« Une personne qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais tenté d'innover. » Albert Einstein REMERCIEMENTS Etant lié par une parole, la première page de ces remerciements sera consacrée exclusivement à mon président de jury et néanmoins ami : le Pr. Claude KNAUF. Ayant assez d’espace pour des remerciements chaleureux, je vais les décomposer en différents items correspondants aux différents aspects des choses qui justifient l’ensemble de ces remerciements. Tout d’abord, le point essentiel : le côté scientifique. Tu n’as pas besoin de moi pour savoir que tu es un très bon scientifique, tes différents fans clubs le clament suffisamment. Je vais donc m’attacher à te remercier sincèrement d’avoir accepté de présider mon jury alors que la thématique n’était pas ton thème de prédilection. Merci d’avoir pris le temps de lire ma thèse et d’avoir réussi la prouesse (encore une) de ressortir de cet écrit des questions de …. Physiologie. Merci pour ces commentaires sur le manuscrit et donc pour ces questions extrêmement pertinentes. Je voulais aussi te remercier pour ton accessibilité et ta sympathie qui ne se sont jamais démenties. Je connais assez peu de personnes dans ta position aussi ouverte au dialogue et à la discussion que ce soit sur le plan scientifique ou humain. Ton récent investissement dans la préparation d’un ami commun, ont encore démontré que tu es un homme de valeur, c’est assez rare pour pouvoir le constater et s’en féliciter. Le volet scientifique et humain étant refermé je tenais aussi à souligner d’autres aspects qui font de toi un exemple à suivre. En tant que professeur, il est important d’avoir un esprit sain dans un corps sain. Ainsi, tu es et tu restes pour moi le joueur de foot Troyen le plus talentueux de ta génération. Malheureusement, comme tout génie en quelque matière que ce soit tu es resté incompris, la vie est injuste. Néanmoins sache que chaque contrôle ou passe que je rate te sont dédiés comme un hommage que l’on fait aux personnes importantes. Car si tu es un jour reconnu à ta juste valeur, je deviendrais par la même occasion un visionnaire ayant su déceler en toi le talent à l’état pur. Enfin je voulais aussi remercier ta modestie, qui t’oblige à perdre systématiquement à une célèbre simulation de football. En cela tu nous permets de croire qu’il existe quelque chose dans la vie où tu ne surpasses pas tout le monde. C’est là encore une preuve d’altruisme de ta part, visant à renforcer la confiance en soi de ceux qui t’entoure. En cela, la ténacité de cette modestie (qui se traduit en défaite systématique) et là encore un trait de caractère rendant un homme meilleur. Pour finir, plus sérieusement, tu es quelqu’un de sympa, accessible et avec beaucoup d’autodérision (j’espère). Merci sincèrement pour la thèse et pour tout le reste ! Je tenais aussi à remercier chaleureusement mes rapporteurs, Pr. PERRET Christine et Dr. VIGNJEVIC Danijela, pour les conseils judicieux et la bienveillance dont elles ont fait preuve que se soit lors de la lecture du manuscrit ou lors de la soutenance de ma thèse. Je voulais aussi remercier Pr. ROCHE Serge pour avoir accepté d'être l'examinateur de cet examen. Nous voici donc à la fin de cette aventure que fut ma thèse. Je tenais tout d'abord à dire que ce fut une expérience enrichissant tant sur le plan humain que scientifique. J'y ai trouvé de nombreux amis ainsi que des gens de valeur. En premier lieu, je tiens à remercier mais deux directrices de thèse Audrey et Aline. Audrey, voilà maintenant 4 ans que l'on travaille ensemble, merci de m'avoir fait confiance depuis le début. Merci pour ton soutien lors des moments difficiles comme le peuvent l'être un master 2 ou une fin de thèse. Tu as toujours eu confiance en moi et ça je ne l'oublierais pas. Merci aussi pour ton soutien lors de l'annonce de ma réorientation après la thèse. Tu as très bien compris mes choix et c'est très important à mes yeux. Si je devais résumer ma pensée, MERCI, pour tout ce que tu as fait pour moi ! Aline, merci pour tes précieux conseils scientifiques et humains ! Merci aussi et surtout pour ta patience, tu auras été mon souffre-douleur préféré et tu as toujours su garder ton sourire malgré mon cas qui par moment a pu de sembler désespéré... Sérieusement, merci pour tout ce que tu m'as apporté. Cathy, je voulais te remercier pour avoir été une oreille attentive lors des moments plus difficiles. Merci pour tes conseils et ton écoute. Perrine, merci beaucoup d'avoir été présente au cours de la thèse. Merci aussi d'avoir été si sympa lors de mon arrivé à l'ICR. Merci aussi pour les délires ou les séances de psychologies de groupe qui ont ponctué mon quotidien. C'était vraiment génial !!! Merci aussi à Aurélien, tu as réussi l'exploit de me supporter au quotidien et de travailler avec moi pendant 6 mois. Merci pour ton travail mais aussi pour ta gentillesse, ton sens de l'humour, qui ont fait de ces 6 mois un moment de ma thèse que j'apprécie particulièrement. Je voulais aussi remercier des anciens membres de l'équipe. Merci Clo-clo et Catherine, vous formiez l'un des binômes les plus drôles qu'il m'a été permis de voir. Vous étiez un rayon de soleil et de fantaisie pour moi. Merci pour tout, les rigolades comme les discussions sérieuses ! Merci aussi à Souad, tu as été une oreille attentive et quelqu'un d'important au cours de ma thèse. Merci pour tout ! Merci aussi à Nico et Julie, pour leurs bonnes humeurs, leurs blagues et de manière générale leurs sympathies qui m'a régulièrement fait du bien. Merci aussi à Cécile, tu n'as été là que 6 mois mais on a bien rigolé. Merci à Antony pour sa patience envers moi malgré que j'aimais bien l’embêter et lui piquer sa thésarde ! Merci aussi à Caro, Judith et Olivia pour votre gentillesse. Enfin, merci à Elisabeth et Christine d'avoir été toujours de bon conseil lors de mes présentations. Je tenais aussi à remercier particulièrement l'intégralité du 4ème et du 3ème étage du bâtiment L3 de Rangeuil, évoluer parmi vous m'a permis de faire de belles rencontres. Parmi ces rencontres, je voulais dire un grand merci à tous les thésards du 4ème qui ont été un soutien sans faille tout au long de ma thèse : Tout d'abord, Yannick merci ! Tu es un mec génial (je le savais avant d'arriver au labo). Merci pour ces délires et ces blagues dont on fut les complices. Notre amour commun pour la nature nous a rapproché et nous a permis de bien rigoler... Je tenais aussi à remercier la touche de blondeur de cet étage, Camille. Tu es une fille super. Merci pour nos psychothérapies réciproques, nos rigolades, ta bonne humeur, tu auras été quelqu'un de précieux au cours de cette thèse. Je voulais remercier aussi Carline, qui elle aussi (comme tout le monde je crois) a été patiente avec moi. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours aimé t'embêter, mais tu as toujours été super gentille malgré ton envie régulière de me frapper... Non sérieusement, c'était super de te rencontrer. Merci à Charline, tu auras été une partenaire de volley douée, pas autant que moi ok mais doué quand même... Merci pour ta bonne humeur, ton entrain et ton humour. Toi aussi j'aimais bien t'embêter et toi aussi tu as été patiente, merci pour ça aussi. Merci aussi à Bruno Mars euh... David, tu es arrivé un peu plus tard mais ton esprit « affûté » t'a permis de rattraper ce retard rapidement... Merci aussi à Mounira pour ta gentillesse et pour les discussions que l'on a eu. Merci à Romain, malgré que tu sois un psychopathe tu es quelqu'un de très drôle, merci pour toutes ces rigolades. Merci aussi à Marion, ta passion pour les poneys ont été une source d'inspiration inépuisable de blagues pour moi et de crises pour toi, merci pour ta gentillesse et pour ta bonne humeur. Mais tous les gens ne sont des thésards. Alors merci beaucoup à Bernard, pour toutes tes blagues, tes conseils, tu as toujours été là pour moi merci beaucoup. Merci aussi à Emeline pour ces discussions tard en culture qui furent des moments très agréables (alors que ce n’était pas gagné) merci pour ta gentillesse. Merci à Corinne de m'avoir si souvent rendu service au cours de ma thèse, merci pour les discussions scientifiques ou non et pour le soutien dont tu as fait preuve. Merci aussi à Pierre pour ton humour et ta bonne humeur merci beaucoup. Je voulais aussi remercier les autres membres de ces équipes pour leur soutien et leur gentillesse. Enfin je voulais remercier d'autres membres des équipes de Rangueil. Dans l'équipe d’Hervé Prats, je tenais à remercier particulièrement Eric. Merci d'avoir accepté d'être mon tuteur d'enseignement au cours de ma thèse, merci pour ces conseils et discussion au sujet de mon avenir d'enseignant. Merci aussi à toute la bande du L4 : Anne, Matteo, Dédé... merci pour ces soirées très amusantes passé en votre compagnie. Autre lieu mais même ambiance, je voulais aussi remercier toutes les personnes de Purpan : Gavin (Bichette), Johann, Lolo, Lili et Aurore. Vous faites une belle équipe merci pour toutes ces soirées très sympas. Je voulais aussi remercier Alex & Charlotte, vous étiez des collègues vous êtes maintenant de vrai amis, merci pour tout !!! Les soirées, week-ends, semaines passés ensemble ont été les moments magiques et il y en aura d'autres ! Je Merci aussi à mes amis hors boulot : Seb, Bob, Djé, Paupo, Flo, Kevin, Destinée, Antho, Camille... Vous êtes au top ne changez rien !!! Merci bien sûr à ma famille d'être toujours là pour moi. Merci à ma maman qui m'a toujours soutenu et qui me soutient toujours quel que soit mes choix. Je ne vais pas énumérer tout ce pour quoi je peux te remercier mais merci pour tout ! Je voulais aussi remercier celle qui me supporte au quotidien, Caro. T'avoir à mes côtés faits de moi un homme meilleur merci d'être présente à mes côtés. Merci aussi à ma belle-famille, où le mot belle n'est pas fortuit. Merci pour tout ce que vous faites pour moi. Enfin, je voulais remercier mon père. J'espère que d'où tu es, tu es fier de moi. Merci pour tout ce que tu m'as apporté. Tous ces remerciements sont pour ceux qui de manière générale m'ont permis d'avancer dans ma vie, ont fait de moi un homme meilleur tant humainement que scientifiquement. Merci à tous pour ça aussi. LISTE DES ABREVIATIONS : ADAM : A Distengrin And Métalloproteases ADK : Adenocarcinoma ADN : Acide DésoxyriboNucléique APC : Adenomatosis Polyposis Coli ARN : Acide RiboNucléique FSP-1 : Fibroblast Specific Protein 1 FU : Fluorouracile GSK3β : Glycogen Synthase Kinase 3 beta HGF : Hepatocyte Growth Factor HIF : Hypoxia Inducible Factor BAX : Bcl-2–Associated X protein HNPCC : Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer B-Raf : v-Raf murine sarcoma viral oncogene homolog B1 IFN : interferon BUB : Budding Uninhibited by Benzimidazoles CAF : Cancer Associated Fibroblast IGF : Insulin-like Growth Factor IL : InterLeukine CCL : Chemokine (C-C motif) Ligand K-Ras : Kirsten Rat Sarcoma viral oncogene homolog c-FOS : FBJ murine osteosarcoma viral oncogene homolog LB : Lymphocyte B CIMP : CpG Island Methylator Phenotype CIN : instabilité chromosomique CPA : Cellule Présentatrice d’Antigène CRC : ColoRectal Cancer CSF : Colony Stimulation Factor CTGF : Connective Tissue Growth Factor CXCL : Chemokine (C-X-C motif) ligand DNMT : ADN méthyltransférases DPPIV : DiPeptidyl-Peptidases IV EGF : Epidermal Growth Factor EMT : Epithelio-Mesenchymal Transition ERK : Extracellular signal-Regulated Kinase FABP : Fatty Acid Binding Protein FAPα : Fibroblast Activation Protein alpha FCA : Foyer de Crypte Aberrante FGF : Fibroblast Growth Factor LOH : Loss Of Heterozygosity LRP : LDL Related Protein LT : Lymphocyte T MAD : Mothers Against Decapentaplegic MAPK : Mitogen Activated Protein Kinase MCP1 : Monocyte Chemoattractant Protein 1 MCT4 : MonoCarboxylate Transporter 4 MEC : Matrice ExtraCellulaire MGMT : MéthylGuanine DNA MéthylTranférase MLH : MutL Homologue MMP : Matrix MetalloProtease MMR : Mismatch repair MSC : Cellule Souche Mésenchymateuse MSH : MutS Homologue MSI : Instabilité Microsatellitaire NCID : Notch IntraCellular Domain NfkB : Nuclear factor-kappa B PTEN : Phosphatase and TENsin homolog PAF : Polypose Adénomateuse Familiale RCPG : Récepteur Couplé aux Protéines G PAM : Polypose Associée aux Mutations de MUTYH RTK : Récepteur aux Tyrosines Kinases SDF-1 : Stromal cell-Derived Factor 1 PAMP : Pathogen Associated Molecular Pattern SSA : Sessile Serrated Ademona PAR : Protease-Activated Receptor STAT : Signal Transducers and Activators of Transcription PDGF : Platelet-Derived Growth Factor PDK : 3-Phosphoinositide Dependant Kinase TAM : Tumour Associated Macrophage TCF4 : TransCription Factor 4 PECAM : Platelet-Endothelial Cell Adhesion Molecule TGFβ : Transforming Growth Factor PG : ProGastrine TNF : Tumor Necrosis Factor PGE2 : ProstaGlandine E2 TSA : Traditionnal Serrated Ademona PH : Polype Hyperplasique uPA : urokinase type Plasminogen Activator PI3K : PhosphatidylInositide 3-Kinases VEGF : Vascular Endothelial Growth Factor PIP : PhosphatIdylinositol Phosphate Wnt : Wingless integration site PKC : Protein Kinase C αSMA : Smooth Muscle Actin alpha PRR : Pattern Recognition Receptors TABLE DES MATIERES : Introduction bibliographique ........................................................ 1 A. Le Cancer Colorectal ............................................................................ 1 I. Epidémiologie : .................................................................................... 1 II. Origine du CRC : ................................................................................... 1 a) Prédispositions environnementales : .................................................................... 1 1. Mode de vie : ..................................................................................................... 1 2. Activité physique et obésité : ............................................................................ 2 3. Tabagisme et alcool : ......................................................................................... 2 b) Inflammation chronique : ...................................................................................... 2 c) Prédispositions génétiques :.................................................................................. 3 1. Polypose adénomateuse familiale (PAF) : ......................................................... 3 2. Le syndrome de Lynch (HNPCC):........................................................................ 4 III. a) Carcinogenèse colorectale: ............................................................... 5 Principales voies de signalisations impliquées dans le CRC : ................................ 5 1. La voie Wnt ou APC / β-Caténine :..................................................................... 5 2. La voie Ras / MAPK : .......................................................................................... 8 3. La voie p53 : ..................................................................................................... 10 4. La voie Phosphatidyl Inositol 3 Kinase (PI3K) / AKT : ....................................... 11 5. La voie du Transforming Growth Factor β (TGFβ) : ......................................... 13 6. La voie Notch : ................................................................................................. 14 b) Processus initiateurs de la carcinogénèse : ......................................................... 15 1. L’instabilité chromosomique (CIN) : ................................................................ 15 2. L’instabilité microsatellitaire (MSI) : ................................................................ 17 3. L’hyperméthylation des îlots CpG (CIMP) : ...................................................... 18 c) Histopathologie de la carcinogénèse colorectale : ............................................. 19 1. Les foyers de cryptes aberrantes : ................................................................... 19 2. Les polypes : ..................................................................................................... 20 3. Les différents types d’adénomes du CRC : ...................................................... 21 a) La voie de l’instabilité chromosomique (CIN) : groupe 4 ............................. 21 b) Les voies des tumeurs festonnées : groupe 1, 2 et 3 ................................... 22 c) Le syndrome de Lynch : groupe 5 ................................................................ 25 4. Les adénocarcinomes colorectaux : ................................................................. 25 a) - Les adénocarcinomes mucineux : .............................................................. 25 b) - Les carcinomes à cellules en bague à chaton : .......................................... 25 c) - Les carcinomes médullaires : ..................................................................... 26 d) Classification des adénocarcinomes colorectaux : .............................................. 26 e) Les traitements du cancer colorectal : ................................................................ 27 B. Le stroma en condition physiologique & tumoral ...............................31 I. Les cellules souches mésenchymateuses (MSC) : ............................... 32 a) En condition physiologique : ............................................................................... 32 b) En condition tumorale : ....................................................................................... 34 c) Les MSCs dans le cancer colorectal : ................................................................... 34 II. Les cellules endothéliales : ................................................................. 35 d) En condition physiologique : ............................................................................... 35 b) En condition tumorale : ....................................................................................... 36 c) Modulation du VEGF dans le cancer colorectal :................................................. 40 III. IV. Les cellules nerveuses : ................................................................... 40 La crypte intestinale et le système immunitaire : ............................ 41 a) En condition physiologique : ............................................................................... 41 b) En condition tumorale : ....................................................................................... 44 V. Les fibroblastes / myofibroblastes : ................................................... 46 VI. Composante matricielle : ................................................................ 48 a) b) c) d) Composition et rôle de la matrice en condition physiologique : ........................ 48 Interaction entre la matrice et les cellules tumorales : ...................................... 51 Les métalloprotéases matricielles (MMP) : ......................................................... 53 Remodelage de la matrice et MMPs dans le cancer colorectal : ........................ 54 C. Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs .......................................55 I. Découverte : ...................................................................................... 55 II. Origine : ............................................................................................. 55 III. Activation des CAFs : ....................................................................... 57 IV. Altérations génétiques des CAFs : ................................................... 59 V. Participation des CAFs à la carcinogénèse : ........................................ 60 a) b) c) d) Facteurs de croissance induits par les CAFs : ...................................................... 60 Les cytokines : principaux médiateurs de l’action des CAFs ............................... 61 Les protéases : acteurs dans le remodelage de l’environnement des CAFs ....... 62 Modification du métabolisme énergétique des CAFs : ....................................... 63 VI. VII. Le stroma tumoral, nouvelle cible thérapeutique ? ........................ 63 rôle des CAFs dans la carcinogenèse colorectale :........................... 64 a) b) c) d) e) Les CAFs ont un rôle dans la dérégulation de la voie APC / β-caténine : ............ 65 Les CAFS induisent la croissance des tumeurs colorectales :.............................. 65 Influence des CAFs dans l’angiogenèse colorectale : .......................................... 65 Rôle des CAFs dans les processus métastatiques :.............................................. 66 Valeurs pronostiques / diagnostiques des CAFs dans le cancer colique :........... 66 Résultats .................................................................................... 68 A. 1er article ............................................................................................69 I. Introduction bibliographique ............................................................. 