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H„ - LA SECONDE GUERRE MONDIALE Š
GUERRE D’ANÉANTISSEMENT ET GÉNOCIDE DES JUIFS ET DES TSIGANES
Introduction
La Seconde Guerre mondiale bute en Asie en 1937 et en Europe en 1939. Elle s’achève
sur ces deux continents en 1945. C’est la seconde fois depuis le début du XX
ème
siècle qu’une
partie de l’humanité s’affronte dans un conflit planétaire, total et aussi violent.
Mais la Seconde Guerre mondiale est plus violente encore que la Première Guerre mondiale
dans la mesure c’est une guerre d’anéantissement (guerre visant à la destruction totale de
l’ennemi, pas simplement au plan militaire, dans tous les domaines). Cette guerre se traduit
d’ailleurs par l’extermination des juifs et tsiganes d’Europe, organisée par les nazis. En 1945,
le bilan humain et matériel de la guerre est effroyable : l’Europe et l’Asie sont de véritables
champs de ruines et de véritables cimetières.
Problématique : En quoi la Seconde Guerre mondiale a-t-elle franchi un cran
supplémentaire dans la violence de guerre par rapport à la Première Guerre mondiale ?
I. Une guerre d’anéantissement
A. Un conflit qui s’étend à l’échelle mondiale
Doc. 4 page 91 : « La Seconde Guerre mondiale en Europe »
Doc. 5 page 91 : « La guerre en Asie-Pacifique (1937-1945) »
Consigne : Confrontez les deux cartes afin de montrer que cette guerre est planétaire.
En Asie, la guerre débute en 1937 par l’attaque japonaise de la Chine. Petit à petit, le
Japon conquiert tout le sud-est asiatique (le littoral chinois, les colonies françaises et
britanniques) et les archipels du Pacifique. Dès décembre 1941, les Etats-Unis entrent
en guerre contre le Japon (après qu’il a attaqué la base américaine de Pearl Harbor),
aidés plus tard par le Royaume-Uni, l’Australie et l’URSS. Le Japon est écraen août-
septembre 1945 après le largage de deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
En Europe, la guerre débute en 1939 suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne.
Elle se retourne en 1940 contre la France et le Royaume-Uni. En juin 1941, elle attaque
l’URSS (avec laquelle elle avait signé un pacte de non-agression en août 1939). En
1942, elle domine presque toute l’Europe avec son allié italien. Mais l’URSS contre
attaque depuis l’est et les Etats-Unis et le Royaume-Uni attaquent depuis l’ouest et le
sud (la France, elle, a signé un armistice avec l’Allemagne en juin 1940 et le régime de
Vichy collabore avec l’Allemagne nazie). L’Allemagne est écrasée en avril-mai 1945,
lorsque le pays est totalement envahi par ses ennemis et suite au suicide d’Hitler.
B. Un conflit qui impose une mobilisation totale
Doc. 1 page 126 : « Affiche de propagande : mobiliser l’industrie »
Doc. 4 page 90 : « Le premier missile de l’histoire »
Consigne : Confrontez les documents afin de montrer que cette guerre est totale.
La Seconde Guerre mondiale est aussi un conflit total, qui mobilise, dans chaque
camp, toutes les forces pour anéantir l’ennemi. Les populations sont mobilisées pour
l’économie de guerre (économie dans laquelle la production est réorientée pour
répondre aux besoins militaires) et par la propagande à travers des affiches (mais aussi
la radio, des films…) afin de justifier le combat contre un ennemi diabolique.
La Seconde Guerre mondiale a également mobilisé les scientifiques et les ingénieurs
afin de mettre au point des armes redoutables pour détruire l’ennemi : l’Allemagne a
produit les premiers missiles balistiques (les V1 puis les V2 qui ont frappé le Royaume-
Uni) alors que les Etats-Unis ont mis au point les premières bombes nucléaires (qui ont
été larguées sur Hiroshima le 6 août 1945 et sur Nagasaki le 9 août 1945).
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C. Un conflit qui frappe prioritairement les civils
Doc. 4 page 107 : « La ville d’Hiroshima (Japon) détruite par une bombe nucléaire »
Doc. 3 page 111 : « Une guerre d’anéantissement en Chine »
Consigne : Confrontez les documents afin de montrer que la Seconde Guerre mondiale
abolit la distinction entre civils et combattants au plan de la violence de guerre.
