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La carte géologique dans son tableau d'assemblage
La cartothèque possède toute la
couverture des cartes géologiques de
France au 1:50 000, soit 1060 feuilles.
Ce nombre correspond à un découpage
géométrique de la France appelé tableau
d'assemblage. Chacun des rectangles
correspond à une carte. Ce tableau
d'assemblage est le même que celui des
cartes topographiques.
Chaque carte est à l'échelle du 1:50 000 : 1 cm sur la carte représente
500 mètres de terrain. Une carte englobe de 20 à 30 km de terrain.
En 2011,
la cartothèque a acheté
25 exemplaires de la carte
de
Mantes-la-Jolie
La carte et son éditeur, le BRGM
La carte géologique est produite par le
(Bureau de recherches géologiques et
minières) qui est l'organisme public référent
pour la gestion des ressources et des
risques du sol et du sous-sol. Il est basé à
Orléans.
L'une de ses missions consiste à conduire
des travaux de recherche scientifique en
géologie, pour développer la connaissance
du territoire national et promouvoir la
recherche géologique en France ; établir la
Carte Géologique actualisée et le Référentiel
Géologique de la France.
La carte
géologique est
commercialisée
sous forme papier
Sur le site du BRGM, une permet de
(à plat ou pliée)
rechercher les cartes par titre, numéro,
ou numérisée.
département ou commune.
Elle est accompagnée
d'un guide de lecture
et d'une notice explicative
propre à la carte.
Son coût : 35 euros.
Sa durée de validité est longue car le sous-sol ne varie qu'à peine.
Une carte de 1960 est toujours valable. Une trentaine de cartes au 1:50 000 n'ont
pas encore été produites (Vannes, Firminy, etc.).
L'élaboration de la carte géologique
La carte géologique représente les roches
affleurantes : le cartographe fait comme si on
avait enlevé la végétation et la partie
superficielle du sol (cultivée ou modifiée
par des remblais, constructions, routes…)
Des géologues étudient les secteurs où les
roches sont en contact avec l’air libre, mais
aussi les carrières, les tranchées creusées lors
de chantiers.
Ils utilisent les images
de satellite, parfois
complètent avec des
prélèvements.
Ils analysent les
éléments du
sous-sol : âge,
composition etc.
Enfin, les données de terrain
et de laboratoire sont réunies
pour élaborer la carte
géologique et sa notice.
Faute de place, seules les
informations topographiques
indispensables sont conservées.
Compléter avec les données
topographiques est utile, que ce
soit en consultant la carte papier
ou la carte numérisée
(,).
La légende
Argiles résiduelles à silex
La liaison entre la légende et la carte se fait à partir de la couleur et de
l'abréviation (Rs, G1) qui est une convention internationale. La nature
du sous-sol correspondant est indiqué dans le texte de la légende
(argiles, stampien).
Stampien inférieur
L'ordre des couleurs suit l'ordre
naturel : les roches les plus
anciennes sont en bas, les plus
récentes en haut .
La couleur permet aussi de se repérer
sur (fournie avec la carte). On obtient
ainsi la période géologique
(Secondaire, Quaternaire) et l'âge de
la roche (en millions d'années).
Aperçu d'ensemble de la carte de Mantes-la-Jolie
La notice géologique est indispensable pour comprendre la carte. Elle commence par une
introduction qui présente un découpage de la carte en régions naturelles et décrit leurs éléments
clefs. Le langage est spécialisé comme le montrent ces termes extraits de la notice.
Région
naturelle 2 :
au nord de la
Seine et à l'est
de l'Epte
Région naturelle 2
Terminaison
sud-est du
Vexin
normand /
épais manteau
de Sables de
Lozère /
dominante
argileuse /
anticlinal de
Vernon
Région naturelle 1
Région naturelle 1 :
au nord de la Seine et
à l'ouest de l'Epte
Terminaison
occidentale du Vexin
français / buttestémoins oligocènes
boisées / puissante
masse calcaire /
morphologie et
hydrologie karstique
inattendue
Epte
Région naturelle 4 :
val de Seine
Seine
Concentration urbaine /
imposant méandre de
Moisson /
extraordinaire tonnage
d'alluvions
caillouteuses /
pittoresques pitons et
pinacles de craie
Mantes-la-Jolie
Région naturelle 3
Région naturelle 4
Région naturelle 3 : sud de la Seine
Plateau du Mantois et du Vernonnais / plateau crétacé à l'est / plateau lutétien-bartonien à l'ouest /
plateau plus humide / prolifération de mares et mardelles
Eglise souterraine de
Haute-Isle taillée dans
la craie
Le détail de la carte
Après la présentation générale de la carte, la notice décrit les terrains affleurants
et les formations superficielles, soit les éléments recensés dans la légende.