69 a) La progastrine : .................................................................................................... 69 1. Expression de la progastrine : .......................................................................... 69 2. Rôle de la progastrine dans la carcinogenèse : ............................................... 71 3. Impact de la progastrine sur les CAFs : ............................................................ 72 II. Article 1 :............................................................................................ 73 III. Conclusion de l’article 1 : ................................................................ 97 B. 2nd article............................................................................................99 I. Introduction bibliographique ............................................................. 99 a) Les polypes hyperplasiques dans le CRC : ........................................................... 99 1. Epidémiologie des polypes hyperplasiques : ................................................... 99 2. Histologie des polypes hyperplasiques : ........................................................ 100 3. Caractéristiques moléculaires des polypes hyperplasiques : ........................ 101 a) Méthylation des îlots CpG (phénotype CIMP) : ......................................... 101 b) Instabilité microsatellitaire (phénotype MSI) : .......................................... 101 c) Les voies du signal impliquées dans les polypes hyperplasiques : ............ 101 4. Les polypes hyperplasiques dans la carcinogenèse colorectale : .................. 101 5. Présence de polypes hyperplasiques et apparition de lésions adénomateuses : 102 b) FAPα (Fibroblast activation protein alpha) :...................................................... 102 1. Caractérisation : ............................................................................................. 102 2. Effet de FAPα dans la carcinogenèse : ........................................................... 103 3. FAPα, cible thérapeutique : ........................................................................... 103 II. Article 2 :.......................................................................................... 105 III. Conclusion de l’article 2 : ................................................................ 122 Conclusions & Perspectives ....................................................... 123 Références bibliographiques ..................................................... 126 INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIQUE Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal A. LE CANCER COLORECTAL I. EPIDEMIOLOGIE : Le cancer colorectal (CRC) est l’un des cancers les plus fréquents (GLOBOCAN, 2002). Il représente plus de 9% des patients atteints de cancer dans le monde (Boyle and Langman 2000). En France, en 2011, le CRC est le 3ème type de cancer le plus diagnostiqué, après le cancer de la prostate et du sein, il représente la 2nd cause de décès par cancer (source : institut de veille sanitaire). La répartition des cas de cancers colorectaux diagnostiqués n’est pas uniforme dans le monde, ceci est principalement relié au mode de vie et à la capacité de dépistage et de détection selon les pays. En effet, les zones développées telles que l’Amérique du Nord, l’Europe de l’ouest et l’Australie représentent plus de 60 % des cas de CRC détectés (Ferlay, Shin et al.). Cependant, le développement rapide de certains pays, entrainant l’adoption d’un mode de vie occidental et donc un meilleur suivi de la population avec la mise en place de campagnes de dépistage, a conduit à une augmentation très importante des cas de CRC reportés. Par exemple, le nombre de cas de CRC diagnostiqués a doublé en Europe de l’Est depuis les années 70. II. ORIGINE DU CRC : Les causes du CRC sont multiples. En effet le CRC peut être avoir pour origine des prédispositions environnementales ou génétiques ou un terrain inflammatoire. a) PREDISPOSITIONS ENVIRONNEMENTALES : 1. Mode de vie : Comme évoqué dans le paragraphe précèdent, le mode de vie « occidental » est un facteur de risque important dans le cancer colorectal. Les facteurs environnementaux qui sont définis comme des facteurs culturels, sociaux et de mode de vie, ont une importance capitale dans ce type de pathologie. L’un des facteurs le plus important est l’alimentation, il a été estimé que le risque d’apparition de CRC pourrait être diminué de 70% en changeant les habitudes alimentaires occidentales (Boyle and Langman 2000). Par exemple, un régime riche en graisse animale est corrélé à un risque accru de développement de cancer colorectal. La production d’hydrocarbures aromatiques polycycliques résultant de la cuisson de la viande rouge est un autre facteur de risque, ces molécules étant connues pour posséder des propriétés tumorales. D’autre part, il a été montré qu’un régime alimentaire riche en fibres végétales diminuait le risque d’apparition du CRC. 1 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal 2. Activité physique et obésité : Le mode de vie sédentaire, le surpoids et le manque d’activité physique sont impliqués dans le cancer colorectal. Il existe une corrélation inverse entre la fréquence d’activité physique et le risque de développer ce type de cancer (Lee, Inoue et al. 2007). Le lien entre l’activité physique et la survenue d’un CRC s’explique entre autres par le fait que l’augmentation d’activité physique permet d’augmenter la vitesse de digestion et diminue le risque d’obésité. Or l’obésité augmente de 50 à 80% le risque de développer un CRC (Campbell, Cotterchio et al. 2007) (Wolin, Yan et al. 2009). En effet, l’obésité va créer une série de dérégulation touchant notamment l’insuline, la leptine et les hormones stéroïdes. Ces dérégulations ont des effets synergiques avec les mécanismes initiateurs de tumeurs. Par exemple, l’hyperinsulinémie, qui est une conséquence largement décrite de l’obésité, va induire une prolifération anormale des cellules épithéliales et va déréguler l’apoptose de ces cellules (Lee, Inoue et al. 2007). 3. Tabagisme et alcool : Le tabagisme et la consommation d’alcool sont aussi associés à l’apparition de cancers colorectaux. Il a été estimé que 12% des CRC sont imputables au tabagisme. De plus, la consommation de tabac et d’alcool favorise une apparition plus précoce du CRC (Zisman, Nickolov et al. 2006) (Tsong, Koh et al. 2007). En effet, les métabolites de l’alcool comme l’acétaldéhyde sont cancérigènes et le tabac engendre des mutations dans l’ADN qui sont moins efficacement réparées en présence d’alcool (Poschl and Seitz 2004). De plus, l’alcool augmente la pénétration des autres carcinogènes dans la muqueuse et favorise la création de radicaux libres qui sont cancérigènes. b) INFLAMMATION CHRONIQUE : Les deux formes d’inflammation chronique du colon et du rectum sont les rectocolites hémorragiques et la maladie de Crohn. La rectocolite hémorragique est une inflammation chronique qui apparait généralement au niveau du rectum et qui se propage progressivement au niveau du colon au cours du développement de la pathologie. Son principal symptôme est l’apparition de diarrhées hémorragiques. La cause principale de la maladie est encore débattue. Ici, le système immunitaire, qui doit normalement agir contre les agents extérieurs, fabrique des anticorps dirigés contre le corps lui-même. Suite à cette dérégulation, une inflammation des organes affectés est constatée. Les causes de cette dérégulation ne sont pas encore élucidées même si l’on suppose l’implication de plusieurs facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux. Néanmoins, la maladie étant plus fréquente dans les pays occidentaux, un lien avec le mode de vie a pu être établi montrant que l’apparition de la maladie peut être liée aux mêmes facteurs environnementaux que le CRC (Ordas, Eckmann et al.). De plus, le risque de développer un CRC quand on est atteint de cette pathologie est 2 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal augmenté de 19 fois par rapport à un sujet sain. Ainsi, 8% des patients atteints de cette pathologie vont développer un CRC (Gillen, Walmsley et al. 1994). La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique intestinale d’origine inconnue. Cette pathologie atteint principalement la partie terminale de l’intestin grêle et le colon. Les causes de cette maladie sont inconnues et semblent multifactorielles (susceptibilité génétique, flore intestinale particulière, dysfonctionnement du système immunitaire). Il y a 18 fois plus de risque de développement d’un CRC au cours de la vie d’un patient atteint de la maladie de Crohn. En effet, 7% des patients atteints de la maladie de Crohn développeront un CRC (Gillen, Walmsley et al. 1994). c) PREDISPOSITIONS GENETIQUES : Il existe deux formes de cancers colorectaux. Les formes dites familiales qui représentent 20 à 25% des cas (de la Chapelle 2004) et la forme sporadique qui représente 75 à 80% des cancers colorectaux diagnostiqués. Les cancers dits cancers familiaux, sont principalement issus du développement de deux pathologies : la polypose adénomateuse familiale et le syndrome de Lynch. Il existe aussi le syndrome de Li-Fraumeni, principalement dû à une mutation germinale sur le gène suppresseur de tumeur TP53 dans 70% des cas et augmentant de 2 fois le risque de développer un CRC (Vogelstein, Fearon et al. 1988). D’autre part, la polypose associée aux mutations de MUTYH (PAM) correspond à un syndrome autosomique récessif caractérisé par la présence d’un nombre variable de polypes colorectaux (>10) de phénotypes histologiques différents ayant tendance à évoluer vers des carcinomes mais ici le risque associé à cette polypose et la survenue de CRC n’est pas connu. 1. Polypose adénomateuse familiale (PAF) : La polypose adénomateuse familiale (PAF) est caractérisée par l’apparition de centaines voire de milliers de polypes sur la paroi interne du côlon et du rectum dès l’adolescence. La PAF est une maladie autosomique dominante rare causée par la mutation germinale du gène suppresseur de tumeur Adenomatous Polyposis Coli (APC) (Potter 1999). La mutation du gène se situe sur le bras long du chromosome 5q, elle est rarement commune à plusieurs individus atteints de PAF mais induit toujours la formation d’un codon stop aboutissant à une forme tronquée de la protéine (Nishisho, Nakamura et al. 1991). La protéine APC tronquée va ainsi provoquer une activation de la voie Wnt (voir page 5 partie VI. A) 1. voie Wnt / APC). Les adénomes qui apparaissent au cours de la pathologie ne donnent pas plus de tumeur que des polypes sporadiques mais le nombre de ces polypes fait qu’ils évoluent naturellement vers des adénocarcinomes en moyenne dès l’âge de 40 ans soit bien plus précocement que lors des formes sporadiques qui touchent une population plus âgée (Jarvinen 1985). 3 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal 2. Le syndrome de Lynch (HNPCC): Le syndrome de Lynch (ou Hereditary non-polyposis colorectal cancer, HNPCC) est un syndrome autosomique dominant. Il représente 5% des CRC diagnostiqués. Ce syndrome résulte de mutations touchant le système de réparation des mésappariements de l’ADN (Mismatch repair, MMR) qui induit un défaut de réparation des erreurs faites par l’ADN polymérase lors de la réplication (Kolodner 1995). Ces mutations interviennent surtout sur les gènes qui possèdent de nombreuses répétitions mononucléotidiques et en particulier des répétitions d’adénines (Chang, Metzgar et al. 2001). Les gènes principaux mis en cause sont : hMSH2 (MutS Homologue 2), hMLH1 (MutL Homologue 1). Les mutations de ces gènes ont été observées majoritairement sur l’exon 12 du gène de hMSH2 et sur l’exon 16 du gène de hMLH1. Elles sont majoritairement uniques et très peu de mutations communes entre les patients HNPCC sont observées (Lynch, Lynch et al. 2009). Les patients atteints par ce syndrome développent en moyenne un CRC dès l’âge de 45 ans (Vasen, Watson et al. 1999). Les 2/3 des CRC diagnostiqués sont localisés dans le colon distal et 90% d’entre eux possèdent une instabilité microsatellitaire (MSI). Les patients atteints par ce syndrome possèdent généralement des antécédents familiaux de CRC survenu avant l’âge de 50 ans. Ce syndrome se caractérise non seulement par l’apparition de CRC précocement mais aussi par l’apparition de cancer de l’endomètre, des voies urinaires, de l’estomac et des voies biliaires (Lynch, Lynch et al. 2009). Deux voies importantes de la signalisation cellulaire dans le CRC sont touchées par le défaut de MMR chez les patients atteints de HNPCC : la voie TGFβ (Transforming Growth Factor β) et la voie APC (Adenomatous Polyposis Coli). Dans les cellules épithéliales colorectales, la voie TGFβ est une voie aboutissant à une répression de la prolifération cellulaire. Le défaut engendré par le défaut de MMR aboutit à l’expression d’un récepteur TGFβR2 mutant inactif, ce qui a pour conséquence un blocage de la voie, et à une levée de l’inhibition de prolifération (voir page 13, partie VI. a) 5. Voie du TGFβ). La voie APC-βCaténine est une voie considérée comme initiatrice du développement du cancer colorectal (Kinzler and Vogelstein 1996). Cette voie est impactée dans le syndrome de Lynch. La mutation fréquente de la β-Caténine résultant du défaut du système de réparation MMR aboutit à une protéine incapable d’interagir avec la protéine suppresseur de tumeur APC rendant la voie inactive. Les mécanismes impliqués dans l’inactivation de cette voie et ses conséquences seront décrits dans la partie concernant la voie du signal Wnt / APC. 4 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal III. CARCINOGENESE COLORECTALE: La carcinogénèse colorectale sporadique est un processus multi-étape qui conduit à l’accumulation de mutations au cours du développement tumoral. Ce modèle multi-étape a été mis en évidence par Vogelstein et Fearon dans les années 90 et montrent qu’au cours de l’évolution de la pathologie tumorale colique, allant de foyers de cryptes aberrantes jusqu’à l’adénocarcinome, un nombre croissant de mutations peuvent être observées (Vogelstein, Fearon et al. 1988) (Fearon and Vogelstein 1990) (figure 1). Ces mutations sont responsables de la dérégulation de plusieurs voies de signalisation cellulaire régulant des processus comme la prolifération, la survie, la migration ou encore l’invasion. FIGURE 1 : Séquence adénocarcinomale du CRC et mutations associées. a) PRINCIPALES VOIES DE SIGNALISATIONS IMPLIQUEES DANS LE CRC : 1. La voie Wnt ou APC / β-Caténine : La voie de signalisation Wnt est activée dans deux types de CRC : les CRC à instabilité chromosomique (CIN) et à instabilité microsatellitaire (MSI). Ces types de CRC seront développés dans la partie les processus initiateurs du CRC (page 15). La différence entre ces deux phénotypes est que dans les cancers CIN, l’activation de la voie Wnt résulte de la mutation du gène APC, alors que dans les cancers MSI, ce sont plutôt des mutations intervenant sur la βcaténine qui sont observées. La FIGURE 2 : La voie Wnt, A : APC WT / B : APC muté (Goss and Groden 2000) fréquence d’activation de la voie Wnt dans ces deux types de cancer est proche de 80%, celle-ci apparaît donc comme essentielle dans la carcinogénèse colorectale. 5 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal Les protéines Wnt sont des glycoprotéines riches en cystéine possédant une chaine d’acide gras attachée de façon covalente à leurs parties N-terminales. Ces protéines vont se liées au récepteur à 7 domaines transmembranaires couplé aux protéines G : Frizzled. Cette fixation va induire le rapprochement entre le récepteur Frizzled et son corécepteur LRP (LDL Related Protein) qui sera phosphorylé. Cette phosphorylation va induire le recrutement à la membrane de l’axine et de GSK3β. La β-Caténine sera alors présente à l’état libre dans le cytoplasme (Figure 2). En condition physiologique, la β-caténine entre dans un complexe avec APC, GSK3β et l’axine. Ce complexe va provoquer sa phosphorylation, puis elle sera ubiquitinylée, adressée au protéasome et dégradée. La β-caténine possède deux fonctions distinctes dans la cellule. D’une part, elle peut former un complexe avec l’E-cadhérine et participe à la jonction entre le complexe d’adhésion cellule-cellule et le cytosquelette d’actine. D’autre part, elle peut s’associer au facteur de transcription TCF4, ce complexe une fois formé va être transloqué dans le noyau et va induire la transcription de nombreux gènes cibles. Il existe un équilibre entre la quantité de β-caténine affectée aux différentes fonctions et tout déséquilibre dans une des fonctions va avoir un impact sur l’autre. Dans les CRC, deux types d’altérations peuvent entrainer une dérégulation des fonctions physiologiques de la βcaténine. L’un touche le gène suppresseur de tumeur APC (Adenomatous Polyposis Coli), l’autre la β-caténine directement. Altération d’APC Le gène APC est situé dans la région du chromosome 5q21-22. Il est le partenaire essentiel de la voie de signalisation Wnt. Comme vu précédemment, l’altération constitutionnelle de ce gène est responsable de la polypose adénomateuse familiale. Cette protéine est retrouvée mutée dans 60 à 80% des CRC de phénotype CIN (Powell, Zilz et al. 1992). Ces mutations sont principalement dues à la délétion ou l’insertion de quelques bases aboutissant à la synthèse d’une protéine tronquée et non fonctionnelle qui n’est plus capable d’interagir avec la β-caténine (Laurent-Puig, Beroud et al. 1998). L’évènement qui suit est généralement la perte de l’autre bras du chromosome 5 ou l’apparition d’une seconde mutation sur l’autre allèle du gène APC. Le contrôle d’APC sur le cycle cellulaire se fait par l’intermédiaire de la protéine βcaténine. Après activation du récepteur de Wnt, la β-caténine s’accumule dans le cytoplasme de la cellule. En absence de protéine APC fonctionnelle le complexe aboutissant à la dégradation de la β-caténine ne peut pas se former, cette dernière va donc former un autre complexe avec le facteur de transcription TCF-4. Ce complexe est transloqué dans le noyau où il permet l’expression de gênes favorisant par exemple la prolifération cellulaire (Goss and Groden 2000). Il a été montré que, dans les cellules déficientes en protéine APC sauvage, le complexe β-caténine-TCF4 était stable et donc constitutivement actif entrainant l’activation constitutive de nombreux gènes dont des oncogènes tels que c-myc, la cycline D1 mais aussi la progastrine (Koh, Bulitta et al. 2000). 6 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal Une autre conséquence de la formation de ce complexe est la dérégulation de la liaison entre la β-caténine et l’E-cadhérine. La β-caténine étant complexée avec TCF4 cela crée une dérégulation de l’équilibre entre le pool de β-caténine cytoplasmique et celui interagissant avec l’E-cadhérine. Or, cette interaction conditionne l’adhésion cellule-cellule qui est donc diminuée dans ce cas. Cela participe à la perte d’adhésion entre les cellules et donc favorise la capacité migratoire des cellules tumorales (Goss and Groden 2000). Mutation de la β-caténine Une autre dérégulation de la voie Wnt a été démontrée dans 50% des CRC ne présentant pas de mutation d’APC. Il s’agit de la mutation activatrice de la β-caténine empêchant sa dégradation par le protéasome (Powell, Zilz et al. 1992). Cette mutation est situé dans la majorité des cas sur l’exon 3 du gène de la β-Caténine (CTNNB1) (Sparks, Morin et al. 1998). Cette mutation permet donc l’accumulation de la β-caténine dans le cytoplasme et la formation d’un complexe avec TCF4 stable. Ainsi, la dérégulation de la voie Wnt se fait par la formation du complexe β-caténineTCF4. Dans les CRC, ce complexe est stabilisé soit par l’inactivation de la protéine APC comme expliqué ci-dessus, soit par la mutation activatrice de la β-caténine. Cela conduit à la prolifération des cellules épithéliales coliques et à leur migration vers la surface des cryptes intestinales permettant la formation de cryptes aberrantes qui est la première lésion prénéoplasique colorectale. Modèles animaux : Afin de déterminer l’importance de la voie APC dans la carcinogénèse colique, plusieurs modèles animaux ont été générés. L’un des modèles le plus connu est le modèle de souris APC min/+ (Min, multiple intestinal neoplasia). Ces souris possèdent une mutation d’APC sur son codon 850 induisant la formation d’un codon stop (TAG) en lieu et place d’une leucine (TTG). La délétion homozygote d’APC est létale, néanmoins les souris hétérozygotes développent plusieurs centaines de polypes adénomateux au niveau de l’intestin grêle. Les animaux plus âgés présentent des tumeurs localement invasives et des adénocarcinomes (Moser, Pitot et al. 1990) (Su, Kinzler et al. 1992). Dans ces lésions, les cellules épithéliales ont un niveau de β-caténine augmenté dans le cytoplasme et le noyau. D’autres modèles de souris transgéniques avec des altérations d’APC ont été générés dont APCΔ474, APCΔ716 et APCΔ14 par mutagénèse dirigée et ont permis de confirmer ce phénotype (Oshima, Oshima et al. 1995) (Sasai, Masaki et al. 2000). Dans le modèle murin APCΔ716, une perte d’hétérozygotie a été détectée (perte de l’allèle non muté) ce qui a permis de confirmer la théorie de perte du second allèle chez l’homme suite à la mutation hétérozygote d’un gène (Knudson 1971). 