RACHEL SÉGAL-JAEGLÉ
Le Grenier de Sarah / El desván de Sara
(http://www.grenierdesarah.org/)
AUDIO
y
EJERCICIOS
MATERIAL PARA TRABAJAR CON LOS ALUMNOS
Tema: La Shoá
I.E.S. Francisco de Orellana
Trujillo (Cáceres)
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1. L’ATELIER DE BELLEVILE
Ma grand-mère et maman se sont réfugiées à Paris parce-qu’en Pologne leurs vies étaient de plus en
plus menacées. Maman a travaillé à l’âge de huit ans. Son père avait été tué au cours de persécutions
anti-sémites qu’on appele pogroms.
À Belleville, même si la vie était dure, on se sentait en sécurité. Papa faisait les marchés; il partait
très tôt le matin. Le soir je m’endormais au son de la machine à coudre.
On vivait dans l’atelier de couture à cinq, avec ma petite soeur Francine et ma grand-mère.
Pogrom(e)
Belleville
1. EL TALLER DE BELLEVILLE
Mi abuela y mamá se refugiaron en París, porque, en Polonia, su vida estaba cada vez más
amenazada. Maha trabajado a la edad de 8 años. A su padre lo mataron en unas persecuciones
antisemitas que llamamos pogrom.
En Belleville, aun cuando la vida era dura, nos sentíamos seguros. Papá vendía en los mercadillos;
salía muy pronto por la mañana. Por la noche yo me dormía con el sonido de la máquina de coser. En
el taller de costura vivíamos cinco, con mi hermana pequeña Francine y mi abuela. Pogrom(o)
Belleville
2. BELLEVILLE, C’ÉTAIT NOTRE PARADIS
J’ai six ans quand la guerre éclate. Un peu plus tard, Paris est occupé. C’est le couvre-feu, les
bombardements, les alertes, les queues devant les boutiques d’alimentation. Mais nous, les gamins
du quartier, on continue à jouer dans la cours autour des ateliers, flotte l’odeur du cuir et de la
colle. Il n’y a pas de différence entre nous., enfants d’immigrés ou pas. C’est ça alors Belleville.
Belleville, pour nous, c’était le paradis. Armistice
Belleville
2. BELLEVILLE ERA NUESTRO PARAÍSO
Tengo seis años cuando estalla la guerra. Poco después París es ocupado: son los toques de queda, los
bombardeos, las alertas, las colas delante de las tiendas de alimentos. Pero nosotros, los niños del
barrio, seguimos jugando en el patio alrededor de los talleres, donde flota el olor del cuero y de la
cola. No hay diferencias entre nosotros, niños de inmigrados o no. Eso es pues Belleville. Belleville
para nosotros era el paraíso. Armisticio
Belleville
3. PAPA EST ARRÊTÉ
Tout bascule la veille du quatorze mai 1941. Un agent de police (on les appelait les “hirondelles”)
apporte un napier du comisariat du XXe arrondissement. Papa est “invité” à se présenter pour
examen de sa situation. Il croit à un simple contrôle d’identité: il veut être en règle dans son pays
d’accueil. À six heures du matin maman nous conduit chez une voisine et part avec papa. Elle revient
seule. Papa est “concentré”, dans un camp à
Beaune-la-Rolande
, près d’Orléans. Papa ne
reviendra jamais. Raffles
Beaune-la-Rolande
3. PAPÁ ES DETENIDO
Todo se desmorona la víspera del 14 de mayo de 1941. Un agente de policía (los llamábamos “las
golondrinas”) trae un papel de la comisaría del distrito 20. Papá es “invitado” a presentarse para
examinar su situación. Él piensa en un simple control de identidad: quiere estar en regla en su país de
acogida. A las 6 de la mañana nos lleva a casa de una vecina y se va con papá. Regresa sola. Papá ha
sido “concentrado”, en un campo en
Beaune-la-Rolande
, cerca de Orléans. Papá no regresará
nunca. Redadadas
Beaune-la-Rolande
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4. LA POLICE VIENT NOUS CHERCHER LE 16 JUILLET
Le matin du 16 juillet 1942, il est encore très tôt. Des grands coups sont frappés à la porte. Il y a
beaucoup de bruit dans l’escalier. Un policier se présente avec ordre de nous amener maman, ma
petite soeur Francine et moi. Il lit nos noms sur une liste. Maman va chercher ses grandes siseaux de
couturière, les plante sous le menton du policier. Je l’entends lui dire qu’elle ne bougera pas tant
qu’il ne lui aura pas dit se trouve son mari et il nous emmène. D’ailleurs, une de ses filles est
malade et ne peut pas se léver.
