L’EXPANSION DE L’EVANGILE LES ACTES DES APOTRES Gerard Chazot ML+ le 9 – 02 - 08 • INTRODUCTION La diffusion de l’évangile répond à l’appel du Seigneur : « Vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (Act 1. 8) Cette mission est liée à l’action de l’Esprit de Dieu agissant à travers des hommes. Elle est donc soumise à des circonstances dépendantes de la condition humaine mais transcendée par la puissance divine. Le livre des Actes relate cette expansion qui emprunte des itinéraires humains. Ce livre est une charnière entre les évangiles présentant l’annonce du message par Jésus et sa diffusion par les apôtres. Il associe les disciples et un nouveau venu : Saul de Tarse ou Paul. Le point de départ de l’évangile, c’est Jérusalem, la capitale du monde juif. Le point d’arrivée, c’est Rome, la capitale du monde païen. • I – LE CADRE DE DEPART – 1 – UN GROUPE ESSEULE (CH. 1) L’histoire du christianisme commence par une séparation : « Jésus fut élevé de la terre, tandis qu’ils regardaient : une nuée le reçut et le déroba à leurs yeux » (v. 9) Cette histoire commence aussi par une attente : la promesse du Père : « mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous » (v. 7) « Les disciples retournèrent à Jérusalem… ils montèrent dans la chambre haute… ils persévéraient d’un commun accord dans la prière » (v. 14) C’est le tableau de ce chapitre, marqué par l’interrogation. – 2 – LA PROMESSE REALISEE (CH. 2) * l’événement « Le jour de la Pentecôte… ils étaient tous assemblés dans un même lieu. Et il vint du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux… il leur apparut des langues … comme des flammes de feu ; elles se posèrent sur chacun d’eux… nous les entendons annoncer dans nos langues les choses magnifiques de Dieu » (v. 1-3 et 11). * le commentaire La Pentecôte : c’est le jour symbolique de l’alliance au Sinaï, ici une nouvelle alliance commence. Le vent et le feu sont les symboles de la présence de Dieu. La capacité de parler en langues annonce l’universalité de l’évangile. Pierre annonce qui est Jésus : «Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié… Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de ses péchés » (v. 36 et 38) – 3 – DES CHANGEMENTS EVIDENTS L’action de l’Esprit aide les disciples dans leur mission de témoignage. a – naissance d’une communauté fraternelle « Tous les croyants étaient dans le même lieu … ils persévéraient dans la doctrine… ils vendaient leurs possessions … et les distribuaient… selon les besoins de chacun… ils avaient la faveur de tout le peuple » (2. 42-45). L’Esprit transforme ceux qui se convertissent. Le comportement des chrétiens tranchent avec celui des fidèles d’autres religions. b – la puissance du nom de Jésus « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai je te le donne : Au nom de Jésus Christ… lève-toi et marche » (3. 6). Le croyant est un homme au travers de qui l’agir puissant de Jésus se manifeste. • II – JERUSALEM : PREMIER CENTRE – 1 – IMPORTANCE DE JERUSALEM La ville abrite le temple, centre du culte juif. Tous les apôtres sont des Juifs. C’est là que se vivent les premiers moments de l’évangile et de l’église. Ce point de départ montre qu’il y a continuité avec la promesse faite à Abraham : « En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gen. 12. 3). 2 – LE MONDE JUIF On distingue les Juifs de Jérusalem très attachés à la tradition et les Juifs hellénistes plus ouverts et préférant une interprétation morale de la loi. Ce même clivage se retrouve chez les judéo-chrétiens. Après la lapidation d’Etienne, les chrétiens sont persécutés et dispersés. Les hellénistes sont plus disposés à présenter l’évangile aux païens. « Alors Philippe… annonça Jésus [au ministre Ethiopien] » (8. 35). • III – DES QUESTIONS DIFFICILES – 1 – LA CONVERSION DE SAUL (CH. 9) a – la pensée juive « Celui qui est pendu [au bois] est malédiction de Dieu » (Deut. 21. 23). Ce fut le cas de Jésus : « Les Juifs crièrent : A mort, à mort ! Crucifie-le » (Jean 19. 