Au contraire de celle-ci, la notice commence par les terrains les plus anciens.
Terrain affleurant le plus ancien de la carte de Mantes-la-Jolie : le cénomanien
Extrait de la notice :
Cénomanien : Craie glauconieuse.
Elle apparaît à Pressagny-l'Orgueilleux, en
bordure de Seine […]. C'est une craie bleuâtre
piquetée de vert, tantôt dure, tantôt plus tendre
et marneuse, contenant des silex grisâtres
dispersés. On y recueille Schloenbachia varians,
Scaphites aequalis [...]
Cénomanien : craie glauconieuse
Il peut être utile de définir les termes
par des illustrations prises dans
des livres ou sur internet.
La craie glauconieuse
est de couleur verdâtre car
elle contient du silicate de fer.
Le détail de la carte
Formation superficielle de la carte de Mantes-la-Jolie : les tufs
Tufs
Extrait de la notice :
Des dépôts calcaires de
source ont été observés à
Vienne-en-Arthies ; ce sont
des tufs avec des
empreintes de
végétaux et de
mollusques.
Leur épaisseur est de
l'ordre de 6 m.
Formation superficielle de la carte de Mantes-la-Jolie : les alluvions
Extrait de la notice :
Alluvions anciennes de
moyen niveau formant
soit des terrasses, soit
des nappes alluviales.
Alluvions anciennes de bas
et moyen niveau
Alluvions anciennes de
bas niveau constituées
d'une alternance de lits
grossiers (galets de
silex, meulière)
et de lits sableux.
Autres informations : la végétation
La carte et sa notice détaillent les différents terrains avec un vocabulaire propre à la
géologie. La nature de ces terrains a une influence sur la végétation, l'eau, les
constructions humaines et les exploitations du sous-sol. La notice décrit cette influence.
La végétation
Contrairement à la carte de Mantes, elle n’est pas systématiquement décrite dans les notices géologiques. La
végétation évolue en 4 stades, notés de a à d : a décrit le stade du sol nu avec quelques herbes, d, le stade
forestier. On retrouve cette évolution de a à d sur chaque type de terrain.
La végétation peut aussi révéler la nature des roches, mais il ne faut pas oublier qu’en France, elle a été
profondément modifiée par l’occupation humaine. Les informations végétales ne sont pas données par la carte
mais par la notice. Il est donc utile de s'appuyer sur une carte topographique ou sur les données de Géoportail
(photos aériennes et carte numérisée).
La notice de Mantes décrit 4 grandes zones de végétation.
Sols et végétation des grandes vallées. 1 - Alluvions modernes / 2 – Alluvions anciennes
Extrait de la notice sur les alluvions modernes :
Elles donnent des sols riches, bien pourvus en eau.
L'évolution est aisée de a vers d.
En a, groupements à Myosotis palustris le long de l'Epte.
En b, roselières et prairies. En d, bois sur tous les terrains
abandonnés : saussaies, aulnaies-peupleraies...
Alluvions modernes
a : myosotis
b : prairie à
Alopecurus
d : saule
La végétation (suite) : sols et végétation des versants des vallées principales
Extrait de la notice :
La plus belle séquence s'observe sur la
falaise de la Seine, en pente sud, entre
Haute-Isle et Vétheuil.
La craie affleure en pinacles dénudés. Sur la
craie,
On observe entre autres :
a : groupement méditerranéen-steppique
b : pelouse aride ouverte
c : troènes, genévriers
d : chênaie pubescente
d : chênaie pubescente
a : groupement méditerranéen-steppique
Melica ciliata
b : pelouse aride ouverte
Astragalus monspessulanus
c : troènes, genévriers
Genévrier
Falaise de Haute-Isle et méandre de Moisson
Autres informations
Après la végétation, la notice aborde les données géotechniques puis les ressources
du sous-sol et les exploitations de matériaux utiles.
Données géotechniques
(extraits)
Les plateaux argileux où règne une épaisse
couche d'argile à meulière
ou d'argile verte sont à déconseiller pour
l'implantation de constructions lourdes […]
Les cimetières et décharges sont à proscrire
au voisinage des captages et dans les zones
de calcaire diaclasé.
Exploitations : matériaux utiles (extraits)
Terres à briques : limons des versants jadis exploités mais carrières
abandonnées.
Fabrication du ciment : industrie très active qui exploite l'argile
plastique et la craie blanche dans d'immenses carrières entre
Mézières et Mantes.
Légende (extrait)
Ressources du sous-sol
(extraits)
La notice recense les nappes
dont la Nappe de l'Albien.
