La biodiversité : enjeux

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FORÊTS
VIVANTES,FORÊT
VIVABLES….
Biodiversité, foresterie, et
…magie !
Alain PERSUY, Juin 2009
Qu’est ce qu’une forêt ???
La forêt est, avant tout, un
écosystème.
• S’il est un milieu apparemment consensuel dans sa définition, c’est
bien celui-ci : une « grande étendue de terrain couverte
d’arbres »…juste bien sûr, cette description simplifie à l’extrême la
compréhension d’un écosystème qui ne peut se résumer à ses seuls
éléments dominants. Une forêt est un foisonnement de manifestations
végétales et animales, (3900 espèces végétales et 6800 espèces
animales estimées, dans les hêtraies d’Europe centrale), une mosaïque
de milieux associés et de micro biotopes, tissé de mystères et de
lumières.. Une forêt réduite à sa simple expression de troncs et de
mètres cubes n’est plus une forêt, c’est une usine à bois : on n’y fait
plus de la sylviculture mais de la ligniculture, option qui peut être
légitime, mais qui ne doit pas se confondre avec la science du
forestier, basée sur l’humilité, l’observation, et la patience.
Une forêt vivante est un refuge
de biodiversité
Le mot biodiversité est un néologisme construit à
partir des mots biologie et diversité. La biodiversité
désigne donc la diversité du monde vivant au sein de
la nature.
Le terme a été utilisé pour la première fois par
l'entomologiste E.O. Wilson en 1996, lors de la
publication du compte-rendu du premier forum
américain sur la diversité biologique, organisé par
le National Research Council.
Diversité=richesse=résilience
• « La Biodiversité est la diversité de toutes les
formes du vivant.
Pour un scientifique, c’est toute la variété du
vivant étudiée à
3 niveaux : les écosystèmes, les espèces qui
composent les écosystèmes, et enfin les gènes
que l’on trouve dans chaque espèce.
On parle donc ce biodiversité écosystémique,
spécifique (intra et inter espèces), génétique…»
.
Les principaux rôles biologiques de
la forêt
• -Protection des sols
• -Protection de la
ressource en eau
• -Stockage du CO2
• -Conservation
d’espèces animales et
végétales
• Régulation du climat
• Et par ailleurs,
productrice de bois, le
plus écologique des
matériaux, à la base
de ce que l’on appelle
désormais l’écohabitat
La forêt assure indirectement des « services » écologiques aux
sociétés humaines, services qui ne sont pas évalués par les
mécanismes économiques classiques du marché, mais dont
l'importance pourrait être considérable. Ces services incluent le
maintien de la qualité de l'atmosphère et la régulation du climat,
le contrôle de la qualité de l'eau et du cycle hydrologique, la
formation et le maintien de la fertilité des sols….
La protection des sols
•
Un m3 de sol
forestier renferme
quelques 100 km
de racines, dont
l’essentiel est
sous forme de
radicelles…la RTM,
restauration des
terrains en
montagne, y fait
largement appel…
Eaux et forêts : la protection de la ressource
•
• les arbres interceptent les
précipitations : On distingue les eaux
d’interception qui restent sur les
feuilles par capillarité (environ 20%
de l’eau de pluie) ; les eaux
d’écoulement des troncs qui arrivent
au sol et qui profitent aux racines ; les
eaux qui arrivent plus ou moins
directement au sol (gouttes qui
tombent des feuilles). L’eau, une fois
au sol, ruisselle ou s’infiltre. Cette
infiltration est facilitée par la présence
d’une couche d’humus qui peut
absorber de 5 à 9 fois son poids.
Celle-ci permet à l’eau de rejoindre
une nappe souterraine ou de s’écouler
en sous-sol. La mousse peut jouer un
rôle similaire à celui de l’humus. Un
hectare de mousse d’une épaisseur de
10 cm peut retenir jusqu’à 460 m3
d’eau . Le sol forestier, très riche en
bactéries, filtre littéralement l’eau :
elle arrive épurée dans les nappes
phréatiques…
Forêt : usine
naturelle à
dépolluer l’eau
Le stockage du C02
Par la photosynthèse, en présence de l’énergie lumineuse du soleil et de
l’eau du sol, l’arbre stocke le CO2 de l’atmosphère et dégage de
l’oxygène, en journée ; un ha de jeune forêt peut ainsi piéger 2 tonnes de
CO2 par an…; mais les vieilles forêts jouent également en grand rôle ; le
sol lui-même stockant ce CO2. L’incertitude tient dans les conséquences
même du réchauffement climatique : sans eau, pas de photosynthèse, pas
de stockage de C02 : en 2003, les forêts ont rejeté du C02 !
L’utilisation de bois, dans l’ameublement et la construction bois, concourt
à stocker dans la durée ce CO2…une charpente peut durer des siècles !