15). Pour les chefs religieux, réclamer la crucifixion, c’était s’assurer de disqualifier Jésus d’être le Messie. C’est la pensée de Saul qui « respirait menace et meurtre contre les disciples du Seigneur » (9. 1) b – le nouveau message de Paul Sur le chemin de Damas, « une lumière brilla du ciel… [Saul] entendit une voix… Qui es-tu, Seigneur ? Je suis Jésus que tu persécutes » (9. 3-6) Il n’y a plus d’équivoque pour Saul : le crucifié est ressuscité, il est au ciel, sa messianité est établie. « Aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, disant que lui est le Fils de Dieu » (9. 20). « Cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations » (9. 15) dit Dieu. L’apôtre des païens est né. – 2 – UN NOUVEAU REGARD SUR LA LOI (CH. 10) a – la notion de pureté rituelle La loi distingue les animaux purs et impurs. C’est une loi symbolique qui permet de marquer concrètement la différence entre le peuple choisi et les autres : « Vous discernerez entre la bête pure et l’impure… et je vous ai séparés des peuples pour être à moi » (Lev. 20. 25-26). Lors de sa vision, Pierre, fidèle à la loi, s’écrie : Non pas, Seigneur ; car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur… Ce que Dieu a purifié, toi, ne le considère pas comme souillé » (10. 1315). b – la pensée des judéo-chrétiens Ils reconnaissent la valeur du sacrifice de Christ, mais défendent l’importance du judaïsme. Pour eux, la foi est vaine si elle ne s’accompagne pas d’un respect de la loi donnée à Moïse : « Si vous n’avez pas été circoncis selon l’usage de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés » (15. 1). – 3 – LA VISION DE PIERRE a – l’importance de Pierre A Pierre, Jésus a confié « les clefs du royaume » quand il l’a reconnu comme « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matt. 16. 17-19). Aussi il est important que ce soit lui qui saisisse le message de Jésus. Il pourra le présenter avec autorité à Jérusalem. b – ce que comprend Pierre « En vérité, je comprends que Dieu ne fait pas de considération de personnes… [et] que par son nom, quiconque croit en [Jésus] reçoit le pardon de ses péchés » (10. 34-43). C’est un bouleversement de la pensée juive : la loi n’est plus salvatrice, l’élection du peuple a perdu de sa valeur. Ce qui importe, c’est d’accepter la messianité de Jésus et son sacrifice sur la croix. Pour autant, il n’y a pas contradiction dans la pensée de Dieu : la foi d’Abraham prime sur la loi de Moïse, elle lui est antérieure. L’évangile peut partir à la conquête du monde. • IV – L’EVANGILE S’ETEND AU MONDE – 1 – DES CHANGEMENTS a – un nouveau centre : Antioche Antioche de Syrie est une grande métropole du Moyen Orient. Les judéo-chrétiens hellénistes sont à l’origine de cette église. Ils se sont installés après la persécution. Ils ne craignent pas d’évangéliser les non juifs. « Ce fut … à Antioche que… les disciples furent nommés chrétiens » (11. 26). Autrement dit les chrétiens acquièrent une identité. b – un nouveau missionnaire : Paul C’est un pharisien formé à l’exégèse rabbinique et à la rhétorique gréco-romaine. Il s’est converti sur le chemin de Damas et annonce que la foi en Jésus crucifié ouvre le salut à l’homme repentant. Paul a conscience que prêcher « Christ crucifié [est] pour les Juifs occasion de chute, pour les nations folie » (1 Cor. 1. 1825). – 2 – UN CONTEXTE a – le cadre de l’empire L’empire romain est le cadre des débuts de l’évangile. C’est une époque de paix et d’échanges faciles. Mais c’est une époque de misère pour une large part de la population et les esclaves sont nombreux. b – la stratégie pour répandre l’évangile Paul choisit les capitales de province d’où on peut rayonner. Il choisit également les synagogues, nombreuses dans l’empire à la suite des déportations et des migrations; Il y trouve des craignant - Dieu attirés par le judaïsme mais rebutés par les rites. Ils sont prêts à se tourner vers Jésus, ce Dieu devenu homme pour se révéler. Ils n’ont pas à endosser le judaïsme. Les communautés chrétiennes mêlent Juifs et Grecs, hommes et femmes, esclaves et hommes libres. Cette mixité chaleureuse attire ceux qui se sentent exclus. • V – LE PREMIER VOYAGE (CH. 13-14) La déclaration de Pierre à l’église de Jérusalem après sa vision fait autorité : « Dieu a donc donné aux nations aussi la repentance qui mène à la vie » (11.16). Elle ouvre la voie aux voyages de Paul : « L’Esprit Saint dit : Mettez moi à part Barnabas et Saul, pour l’œuvre… » (13. 