4
4. LA POLICE VIENT NOUS CHERCHER LE 16 JUILLET
Le matin du 16 juillet 1942, il est encore très tôt. Des grands coups sont frappés à la porte. Il y a
beaucoup de bruit dans l’escalier. Un policier se présente avec ordre de nous amener maman, ma
petite soeur Francine et moi. Il lit nos noms sur une liste. Maman va chercher ses grandes siseaux de
couturière, les plante sous le menton du policier. Je l’entends lui dire qu’elle ne bougera pas tant
qu’il ne lui aura pas dit où se trouve son mari et où il nous emmène. D’ailleurs, une de ses filles est
malade et ne peut pas se léver.
Cachées sous les couvertures du grand lit, ma petite soeur Francine et moi sommes terrorisées.
Rafle du Vel d’Hiv
4. LA POLICÍA VIENE A BUSCARNOS EL 16 DE JULIO
La mañana del 16 de julio de 1942, es todavía muy temprano. Golpean con fuerza en la puerta. Hay
mucho ruido en la escalera. Un policía se presenta con orden de llevarnos a mamá, mi pequeña
hermana Francine y a mí. Lee nuestros nombres en una lista.
Mamá va buscar sus grandes tijeras de costurera y las planta bajo el mentón del policía. Yo la oigo
decir que no se moverá mientras no le haya dicho dónde está su marido y adónde nos lleva. Por otra
parte, una de sus hijas está enferma y no puede levantarse.
Escondidas bajo las mantas de la gran cama, mi pequeña hermana Francine y yo estamos
aterrorizadas. Redada del Vel d’Hiv
5. LE POLICIER NOUS ACCORDE UN DÉLAI
Devant la détermination de maman, et malgré les consignes très strictes qu’il a reçues, le policier
accepte de nous accorder jusqu’au lendemain matin --si quelqu’un veut bien prendre le risque—
d’aller chercher un médecin, qui à son tour prendra le risque de venir et de fournir un certificat me
declarant intransportable. L’escalier est maintenant en silence. Tous nos voisins juifs, enfants et
parents, ont été emmenés. Rafle du Vel d’Hiv
5. EL POLICÍA NOS CONCEDE UN PLAZO
Ante la determinación de mamá y a pesar de las instrucciones muy estrictas que él ha recibido, el
policía acepta concedernos hasta mañana por la mañana --si alguien quiere correr el riesgo-- el ir a
buscar un médico, el cual a su vez deberá correr el riesgo de venir y de proporcionar un certificado
que me declare no transportable. La escalera está ahora silenciosa. A todos nuestros vecinos judíos,
niños y padres, se los han llevado. Redada del Vel d’Hiv
6. NOUS SOMMES SAUVÉES
Une petite dame très vieille se propose immédiatement et naturellement pour aller chercher le
médecin. Nous, les enfants du 18, rue de Belleville, nous l’appelions “la folle” parce-qu’elle portait
des chapeaux à voilettes et sentait bon la poudre de riz. Peu de temps après, elle revient avec un
docteur qui signe le certificat. Dans l’immédiat nous avons échappé à la rafle, mais impossible de
rester au 18. Le policier, la petite dame et le medecin nous ont sauvées. Il nous faut maintenant nous
cacher. Que va-t-on dévenir? Les Justes
Belleville
6. NOS SALVAN
Una pequeña dama muy anciana se propone inmediatamente y de manera natural para ir a buscar a
un médico. Nosotros, los niños del 18 de la calle de Belleville la llamábamos “la loca” porque
llevaba sombreros con velo y olía mucho a polvos de arroz. Poco después llega con un médico que
firma el certificado. Por el momento, hemos escapado a la redada. Pero imposible permanecer en el
18. El policía, la pequeña mujer y el médico nos han salvado. Ahora necesitamos escondernos. ¿Qué
será de nosotros? Los Justos
Belleville
7. LE PREMIER REFUGE
L’atelier de Mme. Jeanne Bourquin a éte notre premier refuge à toutes les trois. Maman lui faisait
confiance, elles avaient travaillé ensemble pendant des années. L’atelier était minuscule. Pas
question de sortir et de se montrer. Pas question non plus de rester là longtemps. Cet atelier de la
rue Desnoyer a été le premier maillon d’une chaine de solidarité et d’entr’aide qui nous a conduit
d’une cache à l’autre. Les Justes