Ceci dit, que l’on ne vienne pas demander à la forêt de solutionner de
manière pérenne cette problématique de lutte contre le changement
climatique : en tout état de cause, elle ne pourrait stocker qu’une petite
partie du CO2 mondialement rejeté….sans oublier que sa destruction,
notamment en Asie, Afrique, Amérique du Sud, continue…
Prévoir le changement forestier !!!
La forêt, conservatoire d’espèces
Mais des espèces parfois en
danger…
on enregistre ainsi un recul de -10 % des
effectifs d’oiseaux dits communs, sur la période
1989-2004 : la situation varie selon les espèces
considérées. Ainsi, les espèces septentrionales
ont vu leurs populations chuter de 20 % en
quinze ans. La tendance d’évolution sur cette
période indique un recul de 18 % pour les
espèces spécialistes des habitats forestiers (18
espèces suivies).
•
» Source : MNHN (CRPBO), avril 2005.
L’écosystème
La végétation de la forêt se répartit en strates, dont l’abondance détermine
la richesse en espèces , par la multiplication des niches écologiques
offertes. Pour faire simple; on, distingue :
-la strate muscinale, celle des mousses et des lichens
-la strate herbacée
-la strate arbustive
-la strate arborescente
A chaque strate, on trouve des espèces animales et végétales différentes :
plus il y de strates, plus la forêt est donc…biodiversifiée !
Une forêt comporte également ce que l’on appelle des milieux naturels
associés, dont le fonctionnement participe à l’économie générale de la
forêt : une forêt sans ces milieux, composée d’une seule strate d’arbres,
sans bois mort, etc, est une forêt déséquilibrée, fragile.
Une mosaïque de milieux naturels
associés
Landes, mares,
ruisseaux, pelouses
sèches, vallons,
éboulis, tourbières, font
partie intégrante de
l’écosystème forestier.
Lande à myrtille et
sorbiers des
oiseleurs, Lorraine
Tout un peuple de plumes, de poils et
d’écailles…
• Près de 200.000 collemboles au m2, 1200 espèces de mousses et de
lichens, 271 espèces de plantes vasculaires (où la sève circule dans des
vaisseaux), 10.000 espèces d’insectes, près de 55 espèces d’oiseaux sur
les 285 que compte l’avifaune française en Métropole, une quinzaine
d’espèces de chauves souris, plusieurs dizaines d’espèces de
mammifères : une forêt est riche de mille vies, plus ou moins discrètes,
chacune d’entre elle constituant une maille précieuse du vaste manteau
végétal. Aucune d’entre elle n’est négligeable…le geai et l’écureuil
sèment à l’envi des glands et noisettes oubliées, la mésange consomme
plus de 6000 chenilles en une saison d’élevage des jeunes, les
champignons mycorrhyziens permettent aux arbres de vivre, une
chauve souris de 20 gr dévore 4 Kg d’insectes dans son cycle d’activité
annuelle…
BOIS MORT ET LIERRE? AMIS ET ALLIES !!!
Le lierre n’est pas un parasite : il protège le tronc des
coups de soleil, nourrit maints oiseaux, accueille des
insectes auxiliaires, n’a jamais fait mourir un arbre sain et
vigoureux…le bois mort est extrêmement utile, en donnant
de l’humus, en permettant la maintenance de populations
d’insectes équilibrées entre prédateurs et
déprédateurs…Plus il y en a, mieux la forêt s’en
porte.(chiffre souhaitable : 25M3/ha)
Vents modérés et fraîcheur….
• La forêt joue un rôle important de régulatrice du climat : il y fait plus
frais en été, plus chaud en hiver ; elle ralentit les vents, si bien entendu
elle ne peut stopper des tempêtes ; l’évapotranspiration des massifs
forestiers (transpiration des végétaux, évaporation des sols) assure une
plus forte pluviométrie et une meilleure répartition des pluies en zones
boisée.
• Par ailleurs, la forêt épure l’air : un ha de forêt même dégage entre 10
et 20 tonnes d’oxygène annuellement.
……La forêt n’a pas besoin de l’homme pour se
bien porter, c’est l’homme qui en besoin pour, entre
autres, se mieux porter !
Source de richesse biologique, la forêt est aussi source de richesses économiques :
la sylviculture soutenable consiste à prendre en compte au même niveau
d’importance le social, l’économique, l’environnemental… Une forêt
biodiversifiée est résiliente, c’est-à-dire capable de se régénérer après une
perturbation écologique, (tempête, maladie, accident climatique, incendie…). En
sylviculture, un certain nombre de préconisations sont aisément observables pour
assurer cette résilience :
-conserver le sous étage
-privilégier la régénération naturelle
-mélanger les essences, à tous les étages, si la station le permet
-conserver du bois mort sous toutes ses formes
-conserver de 2 à 6 arbres sénescents et /ou à cavités /ha, toutes questions de
sécurité considérées.