2-3). 1 – LES POSSIBILITES Le transport maritime ou les routes sont très utilisés et permettent des liaisons faciles entre les grands centres avec une réelle sécurité. 2 – UN EXEMPLE D’EVANGELISATION le discours à Antioche de Pisidie (ch. 13. 14-41) Paul présente Jésus crucifié par les Juifs de Jérusalem et que Dieu a ressuscité : « par lui vous est annoncé le pardon des péchés » (v. 27, 30, 38). Beaucoup d’auditeurs sont saisis mais les Juifs « furent remplis de jalousie et… contredisaient les paroles de Paul » (13. 45). Paul alors déclare : « nous nous tournons vers les nations… ceux des nations.. s’en réjouirent et glorifièrent la parole du Seigneur » (v. 46 et 48). – 3 – LE CONCILE DE JERUSALEM (CH. 15. 1-34) a – le problème L’annonce du salut aux non Juifs dispensent les païens de l’obéissance à la Loi mais déclenchent la protestation des judéo chrétiens de Jérusalem. Le premier voyage a multiplié les conversions. « Convoqué » à Jérusalem, Paul monte d’Antioche avec une délégation pour discuter de ce problème. Il y trouve les grands apôtres qui, dirigés par l’Esprit, vont trancher. b – le débat Pierre use de son autorité : « Dieu m’a choisi parmi vous, afin que par ma bouche les nations entendent … l’évangile » (v. 7). Il affirme que la loi « est un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter. Mais nous croyons que nous sommes sauvés par la grâce … absolument comme eux » (v. 10-11) Jacques cautionne les propos de Pierre et fixe 4 conditions minimales pour permettre la cohabitation juifs païens et le partage des repas. (v. 20). c – conséquences Ce concile marque un tournant dans l’histoire de l’expansion de l’évangile. L’apôtre Pierre « passe le relais » à Paul. Pierre a mis « l’église sur les rails » enseigné par l’Esprit : il a expliqué l’événement de la Pentecôte (ch. 2), ouvert de ce fait la porte du salut aux Juifs, puis aux païens après sa vision (ch. 10). Cela lui permet d’intervenir avec autorité lors du concile de Jérusalem pour confirmer l’universalité de l’évangile : le christianisme pourra se développer en dehors du judaïsme. Paul et Barnabas voient leur message confirmé par les apôtres « Jacques, Céphas et Jean – qui étaient considérés comme des colonnes – m’ont donné à moi et à Barnabas, la main d’association, pour que nous allions vers les nations » (Gal. 2. 9) Désormais l’activité de Pierre s’efface au profit de celle de Paul : l’évangile part à la conquête du monde • VI – LES GRANDS VOYAGES Les apôtres ont fixé le message de l’évangile, la foi et la grâce priment sur la loi. Le but maintenant c’est d’atteindre Rome. L’Esprit orientera les messagers de l’évangile dans leurs itinéraires. Ils rencontreront des situations imprévues, mais l’Esprit de Dieu les conduira pour y faire face. 1 – LE DEUXIEME VOYAGE (CH. 15. 36 à 18. 23) « Ils sont empêchés d’annoncer la Parole en Asie… en vision, un macédonien lui faisait cette requête : Passe en Macédoine et aide-nous » (16. 6-7, 9). a – l’escale de Philippes C’est la première escale européenne. Ce faisant, on s’éloigne de Jérusalem. Lydie est une commerçante aisée qui se convertit et trouve une identité avec le christianisme : elle invite chez elle les messagers chrétiens (16. 15). La servante aux talents divinatoires recommandaient les évangélistes : les esclaves du Dieu Très Haut vous annoncent la voie du salut » (16. 17). Paul refuse ce témoignage : Jésus n’est pas un Dieu de plus à faire connaître. Il chasse le démon (16. 18) mais connaît la prison avec Silas à cause de la perte de gain des maîtres (16. 23-24). Ils sont miraculeusement délivrés et le geôlier se convertit v.31 b – l’escale d’Athènes (17. 