7 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal 2. La voie Ras / MAPK : La voie de Ras/MAPK (Mitogen Activated Protein Kinase) joue de multiples rôles que ce soit dans la régulation de la prolifération, la différenciation, la survie, la migration cellulaire ou l’angiogenèse. Parmi les premiers effecteurs de cette voie, les protéines Ras sont des GTPases appartenant à la famille des petites protéines G monomériques. Ces dernières sont localisées à la face interne de la membrane plasmique, ancrées dans la couche lipidique par une palmitoylation au niveau de leur extrémité C-terminale. En condition normale, leur activation est dépendante de récepteurs membranaires. Ces GTPases vont lier un GTP, engendrant leurs interactions avec des protéines effectrices, sur lesquelles, elles transfèrent le phosphate libéré. Il existe trois protéines Ras chez l’homme H-Ras, K-Ras et NRas. Dans les CRC en particulier, les mutations touchent principalement le gène K-Ras, situé sur le bras court du chromosome 12, il est retrouvé muté dans environ 40%. Ces mutations se situent sur le codon 12 dans 82% des cas ou sur le codon 13 dans 17% des cas de l’exon 2 du gène KRAS (Amado, Wolf et al. 2008). Les effecteurs principaux des GTPases Ras sont les protéines de la famille Raf (A-Raf, B-Raf et C-Raf chez l’homme). Ces protéines sont des Sérine/Thréonine kinases. Dans le CRC, la mutation la plus fréquente se situe sur le gène BRAF (v-Raf murine sarcoma viral oncogene homolog B1). Cette mutation est une substitution d’un acide aminé en position 599, avec une valine (V) remplacée par un acide glutamique (E). Cette mutation V599E conduit à une augmentation de l’activité kinase de la protéine B-Raf et il a été constaté que cette mutation avait des capacités oncogéniques (Davies, Bignell et al. 2002). FIGURE 3 : La voie des MAPK (Barault, Veyrie et al. 2008) L’activation de B-Raf va induire, via la métabolisation d’ATP en ADP et la phosphorylation d’autres effecteurs de cette voie, les protéines Sérine/Thréonine kinases MEK. Les MEK vont à leurs tours induire la double phosphorylation de protéines de la famille ERK. Cela entraine la translocation de ces dernières dans le noyau et déclencher l’expression de différents facteurs de transcription tels que c-FOS, c-Myc et c-JUN par exemple. Ces protéines vont à leurs tours déclencher l’expression d’un grand nombre de gènes régulant notamment la prolifération ou la survie cellulaire. 8 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal De façon générale, entre 10 et 15% des CRC possèdent une mutation de BRAF, qui est mutuellement exclusive avec la mutation KRAS (Barault, Veyrie et al. 2008). Si l’on additionne les mutations sur les gènes KRAS et BRAF, cette voie du signal apparaît constitutivement active dans 50% des CRC. Modèles animaux : De nombreux modèles de souris transgéniques muté KRAS ont été générés afin d’étudier les fonctions de cette mutation dans la carcinogénèse colique. Cependant, la variabilité d’approche et de fond génétique utilisés rendent l’interprétation des fonctions de cette mutation difficile. Certains modèles reposent sur la surexpression d’un mutant KRAS. Le modèle a été d’abord développé sous l’influence du promoteur de la fatty acid binding protein (fabp). Ce modèle induit une surexpression de KRAS muté au niveau de l’intestin. Dans ces études, les souris ne développent aucune anomalie phénotypique ni aucune activation de ERKs (Kim, Roth et al. 1993) (Coopersmith, Chandrasekaran et al. 1997). Lorsque ce même gène mutant est mis sous le contrôle du promoteur de la villine, qui va permettre la surexpression du transgène dans les cellules progénitrices intestinales, les souris vont développer des tumeurs reproduisant tous les stades de la carcinogénèse humaine dans l’intestin grêle et le colon. Cette surexpression est associée à une activation des ERKs (Janssen, el-Marjou et al. 2002). KRASG12V Plus récemment, les modèles animaux ont cherchés à se rapprocher de la mutation humaine où le gène KRAS est muté mais pas surexprimé. Ainsi, des souris avec un gène KRAS muté exprimé sous le contrôle du promoteur de KRAS endogène ont été générées. Grace à une approche Cre-Lox, il a été possible de contrôler l’expression du gène KRAS mutant avec une cassette STOP floxée sur le gène. Il sera donc réprimé tant que cette cassette STOP ne sera pas excisée par la recombinase Cre. Dans ces études, l’expression du mutant KRASG12V n’induit pas de lésion au niveau de l’intestin murin et aucune activation des ERKs n’a été constatée (Guerra, Mijimolle et al. 2003) (Sansom, Meniel et al. 2006). Néanmoins, dans un modèle double mutant APC et KRAS (APC+/F1 ; KRAS +/G12V), l’activation de KRAS conduit à l’accélération de la formation d’adénomes et à l’augmentation de invasion des cellules tumorales de façon ERK dépendante. Ces résultats montrent que cette mutation n’est pas suffisante pour induire la transformation tumorale mais participe à la carcinogénèse colique (Sansom, Meniel et al. 2006). 9 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal 3. La voie p53 : Le gène TP53 est situé sur le chromosome 17p et est inactivé soit par pertes alléliques soit par mutations ponctuelles dans 60 à 80% des CRC à instabilité chromosomique (CIN) (Naccarati, Polakova et al.). La mutation de ce gène est moins fréquente dans les tumeurs MSI. 30% des mutations touchant ce gène sont situées sur les codons 175, 245, 248, 273 et 282 (Naccarati, Polakova et al.). Les mutations de TP53 sont impliquées dans la transition adénome-adénocarcinome, elles surviennent donc relativement tardivement au cours de la séquence adénocarcinomale (Figure 1). Ce gène code pour la protéine p53 qui possède un double rôle. D’une part, elle va bloquer la transition G1/S du cycle cellulaire en cas de dommage à l’ADN. D’autre part, si les lésions à l’ADN ne sont pas réparables, elle va induire la transcription de gènes proapoptotiques comme BAX (Bcl-2–Associated X protein) (Lane 1992). La protéine p53 est définie comme un « gardien du génome ». Son altération est donc une étape clé pour la progression des cancers CIN permettant ainsi de nombreuses délétions ou amplifications de gènes participant à ce phénotype. FIGURE 4 : Fonction de la voie p53 (Lane 1992) a) Fonction normale b) Réponse suite à un dommage à l’ADN c) Réponse suite à un dommage à l’ADN avec la voie p53 muté. Dans les tumeurs de type MSI, la voie p53 est différemment altérée. Ces tumeurs possèdent dans 30 à 50% des cas des décalages du cadre de lecture sur une séquence répétée riche en guanine du gène BAX conduisant à l’extinction de la protéine (Rampino, Yamamoto et al. 1997). Modèles animaux : Plusieurs modèles de souris présentant une invalidation biallélique de P53 ont été développés. Les souris P53-/- sont viables et présentent une prédisposition aux lymphomes et sarcomes. Par contre, ces souris ne présentent aucune lésion au niveau du colon, ni aucune prédisposition aux cancers colorectaux (Donehower, Harvey et al. 1992) (Clarke, Cummings et al. 1995). De plus, les souris double muté APC et P53 (APC +/min, p53-/-) présentent le même phénotype que les souris muté APC seul au niveau intestinal. Cela suggère que P53 n’est pas impliquée dans les stades précoces de la carcinogénèse colorectale mais qu’elle a un rôle plus tardif (Clarke, Cummings et al. 1995) (Kongkanuntn, Bubb et al. 1999). 10 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal 4. La voie Phosphatidyl Inositol 3 Kinase (PI3K) / AKT : Cette voie joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions cellulaires tel que la régulation du métabolisme cellulaire, de la prolifération, de la survie et de la migration cellulaire. En condition normale, l’induction de cette voie passe par l’activation par exemple d’un récepteur soit un récepteur à activité tyrosine kinase (RTK) soit un récepteur couplé aux protéines G (RCPG) après liaison de son ligand. Les Phosphatidyl Inositol 3 Kinases (PI3K) sont composées d’une sous unité régulatrice et d’une sous unité catalytique. Il existe plusieurs sous unités catalytiques chez l’homme : la p110α, β, δ et γ. Dans cette partie nous nous intéresserons principalement à la p110α car aujourd’hui elle est la seule pour laquelle un lien a été démontré dans la carcinogénèse colorectale. La sous-unité régulatrice associée à la p110α est la p85. FIGURE 5 : La voie PI3K / AKT (Vivanco and Sawyers 2002) L’activation de la PI3K se fera de façon différente en fonction du type de récepteurs. 11 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal Suite à son activation et son autophophorylation, le récepteur TK va lier la sous unité p85 de la PI3K. Cette liaison va permettre l’activation de la PI3K (Yu, Zhang et al. 1998). Dans le cas des RCPG, suite à l’activation du récepteur les protéines GRB2 et GAB2 seront recrutées et vont lier RAS. La protéine RAS va par la suite activer directement la sousunité p110 (New and Wong 2007). La sous unité catalytique p110 de la PI3K permet la génération de phosphatidylinositol 3,4,5 triphosphate (PIP3) à partir de PIP2. La PIP3 recrute à son tour deux protéines kinases PDK1 et PDK2 (3-phosphoinositide dependant kinase). La PDK1 se lie alors à la protéine AKT (ou protéine kinase B (PKB)) et la phosphoryle (Vivanco and Sawyers 2002). Une deuxième phosphorylation se fera via PDK2 ce qui entrainera le détachement d’AKT de la membrane et son activation (Vanhaesebroeck and Alessi 2000) (Figure 5). AKT activé va pouvoir réguler la synthèse des protéines par l’intermédiaire de l’activation du facteur de transcription eIF4E et de la protéine ribosomale p70S6 et de l’inhibition de 4EBP1 (von Manteuffel, Dennis et al. 1997). eIF4E permet le recrutement de la petite sous-unité des ribosomes sur l’ARNm et donc peut agir sur le taux global de transcription de la cellule. La régulation du cycle cellulaire par AKT se fait par l’intermédiaire de la protéine GSK3β. Cette protéine, qui a un rôle important dans l’adressage au protéasome des protéines devant être dégradée, va être phosphorylée donc inactivée. Cette inactivation va empêcher la destruction de la cycline D1 (Diehl, Cheng et al. 1998). Cela va donc aboutir à l’accumulation de cette cycline dans la cellule et va induire le cycle cellulaire. La voie PI3K/AKT joue donc un rôle majeur dans la prolifération cellulaire. La dernière grande fonction de cette voie est la survie cellulaire. AKT va phosphoryler et inactiver des facteurs proapoptotiques tels que BAD (Datta, Dudek et al. 1997) et la caspase 9 (Cardone, Roy et al. 1998). La régulation de cette voie se fait par l’intermédiaire de la phosphatase PTEN qui va induire le passage de PIP3 à PIP2, s’opposant ainsi à la voie PI3K/AKT et agissant comme un gène suppresseur de tumeur. En ce qui concerne le CRC, le gène PIK3CA codant pour une sous unité catalytique p110α de la PI3K et retrouvé muté dans environ 15% des cas et est associé à une activation de la voie PI3K (Ikenoue, Kanai et al. 2005). Ces mutations touchent principalement les codons 9 (domaine en hélice) et 20 (domaine kinase) du gène. In vitro, toutes ces mutations ont été décrites comme augmentant l’activité enzymatique de la PI3K (Kang, Bader et al. 2005). D’autre part, une délétion au sein de la sous unité p85α de la PI3K touchant un site d’autorégulation du complexe aboutit à une protéine PI3K constitutivement active (Philp, Campbell et al. 2001). 12 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal Ces mutations sont plus fréquemment retrouvées dans le côlon proximal (droit) et se distribuent de manière égale entre les tumeurs CIN ou MSI (Barault, Veyrie et al. 2008). Des altérations inactivatrices touchant les exons 7, 8 et 9 du gène PTEN ont été identifiées. Ces altérations induisent l’expression d’une protéine tronquée qui sera rapidement dégradée ont été décrites dans 20 à 30% des CRC (Goel, Arnold et al. 2004). La prévalence des mutations de PTEN est de l’ordre de 18% pour les phénotypes MSI (Guanti, Resta et al. 2000) et de 2% pour les phénotypes MSS (Wang, Taylor et al. 1998). Modèles animaux : Une publication récente a permis de décrire l’effet de l’expression d’une forme constitutivement active de la PI3KCA dans un modèle murin. La mutation de ce gène est retrouvée dans les cancers colorectaux humains. Ces souris développent rapidement des adenocarcinomes invasifs au niveau du colon avec des tumeurs histologiquement semblables aux tumeurs colorectales humaines (Leystra, Deming et al.). 5. La voie du Transforming Growth Factor β (TGFβ) : La voie du TGFβ est une voie impliquée dans la croissance et la différenciation cellulaire, la synthèse de matrice extracellulaire, la réponse immunitaire et l’angiogenèse. La famille des TGFβ est composée d’un grand nombre de protéines dimériques structurellement apparentés chez l’homme (entre 30 et 40 protéines). Il existe deux classes de récepteurs au TGFβ qui sont des récepteurs à activité sérine/thréonine kinase. Les récepteurs de type I et de type II forment des dimères de structure similaire. Chaque membre de la famille des TGFβ va se lier à une combinaison caractéristique de récepteur de type I et II. Ces récepteurs vont donc formés un récepteur tétramérique TGFβRI/TGFβRII. Le récepteur de type II va ensuite phosphoryler et activer le récepteur de type I. Une fois activé le récepteur de type I va se lier à une protéine de la famille des SMAD. Dans le colon, ce récepteur va se lier aux protéines SMAD 2 ou SMAD 3, cette liaison va entrainer la phosphorylation de SMAD. Une fois phosphorylé, cette protéine va se détacher du récepteur et va se lier à SMAD 4 (Co-SMAD) en formant un hétérodimère (Heldin, Miyazono et al. 1997). Ce complexe va alors être transloqué dans le noyau et va permettre la transcription de gènes du cycle cellulaire. L’activation de cette voie est associée à l’inhibition de cyclines et de kinases dépendantes de cyclines ainsi qu’à l’augmentation de l’expression d’inhibiteurs de ces cyclines (Slingerland, Hengst et al. 1994). Dans 20 à 30 % des CRC à instabilité chromosomique (CIN), cette voie de signalisation est affectée par une mutation touchant les codons 133, 440, 445 et 450 de la protéine SMAD2 aboutissant à une protéine instable ou ne pouvant pas être phosphorylée (Eppert, Scherer et al. 1996). Cette voie est également touchée dans 60 à 80% des cancers MSI où le 13 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal gène TGFβRII est inactivé (Parsons, Myeroff et al. 1995). Cette mutation est très fréquente car le gène possède une séquence microsatellite de dix adénines expliquant le décalage dans le cadre de lecture trouvé dans le récepteur muté le rendant non fonctionnel. On peut donc observer que cette voie est inactivée dans ces deux types de cancer, dans les CIN et systématiquement dans les cancers MSI. 6. La voie Notch : La voie signalisation Notch est une voie très conservée au cours de l’évolution. Elle est impliquée dans les processus de différenciation cellulaire (Lai 2004) (Borggrefe and Oswald 2009). Les premières études de cette voie ont eu lieu chez la drosophile où il existe un seul récepteur Notch et deux ligands (Delta et Serrate). Chez les mammifères, il existe quatre récepteurs Notch (Notch 1-4) et cinq ligands associés (Delta-like 1, 3, 4 et Jagged 1, 2) (Kopan and Ilagan 2009). L’interaction entre un récepteur Notch et un de ses ligands va induire un double clivage de ce récepteur. Son domaine extracellulaire sera clivé par une protéase de la famille des ADAM (a distengrin and metalloprotease). Son domaine intracellulaire (appelé NICD pour Notch IntraCellular Domain) sera libéré dans le cytoplasme par un complexe multiprotéique : la γ-sécrétase. Cette forme de NICD clivé constitue la forme active du récepteur Notch, elle va ensuite migrer dans le noyau et interagir avec un complexe transcriptionnel composé du facteur de transcription CSL. L’introduction du NICD dans ce complexe induit la libération des corépresseurs et le recrutement des coactivateurs permettant l’activation transcriptionelle dans gène cible de la voie. Dans le cancer colorectal, un lien a pu être établi entre la voie Notch et la voie Wnt. Une étude a montré que l’accumulation de β-caténine résultant de la dérégulation de la voie Wnt, induisait une activation transcriptionnelle de Jagged 1 qui est un ligand des récepteurs Notch. Cette régulation induisait donc une activation de la voie Notch. De plus, dans cette étude une délétion d’un allèle de Jagged 1 induisait une réduction de la croissance tumorale dans des souris APCMin/+, montrant que une partie des effets prolifératif de la voie Wnt/APC sont dus à l’activation de la voie Notch (Rodilla, Villanueva et al. 2009). 14 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal b) PROCESSUS INITIATEURS DE LA CARCINOGENESE : Dans son article, Jass (Jass 2007) propose de classer en 5 groupes distincts les différentes voies de modifications au niveau de l’ADN menant au CRC (figure 6). Ces 5 groupes couvrent l’ensemble des cas de CRC rencontrés. Le classement s’établit en fonction de l’instabilité chromosomique (CIN), de l’instabilité microsatellitaire (MSI-L/MSS ou MSI-H) et de la méthylation des îlots CpG (CIMPL ou CIMP-H). FIGURE 6 : Classification des CRC proposés par Jass (Jass 2007). MSI : Instabilité microsatellitaire CIMP : méthylation des îlots CPG H : high / L : low / Neg : negative L’instabilité microsatellitaire (MSI) se caractérise par la perte de protéines appartenant au système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR). Les protéines touchées dans cette voie sont généralement hMLH1 et hMSH2. La finalité de l’instabilité microsatellitaire et l’apparition de nombreuses mutations aboutissant à la transformation tumorale. L’instabilité microsatellitaire est associée aux groupes 1 et 5. La méthylation des îlots CpG (CIMP) est impliquée dans la régulation de la transcription d’un gène, l’hyperméthylation d’un gène suppresseur de tumeur conduit à l’extinction de l’expression de la protéine associée. Cette hyperméthylation est retrouvée à différents niveaux dans les groupes 1, 2 et 3. Les CRC à instabilité chromosomique (CIN) représente la majorité des cancers colorectaux est ne présentent pas instabilité microsatellitaire (MSS) ni de méthylation des îlots CPG (CIMP-Neg) (Groupe 4). 1. L’instabilité chromosomique (CIN) : L’instabilité chromosomique représente le cas le plus fréquent de CRC, 57% des cancers colorectaux sont issus de ce groupe (Jass 2007). Il s’agit de la voie classique de carcinogénèse colorectale qui fut décrite en premier lieu par Fearon et Vogelstein (Fearon and Vogelstein 1990). L’instabilité chromosomique se traduit par une aneuploïdie ou une perte d’hétérozygotie résultant d’erreur lors de la mitose (Cahill, Lengauer et al. 1998) (Rao, Yamada et al. 2009). Les gènes principalement touchés par ce mécanisme sont APC, K-Ras et TP53. 15 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal FIGURE 7 : Les différents phénomènes responsables de l’instabilité chromosomique (Holland and Cleveland) Selon le modèle classique de carcinogénèse colique, l’altération du gène APC semble être un évènement précoce, sinon initiateur, de la carcinogénèse colique (Powell, Zilz et al. 1992). En effet les altérations d’APC sont observées dès l’apparition de cryptes aberrantes ou dans les adénomes de bas grade. Cette mutation généralement constatée sur le chromosome 5q21, est associée à une perte du second allèle par délétion qui a pour conséquence l’apparition d’un codon stop aboutissant à la synthèse d’une protéine tronquée. L’apparition de cette protéine tronquée aura des conséquences importantes sur l’instabilité chromosomique. L’une des conséquences est que la protéine APC ne pourra plus se lier à la protéine BUB1 (budding uninhibited by benzimidazoles 1). Cette protéine est une enzyme qui joue un rôle dans la ségrégation des kinétochores et permet une bonne séparation des chromosomes. La protéine APC est associée aux microtubules et à la protéine BUB1. L’apparition d’une protéine tronquée favorise donc l’instabilité chromosomique (Fodde, Smits et al. 2001). Un autre gène a été montré comme favorisant la CIN. En effet l’amplification du gène AURKA (Aurora Kinase A), une sérine thréonine kinase associée au centrosome est fréquemment observée dans les CCR (Killian, Di Fiore et al. 2007) et associée au phénotype CIN (Nishida, Nagasaka et al. 2007). D’autres gènes ont été montrés comme impliqués dans ces phénomènes : SCML1, CSPG6, STAG3, 16 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal MRE11A, FBXW7, ce sont des gènes qui interviennent dans la cohésion des chromatides sœurs lors de la mitose (Barber, McManus et al. 2008). La mutation KRAS, proto-oncogène localisé sur la chromosone 12p12.1, est un phénomène qui survient généralement lors des phases intermédiaires du développement des adénomes mais qui rarement peut se retrouver dès l’apparition de cryptes aberrantes (Smith, Stern et al. 1994). Il a été montré que les dysplasies ne se développent que lorsque la mutation KRAS est associée à d’autres mutations comme celle touchant le gène APC (Phelps, Chidester et al. 2009). La mutation du gène suppresseur de tumeur TP53 est un événement plus tardif intervenant dans les stades les plus avancés de la carcinogénèse colorectale. Des mutations perte de fonction ont été décrites dans plus de 40% des CRC, avec une augmentation de la fréquence de mutation aux stades les plus tardifs. Ces mutations touchent dans 95% des cas le site de fixation de la protéine p53 à l’ADN et diminue très fortement son activité transcriptionelle (Vousden and Lu 2002). La protéine p53 contrôle de nombreuses fonctions cellulaires et est définit comme le « gardien du génome », son altération va donc accroitre l’instabilité chromosomique et participer à de nombreux mécanismes de la tumorigénèse. 