-veiller au maintien d’une faune diversifiée et en même temps, assurer l’équilibre
sylvo-cynégétique
-conserver et gérer si besoin les milieux naturels associés
-
Au-delà des arguments scientifiques…
•
•
Quand bien même aurions nous des
forêts très productives, qu’en serait il si
elles étaient vides de vies animales et
végétales ?? Des forêts sans faune ?? La
biodiversité en forêt, c’est aussi comme
la peinture, la musique, la littérature : ce
qui fait le sel de la vie, la couleur des
jours, la source des émotions et le refuge
de l’âme.
La forêt est encore un lieu de détente, de
récréation, de parcours sportifs, l’accueil
du public, qui n’est pas forcément chose
aisée, ne pourrait se faire en l’absence de
cette capacité à se ressourcer.
Produire ne doit se faire en effaçant ce
qui fait de nous des êtres sensibles.
L’écologie est l’alliée de l’économie
•
MAIS CE N’EST PAS TOUT !!!!!
•
•
CAR VOICI VENU LE TEMPS DE PARLER DU PETIT
PEUPLE !!!
•
Les Gnomes vivent dans un confort rustique et ne
connaissent pas les problèmes de l'industrialisation.
A l'origine, leur tâche était de surveiller les trésors
minéraux de la terre. Chaque famille veillait sur un
gisement de cuivre, d'or, de diamants ou de
charbon... Elle habitait sous terre, tout près des zones
dont elle était responsable.
Serviables, les Gnomes aidèrent les hommes à
découvrir des trésors, en guidant les pas des
chercheurs. En fouillant plus profondément la terre,
les hommes déplacèrent les Gnomes. Des mineurs
maladroits détruisirent des colonies entières et le
rugissement des explosions leur rendit la vie
insupportable. Certains Gnomes entamèrent une sorte
de guérilla contre les mineurs, mais la majorité
décida d'émigrer et de commencer une vie nouvelle à
la lumière. Les premiers Gnomes qui choisirent ce
mode de vie se retrouvèrent dans les forêts d'Europe,
au temps du roi Arthur. L' obscurité des épaisses
forêts convenait à leur goût de la vie souterraine, et
ils s'installèrent entre les racines des grands arbres.
Les humains ont souvent aperçu des Gnomes, mais
ils n'ont jamais pu en capturer. Les Gnomes savent se
tenir à l'écart.
Aujourd'hui, on ne les voit plus que dans les forêts
d'Europe
Gnomes, fées, lutins
et autres habitants
secrets de nos
forêts…
• La forêt, en effet, est un
monde mystérieux, ou
les brumes et les givres,
le feu de l’automne, les
ombres du soir abritent
la course silencieuse des
petits êtres… les fées de
notre enfance y ont
trouvé refuge : ne faites
pas de bruit, écoutez,
regardez…ce petit éclair
roux, ce n’est peut être
pas un écureuil!!
Petits gnomes
•
Ils sont les habitants majoritaires de nos
forêts : si discrets que personne ne les a
vraiment cotoyés, ils communiquent avec
les animaux , dont ils sont les amis. Ils
parlent le commun, le gnome et le
sylvestre. Spécialisés dans l’école
d’Illusion, mineurs, bardes ou magiciens,
ils sculptent leurs maisons dans des arbres
à bois dur, qui n’en souffrent pas. Ils se
nourrissent de fruits, de baies, de noisettes,
rarement de viande, mais leur cuisine est
selon divers témoignages, à la fois fade et
salée : cela fait partie de leurs mystères !!
Ils peuvent vivre jusqu’à plus de 400 ans,
mesurent au maximum 70 cm pour une
quinzaine de kilos…mais plus souvent
moins de 20 cm. Leur divinité tutélaire est
Baervan Ermitterant, qui les a chargé de
veiller sur les forêts.
• Enfin les fées, si belles et si
femmes, volant comme des,
libellules, irisées de
transparences, délicates et
attentives….voir même
timides !! Elles ne
fréquentent que les forêts
naturelles, protégées, ou
alors exploitées de manière
très précautionneuse …
Les fées sont compagnes des elfes…
•
Elles sont nombreuses, d’une grande
beauté, toutes petites et ailées ou grandes
et sveltes…douces ou très rarement,
méchantes. Les spécialistes en
dénombrent près de
. On
les voit quelquefois chevaucher les
licornes…dans la rosée des petits matins.
Quelques autres feuilles….
•
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•
-Expansion et nature, Robert Hainard, le Courrier du Livre
-Un arbre, une vie, D. Suzuki, Boréal, 2006
-La peur de la nature, F.Terrasson, Sang de la Terre
-Biodiversité, C.Levêque et JC Mounolou, Dunod
-Un éléphant dans un jeu de quilles : l’homme dans la
biodiversité, R.Barbault, Seuil, 2006
• -La forêt naturelle, A.Persuy, Belin/Eveil nature, 2008
• -La grande encyclopédie des fées, chez Hoebeke
• -Le livre des gnomes, et le livre secret des gnomes,
Poortlievet, Albin Michel
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