La Seconde Guerre mondiale abolit la distinction traditionnelle entre civils et
combattants : jusque là, celle-ci justifiait le fait que les armées ne se battaient qu’entre
elles. Avec la Seconde guerre mondiale, les villes sont aussi des champs de batailles et
des cibles de bombardements qui tuent de très nombreux civils (bombardements nazis
sur Londres en 1940-1941 faisant 15 000 morts ; bombardements nucléaires américains
sur Hiroshima et Nagasaki en 1945 faisant plus de 300 000 morts).
Les armées commettent aussi des crimes de guerre (infractions commises par une
armée à l’encontre des règles de la guerre) : en 1937, l’armée japonaise a massacré
150 000 civils et prisonniers de guerre chinois à Nankin en 1937, ce qui est parfaitement
interdit par le droit international. Après la guerre, ces crimes sont jugés, par des
tribunaux internationaux (tribunal relevant d’une organisation civile ou militaire ici
les vainqueurs de la guerre et rendant la justice en fonction du droit international) à
Nuremberg pour les crimes nazis et à Tokyo pour les crimes japonais.
Au total, la Seconde Guerre mondiale a fait plus de 60 millions de morts (soit six fois
plus que pendant la Première Guerre mondiale). Mais à la différence de la Première
Guerre mondiale, les victimes sont majoritairement des soldats, la Seconde Guerre
mondiale tuent principalement des civils (qui représente les deux tiers des morts). C’est
la première fois qu’un conflit fait plus de morts chez les civils qui, normalement, ne
sont pas directement concernés par les combats et la violence de guerre.
La Seconde Guerre mondiale est un conflit planétaire et total. Mais lors de ce
conflit, la violence de guerre fait plus de victimes chez les civils que chez les
militaires parce qu’il s’agit d’une guerre d’anéantissement.
II. L’extermination des juifs et des tsiganes
A. Des communautés mises à l’écart (3‰ƒ‰-3‰„‚)
Doc. 1 page 112 : « Enfermer et tuer les juifs à l’Est »
Doc. 2 page 112 : « Les souffrances des juifs dans le ghetto de Varsovie »
Consigne : Analysez les documents afin de localiser et de décrire la première forme
prise par l’extermination des juifs par les nazis entre 1393 et 1942.
Entre 1939 et 1942, les juifs d’Europe de l’Est sont exclus du reste de la population
par des mesures leur interdisant l’accès à certaines professions, spoliant leurs biens…
mais elles sont aussi regroupées dans des ghettos (quartiers des villes où les nazis
« parquent » les juifs) aménagés au gré des conquêtes. Les plus célèbres sont les ghettos
polonais de Varsovie, de Lodz ou de Cracovie (parce que les plus peuplés).
Dans ces ghettos, les juifs sont entassés : en 1940, à Varsovie, on compte 450 000
personnes sur 3 km² (soit une densité de 150 000 habitants au km² !). Les juifs sont
affamées, ils vivent dans des conditions d’hygiène déplorables (d’où le développement
de maladies) et sont victimes de la violence des SS : la mortalité est donc très élevée.
Pour les nazis, le fait de « parquer » les juifs dans les ghettos est un moyen de prendre le
temps de décider ce qu’ils feront d’eux à terme mais aussi une façon de s’en protéger
(car les juifs sont vus comme une menace pour la pureté et la survie de la race aryenne).
Entre 1939 et 1942, les tsiganes subissent un sort proche de celui des juifs (mais dans
une moindre proportion car la communauté est bien moins nombreuse). Ils sont assignés
à résidence (c’est-à-dire interdits de se déplacer car c’est un peuple nomade) dans des
camps où la mortalité est aussi très élevée du fait de la faim et des maladies.
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B. Des communautés exterminées (3‰„‚-3‰„…)
Doc. 1 page 112 : « Enfermer et tuer les juifs à l’Est »
Doc. 6 page 113 : « La Shoah par balles »
Consigne : Confrontez les documents afin de localiser et de décrire la première
méthode utilisée par les nazis pour exterminer les juifs.
En URSS, entre 1940 et 1941, des pelotons d’exécutions mobiles composés de SS ont
exterminé les juifs au fil de l’avancée de l’armée allemande dans le territoire
soviétique : ce sont les Einsatzgruppen. Ces pelotons arrêtaient les juifs dans les villes
et les villages et les regroupaient dans des lieux discrets : les SS faisaient creuser une
fosse aux futures victimes, qui étaient ensuite fusillées devant ladite fosse. Les
historiens ont appelé cette méthode la « Shoah par balles. » Une autre méthode a ensuite
été employée (car moins traumatisante pour les SS !) : ils utilisaient leurs camions pour
asphyxier les juifs avec les gaz d’échappement, préfiguration des chambres à gaz…
Doc. 1 page 114 : « L’organisation du génocide »
Doc. 6 page 115 : « Chambres à gaz et fours crématoires »
Consigne : Confrontez les documents afin de montrer qu’à partir de 1942 les nazis
franchissent un cran dans l’extermination des juifs d’Europe.