2. L’instabilité microsatellitaire (MSI) : Les microsatellites sont de courtes séquences d’ADN chromosomiques qui sont formés par la répétition de séquences de plusieurs bases. L’instabilité microsatellitaire est caractérisée par la présence d’une instabilité dans les zones microsatellites liée à un défaut de réparation des mésappariements de l'ADN : le système de réparation MMR. FIGURE 8 : Les dommages à l’ADN liés à l’instabilité microsatellitaire (Chung and Rustgi 2003) Les tumeurs MSI sont principalement localisées au niveau du côlon proximal (droit) alors que 95% des tumeurs du côlon distal (gauche) sont issues d’une instabilité chromosomique (CIN). Les catégories CIN et MSI sont mutuellement exclusives. Les CRC à forte instabilité microsatellitaire (MSI-High) : Contrairement au Syndrome de Lynch, dans les CRC sporadiques MSI-H, ce défaut de MMR est principalement dû à une hyperméthylation du promoteur du gène hMLH1 (Kane, Loda et al. 1997). Ce type de tumeur représente 15% des CRC diagnostiqués et leur détection se fait par la recherche d'une augmentation ou d'une diminution du nombre de répétitions de plusieurs séquences microsatellites et par l'analyse comparative de la taille des produits d'amplification de ces séquences provenant de l'ADN extrait du tissu tumoral et du tissu sain adjacent. 17 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal Contrairement aux tumeurs CIN, ces tumeurs sont diploïdes et les mutations de gènes tels qu’APC et TP53 sont peu fréquentes (Olschwang, Hamelin et al. 1997). Par contre, le déficit de MMR entraine de nombreuses mutations touchant les séquences qui possèdent des séquences microsatellitaires (Chung and Rustgi 2003). Ainsi, de nombreux gènes agissant pour le contrôle du cycle cellulaire, l’apoptose ou la réparation de l’ADN peuvent être inactivés par la présence de mutations dans leurs régions codantes répétées. Ainsi, beaucoup d’altérations génomiques ont été décrites dans les tumeurs MSI-H (MSI-High). L’une des premières mutations décrites fut le gène codant pour le TGFβRII, la mutation intervient sur le début de la séquence codant pour ce récepteur composé de dix adénines. Cette altération conduit à la production d’une protéine inactive (Markowitz, Wang et al. 1995). Le gène proapoptotique BAX est lui aussi fréquemment muté dans les tumeurs MSI-H (Rampino, Yamamoto et al. 1997). Le facteur de transcription TCF4 est aussi retrouvé muté dans environ 40% de ce type de tumeur (Duval, Gayet et al. 1999). Les CRC à faible instabilité microsatellitaire (MSI-Low) : Les tumeurs MSI-L sont difficilement distinguables histopathologiquement des tumeurs MSS (sans instabilité microsatellitaire) mais ces tumeurs présentes des défauts dans les régions microsatellitaires. Ces défauts sont dus à un mécanisme différent des tumeurs MSI-H. L’instabilité est créée par l’hyperméthylation de MGMT (MéthylGuanine DNA MéthylTranférase), ce qui aboutit à sa perte d’expression. Il résulte de cela une accumulation de mésappariements G méthylé – T provoquant des erreurs dans la séquence des gènes conduisant au profil MSI-L (Whitehall, Walsh et al. 2001). 3. L’hyperméthylation des îlots CpG (CIMP) : Plus récemment, des anomalies dans la méthylation de l’ADN ont été observées dans les tumeurs colorectales (Toyota, Ahuja et al. 1999) (Issa 2004). Ces anomalies ont permis d’isoler un nouveau groupe de CRC mais qui n’est pas indépendant contrairement aux phénotypes CIN et MSI : le phénotype CIMP. Les îlots CpG sont des régions riches en cytosine et guanine. Près de 50% des régions promotrices des gènes humains en possèdent et leurs méthylations entrainent des modifications structurales FIGURE 9 : La méthylation de l’ADN (Issa 2004) de l’ADN et l’inactivation des gènes associés. Ces anomalies ont donné le nom de ce groupe : CIMP (CpG Island Methylator Phenotype). Au cours du processus tumoral, plusieurs gènes suppresseurs de tumeurs ont ainsi pu être inactivés. Le gène de la protéine p16, régulatrice du cycle cellulaire, ainsi que la thrombospondine1 (THBS1), suppresseur de tumeur, ont été montré comme hyperméthylés dans des tumeurs CIMP (Toyota, Ahuja et al. 1999). Le gène hMLH1 est aussi fréquemment hyperméthylé dans les tumeurs CIMP, ces tumeurs présentent donc le double phénotype MSI-H et CIMP. La majorité des tumeurs CIMP présentent ce phénotype. Cette double signature est caractéristique des CRC sporadiques, les CRC MSI-H et CIMP-Neg qui se développent plutôt dans le cadre de prédisposition du type Syndrome de Lynch. La méthylation de l’ADN est sous la dépendance d’enzyme, les ADN méthyltransférases 18 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal (DNMT). L’une des DNMT la plus étudiée dans le CRC est la DNMT-1. Un taux d’activité croissant de cette enzyme a été montré au cours de l’évolution du CRC, montrant une activité 200 fois supérieure dans le CRC que dans le tissu sain (el-Deiry, Nelkin et al. 1991). Il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus sur les gènes définissant le phénotype CIMP. Cependant différents groupes au sein de ce phénotype CIMP semblent se dégager en fonction de la mutation de KRAS et BRAF (Tanaka, Huttenhower et al.) (Minoo, Baker et al. 2006). Les tumeurs CIMP-H, à forte hyperméthylation, sont fréquemment associées à la mutation BRAF et présentent une méthylation plus importante de l’ADN. Alors que les tumeurs CIMP-L, à hyperméthylation plus faible, sont plutôt associées à la mutation KRAS et possèdent moins de gènes méthylés suggérant un phénomène épigénétique plus localisé (Shen, Toyota et al. 2007). Ce phénotype est plus fréquent dans les tumeurs du colon proximal (droit) et dans les tumeurs peu différenciées (Ogino, Kawasaki et al. 2007). c) HISTOPATHOLOGIE DE LA CARCINOGENESE COLORECTALE : 1. Les foyers de cryptes aberrantes : FIGURE 10: Foyers de cryptes aberrantes entourées de muqueuse normale (Pretlow, Barrow et al. 1991) La toute première étape de la carcinogénèse colorectale est l’apparition d’une hyperprolifération de l’épithélium colique. Cette prolifération anormale aboutit à l’apparition de foyers de cryptes aberrantes (FCA), il s’agit de la première anomalie détectable dans le CRC (Pretlow, Barrow et al. 1991). Ces cryptes apparaissent comme élargies, avec un épithélium plus épais que des cryptes normales. Il existe deux types de foyers de cryptes aberrantes ; sous la forme d’une hyperplasie, qui se traduit par une augmentation de la prolifération cellulaire anormale ou sous la forme d’une dysplasie, c’est-à-dire une désorganisation des cellules conduisant à une architecture anormale des glandes. Les FCA dysplasiques ont été définit comme étant le premier évènement de la séquence de carcinogénèse classique FCA / adénomes / adénocarcinomes qui représenterait la voie classique des CRC (Nascimbeni, Villanacci et al. 1999). Cependant, des articles plus récents ont montré que ces FCA dysplasiques, qui sont très fréquents chez les patients atteints de PAF, ne représentent que 5% des foyers de cryptes aberrantes sporadiques (Amos-Landgraf, Kwong et al. 2007). De plus, ces FCA dysplasiques présentent plus souvent des mutations KRAS ou une hyperméthylation que des mutations APC. Ces résultats montrent que les FCA ne sont pas la voie majoritaire du passage à l’adénome (Amos-Landgraf, Kwong et al. 2007). Les FCA hyperplasiques sont fréquemment associés aux mutations de KRAS au niveau du codon 12. Ces polypes pourraient constituer les précurseurs de la sous population des 19 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal CRC induite en premier lieu par les mutations de KRAS (Takayama, Ohi et al. 2001). D’autres FCA hyperplasiques présentent une apparence festonnée (avec la bordure épithéliale en dent de scie). Ces polypes possèdent plus fréquemment la mutation BRAFV599E que KRAS par rapport aux autres FCA hyperplasiques (Rosenberg, Yang et al. 2007). 2. Les polypes : Les polypes colorectaux représentent un ensemble d’entités très variables. Le terme polype correspond à une excroissance tissulaire formant une protrusion dans la lumière intestinale. Le terme polype a donc une signification macroscopique. - Les polypes hyperplasiques (PH) : sont des lésions sessiles (la base d’implantation du polype est plus large que celle du polype) de petite taille (inférieur à 1 cm). Ces polypes ont une apparence histologique festonnée (architecture glandulaire en dent de scie) (Noffsinger 2009), ces festons n’occupant généralement que la partie supérieure des cryptes. L’activité proliférative est essentiellement localisée en fond de crypte (Torlakovic, Gomez et al. 2008). Ces polypes sont généralement considérés comme bénins, une analyse des limites de cette affirmation sera réalisée dans une partie FIGURE 11: Polypes hyperplasiques (Noffsinger ultérieure en introduction du 1er article. En effet, certains sous 2009) types de PH sont décrits comme des précurseurs de la voie des tumeurs festonnées qui sera décrit dans une partie suivante (Torlakovic and Snover 1996). De plus une étude récente dans l’équipe a permis de déterminer une population de PH qui serait susceptible d’évoluer en adénomes (Do, Bertrand et al.). - Les polypes juvéniles : siègent principalement au niveau du rectum, chez le sujet jeune. Ce type de polype est constitué de glandes tortueuses hyperplasiques associées à un chorion inflammatoire. Ces polypes sporadiques semblent ne pas avoir de potentiel de transformation cancéreuse (Durno 2007). FIGURE 12: Polypes juvéniles. (Source: Pathologie-Bilddatenbank) - Les polypes de Peutz-Jehers : se situent principalement dans l’appareil digestif et dans le sein. Ces polypes possèdent une architecture caractéristique en arbre avec un revêtement hyperplasique qui peut être mixte avec un revêtement adénomateux ce qui représente un risque dans la transformation cancéreuse (Hearle, Schumacher et al. 2006). FIGURE 13: Polypes de Peutz-Jehers. (Source: Pathologie-Bilddatenbank) 20 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal 3. Les différents types d’adénomes du CRC : Comme décrit précédemment, il existe plusieurs voies dans la carcinogénèse colorectale. Jass a proposé de réaliser des groupes expliquant ces différentes voies (figure 2). Le tableau suivant se propose de les décomposer : Caractéristiques moléculaires, cliniques et morphologiques Statut Mutation Voies des tumeurs festonnées Instabilité chromosomique Syndrome de Lynch Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 Groupe 5 CIN - - +++ +++ - MSI MSI-H MMS / MSI-L MMS / MSI-L MSS MSI-H CIMP CIMP-H CIMP-H CIMP-L - - MLH 1 Méthylation Méthylation - - Mutation APC +/- +/- + +++ ++ KRAS - + +++ ++ ++ BRAF +++ ++ - - - D>G D>G G>D D>G SSA SSA G>D TSA / Adénome Adénome Adénome Zone (colon droit/gauche) Précurseur TABLEAU 1: Classification moléculaire des cancers colorectaux basée sur les mécanismes initiateurs de tumeurs (d’après Jass 2007) a) La voie de l’instabilité chromosomique (CIN) : groupe 4 Il existe trois types de lésions adénomateuses issues de la voie classique de carcinogénèse colique (CIN). Ces lésions présentent un risque croissant de transformations tumorales : tubuleux, tubulo-villeux et villeux. Ces adénomes sont caractérisés par une hyperprolifération épithéliale avec des noyaux volumineux, une stratification nucléaire ainsi qu’une perte de polarité. Ces adénomes sont considérés comme les précurseurs des adénocarcinomes CIN et ont été décrit avec la voie ACP/β-caténine muté (Jen, Powell et al. 1994). - Les adénomes tubuleux : sont généralement pédiculés avec au moins 80% des glandes dysplasiques et moins de 25% de compartiment villeux. Ce type d’adénome représente 65 à 85% des adénomes de cette voie. FIGURE 14: Adénome tubuleux du colon avec une désorganisation glandulaire. (Source: Pathologie-Bilddatenbank) 21 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal - Les adénomes tubulo-villeux : ont une architecture mixte entre l’adénome tubuleux et l’adénome villeux. Il représente 5 à 25% des adénomes. FIGURE 15: Adénome tubulo-villeux du colon avec une architecture mixte. (Source: Pathologie-Bilddatenbank) - Les adénomes villeux : sont généralement sessiles avec un compartiment villeux supérieur à 85%. Il représente 5 à 10% des adénomes. FIGURE 16: Adénome villeux sessile du colon (Source: Pathologie-Bilddatenbank) b) Les voies des tumeurs festonnées : groupe 1, 2 et 3 A la voie classique (CIN), une autre voie de la carcinogénèse colorectale a été décrite : la voie des tumeurs festonnées. Cette voie initialement décrite dans les années 1990 a été reconnue à partir de 2002 (Sawyer, Cerar et al. 2002). Une nouvelle nomenclature est rapportée montrant une filiation entre polypes hyperplasiques, adénomes festonnés et adénocarcinomes (Snover, Jass et al. 2005). Deux types d’adénomes festonnés ont été décrits les adénomes festonnés sessiles et traditionnels montrant deux voies différentes aboutissant à l’adénocarcinome. 22 Introduction bibliographique - - Le Cancer Colorectal Les adénomes sessiles festonnés (SSA, sessile serrated ademona) : groupe 1 et 2 Ce sont des lésions larges supérieures à 5 mm observées principalement dans le colon droit. Ces lésions sont caractérisées par une dilatation et une élongation de glandes importantes avec des festons présents à la base des cryptes. Ce phénotype est responsable d’environ 8% des CRC (Bettington, Walker et al.). Des études au niveau moléculaire ont montré que les adénomes festonnés sessiles présentent une forte méthylation de leurs ADN mais que l’instabilité microsatellitaire n’est pas systématique permettant de les séparer en deux groupes. Dans cette voie, la mutation de BRAF est présente dans plus de 80% des cancers de ce groupe (Leggett and Whitehall). La mutation la plus commune sur ce gène est une substitution d’une valine par un glutamate sur le codon 599 (V599E) (Kambara, Simms et FIGURE 17: La voie des adénomes al. 2004). Cette mutation conduisant à une activation sessiles festonnés (Leggett and Whitehall) constitutive de la voie RAS/RAF/MAPK induisant la prolifération cellulaire. Le phénotype CIMP permet d’inhiber par méthylation des gènes responsables du contrôle cellulaire comme p16 INK4a ou la protéine IGFBP7 (Insulin-like growth factor-binding protein 7) (Leggett and Whitehall). Pour le groupe 1, MSI-H, la dégénérescence maligne de ces adénomes intervient par l’hyperméthylation du gène hMLH1 conduisant à un phénotype de tumeurs MSI. Pour le groupe 2, le processus est encore mal caractérisé, des altérations des voies Wnt ou p53 sont suspectées d’être à l’origine de la malignité de ce phénotype. FIGURE 18: Adénome sessile festonné (SSA) avec des cryptes festonnées sur l’ensemble des cellules épithéliales. (Source: Pathologie-Bilddatenbank) 23 Introduction bibliographique - - Le Cancer Colorectal Les adénomes festonnés traditionnels (TSA, traditionnal serrated ademona) : groupe 3 Ce groupe d’adénomes induit l’apparition de 20% des cancers colorectaux (Bettington, Walker et al.). Ces adénomes associent une instabilité microsatellitaire faible ou nulle (MSI-L ou MMS) avec une faible hyperméthylation (CIMP-L). De plus, ces TSA ne sont pas associés à une méthylation de hMLH1 ne les reliant ni au profil MSI ni CIMP. En effet, ces adénomes se rapprochent de la voie CIN, mais leur instabilité chromosomique est déclenchée par la méthylation du promoteur de MGMT (O-6-methylguanineDNA methyltransferase). Cette méthylation est associée à la mutation de KRAS et à l’apparition de l’instabilité chromosomique (Ogino, Kawasaki et al. 2007). FIGURE 19: La voie des adénomes festonnés traditionnels (Leggett and Whitehall) FIGURE 20: Adénome festonné traditionnels (TSA) 24 (Source: Pathologie-Bilddatenbank) Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal c) Le syndrome de Lynch : groupe 5 Ce groupe représente 3% des cancers colorectaux et présente des caractéristiques communes au groupe 1 et au groupe 4 (CIN). Les adénomes issus de ce groupe sont dit « classiques » (tubulleux, tubullo-villeux ou villeux) 4. Les adénocarcinomes colorectaux : La majorité des cancers colorectaux possèdent une architecture glandulaire. La taille et l’architecture des différents adénocarcinomes colorectaux sont variables et dépendantes des voies qui les ont engendrées. Certaines de ces tumeurs sont associées à des caractéristiques différentes. a) - Les adénocarcinomes mucineux : Ces tumeurs représentent 10% des CRC et se présentent sous la forme de nappe de mucines qui contient l’épithélium malin. L’épithélium se présente sous forme de structures glandulaires, de lambeaux cellulaires ou de cellules isolées. Ces tumeurs sont associées au phénotype MSI-H. FIGURE 21 : Adénocarcinome mucineux présentant de larges nappes de mucines (Bettington, Walker et al.) b) - Les carcinomes à cellules en bague à chaton : Ces tumeurs sont caractérisées par la présence de plus de 50% de cellules contenant de la mucine intracytoplasmique. Cette vacuole repousse le noyau cellulaire en périphérie. FIGURE 22 : Carcinome médullaire à cellules en bague à chaton souligné par les flèches (Bettington, Walker et al.) 25 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal c) - Les carcinomes médullaires : Le carcinome médullaire est une lésion rare caractérisée par des cellules contenant un noyau vésiculaire avec un nucléole important, un cytoplasme abondant et une infiltration lymphatique intraépithéliale. Ces carcinomes sont associés au phénotype MSI-H (Wick, Vitsky et al. 2005). FIGURE 22 : Carcinome médullaire avec les cellules tumorales qui s’organisent en cluster (Wick, Vitsky et al. 2005) d) CLASSIFICATION DES ADENOCARCINOMES COLORECTAUX : La classification des cancers colorectaux se fait en fonction de trois critères : la taille et la profondeur de la tumeur (T), l’envahissement des ganglions périphériques (N), la présence de métastases dans les organes périphériques (M) FIGURE 23 : Schéma décrivant l’évolution de l’adénocarcinome colique en fonction des stades TNM (source http://www.annistononcology.com) T Tx T0 Tis T1 T2 T3 T4 Tumeur primitive Renseignements insuffisants pour classer la tumeur primitive Pas de signes de tumeur primitive Carcinome in situ : intra-épithélial ou envahissant la lamina propria Tumeur envahissant la sous-muqueuse Tumeur envahissant la musculeuse Tumeur envahissant la sous-séreuse ou les tissus péricoliques et péri-rectaux non péritonéalisés T4a : Tumeur perforant le péritoine viscéral T4b : Tumeur envahissant directement les autres organes ou structures 26 Introduction bibliographique N Nx N0 N1a N1b - Le Cancer Colorectal N2a N2b Adénopathies régionales Renseignements insuffisants pour classer les adénopathies régionales Pas de métastase ganglionnaire régionale Métastase dans 1 ganglion lymphatique régional Métastase dans 2 à 3 ganglions lymphatiques régionaux Nodule(s) tumoraux, satellite(s) dans la sous-séreuse, ou dans les tissus non péritonéalisés péricoliques ou périrectaux sans métastase ganglionnaire régionale Métastases dans 4-6 ganglions lymphatiques régionaux Métastases dans 7 ou plus ganglions lymphatiques régionaux M Métastases à distance M0 Pas de métastases à distance Métastase localisée à un seul organe (foie, poumon, ovaire, ganglion(s) lymphatique(s), autre que régional Métastases dans plusieurs organes ou péritonéales N1c M1a M1b TABLEAU 2 : Classification TNM du cancer colorectal (TNM : Classification des tumeurs malignes 7°éd. 2010) Stade Stade 0 Stade I Stade II A Stade II B Stade II C Stade II IA Stade III B Stade III C Stade IV A Stade IV B T Tis T1 / T2 T3 T4a T4b T1 / T2 T1 T3 / T4a T2 / T3 T1 / T2 T4a T3 / T4a T4b Tous T Tous T N N0 N0 N0 N0 N0 N1a N2a N1 N2a N2b N2a N2b N1 / N2 Tous N Tous N M M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M0 M1a M1b TABLEAU 3 : Correspondance entre les stades