Dose

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Conséquences sanitaires des
rayonnements ionisants
Dominique LAURIER
Laboratoire d’épidémiologie de l’IRSN
Colloque « Radioactivité et risques : aspects sanitaires,
environnementaux et gestion des déchets »
Ensam, Paris, 12 Janvier 2006
Effets des rayonnements ionisants
Effets Déterministes
– gravité en fonction de la dose
– fortes doses ( > 1 Gy )
– effets précoces, spécifiques
– modèle avec seuil
Médecine
d’urgence
Effets Stochastiques
– fréquence en fonction de la dose
– faibles et moyennes doses
– effets tardifs, non spécifiques
– modèle sans seuil
Épidémiologie
Direction de la radioprotection de l’homme
Historique des études épidémiologiques
dans le domaine des rayonnements ionisants
1950
Médecins radiologues (1900-30)
1950
Peintres de cadrans lumineux (1910-30)
1950
Irradiations médicales pour affections non malignes,
radio-diagnostique (1920-40)
1950
Survivants d'Hiroshima-Nagasaki (1945)
1960
Mineurs (uranium) (1940-90)
1970
Populations exposées aux retombées d'essais atomiques
(1950-70)
1970
Travailleurs du nucléaire (1950-)
1980
Populations exposées aux rayonnements naturels
1990
Populations exposées aux conséquences de l’accident
de Tchernobyl (1986)
Direction de la radioprotection de l’homme
Etude des survivants des bombardements de
Hiroshima et Nagasaki
Hiroshima
300 000 habitants
06/08/45 - 15 kt
90-120 000 décès
Nagasaki
330 000 habitants
09/08/45 - 21 kt
60-80 000 décès
les 2 sexes – tous les ages (+ in utero) – débit de dose élevé
La Life Span Cohort Study
suivi de 1950 à 2000
étude de mortalité + incidence
86 600 individus avec dose reconstituée (moyenne : 120 mSv)
47 685 décès (55%)
10 085 décès par cancers solides dont 477 en excès (5%)
296 leucémies dont 93 en excès (31%)
cancers radio-induits
estimation des relations dose-réponse
période de latence entre l’exposition et l’apparition du risque
effet de l’âge
Direction de la radioprotection de l’homme
Epidémiologie des rayonnements ionisants :
résultats acquis
Leucémie et cancers
• Risque radio-induit démontré (leucémies, cancer du sein, du poumon, de la thyroïde…)
• Augmentation du risque de cancers solides et de leucémies avec la dose
• Latence de quelques années (leucémies) à plusieurs dizaines d’années (cancers solides)
• Risque par unité de dose diminue avec l’âge à l’exposition
• Pas d’évidence d’un seuil mais pas d’effet démontré en dessous de 100 mSv
• Risque de cancer de l’enfant associé à une exposition in utero à partir de 10 mSv
Non cancer
• Retards mentaux et malformations congénitales associés à des expositions in utero
• Augmentation de la mortalité non cancer observée à H-N, à confirmer
• Aucune observation d’effets héréditaires chez l’homme
Direction de la radioprotection de l’homme
Epidémiologie des rayonnements ionisants :
questions actuelles
Durée d'exposition
Radiodiagnostic
Hiroshima
Nagasaki
Seconde
Irradiations
thérapeutiques
Minute
• Effets des expositions
Heure
chroniques aux faibles doses
Liquidateurs
Tchernobyl
Semaine
• Effets des expositions par
contamination interne
Expositions
1 naturelles
Expositions
professionnelles
Année 10
• Risques non cancers
Direction de la radioprotection de l’homme
Oural
100
0,01
0,1
1
10
100
1000
Dose (mGy)
Etudes épidémiologiques aux faibles débits de doses
Objectifs
• Quantification de la relation dose-réponse
• Vérification des extrapolations et transpositions des études aux fortes doses
• Description et surveillance
Limites
• Pouvoir de détection (puissance statistique)
développement d’études conjointes internationales
• Variations du bruit de fond (autres expositions, variations des taux de base),
facteurs de confusion
protocole adapté, qualité de l’étude, reproductibilité des résultats
Direction de la radioprotection de l’homme
Etude internationale des travailleurs du nucléaire (CIRC)
[Cardis et al, BMJ 2005]
Industries nucléaires : production d’énergie, production de combustibles ou d’armes,
recherche
15 pays
Australie
Espagne
Hongrie
Slovaquie
Belgique
Etats-Unis
Japon
Suède
Canada
Finlande
Lituanie
Suisse
Corée du Sud
France
Royaume Uni
Cohorte de plus de 400 000 individus
Suivi moyen :
13 ans
> 5 milions d’années de suivi de 1943 à 2000
Dose cumulée moyenne : 19 mSv
Décès :
24 158
cancers solides :
4770
leucémies hors LLC :
196
Résultats
Suggèrent une augmentation du risque de cancer dû aux faibles doses auxquelles les
travailleurs sont exposés.