Fin 1941, la décision est prise par Hitler d’exterminer tous les juifs d’Europe (après
avoir renoncé à la déporter vers Madagascar ou vers la Sibérie). Une réunion fixe les
modalités précises de cette extermination de grande ampleur à Wannsee, dans la
banlieue de Berlin, le 20 janvier 1942, en présence des hauts dignitaires nazis. Les
ghettos d’Europe de l’est sont petit à petit vidés et les juifs d’Europe de l’ouest sont
progressivement arrêtés : ils sont acheminés dans des wagons à bestiaux pendant des
jours (où beaucoup meurent) vers six centres d’extermination (camps construits par les
nazis en Pologne les juifs sont exterminés) : Auschwitz-Birkenau, Sobibor,
Treblinka, Maidanek, Chelmno et Belzec. Là, les juifs sont asphyxiés avec du gaz
zyklon B dans des chambres à gaz puis leurs corps sont brûlés (afin d’effacer les traces)
au début sur des bûchers à l’air libre puis dans des fours crématoires.
Les tsiganes n’ont pas été victimes des Einsatzgruppen mais ils ont été mis à mort
dans les centres d’extermination polonais, selon les mêmes méthodes que les juifs.
C. Le bilan de l’extermination des juifs et des tsiganes
Doc. 4 page 117 : « Bilan du génocide des juifs »
Doc. 5 page 117 : « Bilan du génocide des tsiganes »
Consigne : Confrontez les documents afin de montrer que les juifs et les tsiganes ont
subi une extermination de masse.
Sur 10 millions de juifs vivant en Europe, plus de 6 millions ont été exterminés par les
nazis. Les juifs polonais et soviétiques – qui étaient les plus nombreux – ont été
quasiment décimés : en Pologne, on recense 3 millions de victimes sur 3 250 000 juifs
au début de la guerre ! C’est une des raisons pour laquelle les historiens reconnaissent
qu’ils ont été victimes d’un génocide (élimination physique intentionnelle, totale ou
partielle, d’un groupe pour des motifs nationaux, ethniques ou religieux). Les survivants
ont utilisé le terme hébreu « Shoah » (catastrophe) pour désigner ce génocide.
Sur le million de tsiganes vivant en Europe, près de 200 000 ont été exterminés. En
Europe centrale et orientale, où elles étaient les plus nombreuses, le tiers voire la moitié
des communautés tsiganes ont été exterminées (Yougoslavie, Hongrie, Allemagne…).
Les survivants tsiganes ont eux aussi désigné cette extermination avec un mot de langue
rom : c’est le « Porajmos », qui signifie dévorer.
La Seconde Guerre mondiale présente l’originalité d’avoir vu se dérouler le
plus important génocide de l’histoire du XX
ème
siècle : celui perpétré par les nazis
en Europe de l’Est contre les juifs et les tsiganes.
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Conclusion
Point méthode : Organiser la conclusion d’une composition :
- le bilan : il s’agit de résumer le contenu de chaque partie en une ou deux phrases ;
- la réponse à la problématique : il s’agit de répondre à la problématique posée en
introduction. Il faut y répondre et justifier la réponse en quelques mots.
- l’ouverture : il s’agit d’élargir la réflexion vers un sujet proche de celui qui a été
traité. Le plus simple est de changer d’époque ou de lieu : on peut se demander si les
choses se sont poursuivies de la même façon dans la période suivante ou si elles ont
été identiques dans un autre espace géographique.
La Seconde Guerre mondiale constitue une guerre d’anéantissement puisqu’il ne s’agissait
pas simplement de vaincre militairement l’ennemi mais de l’anéantir dans tous les domaines.
D’ailleurs, cette dimension se retrouve particulièrement dans le génocide perpétré par les
nazis à l’encontre des communautés juives et tsiganes d’Europe.
La Seconde Guerre mondiale a donc franchi un cran supplémentaire dans la violence de
guerre par rapport à la Première Guerre mondiale car son bilan humain est six fois plus élevé
(60 millions de morts contre 10 millions de morts) et parce que les civils ont été, pour la
première fois de l’histoire de l’humanité, les victimes les plus nombreuses.
Ce déchaînement de violence s’est-il retrouvé ensuite dans les conflits qui ont éclaté après la
Seconde Guerre mondiale ?
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