du cancer colorectal et la classification TNM (TNM : Classification des tumeurs malignes 7°éd. 2010) e) LES TRAITEMENTS DU CANCER COLORECTAL : Le principal traitement du cancer colorectal est la chirurgie. Elle est quasisystématique et des traitements adjuvants sont généralement administrés. Les différentes stratégies adoptées dépendent du stade de développement tumoral. Les différents cas de figures ont été décrits dans un rapport de la haute autorité de Santé en Janvier 2012. Ces recommandations sont valables dans le cas de cancer colique ou du tiers supérieur du rectum (intra-péritonéal). Dans le cas d’un carcinome intra-épithélial ou intramuqueux (stade 0 / TisN0M0), la polypectomie est le seul traitement recommandé. Pour une 27 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal tumeur envahissant la sous-muqueuse (stade I / T1), la polypectomie est recommandée si l’exérèse est complète (avec une marge supérieure à 1mm), que le carcinome est bien différencié et qu’il n’existe pas d’embolies vasculaires. Dans le cas contraire, une colectomie complémentaire doit être faite. Pour les tumeurs de stade II (T3 / T4), là encore une colectomie est recommandée suivi d’une étude au cas par cas pour l’administration d’une chimiothérapie adjuvante. A partir du stade III (N1 / N2), la chirurgie et la chimiothérapie sont systématiques. Dans le cas de tumeurs de stade IV, une étude au cas par cas est réalisée afin de déterminer la possibilité d’exérèse et les traitements les plus pertinents à administrer. Dans le cas de tumeurs touchant les deux tiers inférieurs du rectum (sous-péritonéal), la radiothérapie est possible. Ce traitement n’est pas possible dans les cancers du côlon car la radiothérapie risque d’endommager d’autres organes périphériques au côlon. Ainsi, au niveau rectal, la radiothérapie est mise en œuvre dans le cas de tumeur de stade II et III avant l’exérèse chirurgicale car ce traitement permet la réduction du volume tumoral rendant cette opération moins invasive. Suite à l’exérèse chirurgicale et dans le cas d’une chimiothérapie, une étude anatomopathologique et génétique sera réalisée sur la pièce opératoire. Cette étude a pour but de rechercher une instabilité microsatellitaire et la présence de marqueurs pronostiques de réponse au traitement chimiothérapeutique (par exemple la recherche de la mutation KRAS qui prédit une mauvaise réponse aux anti-EGFR). Traitements systémiques dans le cancer colorectal : Les indications concernant la chimiothérapie diffèrent en fonction du stade de la tumeur. Dans le cas d’une tumeur non métastatique, le 5-fluorouracile, l’oxaliplatine, l’irinotecan, la capécitabine et l’acide folinique constituent les traitements de référence. Dans le cas d’un cancer métastatique, à ces traitements s’ajoutent le raltitrexed, l’uraciletegafur et des traitements ciblés comme les anticorps monoclonaux que sont le cétuximab, le panitumumab et le bévacizumab peuvent être envisagés si l’analyse génétique montre un gain potentiel pour le patient. - Chimiothérapies Le 5-fluorouracile (5-FU) et ses précurseurs : Le 5-FU a constitué pendant de nombreuses années le traitement référence dans le cancer colorectal. Le 5-FU est un analogue de l’uracile, il va donc subir les mêmes transformations. Le 5-FU va agir en bloquant la thymidilate synthase (TS) et en s’incorporant dans l’ADN et l’ARN. L’effet terminal du 5-FU est le blocage de la méthylation de l’uracile en thymidine aboutissant à l’inhibition de la synthèse d’ADN. Le 5-FU doit être administré en 28 Introduction bibliographique - Le Cancer Colorectal perfusion pour être efficace, cependant des précurseurs du 5-FU ont été développés qui permettent une action identique au 5-FU en prise orale (Midgley and Kerr 2000). La capétabiline est un carbamate de fluoropyrimidine qui est un précurseur de fluorouracile. Ce composé va traverser la barrière intestinale et sera métabolisé par le foie en deoxy-5-fluorocitidine (5-DFCR) puis en 5-déoxy-5-fluorouridine (5-DFUR) dans le foie mais aussi les tissus tumoraux (Desmoulin, Gilard et al. 2002). L’étape transformant le 5DFUR en 5-FU se fera ensuite préférentiellement dans les cellules tumorales étant donné que cette transformation est réalisée par la thymidine phosphorylase qui est surexprimée en condition tumorale (Schuller, Cassidy et al. 2000). L’uracile-tégafur est un autre analogue oral du 5-FU. Cette molécule est la combinaison d’un précurseur du 5-FU, le tégafur et l’uracile qui un substrat de la Dihydropyrimidine deshydrogenase (DPD). Le tégafur sera métabolisé en 5-FU au niveau hépatique par le cytochrome P450 CYP2A6, et l’uracile permettra une inhibition compétitive de la dégradation du 5-FU par la DPD. C’est deux phénomènes vont augmenter la quantité de 5-FU intracellulaire disponible (Hoff 2000). L’acide folinique ou leucovorine est une molécule administrée en complément du 5FU et de ces dérivés. Cette molécule favorise l’inhibition de la TS en stabilisant le complexe 5-FU – TS et permet ainsi d’augmenter l’efficacité du 5-FU. Le raltitrexel est un analogue de l’acide folinique qui possède une activité inhibitrice sur la thymidilate-synthétase (TS). Il agit par inhibition directe et spécifique sur la TS. Cette molécule pénètre dans les cellules via un transporteur de l’acide folinique puis subit une polyglutamatation ce qui rend la molécule active (Van Cutsem 1999). L’oxaliplatine est devenu un élément important dans le traitement du cancer colorectal. L’oxaliplatine est un agent alkylant capable de créer des liens anormaux entre l’adénine et la guanine d’un simple ou d’un double brin d’ADN. Ces liens produisent alors des torsions empêchant la synthèse et la réplication de l’ADN (O'Connell 2009). L’oxaliplatine associé avec le 5-FU et l’acide folinique constitue l’un des protocoles de traitement de 1ère intention de référence dans le cancer colorectal : le FOLFOX. L’irinotecan doit être converti en son métabolite le SN-38 pour être actif. Ce composé est un inhibiteur de la topoisomérase I. La topoisomérase I est l’enzyme responsable de l’ouverture et de la fermeture de l’ADN dans la réplication. Le SN-38 stabilise le lien entre la topoisomérase I et l’ADN empéchant la fermeture de celui-ci et inhibant donc la réplication (O'Connell 2009) (Vanhoefer, Harstrick et al. 2001). L’irinotecan, le 5-FU et l’acide folinique forment le protocole de traitement FOLFIRI. 29 Introduction bibliographique - - Le Cancer Colorectal Les thérapies néo-adjuvantes : les anticorps monoclonaux Le cétuximab est un anticorps monoclonal murin humanisé dirigé contre l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor). Il se lie à ce récepteur et empêche sa dimérisation et donc l’induction du signal associée à ce récepteur. Ce signal induit l’activation de la voie Ras/MAPK ainsi que la voie PI3K/AKT. Le cétuximab bloque donc l’activation de ces voies en empêchant la liaison de l’EGF sur son récepteur, l’EGFR (Arnold and Seufferlein). Un autre anticorps monoclonal humain anti-EGFR existe, le panitumumab. Le bevacizumab est un anticorps monoclonal bloquant qui se lie au VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) et inhibe ainsi sa liaison à ses récepteur Flt-1 (VEGF-1) et KDR (VEGF-2). Cet anticorps est constitué d’une partie constante d’origine humaine et d’une partie variable d’origine murine. Il a pour effet de bloquer l’action du VEGF se qui aboutit à une inhibition de l’angiogénèse (Arnold and Seufferlein). 30 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral B. LE STROMA EN CONDITION PHYSIOLOGIQUE & TUMORAL Lors de la dernière décennie, des campagnes de détection ont été mises en place pour essayer de dépister le plus précocement le cancer colorectal. Cependant malgré une bonne connaissance de la séquence adénocarcinomale, chaque année en France, ce type de cancer fait en moyenne 16 000 décès et reste la deuxième cause de mortalité par cancer dans les pays développés. C’est la grande capacité de ce cancer à métastaser qui le rend fatal. Ainsi, la compréhension des évènements impliqués lors du processus métastasique est essentielle pour la lutte contre cette maladie. Le microenvironnement de la tumeur joue un rôle essentiel dans ce processus. La première théorie sur l’intérêt de la recherche sur le microenvironnement tumoral a été formulée en 1889 par Stephen Paget, un chirurgien Anglais, lorsqu’il émit la théorie du « seed and soil » (« la graine et le sol »). Cette théorie est née de l’observation que chaque type de cancer possède son site de métastase privilégié. Il établit qu’il doit y avoir une adéquation entre la tumeur (seed) et le tissu (soil) qui doit recevoir la métastase (Paget 1889). Ce concept est resté en l’état pendant des dizaines d’années, la recherche en oncologie s’intéressant principalement durant cette période à l’étude des cellules tumorales épithéliales. L’idée générale était que les cellules épithéliales tumorales et leurs modifications associées étaient suffisantes pour initier la carcinogénèse et induire la progression tumorale. Plus récemment, un nombre croissant d’études a appuyé le concept de la graine et du sol montrant une interaction constante entre la tumeur et son environnement direct, le microenvironnement tumoral. En effet, la tumeur est entourée d’un microenvironnement complexe incluant la matrice extracellulaire (MEC), le réseau vasculaire et le stroma. Le stroma est le tissu conjonctif dont les fonctions principales vis-àvis de l’épithélium sont mécaniques (soutien à l’épithélium) et métabolique (nutrition et échanges). Une tumeur se développe au sein d’un microenvironnement qui lui est associé qui est dit stroma tumoral. Le stroma tumoral présente des caractéristiques pathologiques distinctes. Des phénomènes de synthèse, dégradation ou remaniement interviennent en permanence et, sous l’influence des cellules cancéreuses, des échanges de signaux régulent la prolifération, la survie, ou encore l’invasion et la migration cellulaire, et donc le processus métastatique. On dit de ce stroma qu’il est « activé » par la tumeur. Ce stroma renferme divers types cellulaires non tumoraux qui sont regroupés au sein de la matrice extracellulaire. Ces cellules, qui sont dites ‘associées’ à la tumeur, interagissent avec cette dernière et participent à son évolution. Au sein de ce stroma sont retrouvées les cellules souches mésenchymateuses (MSC), les cellules endothéliales, les cellules nerveuses, les cellules immunitaires et majoritairement les fibroblastes. Dans ce chapitre, les différents types cellulaires et les structures qui composent le stroma tumoral seront abordés et seront décrits en condition physiologique ainsi qu‘en condition tumorale. Un prochain chapitre sera ensuite entièrement dédié aux fibroblastes 31 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral associés au cancer (CAF) auxquels je me suis particulièrement intéressé au cours de ma thèse (page 55). I. LES CELLULES SOUCHES MESENCHYMATEUSES (MSC) : a) EN CONDITION PHYSIOLOGIQUE : Les MSC ont été initialement isolées à partir du stroma de la moelle osseuse au cours des années 1980 et furent appelées Fibroblast Colony Forming Unit (CFU-F). Cette première dénomination a été donnée suite à l’observation de ces cellules in vitro. En effet, elles ont pour caractéristiques une apparence fibroblastique (architecture étoilée et noyau proéminent), une capacité d’adhésion rapide en culture, et celle de former des colonies à partir d’une seule cellule (Friedenstein 1980). Ces cellules furent par la suite appelée MSC suite à l’observation de leurs caractères multipotents (Caplan 1991). Bien que la moelle osseuse soit la principale source de MSC dans le corps, les MSC ont depuis été isolées dans de très nombreux organes périphériques tels que le tissu adipeux, le système digestif, le cartilage, les muscles et le système vasculaire (Tuli, Seghatoleslami et al. 2003). La capacité de prolifération des MSC est une des caractéristiques ayant permis de les isoler. Cependant, leur capacité d’auto-renouvellement reste un sujet largement débattu. En effet, elle est difficilement quantifiable et semble influencée par la méthode d’isolation et l’origine des MSC (Baksh, Song et al. 2004). Il semblerait néanmoins que ces dernières puissent proliférer jusqu’à 40 générations environ (Pittenger, Mackay et al. 1999). Un autre critère de sélection des MSC fut leur multipotence. Ce sont des cellules progénitrices issues originellement du tissu mésodermique embryonnaire. Elles peuvent donc générer les types cellulaires issus de ce mésoderme que sont : les os, le cartilage, le muscle lisse, les ligaments, le tissu adipeux et les cellules stromales (Pittenger, Mackay et al. 1999). Les MSC issues d’un organisme adulte ont elles aussi la capacité de générer de nombreux types cellulaires comme des cardiomyocytes (Orlic, Kajstura et al. 2001), des fibroblastes, des myofibroblastes (Dicker, Le Blanc et al. 2005), des péricytes (Direkze, Forbes et al. 2003), différentes cellules neuronales (Long, Olszewski et al. 2005) mais aussi des cellules épithéliales comme des hépatocytes et des cellules pancréatiques (Chen, Jiang et al. 2004). L’émergence des études sur les MSC a mis en exergue la nécessité de les isoler facilement notamment par l’expression de marqueurs de surface. Les premières caractérisations ont permis de constater que ces cellules expriment des marqueurs communs avec les cellules matures des lignées hématopoïétiques : ICAM-1 (CD54), ICAM-2 (CD102), VCAM-1 (CD106), CD72, LFA-3 (CD58), ALCAM (CD166) (118). Cependant, des marqueurs diffèrent entre ces deux populations cellulaires : CD3, CD4, CD11a, CD34 et CD45 ne sont pas présents à la surface des MSC (Majumdar, Keane-Moore et al. 2003) (Pittenger 32 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral and Martin 2004). Le tableau ci-dessous représente les différents marqueurs présents ou absents de la surface des MSC humaines : Marqueurs présents à la surface des MSC Marqueurs absents de la surface des MSC CD13, CD29, CD44, CD49a,b,c,e,f, CD51, CD54, CD58, CD71, CD73, CD90, CD102, CD105, CD106, CDw119, CD120a, CD120b, CD123, CD124, CD126, CD127, CD140a, CD166, P75, TGFßIR, TGFßIIR, HLA-A,B,C, SSEA-3, SSEA-4, D7. CD3, CD4, CD6, CD9, CD10, CD11a, CD14, CD15, CD18, CD21, CD25, CD31, CD34, CD36, CD38, CD45, CD49d, CD50, CD62E,L,S, CD80, CD86, CD95, CD117, CD133, SSEA-1. TABLEAU 4 : Marqueurs des MSC humaines (d’après Pittenger and Martin 2004) Grâce de leurs fonctions de progéniteurs, les MSC sont décrites comme ayant de nombreux autres rôles au sein des tissus normaux. Les MSC sont à ce jour considérées comme les cellules progénitrices majeures des fibroblastes dans le stroma normal (Bianco, Robey et al. 2008). Elles sont la principale source de collagène I de la matrice extracellulaire démontrant l’importance de ces cellules dans les processus de cicatrisation et de fibrose (Wynn 2008). Les MSC produisent aussi de nombreux facteurs affectant les cellules environnantes. Une étude a permis de voir que les MSC produisent plusieurs cytokines dont des interleukines telles que : IL6, IL7, IL8, IL11, IL12, IL14, IL15 ainsi que le Monocyte-Colony Stimulationg Factor (M-CSF), le Leukemia Inhibitory Factor (LIF), le Flt-3 Ligand (Fms-like Tyrosine kinase 3), le stem cell factor (SCF) et le Granulocyte-Colony Stimulating Factor (GCSF) (Kim, Yoo et al. 2005). Les facteurs IL6, IL8, IL11 et IL12 ont un effet pro-inflammatoire, phénomène très important dans les cancers. Les MSC ont également des effets immunomodulateurs. Il a été démontré que les MSC induisaient une baisse de la prolifération des lymphocytes T (LT). Cette modulation serait liée à l’expression de facteurs solubles, notamment le TGFβ1 et l’hepatocyte growth factor (HGF) par les MSC (Di Nicola, Carlo-Stella et al. 2002). Une autre étude a montré qu’en présence de MSC, les LT montraient une sécrétion de l’interféron-γ et un niveau de cycline D2 réduit, bloquant ces cellules en phase G1 (Cines, Pollak et al. 1998). 33 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral b) EN CONDITION TUMORALE : Le rôle des MSC dans la croissance tumorale est encore débattu à ce jour. Des études montrant aussi bien un rôle stimulateur qu’un rôle inhibiteur des MSC sur la croissance tumorale ont été publiées. Par exemple, une étude montre un effet pro-prolifératif lors de la coinjection de MSC avec des cellules tumorales coliques sur des greffes sous-cutanées. Dans cette étude les MSC sont décrites comme stimulant la croissance tumorale, l’angiogenèse et l’apparition de métastases (Zhu, Xu et al. 2006). Ces observations ont été confirmées par des études in vitro où la coculture de MSC avec des cellules cancéreuses du sein ont modifié les capacités de prolifération de ces cellules tumorales (Fierro, Sierralta et al. 2004). Dans ce modèle, ces effets sont dus à la sécrétion de VEGF et d’interleukine 6. Une autre étude a pu montrer une inhibition de la croissance tumorale en présence de MSC. Cette inhibition est induite par le facteur DKK-1 produit par les MSCs (Zhu, Sun et al. 2009). Les effets variables des MSC sur la croissance tumorale sont illustrés par une étude montrant que le nombre de MSC injectées lors de greffe est déterminant pour la réponse de celle-ci vis-à-vis de la croissance tumorale. En effet, il a été montré un effet pro-prolifératif de l’injection de 105 MSC sur une quantité de cellules épithéliales données alors que sur les mêmes cellules épithéliales, la coinjection de 102 MSC n’avait aucun effet (Djouad, Bony et al. 2006). De la même manière, l’influence des MSC sur les capacités métastatiques des tumeurs est là encore largement contestée. Ainsi, il a été décrit que la coinjection de MSC pouvait induire une augmentation (Karnoub, Dash et al. 2007) ou une diminution (Maestroni, Hertens et al. 1999) de l’apparition de métastases. c) LES MSCS DANS LE CANCER COLORECTAL : Dans le cancer colorectal, une étude a montré que la co-injection de MSC d’origine murine avec des cellules tumorales murines induisait une augmentation de la croissance tumorale dans un modèle de souris BALB/c. Il a été aussi démontré que ces MSCs pouvaient augmenter l’angiogenèse quand elles ont été stimulées avec de l’inferféron-γ et du TNFα, ces cellules produisant du VEGF en réponse à cette stimulation (Liu, Han et al.). Une autre étude montre que la coinjection de MSC avec des cellules tumorales humaines, dans un modèle de xénogreffes orthotopiques, induit des tumeurs plus grosses. Ces souris ont une survie inférieure et seul le groupe où des cellules tumorales et des MSC ont été coinjectées présente des métastases hépatiques (Shinagawa, Kitadai et al.). De façon intéressante, ces MSCs expriment les marqueurs d’activation fibroblastiques que sont αSMA et PDGFRβ. Les MSC qui expriment ces marqueurs stimulent la migration et l’invasion des cellules tumorales (Shinagawa, Kitadai et al.). Ce même groupe de recherche a montré récemment que la différenciation des MSC en CAFs était dépendante du PDGF, que le 34 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral blocage de la voie du PDGF induisait une diminution des tumeurs et perturbait l’interaction entre les MSC et les cellules tumorales (Shinagawa, Kitadai et al.). II. LES CELLULES ENDOTHELIALES : a) EN CONDITION PHYSIOLOGIQUE : Les cellules endothéliales font partie intégrante du système sanguin et forme la paroi interne des vaisseaux (endothélium), ces cellules font parties de l’intima (figure 25). L’endothélium est une monocouche cellulaire en contact direct avec la circulation sanguine. Historiquement il était simplement considéré comme une paroi inerte permettant la séparation entre le sang et le reste de l’organisme. Les connaissances actuelles ont permis de déterminer que ce tissu intervient en réalité dans de nombreux processus physiologiques (Cines, Pollak et al. 1998). FIGURE 25 : Structure des artères et veines Le premier rôle de l’endothélium est le maintien de l’hémostase, en modulant la réponse aux dommages résultant de l’écoulement sanguin (Michiels 2003). La seconde fonction de ce tissu est l’apport d’oxygène et de nutriments aux organes mais aussi de faciliter l’élimination des déchets de ces organes. Les cellules endothéliales induisent le recrutement des cellules immunitaires permettant la défense de l’organisme (Michiels 2003). Ce tissu est aussi impliqué dans la formation de nouveaux vaisseaux par le phénomène d’angiogénèse. Enfin, il régule le tonus et du flux sanguin via la sécrétion de facteurs tel que l’endothéline ou le monoxyde d’azote (NO) agissant sur les couches musculaires adjacentes et régulant leur contraction ou leur relaxation (Michiels 2003). La perméabilité vasculaire est assurée par des molécules d’adhésion cellulaire. Cette adhésion est assurée par des facteurs tels que la cadhérine vasculaire endothéliale (VE35 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral Cadhérine), les Platelet-endothelial cell adhesion molecules (PECAMs) mais aussi via la fixation de l’Angiopoïetine-1 (Ang1) sur son récepteur tyrosine kinase (Tie-2) (Carmeliet and Jain). Les péricytes sont localisés sur l’extérieur de la membrane basale. Ces cellules sont des cellules mesenchymales exprimant αSMA. Leur principale fonction physiologique est d’assurer la formation et la stabilité des néo-vaisseaux. Ces cellules vont produire l’Ang1 qui va agir comme un facteur chimiotactique pour les cellules endothéliales puis Ang1 va lier son récepteur Tie-2 présent à la surface des cellules endothéliales et va ainsi permettre la stabilisation du néovaisseau (Witzenbichler 1998). En condition physiologique, la stimulation par un facteur angiogénique provoque une déstabilisation de ces interactions induisant la dilatation vasculaire. Puis, la fixation de l’Angiopoïetine-2 sur le récepteur Tie-2 va déplacer l’Angiopoïetine-1 déstabilisant le contact cellule-cellule de l’endothélium (Maisonpierre, Suri et al. 1997). Suite à ce signal angiogénique, les cellules endothéliales vont sécréter des protéases comme l’activateur du plasminogène uPA (Urokinase type Plasminogen Activator) et des métalloprotéases matricielles (MMP) afin de dégrader la membrane basale et la matrice extracellulaire. Cette dégradation va permettre la migration des cellules endothéliales et va libérer les facteurs pro-angiogéniques contenus dans la matrice extracellulaire qui sont nécessaires à la suite du processus angiogénique (Carmeliet and Jain). La dernière étape sera la migration des cellules endothéliales et leurs proliférations permettant l’extension du néo-vaisseau. Pour cette étape, des cellules endothéliales vont se spécialiser, les « tip cells » vont guider le prolongement en répondant au gradient de concentration des facteurs angiogéniques. Les cellules basales (stack cell), situées à la base du prolongement, vont proliférer afin de permettre l’initiation puis l’extension du néo-vaisseau (Gerhardt, Golding et al. 2003). Ce phénomène est nommé « angiogenèse par bourgeonnement » et constitue le principal mécanisme d’angiogenèse en condition physiologique (Figure 26). b) EN CONDITION TUMORALE : L’angiogenèse tumorale est un phénomène essentiel à la croissance tumorale. En effet, la croissance tumorale avasculaire est limitée à une taille de 1 à 2 mm3, dans ces conditions l’apport en oxygène et en nutriment peut se faire par diffusion simple (Folkman, Merler et al. 1971), mais au-delà de ce volume les cellules tumorales situées au centre de la tumeur vont être en hypoxie et en condition de stress métabolique. Pour pallier à ce phénomène, la tumeur va produire, sous l’impulsion du facteur de transcription en réponse à l’hypoxie HIF-1α (Hypoxia Inducible Factor 1α), des facteurs pro-angiogéniques (Folkman, Merler et al. 1971). Ces facteurs vont induire l’angiogénèse tumorale qui va ainsi permettre à la tumeur de poursuivre son développement. 