Proportion de décès par cancer attribuable aux rayonnements ionisants est de 1 à 2 %.
Estimations compatibles avec les bases actuelles des norme de radioprotection
Résultats détaillés attendus
Direction de la radioprotection de l’homme
Radon dans l’habitat et cancer du poumon
Gaz radioactif d'origine naturelle : provient de
la désintégration de l’uranium présent dans
les sols
Inhalation : descendants peuvent entraîner
des irradiations a au niveau de l'épithélium
bronchique
Cancérogène pulmonaire certain pour
l’homme (1988) : résultat épidémiologiques
(mineurs) et expérimentaux
Concentration dans les lieux confinés
(habitations) : exposition chronique, sur la vie
entière, de toute la population
Extérieur
Matériaux
poreux
Fissures
Joints
Vérifier l’existence d’un risque lié au
radon au sein de la population générale
Vérifier la validité des résultats des
études aux plus fortes doses
Direction de la radioprotection de l’homme
Murs
Canalisations
Sol
Radon domestique et risque de cancer du poumon :
étude conjointe européenne
[Darby et al, BMJ 2005]
13 études / 9 pays : Allemagne, Belgique, Espagne, Finlande, France, Grande Bretagne,
Italie, République Tchèque, Suède
Protocole standardisé, questionnaire commun,
reconstruction de l’exposition domestique sur 30 ans,
inter-comparaison des méthodes de mesure, critères
d’inclusion identiques, analyse conjointe des données
7 148 cas / 14 208 témoins
Augmentation du risque de cancer du
poumon avec la concentration de radon
RR = 1,08 pour 100 Bq/m3 [1,03 – 1,16]
Il existe un risque faible de cancer du
poumon associé à l’exposition au
radon dans les habitations
Direction de la radioprotection de l’homme
Incidence des leucémies chez les enfants autour de
sites nucléaires en France
[White-Koning et al, Br J Cancer 2004]
Méthode
• couverture nationale
• 29 sites en activité entre 1990 et 1998
• zones de 20 km de rayon
Gravelines
La Hague
Flamanville
Penly
Paluel
Fontenay
Saclay
Chooz
Cattenom
Nogent
Bruyère
Valduc
St Laurent
Chinon
Fessenheim
Dampierre
Belleville
• leucémies infantiles (0 -14 ans)
• registre national des leucémies de l’enfant
• 3000 cas diagnostiqués entre 1990 et 98
Civaux
Bugey
Blayais
Golfech
St Alban
Creys-Malville
Grenoble
Roman
Cruas
Tricastin
Marcoule
Cadarache
Centrales EDF
Centres CEA
Autres
Direction de la radioprotection de l’homme
Résultats
• 670 cas observés pour 729,1 cas attendus
• pas d’excès globalement ni de tendance
avec la distance
• excès localisés compatibles avec les
fluctuations aléatoires
Conclusion
Nombreux résultats épidémiologiques sur les risque radio-induits
• Cancers non spécifiques, long délai de latence
• Bonne connaissance de la relation dose-réponse
• Implication dans l’établissement des normes de radioprotection
Etudes en cours
• Effets des faibles doses chroniques
• Effets des contaminations internes
• Effets non cancers
Vérification de la validité des extrapolations et transpositions actuelles
Information et réponse aux questions de la société
Direction de la radioprotection de l’homme
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