16-34) Dans cette ville, la foi au Christ rencontre la philosophie grecque. • l’effort d’inculturation (c’est-à-dire d’adaptation à la culture locale) « … j’ai trouvé un autel… au dieu inconnu !... C’est celui que je vous annonce. Le Dieu qui a créé le monde… n’habite pas dans des temples faits de main… en lui nous vivons et « nous sommes sa race » comme ont dit certains de vos poètes » (v. 23, 24, 28). Les philosophes stoïciens reconnaissaient un principe divin à l’origine de toute chose distinct des dieux grecs. Pour Paul, l’adresse au dieu inconnu est la preuve que les Athéniens « cherchent Dieu… comme à tâtons » (v. 27). • Le blocage « Dieu… ordonne aux hommes… qu’ils se repentent… il doit juger… la terre habitée par l’Homme qu’il a destiné à cela… en le ressuscitant (v. 30-31). La résurrection est étrangère à la pensée grecque. Le corps a un statut dévalorisé dont on veut se débarrasser. Mais la conviction intérieure de péché relève de la puissance de l’Esprit (Jean 16. 8). – 2 – LE TROISIEME VOYAGE (CH. 18. 23 à 21.24) a – Ephèse, base de mission C’est la métropole de la province d’Asie. C’est une ville bien située qui permit à Paul de rayonner dans la région. Paul y resta environ 3 ans (20. 31) : « … si bien que tous ceux qui habitaient en Asie entendirent la parole du Seigneur » (19. 10). b – Ephèse centre de trafic et de sorcellerie La Diane des Ephésiens est Artémis la déesse de la fertilité dont la statue est tombée du ciel. Cette déesse attire de nombreux pèlerins et entretient un fructueux artisanat local de souvenirs pieux. Le message de Paul interpelle de nombreux Ephésiens qui « apportèrent leurs livres [de sorcellerie] et les brûlèrent devant tous » (19.19). L’évangile bouscule les intérêts économiques, c’est ce qu’explique un orfèvre : « … il y a du danger pour nous que cette activité tombe en discrédit » (19. 27). Cela crée une émeute que les autorités romaines apaisent (19. 35). Dieu protège ses messagers. • VII – EN ROUTE POUR ROME 1 – LE SENTIMENT DE PAUL « Et voici que maintenant, lié dans mon esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui doit m’y arriver, sauf que l’Esprit Saint, de ville en ville, me rend témoignage que des liens et des tribulations m’attendent. Mais je ne fais aucun cas de ma vie… pourvu que j’achève… le service que j’ai reçu du Seigneur Jésus » (20. 22-24). Ainsi Paul veut achever son service: « … porter le nom [de Jésus] devant les nations, les rois, les fils d’Israël » (9. 15). Il a un premier but : Jérusalem le centre juif par excellence, mais il se laissera conduire par la suite. 2 – POURQUOI L’ETAPE DE JERUSALEM Paul souhaite y porter une collecte des églises issues du paganisme (24. 17). Ce faisant, il veut concrétiser cette unité de l’église chère au cœur du Seigneur et pour laquelle il prie car il la sent menacée par le clivage entre les judéo chrétiens et les païens : « … des deux (c’est-à-dire Israël et les nations) il en a fait un et a détruit le mur qui les séparait » (Eph. 2. 14). 3 – LA PROVIDENCE DE DIEU A Jérusalem, une série de circonstances s’enchaînent et permettront à Paul prisonnier d’achever son service : il devait témoigner devant le peuple de Jérusalem, les autorités romaines et finalement à Rome même. a – la rencontre avec les frères à Jérusalem Ils se réjouissent mais mettent Paul en garde : « … tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les nations de renoncer à Moïse » (21.21). Pour apaiser les esprits ils lui suggèrent d’accompagner des nazaréens dans leur vœu (21. 23-24). b – la visite au temple, l’émeute et la prison Paul accompagne au temple ceux qui ont fait un vœu. Mais surveillé par des Juifs qui veulent se venger de lui, il est accusé entre autre d’avoir introduit dans le temple un païen (21.28). Cela provoque une émeute. Les autorités romaines interviennent et mettent Paul en prison pour le protéger : « … le commandant donna ordre de mener Paul dans la forteresse » (21. 34). Invité à se justifier, il rendra témoignage et en appellera au tribunal de César : « Je suis ici devant le tribunal de César, c’est là que je dois être jugé » (25. 