36 Introduction bibliographique - - Le stroma en condition physiologique & tumoral Vascularisation tumorale : Le mécanisme principal mis en jeu lors de la vascularisation tumorale est l’angiogenèse par bourgeonnement (Figure 26 A) (décrit précédemment). Ce type d’angiogenèse même s’il est le plus courant n’est pas le seul. La vasculogenèse : résulte du recrutement par les cellules tumorales de cellules progénitrices endothéliales issues de la moëlle osseuse. Ces cellules circulantes chez l’adulte vont être incorporées dans les vaisseaux tumoraux de la même manière que lors de la vasculogénèse embryonnaire (Figure 26 B) (Duda, Cohen et al. 2006). Ce phénomène est cependant marginal étant donné le faible nombre de ces cellules progénitrices chez l’adulte (Asahara, Murohara et al. 1997). L’angiogénèse par intussusception : est le fait qu’un vaisseau tumoral est capable de se scinder en deux vaisseaux sanguins (figure 26 C). Ce phénomène n’est possible qu’en présence d’un vaisseau « primaire » mais permet l’augmentation de la densité et de la complexité du réseau vasculaire tumoral (Carmeliet and Jain). La cooptation vasculaire : est l’utilisation de vaisseaux sanguins existants par les cellules tumorales. En effet, celles-ci vont proliférer à proximité de ce vaisseau et de ce fait vont exercer une pression physique sur l’organe normal adjacent à ce vaisseau. Cette pression va ainsi entrainer le recul de l’organe. Le vaisseau ainsi isolé sera incorporé au sein de la tumeur (figure 26 D). Ce type de vascularisation tumorale est principalement rencontré au cours des premières phases de développement tumoral (Holash, Maisonpierre et al. 1999). L’imitation vasculaire : est le phénomène où les cellules épithéliales tumorales acquièrent des propriétés de cellules endothéliales (Maniotis, Folberg et al. 1999). Celles-ci vont exprimer des protéines associées aux phénotypes mésenchymateux et vont s’intégrer aux vaisseaux sanguins afin de les allonger (figure 26 E) (Hendrix, Seftor et al. 2003). La différenciation des cellules souches tumorales en cellules endothéliales : a été observée en premier lieu dans le glioblastome (Wang, Lehuede et al.) montrant la possibilité de différenciation des cellules souches cancéreuses en cellules endothéliales (figure 26 F). 37 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral FIGURE 26 : Les types de vascularisation tumorale (d’après Carmeliet, 2011) - Morphologie des vaisseaux tumoraux : La structure des vaisseaux tumoraux diffère fortement des vaisseaux normaux. Alors que les vaisseaux sanguins normaux ont une architecture organisée et fonctionnelle (Carmeliet and Jain 2000) les vaisseaux sanguins tumoraux ont une architecture désorganisée, sinueuse avec de nombreuses ramifications et des fuites hémorragiques (Jain 2005). Ces vaisseaux sont principalement formés par une couche de cellules endothéliales défectueuse et non homogène. Ces cellules sont parfois superposées et ont des jonctions lâches à l’origine des fuites hémorragiques. De plus, elles n’ont généralement pas de cellules murales de soutien (Tong, Boucher et al. 2004) et sont recouvertes de quelques péricytes anormaux (Morikawa, Baluk et al. 2002). L’ensemble de ces anomalies aboutit à une perfusion sanguine chaotique de la tumeur et conduit à un maintien de l’hypoxie de certaines zones tumorales qui va donc 38 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral continuer à sécréter des facteurs angiogéniques induisant un remaniement perpétuel de la vascularisation tumorale (Hashizume, Baluk et al. 2000). - Acteurs cellulaires de l’angiogénèse tumorale : La membrane basale se situe entre les cellules endothéliales et les péricytes et sert de support à ces cellules. Outre ces fonctions structurelles, elle sert aussi de substrat pour la migration des cellules endothéliales, et son clivage va permettre la libération de facteurs pro-angiogéniques tels que le VEGF A. Les péricytes sont recrutées par les cellules endothéliales lors de la maturation des vaisseaux sanguins. En condition tumorale, ces cellules murales sont capables de renforcer le signal angiogénique en sécrétant du VEGF A par exemple et ainsi stimuler la croissance des cellules endothéliales (Reinmuth, Liu et al. 2001). Les péricytes ont aussi été décrits comme pouvant restreindre le signal angiogénique (Hellstrom, Gerhardt et al. 2001). Les cellules endothéliales ont un rôle évident dans le processus angiogénique. Cependant, une étude a montré que ces cellules pouvaient également moduler la formation de métastases via l’expression d’un récepteur membranaire aux chemokines Duffy Antigen Receptor for Chemokine (DARC) (Bandyopadhyay, Zhan et al. 2006). Le tableau suivant mentionne les facteurs pro-angiogéniques produits par les autres cellules du microenvironnement : Type cellulaire Cancer associated fibroblasts (CAFs) Cellules dendritiques Macrophages Mastocytes Facteurs proangiogéniques VEGFs MMPs IL8 FGF2 TNFα TGFβ GM-CSF VEGFs TNFα FGF 2 MMP2 / 7 / 9 / 12 VEGFs FGF-2 IL-8 TGFβ 39 Référence (Kalluri and Zeisberg 2006) (Sato, Maehara et al. 2004) (Su, Sung et al.) (Sozzani, Rusnati et al. 2007) (Lamagna, Aurrand-Lions et al. 2006) (Lewis and Pollard 2006) (Crivellato, Nico et al. 2008) Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral c) MODULATION DU VEGF DANS LE CANCER COLORECTAL : Dans le cancer colorectal, le VEGF A est le facteur le plus décrit dans l’angiogenèse tumorale. L’expression de cette protéine et de son récepteur est corrélée avec le degré de vascularisation des tumeurs (Takahashi, Kitadai et al. 1995) (Warren, Yuan et al. 1995). Son expression a été décrite comme un marqueur pronostic du cancer colorectal métastatique (Weidner 1995). L’expression du VEGF a été observée dans la muqueuse colique normale, dans les cellules tumorales, dans les métastases coliques et dans les lignées cellulaires (Ellis, Takahashi et al. 2000). Néanmoins, l’expression de ce facteur est corrélée avec l’apparition de métastases à 5 ans (Ellis, Takahashi et al. 2000). De plus, le taux de VEGF est un marqueur de la progression tumorale colorectal et de la présence de métastases (Tokunaga, Oshika et al. 1998) (Kumar, Heer et al. 1998). Un anticorps bloquant anti-VEGF, le bevacizumab a été développé et est utilisé dans le cadre des CRC métastasés. Cet anticorps augmente la survie des patients lorsqu’il est associé au fluorouracile (Kabbinavar 2005) (Kabbinavar, Hurwitz et al. 2008). III. LES CELLULES NERVEUSES : Au niveau digestif, le rôle principal des cellules nerveuses est d’assurer la régulation de la motricité du système digestif. Ces cellules sont divisées en trois entités : le système nerveux entérique ou intrinsèque (SNE), le système nerveux extrinsèque sympathique et le système nerveux extrinsèque parasympatique. FIGURE 26 : Le système nerveux entérique (GERSHON Michael D « The second brain ») La majorité des fonctions du système digestif est assurée par le système nerveux entérique (SNE), il est décrit comme « un petit cerveau » qui coordonne l’activité gastrointestinale (Yokoyama and North 1983). Ce système nerveux est formé de plexus. Le plexus myentérique (ou d’Auerbach) est le plus volumineux, situé entre les couches musculaires longitudinales et circulaires, il est responsable du contrôle moteur de l’appareil digestif. Le plexus sous-muqueux (ou de Meissner) est quant à lui impliqué dans la régulation des sécrétions gastro-intestinales et le débit sanguin local (Timmermans, Scheuermann et al. 1992). Le couplage entre le système nerveux intrinsèque et les fibres lisses est assuré par les cellules de Cajal. Ces cellules, d’origine mésenchymateuses, doivent assurer la fonction de « pacemaker » et l’automatisme du tube digestif. Pour cela, elles jouent sur la dépolarisation des cellules musculaires lisses en ouvrant leurs canaux calciques voltage-dépendant. Ce phénomène est à l’origine des ondes lentes de l’intestin en 40 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral déterminant le rythme électrique de base qui est variable en fonction des différents segments du tube digestif (Brookes, Dinning et al. 2009). Le système nerveux parasympatique (PS) a un rôle prédominant sur l’estomac et sur la partie proximale de l’intestin. Ce système régule la relaxation de l’estomac lors de prises alimentaires et permet la diminution des contractions de l’estomac. Ce système est aussi relié au plexus entérique et peut déclencher la motilité intestinale (Macrae, Furness et al. 1986). Le système nerveux sympathique (S) est inhibiteur et est impliqué dans de nombreux reflexes d’inhibitions digestives. Les fibres sympathiques ont aussi un rôle inhibiteur en position présynaptique des fibres parasympathiques (Olsson, Costa et al. 2004). IV.LA CRYPTE INTESTINALE ET LE SYSTEME IMMUNITAIRE : a) EN CONDITION PHYSIOLOGIQUE : L’épithélium intestinal représente la plus grande surface exposée à des substances environnementales (Lotz, Menard et al. 2007). La particularité du tube digestif est que cette surface très importante est exposée à une diversité et une densité bactérienne immense. Il y a dans le tube digestif entre 500 et 1000 espèces bactériennes différentes avec une densité allant de 100 organismes/mL de contenu dans l’estomac à 1000 organismes/mL dans le colon. De plus, les relations entre l’organisme humain et les micro-organismes sont de nature symbiotique (Wells, Loonen et al.). Cela met en exergue la nécessité de trouver un équilibre entre la défense contre les infections et la survie du microbiote intestinal. Cette partie a pour objectif de dresser un aperçu rapide des types cellulaires responsable de l’immunité digestive et des stratégies mises en place pour le maintien de l’équilibre entre défense de l’organisme et survie du microbiote. FIGURE 27 : Coupe d’une crypte intestinale (Lotz, Menard et al. 2007) Les entérocytes constituent la première barrière de l’organisme. L’architecture de ces cellules (microvillosités) et les jonctions serrées qu’elles créent avec les cellules adjacentes constituent une première barrière physique entre les bactéries et l’organisme. De plus, ces entérocytes sécrètent de manière systémique des protéines antibactériennes destinées à empêcher la prolifération de ces organismes à proximité des entérocytes (Lotz, Menard et al. 2007). 41 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral Les cellules souches, localisées au fond des cryptes intestinales, assurent le renouvellement permanent de l’épithélium. Ces cellules étant très sensibles à la présence de bactéries, les cellules de Paneth situées à proximité des cellules souches vont produire des substances antimicrobiennes afin de protéger les cellules souches (Duerkop, Vaishnava et al. 2009). Les cellules de Paneth ne sont présentes qu’au niveau de l’intestin grêle et absentes du colon. Ceci explique la différence de densité bactérienne entre ces deux organes (Lotz, Menard et al. 2007). Les cellules caliciformes sont les cellules responsables de la sécrétion de mucus. Ce mucus va aussi servir à la protection de l’organisme et à la modulation des interactions avec le microbiote intestinal. La couche de mucus est constituée de deux compartiments distincts. La couche externe sera colonisée par les bactéries mais la couche interne par sa viscosité va retenir les peptides antibactériens produits par les entérocytes et les cellules de Paneth (Duerkop, Vaishnava et al. 2009). Les plaques de Peyer représentent la première réponse immunitaire et permettent la présentation des antigènes. Dans ces plaques se trouvent des cellules M, ces cellules possèdent une activité d’endocytose. Les cellules M vont donc se lier à l’antigène et le transmettre aux cellules dendritiques présentes et interagir avec les lymphocytes T (LT) naïfs présents dans les plaques de Peyer (Coombes and Maloy 2007). Les cellules présentatrices d’antigènes vont aussi migrer dans les ganglions mésentériques lymphoïdes où ces cellules vont pouvoir activer les cellules T et B naïves et induire la réponse immunitaire adaptative. Les réponses immunitaires innées et adaptatives sont très différentes. La réponse innée permettra une réponse rapide et aspécifique alors que la réponse adaptative est plus lente mais plus ciblée. - La réponse immunitaire innée : Des micro-organismes plus résistants aux peptides antimicrobiens peuvent atteindre les cellules épithéliales constituant la paroi intestinale (Medzhitov 2007). Dans ce cas, des molécules appelées PAMP (Pathogen Associated Molecular Patterns) communes à ces micro-organismes vont être reconnues par des récepteurs PRR (Pattern Recognition Receptors) qui vont faire la différence entre le soi et le non-soi. Ils pourront ainsi contrôler la différenciation des cellules présentatrices d’antigènes et vont permettre d’adapter la réponse immunitaire. La stimulation des PRR va activer des facteurs de transcription dont NfkB, CREB et STAT, qui vont permettre l’expression de gènes codant pour des chemokines et cytokines pro et/ou anti-inflammatoires. La spécificité de la réponse immunitaire sera dépendante du type de PRR activé (Wells, Loonen et al.). L’une des conséquences de l’activation de NfkB et des chemokines est de provoquer la libération de défensines antibactériennes et l’attraction des phagocytes. 42 Introduction bibliographique - - Le stroma en condition physiologique & tumoral La réponse immunitaire adaptative : Les cellules présentatrices d’antigènes (CPA) vont reconnaitre les micro-organismes de façon spécifique et vont les présenter aux lymphocytes allant mettre en place la réponse immunitaire adaptée (Duerkop, Vaishnava et al. 2009). Ces cellules sont des monocytes, des lymphocytes B ou des cellules dendritiques. La fonction de ces cellules va être régulée en fonction de l’homéostasie intestinale. Par exemple, à l’état stationnaire, l’expression de l’interleukine 12 produite par ces cellules FIGURE 28 : Réponse immunitaire adaptative est régulée négativement si le micro(Sanz and De Palma 2009) organisme reconnu est considéré comme bénéfique à l’organisme. Ce phénomène est important pour éviter la mise en place d’inflammation chronique en réponse aux bactéries présentes physiologiquement dans le système digestif (Sansonetti 2004). Il existe deux types de lymphocytes B (LB mémoire et plasmocyte). Ils ont la capacité de produire des récepteurs spécifiques à un antigène particulier. Suite à la reconnaissance de l’antigène, les LB se différencient en plasmocytes et vont sécréter des anticorps. Les LB sont responsables de la production de 70 à 90% des immunoglobulines de type A (IgA). Ces cellules sont localisées au niveau des ganglions mésentériques et dans les plaques de Peyer. Les lymphocytes T (LT) vont avoir de nombreux rôles en fonction de leurs types. Les LT CD8+ exercent une activité cytotoxique envers les pathogènes. Les LT CD4+ sont divisés en plusieurs classes. Les lymphocytes Th1 vont produire l’interféron-γ et l’IL2 (Duerkop, Vaishnava et al. 2009) et sont impliqués dans les réactions inflammatoires et dans l’élimination des pathogènes intracellulaires (Sanz and De Palma 2009). Les lymphocytes Th2 vont participer à la différenciation des LB en plasmocytes (Rescigno and Di Sabatino 2009). Les lymphocytes Th17 produisent de l’IL17, des facteurs de croissance et des chemokines. Ces LT vont permettre le recrutement des neutrophiles et d’augmenter l’inflammation (Rescigno and Di Sabatino 2009). Les LT régulateurs vont empêcher l’activation des LT naïfs empêchant l’induction de réponses immunitaires inappropriées (Barnes and Powrie 2009). 43 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral b) EN CONDITION TUMORALE : Ce chapitre n’a pas vocation à traiter l’ensemble des processus immunitaires en réponse au cancer mais cherchera plutôt à décrire les phénomènes d’échappement au système immunitaire mis en place par la tumeur colorectal au cours de la carcinogénèse ainsi que de dresser un aperçu des interactions entre les cellules de l’immunité et les autres types cellulaires présents au sein du stroma tumoral colique notamment. - Le concept d’ « immunoediting » : Ce concept repose sur le rapport de force qu’il existe entre la tumeur et le système immunitaire au cours de la carcinogénèse. Il comprend trois phases : l’élimination, l’équilibre et l’échappement. L’élimination est la première phase durant laquelle la tumeur est reconnue par le système immunitaire et va être combattue par celui-ci. A l’issue de cette phase, la tumeur peut soit être éliminée, soit entré dans une phase d’équilibre entre le renouvellement tumoral et l’élimination immunitaire. L’équilibre correspond à une période durant laquelle le système immunitaire exerce une forte pression de sélection sur les cellules tumorales qui résistent à cette pression de par leurs capacités prolifératives et leurs instabilités génétiques. L’un des exemples les plus concrets de cette phase d’équilibre est le cas d’une personne atteinte d’un mélanome invasif qui fut opérée et en rémission pendant 15 ans de ce cancer. Les deux reins de cette personne ont été prélevés suite à son décès et greffés chez une autre personne. Cette personne développa deux tumeurs aux deux reins greffés extrêmement rapidement après la greffe car deux tumeurs secondaires en phase d’équilibre se trouvaient dans les reins greffés et en raison des traitements immunosuppresseurs, ces tumeurs ont pu se développer (MacKie, Reid et al. 2003). On peut donc dire qu’une sélection s’opère lors de la phase d’équilibre entre plusieurs variants tumoraux qui sont éliminés ou qui possèdent un avantage sélectif leur permettant de mieux résister au système immunitaire. Ce mécanisme va donc sélectionner les tumeurs avec une immunogénicité faible qui va donc induire une réponse immunitaire présente mais atténuée et donc tolérée. Dans cette partie correspondant à la phase d’échappement au système immunitaire, je traiterais en particulier du mécanisme principal d’échappement du cancer colorectal. 