Cachées sous les couvertures du grand lit, ma petite soeur Francine et moi sommes terrorisées.
Rafle du Vel d’Hiv
4. LA POLICÍA VIENE A BUSCARNOS EL 16 DE JULIO
La mañana del 16 de julio de 1942, es todavía muy temprano. Golpean con fuerza en la puerta. Hay
mucho ruido en la escalera. Un policía se presenta con orden de llevarnos a mamá, mi pequeña
hermana Francine y a mí. Lee nuestros nombres en una lista.
Mamá va buscar sus grandes tijeras de costurera y las planta bajo el mentón del policía. Yo la oigo
decir que no se moverá mientras no le haya dicho dónde está su marido y adónde nos lleva. Por otra
parte, una de sus hijas está enferma y no puede levantarse.
Escondidas bajo las mantas de la gran cama, mi pequeña hermana Francine y yo estamos
aterrorizadas. Redada del Vel d’Hiv
5. LE POLICIER NOUS ACCORDE UN DÉLAI
Devant la détermination de maman, et malgré les consignes très strictes qu’il a reçues, le policier
accepte de nous accorder jusqu’au lendemain matin --si quelqu’un veut bien prendre le risque—
d’aller chercher un médecin, qui à son tour prendra le risque de venir et de fournir un certificat me
declarant intransportable. L’escalier est maintenant en silence. Tous nos voisins juifs, enfants et
parents, ont été emmenés. Rafle du Vel d’Hiv
5. EL POLICÍA NOS CONCEDE UN PLAZO
Ante la determinación de mamá y a pesar de las instrucciones muy estrictas que él ha recibido, el
policía acepta concedernos hasta mañana por la mañana --si alguien quiere correr el riesgo-- el ir a
buscar un médico, el cual a su vez deberá correr el riesgo de venir y de proporcionar un certificado
que me declare no transportable. La escalera está ahora silenciosa. A todos nuestros vecinos judíos,
niños y padres, se los han llevado. Redada del Vel d’Hiv
6. NOUS SOMMES SAUVÉES
Une petite dame très vieille se propose immédiatement et naturellement pour aller chercher le
médecin. Nous, les enfants du 18, rue de Belleville, nous l’appelions “la folle” parce-qu’elle portait
des chapeaux à voilettes et sentait bon la poudre de riz. Peu de temps après, elle revient avec un
docteur qui signe le certificat. Dans l’immédiat nous avons échappé à la rafle, mais impossible de
rester au 18. Le policier, la petite dame et le medecin nous ont sauvées. Il nous faut maintenant nous
cacher. Que va-t-on dévenir? Les Justes
Belleville
6. NOS SALVAN
Una pequeña dama muy anciana se propone inmediatamente y de manera natural para ir a buscar a
un médico. Nosotros, los niños del 18 de la calle de Belleville la llamábamos “la loca” porque
llevaba sombreros con velo y olía mucho a polvos de arroz. Poco después llega con un médico que
firma el certificado. Por el momento, hemos escapado a la redada. Pero imposible permanecer en el
18. El policía, la pequeña mujer y el médico nos han salvado. Ahora necesitamos escondernos. ¿Qué
será de nosotros? Los Justos
Belleville
7. LE PREMIER REFUGE
L’atelier de Mme. Jeanne Bourquin a éte notre premier refuge à toutes les trois. Maman lui faisait
confiance, elles avaient travaillé ensemble pendant des années. L’atelier était minuscule. Pas
question de sortir et de se montrer. Pas question non plus de rester longtemps. Cet atelier de la
rue Desnoyer a été le premier maillon d’une chaine de solidarité et d’entr’aide qui nous a conduit
d’une cache à l’autre. Les Justes
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7. EL PRIMER REFUGIO
El taller de la Sra. Jeanne Bourquin fue nuestro primer refugio para las tres. Mamá confiaba en ella;
habían trabajado juntas durante años. El taller era minúsculo. Ni ocurrírsenos salir o hacernos ver; ni
pensar tampoco en permanecer allí mucho tiempo. Este taller de la calle Desnoyer fue el primer
eslabón de una cadena de solidaridad de ayuda mutua que nos condujo de un escondrijo a otro.