10) 4 – LES TEMOIGNAGES RENDUS EN PALESTINE a – devant le peuple à Jérusalem (ch. 22) Devant ses frères, Paul s’exprime en hébreu et se réclame de ses origines : « Je suis Juif, né à Tarse… c’est ici , [à Jérusalem], que j’ai été élevé et instruit aux pieds de Gamaliel » (v. 3). Il rappelle son passé : « j’étais zélé pour Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui, et j’ai persécuté cette Voie… comme le souverain sacrificateur même m’en est témoin » (v. 3-5). Il rappelle aussi sa conversion sur le chemin de Damas et fait état d’une extase dans le temple : « [le Seigneur] me dit : va, car je t’enverrai au loin vers les nations… alors ils se mirent à crier » (v. 20). Pour les Juifs, une vision est contraignante, Paul l’a respectée, mais ses concitoyens ne supportent pas la perte de leur statut privilégié qu’il évoque. b – devant le roi Agrippa à Césarée (ch. 26) « Agrippa dit à Paul [son prisonnier] : il t’est permis de plaider ta cause » (v.1). Paul parle ainsi devant un parterre de responsables (v. 22-23). Il expose au petit fils d’Hérode, connaisseur de la culture juive qu’il est accusé pour mettre en œuvre « l’espérance en la promesse faite par Dieu à nos pères » (v. 6). Il rappelle, à nouveau, à l’appui de sa mission, la révélation du chemin de Damas (v. 12-18) 5 – L’ARRIVEE A ROME a – encouragement du Seigneur Paul est malmené à Jérusalem, « des Juifs… s’engagèrent par un serment d’exécration à ne rien manger ni boire jusqu’à ce qu’ils aient tué Paul » (23. 12). Aussi le Seigneur l’encourage et trace son chemin : « Aie bon courage ; de même que tu as rendu témoignage à Jérusalem… il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome » (23. 11). b – le périlleux voyage ch. 27 à 28. 10) Paul a été rejeté par ses concitoyens. Il est avec des païens durant ce voyage, et Dieu va accomplir des miracles par l’intermédiaire de son serviteur. Il gère avec grande maîtrise la tempête par des conseils judicieux et encourage ceux qui sont avec lui : « je vous invite à avoir bon courage ; car on ne fera la perte de la vie d’aucun de vous » (v. 22). Echoués avec les autres sur l’île de Malte, Paul fit d’autres miracles et les navigateurs « reçoivent de grandes marques d’estime » (28. 10). Cela contraste avec le comportement des Juifs, encourage Paul et augure d’un bon accueil de l’évangile à Rome. Les païens l’écoutent avec intérêt. c – le témoignage à Rome (ch. 28. 16-31) Luc termine son livre sur un naufrage qui se termine bien et sur l’évangile qui atteint Rome et non sur la fin de vie de l’apôtre. L’emploi du pronom nous pour relater le voyage vers Rome montre qu’il y a participé : « Quand il fut décidé que nous embarquerions pour l’Italie » (27. 1). Les miracles accomplis par l’apôtre à cette occasion font de Paul un vrai messager de Dieu. C’est ce que retient Luc, attaché au message de la grâce offerte à tous les hommes L’auteur veut insister sur les progrès de l’évangile et le développement de l’église qui se poursuivront malgré les persécutions qui coûteront la vie à Paul. Elles ne sont que circonstancielles et ne peuvent anéantir le message. Il est frappant que le livre ce termine par cette expression encourageante : « sans empêchement ». « Paul demeura deux années entières dans un logement qu’il avait loué pour lui… Il… enseignait tout ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, avec toute hardiesse, sans empêchement » (28. 3031). • CONCLUSION Luc est un grec originaire d’Antioche de Syrie, une province romaine très vite évangélisée. Il apparaît comme un homme cultivé, qui a le souci de s’informer. On peut penser que déçu par la philosophie grecque et la religion romaine, Luc trouve en Jésus Christ la réponse aux aspirations de son âme. On comprend son attachement au message de Paul qui proclame un évangile ouvert à tous. Il a accompagné fidèlement Paul et relate avec bienveillance cette expansion de l’évangile qui s’adresse tant aux Juifs qu’aux païens. Paul a rempli sa mission : il a porté le nom de Jésus « devant les nations, les rois et les fils d’Israël » (9. 15-16). Il en est de même de la mission définie par Jésus : « Vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (1. 8). Dieu a dit : Je veille sur ma parole pour l’exécuter » (Jer. 1. 12).