44 Introduction bibliographique - - Le stroma en condition physiologique & tumoral Rôle des lymphocytes T dans l’échappement au système immunitaire colique : L’une des étapes clés dans l’échappement au contrôle immunitaire est la régulation des populations de LT CD8+ (cytotoxiques). En effet, une étude sur 131 patients montre un effet positif de cette population cellulaire par rapport à la survie des patients (Naito, Saito et al. 1998). De plus, une étude plus récente sur 959 patients montre que l’activation de ces lymphocytes induit une diminution des métastases (Pages, Berger et al. 2005). L’apparition et la prolifération d’une classe de lymphocytes T régulateurs (CD4+) va permettre un échappement à la réponse immunitaire des LT CD8+ FIGURE 29 : Rôle des différents (Waldner, Schimanski et al. 2006). Il s’agit de la lymphocytes T dans le cancer colorectal (Waldner, Schimanski et al. 2006) population de LT CD4+ CD25+ qui est décrite comme abondante dans le stroma tumoral et participant à ce mécanisme (Yu and Fu 2006) (Pardoll and Topalian 1998). Ces lymphocytes sont activés par le TGFβ produit par les LT CD4+ qui va permettre leur prolifération via l’induction du facteur de transcription FOXP3, ces LT régulateurs vont ainsi pouvoir inhiber les LT CD4+ effecteurs et les LT CD8+ (figure 29). De plus ces LT CD4+ / CD25+ vont provoquer la diminution de sécrétion d’IL6 produite par les LT CD4+ (effecteurs) conduisant à l’expression de FOXP3 dans ces lymphocytes (Becker, Fantini et al. 2006). Cela permettra une réponse immunitaire plus faible de l’ensemble des lymphocytes T. - Les macrophages associés aux cancers (TAM : Tumour Associated Macrophage) : Les TAM représentent une part importante des cellules immunitaires du microenvironnement tumoral (Pollard 2004). Ces macrophages dérivent de monocytes circulant, issus de la moelle osseuse, qui sont recrutés à proximité de la tumeur. Les tumeurs vont sécréter des facteurs permettant le recrutement et l’accumulation des TAM sur le site de la tumeur (Bottazzi, Polentarutti et al. 1983). Les facteurs principaux qui vont permettre le recrutement des TAMs sont : - La chemokine CCL2/MCP1 (monocyte chemoattractant protein 1) est une chemokine exprimée dans de nombreux cancers (ovaires, sein et gliomes) (Pollard 2004). Cette protéine induit le recrutement des TAM. En effet, dans le cancer du sein la production de CCL2 est associée à la densité de TAM au sein de la tumeur. De plus, il a été décrit que dans des souris KO CCL2 le recrutement des macrophages est inhibé (Ueno, Toi et al. 2000). - Le facteur de croissance M-CSF/CSF-1 (Colony Stimulation Factor) est un facteur très important pour la survie, la prolifération et la différenciation des macrophages. Il a été décrit 45 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral que les TAM s’accumulent préférentiellement dans les zones hypoxiques (Onita, Ji et al. 2002) et nécrotiques (Leek, Landers et al. 1999). - Le VEGF produit en abondance dans ces zones est également un facteur chemoattractant puissant de ces macrophages (Barleon, Sozzani et al. 1996). Les rôles des TAM dans la progression tumorale sont multiples. Les TAM ont un rôle important dans l’angiogenèse. Ces cellules ont été décrites comme produisant de nombreux facteurs proangiogéniques comme CXCL8/IL8, VEGF, FGF2 et PDGF-B (Lamagna, AurrandLions et al. 2006). Ces facteurs préférentiellement dans les zones hypoxiques vont permettent le développement vasculaire et ainsi la progression tumorale. Ainsi un niveau élevé de TAM dans la tumeur est corrélé à une augmentation de l’angiogénèse (Pollard 2004). Le second rôle de ces cellules dans la carcinogénèse est de permettre une inhibition de la réponse immunitaire contre la tumeur. En effet, les TAM ont été montrés comme produisant de l’IL10, du TGFβ et la PGE2 (prostaglandine E2), ces facteurs vont participer à l’établissement d’un microenvironnement immunosuppresseur qui va se révéler néfaste pour l’activité des LT CD8+ (Sica, Saccani et al. 2000) (Baxevanis, Reclos et al. 1993). V. LES FIBROBLASTES / MYOFIBROBLASTES : FIGURE 30 : Fibroblastes humains en immunofluorescence (Source : www.olympusmicro.com) Les fibroblastes sont des cellules mésenchymateuses qui constituent la composante cellulaire de base du tissu conjonctif et contribuent au maintien de son intégrité. Les fibroblastes ont été décrits comme des cellules étoilées dotées de longs prolongements (Takahashi-Iwanaga 1991). Ils possèdent un réticulum endoplasmique granuleux et un appareil de Golgi développé caractéristiques des cellules à haute activité synthétique (Sappino, Schurch et al. 1990). Les fibroblastes ont pour origine embryonnaire le mésoderme qui constitue l’origine de tout tissus mésenchymateux (Xouri and Christian). Ils ont un rôle capital dans le remodelage de la matrice extracellulaire (MEC) étant donné qu’ils sécrètent la majorité des composants comme le collagène, la laminine ou la fibronectine. Ils peuvent aussi dégrader la matrice en sécrétant des métalloprotéases matricielles (MMP). Ce type cellulaire possède un index prolifératif très faible et un faible métabolisme en condition normale. Les deux fonctions principales des fibroblastes en condition physiologique sont d’intervenir au cours de la cicatrisation et des processus d’inflammation (Xouri and Christian). Des études de microscopies électroniques ont permis de voir une prolifération rapide des fibroblastes en 46 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral réponse aux dommages environnants et une migration de ces cellules à proximité du site (Desmouliere, Darby et al. 2003). Une autre étude a montré que des fibroblastes de la moelle osseuse étaient recrutés à proximité des dommages (Phillips, Burdick et al. 2004). Les cellules épithéliales peuvent aussi subir l’EMT et devenir mésenchymateuses. Les cellules épithéliales vont ainsi perdre leur polarité et l’adhésion avec les autres cellules du tissu. En effet, l’expression de protéines impliquées dans l’adhésion cellule-cellule, comme la ECadhérine, l’occludine et la tight jonction 1, vont être inhibées, cela va favoriser la mobilité cellulaire (Avizienyte, Brunton et al. 2005). Dans le même temps, les cellules épithéliales acquièrent des caractéristiques mésenchymateuses et se mettent à exprimer des marqueurs mésenchymateux comme la N-Cadhérine, la vimentine, la fibronectine et des MMPs (Lee, Dedhar et al. 2006). Suite au recrutement des fibroblastes, ils seront « activés » devenant des myofibroblastes (aussi appelés dans les cancers, les fibroblastes associés au cancer – CAFs). Les myofibroblastes ont des caractéristiques communes avec les fibroblastes et les fibres musculaires lisses (Sappino, Schurch et al. 1990). La différenciation des myofibroblastes reste mal comprise, cependant le TGFβ semble avoir un rôle central dans l’activation des fibroblastes. Ce facteur de croissance augmente l’expression de l’α-Smooth Muscle Actin (αSMA) qui est l’un des marqueurs de référence des myofibroblastes (Evans, Tian et al. 2003). De plus, la stimulation au TGFβ induit l’expression d’αSMA dans les fibrocytes qui sont recrutés sur le site de l’inflammation (Schmidt, Sun et al. 2003). Le TGFβ joue aussi un rôle important dans les phénomènes de migration des moyfibroblastes en attirant les cellules du mésenchyme et les leucocytes sur le site des dommages (Flanders, Major et al. 2003). La migration des fibroblastes est aussi dépendante de la matrice environnante induisant une réorganisation des intégrines de ces derniers (Paine and Ward 1999). La capacité de mitose des myofibroblastes est importante une fois que ces cellules ont migré sur le site. Deux facteurs induisent une augmentation de la mitose de ces cellules : le TGFβ et le PDGF. Cependant, le TGFβ a un effet paradoxal sur la prolifération des myofibroblastes. Il inhibe la prolifération des fibroblastes à haute concentration alors qu’il la stimule à concentration plus faible (Kovacs and DiPietro 1994). Le PDGF induit la prolifération des cellules mésenchymateuses, une fois que cette stimulation est faite une boucle autocrine permet d’entretenir ce signal (Kovacs and DiPietro 1994). La dernière fonction des myofibroblastes sera la sécrétion de la matrice extracellulaire (MEC). Cette notion sera traitée dans la partie suivante. Les fibroblastes associés aux cancers seront décrits dans un chapitre suivant, ces cellules occupant une place très importante dans mes travaux de thèse. 47 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral VI.COMPOSANTE MATRICIELLE : a) COMPOSITION ET ROLE DE LA MATRICE EN CONDITION PHYSIOLOGIQUE : La matrice extracellulaire (MEC) est un réseau dense, tridimensionnel de macromolécules organisées autour des cellules. Bien que la MEC ait été considéré comme n’ayant qu’une fonction structurale, on sait maintenant qu’elle assure de nombreuses autres fonctions. Elle permet l’isolation des compartiments cellulaires, elle assure la résistance mécanique des tissus et sert de support pour la migration des cellules environnantes. La composition de la matrice diffère en fonction de sa localisation et de sa fonction (Adams and Watt 1993). Elle est constituée principalement de trois types de molécules : le collagène, l’élastine et des glycoprotéines assurant l’adhérence cellulaire. Les polysaccharides représentent les molécules de ‘remplissage’ de la matrice. Le collagène est une glycoprotéine fibreuse dont le rôle peut être associé à une armature. Le collagène est l’assemblage protéique le plus abondant chez les vertébrés constituant 30 % des protéines chez les mammifères. Une unité de collagènes est composée de trois chaines α (figure 31) (Ricard-Blum and Ruggiero 2005). Il existe 34 chaines α différentes composées de 1000 répétitions d’acides aminés environ. Cette répétition est de la forme Glycine-X-Y, la glycine étant requise en position 1 car sa petite taille permet le repliement de la triple hélice. La proline occupe généralement la position X et l’hydroproline est en position Y (Ricard-Blum and Ruggiero 2005). Le collagène va ensuite se structurer, trois chaines α vont former une hélice formant la molécule de tropocollagène (Shoulders and Raines 2009). Les molécules de tropocollagène vont s’assembler, les lysines en N-Terminal sont alors pontées aux lysines en C-Terminal d’une autre fibre via la lysyl oxydase. Ces fibres s’assemblent et forment des fibrilles de 500 nm de diamètre qui s’agrègeront en fibres de collagène de 1 à 10 µm de diamètre (Shoulders and Raines 2009). 48 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral FIGURE 31 : Structure secondaire et tertiaire du collagène (Shoulders and Raines 2009) L’élastine est une molécule synthétisée et sécrétée dans l’espace extracellulaire par les fibroblastes. Elle est composée de fibres de tropoélastine, cet assemblage constituant des fibres élastiques. Ces fibres sont présentes dans la plupart des tissus conjonctifs. L’élastine est une protéine insoluble, hydrophobe et très résistante au stress chimique ou mécanique. L’hydrophobicité, facteur déterminant des propriétés élastiques de ces fibres, est due à une forte proportion de résidus apolaires (Vrhovski and Weiss 1998). Plusieurs possibilités d’assemblage de l’élastine ont été proposées et sont récapitulées dans la figure 32 : FIGURE 32 : Possibilités d’assemblages de l’élastine (Vrhovski and Weiss 1998) 49 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral La fibronectine est une protéine sécrétée par les cellules endothéliales et par les fibroblastes. Les différentes formes de fibronectine sont obtenues par épissage alternatif à partir d’un ARNm issu d’un seul gène. Deux monomères de fibronectine s’assemblent pour former un dimère relié par deux ponts disulfures situés sur leurs parties C-Terminale. Les dimères de fibronectine s’assemblent en polymères et forment des agrégats fibrillaires (Peters, Sporn et al. 1990). Cette protéine joue un rôle clé dans les processus d’adhésion cellulaire et de migration cellulaire. Elle se lie aux autres composantes de la matrice cellulaire (collagène et glycoprotéines) ainsi qu’aux intégrines présentes sur les cellules. Elle participe à l’organisation de la matrice par la formation de réseaux fibrillaire favorisant l’adhérence et l’agencement des protéines matricielles entre elles. La fibronectine est retrouvée dans la lame basale et les tissus conjonctifs lâches. La laminine est une glycoprotéine hétérotrimérique composée de trois chaines : α, β et γ. Il existe 5 chaines α, 4 chaines β et 3 chaines γ composant la laminine (Hamill, Langbein et al. 2009). La laminine 1 (α1, β1, γ1) s’organise en réseau avec le collagène IV au sein de la lame basale. La lamine 5 (α3, β3, γ2), 6 (α3, β1, γ1) et 7 (α3, β2, γ1) sont des molécules d’adhésion entre les cellules et la lame basale (Aumailley and Gayraud 1998). Dans le colon au sein de la lame basale, les laminines 1 et 5 sont majoritaires. Les protéoglycans sont une famille hétérogène de macromolécules qui sont composées d’une chaine protéique et sur laquelle est greffée une chaine glycanique. La chaine protéique de cette molécule peut varier entre 1 et plus de 500 kDa. La chaine glycanique définit le type de protéoglycans, il en existe plusieurs sous types (figure 32) : le hyaluronate, l’héparine, le dermatane sulfate, le kératane sulfate et le chondroitine sulfate. FIGURE 33 : Les différents types de chaines glycaniques retrouvés au sein des protéoglycans (Source : Biochemistry, A short Course) 50 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral La diversité des protéoglycans est due à la composition de la chaine protéique comme aux différentes chaines glycaniques latérales. Sur cette chaine, des motifs de sulfatations variables sont aussi responsables des activités diverses des protéoglycans. Ainsi la succession des chaines glycosides ainsi que la sulfatation variable des chaines glycaniques permettent la liaison avec des facteurs de croissance, des cytokines et des chemokines (Delehedde, Deudon et al. 1996). Certains protéoglycans permettent l’immobilisation des facteurs de croissance au niveau du stroma créant des réserves qui pourront être libérées en cas de remodelage de la matrice (Ohtani, Nakamura et al. 1993). Ces molécules peuvent aussi avoir un rôle de protections de ces facteurs contre une dégradation protéolytique (Tardieu, Gamby et al. 1992). La matrice extracellulaire colorectale est composée majoritairement de collagène de type I, de type III et de fibronectine (Hilska, Collan et al. 1998). La membrane basale colorectale est quant à elle composé principalement de collagène de type IV et de laminine (Oka, Naito et al. 2002). La dégradation de la lame basale est nécessaire à l’invasion tumorale (Oka, Naito et al. 2002). De plus, la perte du collagène de type IV est associée aux tumeurs faiblement différenciées (Zeng, Cohen et al. 1999). b) INTERACTION ENTRE LA MATRICE ET LES CELLULES TUMORALES : L’interaction entre la matrice et les cellules se fait via des molécules d’adhésion comme les intégrines. Les protéoglycans et les fibres composant la matrice extracellulaires vont interagir avec ces molécules d’adhésion. Les intégrines sont des glycoprotéines FIGURE 34 : Possibilités d’assemblages des chaines capables à la fois de réguler l’adhésion α et β des intégrines (Luo, Carman et al. 2007) cellulaire et jouent le rôle de récepteurs pouvant transduire un signal entre la cellule et la MEC. Cette famille de molécules est ubiquitaire. Les intégrines sont formées de deux sous-unités α et β liées de façon non covalente (Hynes 1992). A ce jour, 18 sous-unités α et 8 sous-unités β ont été identifiées (Luo, Carman et al. 2007). La diversité d’assemblage de ces sous-unités (figure 33) permet aux intégrines de lier un large spectre de ligands de la MEC et des cellules. La signalisation des intégrines de l’extérieur de la cellule vers l’intérieur se fait par l’intermédiaire de la chaine β. Cette signalisation intervient entre autres dans la réorganisation du cytosquelette, l’adhésion et la survie cellulaire (Hood and Cheresh 2002). Elle est capable de réguler le cycle cellulaire (Guadagno, Ohtsubo et al. 1993). Il existe de nombreuses anomalies d’expression des intégrines dans de nombreux cancers (Woodhouse, Chuaqui et al. 1997). L’intégrine αvβ3 est un récepteur des protéines 51 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral extracellulaires contenant une séquence RGD (Arg-Gly-Asp) que peuvent reconnaitre la fibronectine, la vitronectine, la laminine, le fibrinogène et le collagène dénaturé. Cette intégrine est peu exprimée dans les cellules en condition physiologique mais son expression est fortement augmentée lors de l’angiogenèse par les cellules endothéliales. Cette intégrine est considérée comme un marqueur des mélanomes invasifs (Albelda, Mette et al. 1990) (Hieken, Farolan et al. 1996) et son expression dans les cellules endothéliales a été montrée comme augmentant le potentiel métastasique des cellules tumorales (Brooks, Montgomery et al. 1994). La surexpression de l’intégrine β4 induit une inhibition de la prolifération en provoquant l’arrêt du cycle cellulaire via l’augmentation des Cyclin dependant kinases (Cdk) (Clarke, Lotz et al. 1995). Il a également été démontré que l’expression de l’intégrine α2β1 induisait un arrêt de la croissance cellulaire et la réversibilité du phénotype tumoral (Zutter, Santoro et al. 1995). L’inhibition des interactions entre les intégrines et leurs ligands inhibe la croissance cellulaire tumorale et peuvent induire l’apoptose (Montgomery, Reisfeld et al. 1994) (Brooks, Clark et al. 1994). La surexpression de la lamine-5γ2 dans le cancer colorectal été constaté au niveau du front invasif la tumeur (Garcia-Solano, Conesa-Zamora et al.). De plus, l’expression de la laminine α3β3γ2 dans le cancer colorectal est un facteur de mauvais pronostique (Guess, Lafleur et al. 2009). Les changements conformationnels induit par des signaux intracellulaires peuvent aussi avoir des conséquences sur le comportement cellulaire par rapport à son environnement dont la matrice extracellulaire (MEC). La conséquence de la modulation de ces signaux va aboutir à des modifications de la migration et l’invasion (Brown and Hogg 1996). Cette modification de comportements cellulaires va aboutir à l’expression et la sécrétion de protéases qui agiront sur la MEC. 52 Introduction bibliographique - Le stroma en condition physiologique & tumoral c) LES METALLOPROTEASES MATRICIELLES (MMP) : Les MMPs sont une famille d’enzyme calcium et zinc dépendantes capables de dégrader toutes les composantes de la matrice (Egeblad and Werb 2002) (Vu and Werb 2000). Un niveau augmenté de MMPs corrèle avec une baisse de la survie des patients dans de nombreux types de cancers (Hilska, Roberts et al. 2007) (Pellikainen, Ropponen et al. 2004). Le tableau suivant nomme les différentes MMPs et leurs substrats associés : Enzymes MMP Substrats MMP-1 MMP-8 MMP-13 MMP-18 Collagènes I, II, III, VII, X, gélatines Collagènes I, II, III Aggrécan, collagènes I, II, III, gélatines Collagène I Collagénases Collagénase-1 (intersticielle) Collagénase-2 (neutrophile) Collagénase-3 Collagénase-4 Gélatinases Gélatinases A MMP-2 Gélatinases B MMP-9 Gélatines, collagène I, IV, V, VII, X, fibronectine, élastine Gélatines, collagène IV, V, élastine Stromélysines Stromélysine-1 MMP-3 Stromélysine-2 MMP-10 Stromélysine-3 MMP-11 Matrilysine MMP-7 Métalloélastase MMP-12 Protéoglycans, laminine, gélatines, collagènes III, IV, V, IX, fibronectine, entactine, SPARC, collagénase-1 Protéoglycans, laminine, gélatines, collagènes III, IV, V, IX, fibronectine Aucun substrat de la matrice n’est défini Protéoglycans, laminine, fibronectine, gélatines, collagènes, élastine, entactine Elastine, fibrinogène, fibronectine Métalloprotéinases membranaires MT1-MMP MMP-14 MT2-MMP MT3-MMP MT4-MMP MMP-15 MMP-16 MMP-17 Collagènes I, II, III, fibronectine, vitronectine, protéoglycans, pro-gélatinase A Pro-gélatinase A Pro-gélatinase A 53 Introduction bibliographique - d) REMODELAGE DE LA MATRICE ET MMPS DANS LE CANCER COLORECTAL : La réaction desmoplasique induite par les fibroblastes est importante dans la carcinogenèse colorectale. Ce remodelage matriciel est capital à plusieurs titres, il permet la libération de facteurs pro-tumoraux emprisonnés dans la matrice et permet une meilleure chimiorésistance car la tumeur prise dans une matrice de collagène dense sera moins accessible. Cette matrice, riche en collagènes fibrillaires (de type I et III), est un indicateur de mauvais pronostic dans le CRC (Sis, Sarioglu et al. 2005) (Crispino, De Toma et al. 2008). De plus, l’expression des intégrines αvβ5 et αvβ3 augmente la survie cellulaire (Conti, Kendall et al. 2008). Dans cette étude, l’inhibition de ces intégrines induit une chute de la prolifération cellulaire. Le degré d’expression et l’activité des MMPs ont une influence sur tous les processus oncogéniques. Le tableau suivant récapitule les différentes MMPs impliquées dans le CRC ainsi que leurs effets associés : Effets Expression en corrélation avec le stade tumoral Invasion Métastases Angiogenèse Survie diminuée Transition adénome adénocarcinome MMPs