Captive dans les sables verts,
elle est artésienne à Bonnières
(piscine municipale)
Légende (extrait)
forage pour eau
source
Pisc :
piscine
Carrière Lambert
Pts Artn :
puits artésien
La nappe de l'Albien, dans le Bassin Parisien, est une immense nappe captive subfossile
(plusieurs milliers d'années) qui contient de 450 à 700 milliards de m3 d'eau. (source senat.fr)
Vue aérienne Géoportail
Prendre du recul : quelques points clef en résumé
Connaître l'histoire géologique de la région
La carte de Mantes-la-Jolie appartient au Bassin Parisien qui est un
bassin sédimentaire. Celui-ci a été couvert et découvert par la mer au cours du
Secondaire et du Tertiaire (transgressions et régressions marines).
La mer abandonne sables, argiles et calcaires à chaque reflux (ce sont les sédiments).
L'accumulation des coquillages calcaires forme d'épaisses couches de craie.
Au début du Secondaire (Trias), les terrains détritiques
déposés proviennent de l’érosion des régions
avoisinantes, puis au Jurassique avec les
transgressions marines se déposent essentiellement
des calcaires, auxquels succèdent des craies au
Crétacé.
Au Tertiaire, se succèdent sur des périodes assez
courtes des mers peu profondes qui abandonnent des
sables, argiles et calcaires peu épais.
De la fin du Tertiaire au Quaternaire, le bassin est
exondé et soulevé : la Seine et ses affluents creusent
leur vallée à travers les sédiments et atteignent les
craies du Crétacé. Cette érosion donne naissance aux
coteaux et cuestas de la Seine (voir photo précédente
du méandre de Moisson).
Prendre du recul : quelques points clef en résumé (suite)
Savoir lire une coupe géologique
Coupe de Richebourg et la Vesgre,
au sud de la carte de Mantes.
La coupe permet de montrer
l'empilement des roches, ce que ne
fait pas la carte qui est une vue
aérienne.
Le relief est indiqué par les courbes
de niveau et l'altitude.
Comprendre la carte géologique
La carte montre l'empilement des roches et des formations superficielles (altération des roches). Elle ne recense pas
les roches invisibles mais seulement celles qui affleurent. Grâce aux cours d'eau qui ont creusé leur vallée, on
observe des roches du Crétacé (Secondaire) mais celles de l’Ère Primaire sont enfouies trop profondément. Aux
points les plus élevés de la carte de Mantes, on peut trouver des roches du Tertiaire (Butte de Villers semblable à la
butte de Richebourg) ou des formations superficielles récentes (comme les Limons des plateaux déposés lors des
phases froides du Quaternaire sur la butte de Haricourt à l'ouest de l'Epte, à 156 m).
Prendre du recul : quelques points clef en résumé
Clic pour agrandir
Les buttes, exemple de celle de Villers, à l'est de l'Epte :
On observe une succession de roches, de la plus ancienne, c4-5, à la plus récente, g2b, au
sommet. Ici, pas de formations superficielles (argiles, limons) qui ont été emportées par l'érosion.
G2a et g2b (terrains de l’Oligocène) sont des argiles à meulière et
des sables. Inaptes à la culture, ils sont recouverts de forêt.
La limite de celle-ci sur les photos aériennes correspond
exactement à la surface couverte par g2a et g2b.
Plus bas, à 150 m, affleure la roche qui se trouve dessous,
g1, argile verte et Meulière de Brie. Sur la carte topographique,
la correspondance se fait sur les villages (Villers, Aincourt, etc).
Ils sont tous sur cette ligne verte car la ligne de sources qui a
favorisé l’implantation des villages correspond à cette couche
d’argile. Les sources, nombreuses, alimentent des cours d'eau.
Encore plus bas (145 m) et plus vieux, on atteint e6b-7,
calcaire et sables, zone de cultures. Mais les cours d'eau
nés de l'argile ont creusé e6b-7 et fait affleurer la couche
inférieure, e6a et e5. Les sables de e6a en pente forte ont
été laissés à la forêt. Elle suit nettement la ligne jaune e6a
sur Chaudray.
Plus au sud, sur la Haute-Isle, le plateau est limité par une
corniche sub-verticale, et dégringole sur 140 m.
Les couches les plus anciennes affleurent, on est au Secondaire.
Conclusion
Cette présentation est une introduction à la carte géologique en tant que document papier
appartenant aux collections des cartothèques.
Elle ne prétend en rien remplacer un véritable cours de géologie. Elle n'est qu'un aperçu
des richesses de cette carte (surtout couplée à la carte topographique et aux photos
aériennes) et de sa complexité.
Pour aller plus loin :
Atlas initiation aux cartes et aux coupes géologiques / Sorel (D.).Dunod, 2010
Documents et méthode pour le commentaire de cartes /
M. Archambeault .- Masson, 1967
Rappel
La cartothèque a fait l'acquisition de 25 cartes de Mantes-la-Jolie,
pour permettre une étude détaillée avec les étudiants.
Elles sont empruntables.
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