone et de l’adresse courriel
des associations de soins palliatifs.
Le second DDG a une moyenne d’âge
autour de la cinquantaine
Ils ont, pour la plupart, suivi
la formation RAMPE
en soins palliatifs
de la SSMG
Quand faire intervenir l’équipe ?
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Difficultés pour beaucoup de mg de savoir faire
« accepter » l’équipe par le patient.
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Quand et comment ?
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Nécessité de pouvoir rencontrer l’équipe en dehors
du patient afin de pouvoir plus facilement discuter du
ou des plans de soins à proposer au patient.
Remarque très généralement formulée.
Toujours le problème du vécu du
patient et de son information !

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En fait, les mg se rendent compte qu’il faudrait faire
intervenir l’équipe beaucoup plus tôt dans la maladie
« palliative » du patient, mais, ils ne savent pas
« comment » en parler sans choquer ni faire peur au
patient.
Il faudrait une concertation en soins palliatifs
(et un honoraire pour cette concertation)
La perte du contact patient-mg ?
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Problème de + en + fréquent et grave !
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Dont les oncologues ne prennent pas ou ne
veulent pas prendre conscience !
Equipe hyperbranchée “catapressan”
1ère
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Intervention trop directive de l’équipe de soutien, pas
beaucoup de respect pour ce que le mg a mis en
place au niveau douleur.
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Pas assez de conseil et d’écoute du mg.
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La 2ème ligne est trop interventionniste et semble
« hyperbranchée catapressan », et rien d’autre ne
semble avoir d’intérêt à ses yeux. (la morphine, par
exemple). Cette remarque est revenue très souvent.
Equipe hyperbranchée “catapressan”
2ème

Un médecin signale que l’équipe et son médecin
référent sont « formatés » par rapport à leur
approche, leurs traitements. Lui, il est très
« méthadone », parce qu’il s’occupe beaucoup de
« toxicos ». Il estime que la « méthadone » a une
place importante dans le traitement de la douleur en
soins palliatifs, l’équipe pas.
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D’où : le dialogue n’est pas toujours facile. Il faudrait
à l’équipe plus de flexibilité afin d’améliorer la
communication.
Equipe hyperbranchée “catapressan”
3ème
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L’équipe de soutien ne semblerait pas du
tout être réceptive au fait qu’on pourrait
mettre en place une euthanasie. Egalement
une remarque reprise par plusieurs
médecins du DDG.
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Certains résument l’intervention de l’équipe à
l’introduction d’une « pompe à
médicaments ».
Méconnaissances

Il faudrait recommencer une formation en
soins palliatifs afin d’aborder plus en
profondeur ces traitements comme le
Catapressan, le Dormicum, la Méthadone …,
car, dépassés par ces traitements, ils
préfèrent ne pas faire appel à l’équipe.
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Manque de connaissance du médecin de
l’équipe de 2ème ligne.
Méconnaissance de l’autre côté

L’équipe interviendrait surtout pour des
pathologies type cancer, mais plus
difficilement pour d’autres situations
médicales, pas nécessairement palliatives
(insuffisance cardiaque,...).
Manque de communication entre…
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Lors d’un WE, appelée par le médecin de garde
alors que généraliste était joignable, la 2ème ligne
impose un changement radical de traitement visant à
« déconnecter » le patient alors que le patient n’y
avait pas été préparé.
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Et, après le WE, le généraliste n’a pas été rappelé
par l’équipe alors qu’il était encore et toujours
joignable.
Le mg veut toujours garder la main
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A domicile, le mg ne perd pas le contrôle des
soins,
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en MR, il semblerait que si : l’équipe
prendrait le dessus.
Autre prise de pouvoir…
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Certains notent que les écueils sont aussi dans la
relation entre l’équipe et l’infirmier (ère) du patient
qui se sentirait évincée.
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La seconde ligne devrait faire comprendre à la
« première ligne infirmière » qu’elle est une aide,
une référence pour elle : plus de sécurité dans les
traitements, gestion des familles, dédramatiser,
déstresser, …)
Autre compétition …
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L’équipe serait réticente lorsqu’on parle de
faire entrer le patient dans une unité
résidentielle en soins palliatifs…
Bannir les “soins palliatifs” !
Le terme « palliatif »
ferme
trop les portes !
Bannir les “soins palliatifs” !
De même que les unités résidentielles en SP
font automatiquement penser à « mouroir »,
les soins palliatifs évoquent
les « soins terminaux ».
Bannir les “soins palliatifs” !
Il faudrait
bannir le terme « palliatif »
et le remplacer,
par ex., par « soins de confort ».
Equipe hyperbranchée “catapressan”
4ème
Formatés ? Soyons-le en communication….
J’espère y être arrivé !
Merci pour votre écoute.
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