impliquées 1 2 3 7 9 2 9 1 2 7 9 2 9 9 13 2 7 9 54 Références (Shiozawa, Ito et al. 2000) (Collins, Morris et al. 2001) (Baker and Leaper 2002) (Ishikawa, Ichikawa et al. 1996) (Zeng, Huang et al. 1996) (Emmert-Buck, Roth et al. 1994) (Zeng, Cohen et al. 1999) (Sunami, Tsuno et al. 2000) (Barozzi, Ravaioli et al. 2002) (Zeng, Shu et al. 2002) (Matsuyama, Takao et al. 2002) (Kim and Kim 1999) (Zeng, Huang et al. 1996) (Leeman, McKay et al. 2002) (Zeng, Cohen et al. 1999) (Heslin, Yan et al. 2001) (Zeng, Cohen et al. 1999) Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs C. LES FIBROBLASTES ASSOCIES AUX CANCERS : CAFS Pendant de nombreuses années, la recherche en cancérologie a cherché à élucider les mécanismes qui induisaient la tumeur elle-même. Ainsi, cette recherche s’est focalisée sur les cellules tumorales épithéliales en considérant que c’était la seule transformation cellulaire qui s’opérait dans le tissu cancéreux. Cependant, de plus en plus de groupe de recherche s’intéresse aujourd’hui aux fibroblastes associés aux cancers : les CAFs. Ce type cellulaire est le plus abondant au sein du stroma de nombreux cancers solides comme le cancer du sein, du pancréas, de la prostate et notamment du colon. Ce chapitre a pour vocation de décrire les fibroblastes associés aux cancers de leurs découvertes jusqu’à leurs rôles de plus en plus importants dans la carcinogénèse. I. DECOUVERTE : Les CAFs ont d’abord été définis comme des myofibroblastes. En effet, ces deux types cellulaires partagent de nombreuses caractéristiques. Ces fibroblastes tumoraux furent décrits aux cours des années 1970 comme des fibroblastes ayant une morphologie approchant les cellules musculaires, avec une abondance de microfilaments leurs conférant un phénotype contractile. Plus tard, l’expression d’αSMA par ces cellules est devenue un marqueur de ces fibroblastes activés par le cancer. Les fibroblastes associés aux cancers sont très proches des fibroblastes « activés » en réponse à l’inflammation, il est souvent décrit que le cancer est une inflammation qui ne guérit pas (Kalluri and Zeisberg 2006). II. ORIGINE : L’origine des CAFs est aujourd’hui un sujet débattu, cette absence de consensus est dû au fait que ces cellules ont vraisemblablement plusieurs origines (Ostman and Augsten 2009). La première hypothèse est qu’ils dérivent des fibroblastes déjà présents au sein du tissu. La seconde est qu’ils proviennent de précurseurs de la moelle osseuse, ces cellules circulantes étant recrutées par la tumeur. Enfin, la dernière hypothèse est que les cellules environnantes (cellules épithéliales, endothéliales, péricytes ou adipocytes) pourraient se dédifférencier en CAFs. - Activation des fibroblastes résidents : L’activation et la prolifération des fibroblastes résidents semblent être aujourd’hui la majeure source de CAFs. Les premiers facteurs décrits comme pouvant activer les fibroblastes résidents des composés issus de la famille des PDGF et TGFβ (Kalluri and Zeisberg 2006). Une analyse des CAFs issus de métastases hépatiques d’un cancer colorectal a pu déterminer que les fibroblastes de cette métastase présentaient des marqueurs similaires (Thy, αSMA, vimentine) et une morphologie semblable aux fibroblastes hépatiques résidants et donc provenaient de cet organe (Mueller, Goumas et al. 2007). 55 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs FIGURE 36 : Les principales origines des CAFs (Ostman and Augsten 2009) - CAFs issus de précurseurs de la moelle osseuse : Une publication a montré que des cellules souches de la moelle osseuse exposées à du milieu conditionné de cellules épithéliales tumorales acquéraient un phénotype fibroblastique et exprimaient des marqueurs de ce type cellulaire tel que αSMA, FSP-1 et SDF-1 (Mishra, Humeniuk et al. 2008). De plus, dans un modèle murin où des cellules de moelle osseuse tagguées GFP ont été transplantées, ces dernières se sont différenciées et ont contribué à l’augmentation de la population des CAFs (Direkze, Hodivala-Dilke et al. 2004) (Ishii, Sangai et al. 2003). Cependant, le ratio de CAFs provenant de ce compartiment cellulaire est très variable et relativement faible. Dans un modèle murin, suite à l’injection de cellules de la moelle osseuse marquées, les CAFs dérivant de ce compartiment ne représentaient que 20% des cellules αSMA positive (Quante, Tu et al.). Le même type d’étude dans un insulinome pancréatique a montré que environ 25% des CAFs proviennent de ce compartiment cellulaire (Direkze, Hodivala-Dilke et al. 2004). Le taux de CAFs provenant de ce compartiment est dans tous les cas assez faible dans les autres modèles (Ishii, Sangai et al. 2005). 56 Introduction bibliographique - - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs Les CAFs dérivent des autres types cellulaires : Les cellules épithéliales ayant subi la transition épithélio-mesenchymateuse (TEM) peuvent représenter une source de CAFs (Kalluri and Zeisberg 2006) (Radisky, Kenny et al. 2007). Les cellules épithéliales ayant subi la TEM présentent les marqueurs d’activations fibroblastiques comme la vimentine, la N-Cadhérine, α-SMA, FAPα et FSP-1 (Giannoni, Parri et al.). Les cellules endothéliales ont été montrées plus récemment comme une source potentielle de CAFs (Zeisberg, Potenta et al. 2007). Une étude a permis de démontrer l’existence de cellules présentant à la fois des marqueurs endothéliaux (CD31) et des marqueurs fibroblastiques (αSMA et FSP1). L’expression de FSP1 dans les cellules endothéliales a aussi été montrée en réponse à une stimulation par le TGFβ. Les péricytes ont été décrits comme source de CAFs. Il a été montré que dans un modèle de souris transgénique surexprimant ADAM12, que des cellules perivasculaires ADAM 12 positive subissent une transformation jusqu’à devenir des myofibroblastes dans le cas d’un processus inflammatoire (Dulauroy, Di Carlo et al.). Une autre étude montre le même phénomène dans un modèle de fibrose rénale (Humphreys, Lin et al.). Les adipocytes, à cause de leurs origines mésenchymateuses, ont été étudiés comme source potentielle de fibroblastes associés aux cancers. Dans un modèle de cancer du sein, les adipocytes résidents se différencient et représentent 27% des cellules αSMA positive (Kidd, Spaeth et al.). Une autre étude montre que des progéniteurs adipocytaires peuvent se différencier en fibroblastes exprimant αSMA et qui possèdent des caractéristiques des CAFs comme un effet profibrotique ou l’augmentation de la migration et des capacités invasives des cellules tumorales associées (Wang, Lehuede et al.). III. ACTIVATION DES CAFS : La principale difficulté dans l’étude des CAFs réside dans l’isolation de la ‘bonne’ population cellulaire. En effet, l’hétérogénéité de cette population cellulaire est très dépendante de l’organe d’isolement et de l’origine multiple de ces cellules. Un fibroblaste associé aux cancers est surtout définit comme tel s’il possède des propriétés pro-tumorales. Néanmoins, de nombreuses études ont cherché à définir une « signature » de ce type de fibroblastes. Les CAFs sont le plus souvent isolés sur la base de leur expression de l’alpha-smooth muscle actin (αSMA). D’autres marqueurs sont couramment employés comme : la vimentine, le platelet-derived growth factor receptor alpha (PDGFR-α), le platelet-derived growth factor receptor beta (PDGFR-β), la fibroblast specific protein (FSP-1) ou la fibroblast activation protein alpha (FAPα) (Anderberg, Li et al. 2009) (Sugimoto, Mundel et al. 2006) 57 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs (Paulsson, Sjoblom et al. 2009). Cependant aucun de ces marqueurs n’est réellement spécifique des CAFs et n’est exprimé par aucun autre type cellulaire. FSP-1 (ou S100A4) est une protéine exprimée dans les fibroblastes. Elle a été décrite comme régulant le cycle cellulaire et comme modulant le cytosquelette. Cette protéine a ainsi été montrée comme augmentant la croissance tumorale et facilitant les métastases (Sherbet 2009). FIGURE 36 : Activation des CAFs FAPα est une gélatinase qui est exprimée spécifiquement par les péricytes et les fibroblastes activés au cours de la cicatrisation ou de la carcinogénèse (Mathew, Scanlan et al. 1995). La surexpression de cette protéine a été constatée dans les fibroblastes de plus de 90 % des carcinomes humains (O'Brien and O'Connor 2008). Une analyse plus approfondie des fonctions de cette protéine sera développée en introduction du premier manuscrit dans lequel je rapporte que la présence de cette protéine dans des polypes hyperplasiques coliques pouvait prédire l’apparition d’un adénome dans les 10 ans suivant l’ablation de ce polype. Les mécanismes d’activation des CAFs sont encore largement débattus néanmoins deux facteurs semblent important dans l’activation des fibroblastes : le TGFβ1 et le PDGF. - Le Transforming Growth Factor beta 1 (TGFß1): Le rôle du TGFβ1 en carcinogénèse est multiple. En effet, ce facteur peut avoir selon les conditions un effet anti ou pro-tumoral. Le TGFβ1 est décrit comme un inhibiteur de la prolifération épithéliale via la répréssion de c-Myc et des cdk (Massague, Blain et al. 2000) (Feng and Derynck 2005) (ten Dijke and Arthur 2007). Néanmoins un effet pro-tumoral de cette protéine a été décrit (Oft, Heider et al. 1998). Ce double rôle a été étudié dans la littérature et les causes de cette double action commencent à être élucidées. 58 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs Le TGFβ est en amont de la voie SMAD, qui induit les effets anti-prolifératifs du TGFβ sur les cellules épithéliales. Cette voie va induire les effets anti-prolifératifs de la voie TGFβ. Dans le cas de cancers, la voie du TGFβ dans les cellules épithéliales est inhibée, soit par mutation (comme vu dans le CRC), soit par méthylation des gènes codant pour les récepteurs du TGFβ. La répression de cette voie dans les cellules épithéliales explique que les effets antitumoraux du TGFβ ne sont pas retrouvés dans le cancer. Les effets pro-tumoraux du TGFβ sont explicables par l’action de ce facteur sur les cellules du stroma tumoral notamment les CAFs. Il a été montré que ce facteur induisait la différenciation et l’activation des fibroblastes in vitro et in vivo (Sime, Xing et al. 1997) notamment via l’expression du marqueur d’activation αSMA (Hu, Wu et al. 2003). Suite à leurs activations, les CAFs vont eux-mêmes produire du TGFβ et ainsi entretenir leurs états d’activations et permettre la génération d’autres CAFs. - Le platelet-derived growth factor (PDGF) : La surexpression des récepteurs aux PDGF α et β a été décrite dans 90% des CAFs (Micke and Ostman 2004) ainsi que dans plusieurs types de cancers (sein, poumon) dont les CRC. Leurs surexpressions entrainent la progression tumorale (Coltrera, Wang et al. 1995) (Sundberg, Branting et al. 1997). Ces récepteurs induisent la prolifération, la migration, l’invasion et l’angiogénèse (Andrae, Gallini et al. 2008). Il a été décrit que le PDGF avait aussi un rôle dans le recrutement et l’activation fibroblastique. Plusieurs études ont permis de montrer que le PDGF-B et -C permettait la différenciation de fibroblastes en myofibroblastes (Rhee and Grinnell 2006) (Jinnin, Ihn et al. 2005). Une étude récente a pu mettre en exergue le rôle du PDGF-D dans le recrutement et la migration des fibroblastes dans un modèle de cholangiocarcinome (Cadamuro, Nardo et al.). IV.ALTERATIONS GENETIQUES DES CAFS : Il est aujourd’hui admis que le cancer a pour origine des altérations génétiques. Initialement les CAFs ont été décrits comme un type cellulaire issu de la différenciation des fibroblastes en réponse aux facteurs des cellules tumorales épithéliales. Cependant, les CAFs ont eux aussi dans certains cas des altérations génétiques qui leurs permettent de maintenir leurs caractéristiques pro-tumorales sans signaux des cellules épithéliales (Littlepage, Egeblad et al. 2005). En effet, plusieurs études ont pu démontrer des altérations dans des zones à hautes fréquences d’altérations génétiques, des pertes d’hétérozygoties (LOH) et des copies des oncogènes ou des gènes suppresseurs de tumeurs dans les CAFs de différents cancers. Dans le cancer du sein, des mutations des gènes TP53 et PTEN sont fréquemment observées dans les cellules épithéliales tumorales. La mutation de ces gènes est indispensable pour la progression de ce type de cancer (Mayo, Dixon et al. 2002). Ces deux gènes sont aussi retrouvés mutés dans les CAFs situés à proximité de la tumeur (Kurose, Gilley et al. 2002). 59 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs Dans le cancer de la prostate, la mutation de TP53 dans les CAFs est induite par une pression de sélection exercée par les cellules épithéliales sur les CAFs qui va privilégier les CAFs TP53 mutés (Hill, Song et al. 2005). De plus, des pertes d’hétérozygoties (LOH) ont été détectées dans 17 à 61% des CAFs issus de cancer du sein invasif (Kurose, Hoshaw-Woodard et al. 2001). Dans ce même type de cancer, la fréquence de LOH des CAFs est associée au grade de la tumeur adjacente (Fukino, Shen et al. 2007). Une autre étude a montré que la transplantation de cellules de cancer prostatique humaines dans des souris nude induisait l’apparition de sarcomes d’origine murine (Pathak, Nemeth et al. 1997) confirmant le lien entre les cellules tumorales et l’apparition d’altérations génétiques dans les CAFs. Une autre étude dans le même type de cancer n’a pas permis de définir des points de mutations précis (Walter, Omura et al. 2008). De la même manière, une étude par une technique de puce d’hybridation génomique comparative n’a pas pu définir des mutations ou d’altérations génomiques répétées sur des biopsies de cancer mammaire (Allinen, Beroukhim et al. 2004). Ces résultats discordants mettent en évidence le fait que l’altération génétique n’est à ce jour pas considérée comme un phénomène majeur de l’apparition des CAFs. Et que les CAFs présentant ces altérations génétiques peuvent être issus de cellules épithéliales tumorales ayant subi la TEM. V. PARTICIPATION DES CAFS A LA CARCINOGENESE : Les CAFs ont de nombreux rôles au sein du tissu tumoral. Un dialogue entre ces cellules et tous les autres types cellulaires va se mettre en place au court de la carcinogénèse. Ces interactions vont générer de nombreux effets sur les phénomènes les plus importants de la carcinogenèse comme la prolifération, la survie cellulaire, l’angiogenèse et la formation de métastases. L’influence des CAFs sur les autres cellules va passer par la sécrétion de facteurs tels que des facteurs de croissance, des cytokines, des protéases ou des enzymes. a) FACTEURS DE CROISSANCE INDUITS PAR LES CAFS : Le facteur Hepatocyte Growth Factor (HGF) est un facteur de croissance identifié comme stimulant la prolifération des hépatocytes (Stoker and Perryman 1985). Cette protéine est le ligand du récepteur c-Met (Benvenuti and Comoglio 2007) et la surexpression de cette voie induit la prolifération, l’invasion et l’apparition de métastases (Peruzzi and Bottaro 2006). Une étude a montré que des CAFs primaires issus d’un cancer pulmonaire produisaient de l’HGF induisant l’activation de la voie pro-oncogénique c-Met dans les cellules épithéliales. Cette production d’HGF induisait une meilleure résistance des cellules tumorales à un inhibiteur du récepteur à l’EGF (Epidermal growth Factor) qui est utilisé en traitement dans ce type de cancer (Wang, Li et al. 2009). Dans un modèle de cancer du sein, la production de HGF par les CAFs a été démontrée ainsi que l’induction de la voie c-Met. 60 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs Cette étude a montré qu’un inhibiteur de c-Met (SU11274) induit une baisse de l’invasion des cellules épithéliales (Jedeszko, Victor et al. 2009). Le Connective Tissue Growth Factor (CTGF) module l’adhésion, la migration et l’invasion cellulaire. Ce facteur de croissance est surexprimé dans le stroma tumoral des cancers du sein et du pancréas (Frazier and Grotendorst 1997) (Wenger, Ellenrieder et al. 1999). Une étude a démontré la production de CTGF par le stroma tumoral associé induit une augmentation de l’angiogenèse et de la croissance tumorale. Cette augmentation de la production de CTGF étant induit par une stimulation aux TGFβ (Grotendorst, Okochi et al. 1996). Une autre étude a pu montrer qu’un traitement de fibroblastes normaux par le TGFβ induisait une augmentation du CTGF et que ces cellules possédaient des activités protumorales (Yang, Tuxhorn et al. 2005). Une étude sur des modèles murins de cancer mammaire a montré que l’expression du Fibroblasts Growth Factor b (FGFb) par les CAFs issus de tumeurs avancées induisait la prolifération des cellules épithéliales (Giulianelli, Cerliani et al. 2008). Dans un modèle de carcinome du col de l’utérus, l’induction de FGFb et de FGF7 dans les CAFs suite à leur activation par du PDGF a été démontrée. Ces facteurs de croissances induisent par la suite la prolifération et l’angiogénèse tumorale dans ce modèle (Pietras, Pahler et al. 2008). b) LES CYTOKINES : PRINCIPAUX MEDIATEURS DE L’ACTION DES CAFS Les cytokines ont, dans un contexte physiologique, un rôle dans la signalisation cellulaire et sont essentielles à la réponse inflammatoire. Cette famille de protéines comprend les interleukines (IL), les interférons (IFN) et les tumor necrosis factor (TNF). Ces facteurs solubles sont produits par les cellules stromales ou épithéliales. Dans le cancer pancréatique, la surexpression de la cytokine orpheline CXCL14 par les CAFs a été décrite (Augsten, Hagglof et al. 2009). Cette étude a pu montrer que CXCL14 induisait la prolifération et augmentait la migration des CAFs qui pourront à leur tour induire la croissance tumorale, l’angiogénèse et l’infiltration immunitaire. Dans ce même cancer, la sécrétion concomitante de CXCL12 (SDF-1, stromal cell-derived factor 1) par les CAFs et la production d’IL8 (CXCL8) par les cellules tumorales a été décrite. SDF-1 ayant un rôle dans la migration des cellules épithéliales et il a un rôle dans la réponse angiogénique (Matsuo, Ochi et al. 2009). Dans le carcinome des cellules squameuses (SCC), une augmentation de la migration des cellules tumorales en présence de CAFs a été constatée. Cette migration nécessite l’expression de CCL7 par les fibroblastes et d’IL-1α par les cellules épithéliales (Jung, Che et al.). La présence de ces deux facteurs a par ailleurs été confirmée sur des coupes de carcinome squameux humain (Jung, Che et al.). Une autre étude a pu montrer qu’à des stades précoces de cancer de la peau, les CAFs possédaient une « signature » pro-inflammatoire par l’expression de facteur comme la 61 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs cyclo-oxygénase 2 (Cox-2), CXCL 1 et 2, IL-1β et 6. Cette « signature » est induite dans ces cellules par l’IL-1β sécrété par les cellules immunitaires qui va induire l’activation de la voie NF-κB et permettre la production de ces facteurs pro-inflammatoires. Cette production va induire le recrutement de macrophages qui vont s’activés et devenir des TAMs et vont avoir un rôle important dans l’angiogenèse (Erez, Truitt et al.). c) LES PROTEASES : ACTEURS DANS LE REMODELAGE DE L’ENVIRONNEMENT DES CAFS Les protéases sont des molécules extrêmement importantes pour la progression tumorale. La famille de protéase la plus importante dans le cancer est la famille des métalloprotéases matricielles (MMP). Les MMPs sont exprimés principalement par les cellules tumorales et les CAFs et ont de nombreux rôles dans la tumorigénèse (Mueller and Fusenig 2004). Ces facteurs sont capables de cliver la matrice extracellulaire (MEC) ce qui va permettre de faciliter la migration des cellules tumorales relâchant au sein de la tumeur la pression induite par sa croissance et va aussi permettre la libération des facteurs de croissance et chimiotactiques emprisonnés au sein de la matrice. Il a ainsi pu être montré que l’expression de MMP-1, -2 et -14 par les cellules tumorales et de MMP-9, -13 et -14 par les CAFs sont associés à la progression et à la formation de métastases dans le carcinome de cellules squameuses (SCC) (Vosseler, Lederle et al. 2009). Dans un modèle de xénogreffe, une autre étude a pu montrer que la sécrétion de MMP-13 par les CAFs permettait, lors du remodelage matriciel, la libération de VEGF de la matrice et induisait l’angiogenèse, ce phénomène favorisant la formation de métastases dans ce modèle (Lederle, Hartenstein et al.). Dans le mélanome, MMP-13 produite par les CAFs est requise pour l’invasion, l’angiogenèse et la formation de métastases (Zigrino, Kuhn et al. 2009). D’autres études ont pu montrer que les fibroblastes péri-tumoraux des mélanomes sécrètent MMP1 (Wandel, Grasshoff et al. 2000). MMP1 qui est reconnu comme un marqueur prédictif de l’évolution d’un cancer mammaire (Poola, DeWitty et al. 2005), et que l’expression de MMP1 dans ce type de cancer induit la prolifération et l’invasion tumorale via le clivage du protease-activated receptor-1 (PAR1) à la surface des cellules tumorales. