Jean-Pierre Geslin, professeur. 2
Les aptérygotes (insectes dépourvus d’ailes même à l’état adulte) constituent une
exception : ils présentent en sus des mues juvéniles et de la mue imaginale (lors de
laquelle ils acquièrent la maturité sexuelle) des mues à l’état adulte.
Les mécanismes de la
mue (cas des insectes) :
On a constaté que chez les punaises
se nourrissant de sang, la mue se
produisait un nombre déterminé de
jours après le repas de sang.
Si on décapite une punaise 3
jours après le repas de sang, il n’y a
pas de mue (mais la punaise peut
« survivre » très longtemps).
Si on la décapite 4 jours après le
repas : la punaise mue.
Pour muer, la punaise produit au
niveau de la tête, un produit
chimique qui passe ensuite dans le
restant du corps.
Si l’ablation de la tête a lieu au bout
de 3 jours, le produit chimique n’a
pas encore été fabriqué ou n’est pas
encore passé dans le reste du corps.
Si l’ablation a lieu au bout de 4
jours, le produit est passé dans le
reste du corps et la punaise mue.
Ce produit a été identifié comme la
Brain Hormone ou B.H. fabriquée
par le cerveau et plus précisément
par la zone appelée pars
intercerebralis. Il passe dans le
sang et va agir sur 2 glandes géné-
ralement localisées dans le thorax et
appelées glandes (pro)thoraciques
ou glandes ventrales.
Celles-ci produisent de l’ECDY-
SONE qui déclenche la mue. Le
nombre de mue est déterminé pour
chaque espèce.
Les insectes ne muent géné-
ralement plus à l’état adulte car les
glandes prothoraciques dégénèrent.
Si on greffe à un adulte des glandes
prothoraciques de jeunes, on
observe une mue supplémentaire et
on obtient ainsi un insecte plus
grand que la normale.
CAS GENERAL DES ARTHROPODES
Courbes et citations extraites du « Boué et Chanton » :
« Les invertébrés, tome 2 ». Editions Doin.
Périodiquement, la partie interne de la cuticule est
dissoute par un liquide dit « exuvial » sécrété par
l’épiderme et qui contient une chitinase et une
protéase. « La partie externe qui subsiste et que
l’on nomme exuvie se fend et l’arthropode en sort
revêtu d’une nouvelle cuticule encore molle, souple
et plissée ». « Il grandit alors rapidement jusqu’à ce
que la nouvelle cuticule ait durci et il ne grandit
plus jusqu’à la mue suivante ». « La croissance en
longueur d’un arthropode est donc discontinue
et se traduit par une courbe en forme de marche
d’escalier ».
Ce type de développement est valable pour de très
nombreux insectes (criquets, phasmes, blattes ...)
mais pas pour tous : certaines larves (chenilles de
papillon, larves de mouches et d’abeilles ...) ont en
effet une cuticule fine et extensible qui autorise
une croissance plus progressive.
« La croissance pondérale
des arthropodes aériens
est importante entre les mues et marque un temps
d’arrêt à chaque mue : à ce moment, l’animal ne se
nourrit pas et présente une chute de poids » (forme dite
en S).