Los Justos
8. D’UNE CACHE À L’AUTRE
Francine et moi avons été cachées à Rambouillet, ville de Champigny sur Marne. Je me souviens du
soldat allemand qui gardait la voie férrée au-dessus de la maison de Champigny. Je me souviens
aussi de ma frayeur quand j’ai entendu ma petite soeur lui parler en yiddish. Sans réfléchir, j’ai
inventé un jeu pour faire comprendre au soldat qu’elle voulait parler comme lui. Il n’a pas compris
ou il n’a pas voulu comprendre qui nous étions. Yiddish
8. DE UN ESCONDITE A OTRO
Francine y yo hemos sido escondidas en Rambouillet, ciudad de Champigny sur Marne. Me acuerdo
del soldado alemán que custodiaba la vía férrea más arriba de la casa de Champigny. Me acuerdo
también de mi espanto al oír a mi hermana hablarle en yiddish. Sin pensarlo, inventé un juego para
hacer creer al soldado que ella quería hablar como él. No entendió o no quiso entender quiénes
éramos. Yiddish
9. MADAME DEVAUCHELLE
Encore une fois on a changer de maison et, de nouveau, Mme. Jeanne Bourquin nous a aidé. Sa
belle-fille, institutrice au Lilas, a proposé à une de ses collègues qui venait d’avoir un bébé de nous
prendre toutes les trois chez elle. Avec un courage tranquille et une grande spontanéité, sachant
parfaitement les risques qu’elle prenait, Mme Devauchelle accepte. Les Justes
9. LA SEÑORA DEVAUCHELLE
Una vez más tuvimos que cambiar de casa y, de nuevo, la Sra. Jeanne Bourquin nos ayudó. Su nuera,
maestra en [la localidad de] Lilas, propuso a una de sus colegas que acababa de tener un bebé que nos
acogiera a las tres en su casa. Con una valentía tranquila y una gran espontaneidad, conociendo
perfectamente los riesgos que corría, la Sra. Devauchelle acepta. Los Justos
10. NOUS QUITTONS PARIS
Les bombardements répétés du fort de Romainville nous obligent à sortir de notre cachette. Le père
de Mme. Devauchelle, M. Vore, institeur à Lussant, petit village de Charente, trouve la situation très
dangeureuse pour nous tous. Il décide de venir lui-même nous chercher à Paris. À la gare de
Rochefort, pour éviter les contrôles, nous traversons les voies ferrées en passant sous le train. Une
charrette tirée par la jument Nenette nous conduit au village. Ligne de démarcation
10. ABANDONAMOS PARÍS
Los bombardeos repetidos desde el fuerte de Romainville, nos obligan a salir de nuestro escondrijo.
El padre de la Sra. Devauchelle, el Sr. Vore, maestro en Lussant, pequeño pueblo de Charente,
encuentra la situación muy peligrosa para todos nosotros. Decide venir él mismo a buscarnos a París.
En la estación de Rochefort, para evitar los controles, atravesamos las vías férreas pasando por
debajo del tren. Una carreta tirada por la yegua Nenette nos conduce al pueblo.
Línea de demarcación
11. LES PETITES DE CHEZ MOI
La famille Vore s’est occupé de nous procurer des papiers, de nous prendre dans leur école et,
surtout, de nous trouver une famille d’accueil, la famille Moi. Victor et Adrienne Moi tiennent un
café-salon de coiffure. En se faisant coiffer par Adrienne, Mme. Vore lui a demandé de prendre deux
petites juives chez elle. Adrienne n’a pas hésité. Sous sa protection, nous somme devenues « les
petites de chez Moi ». Les Justes
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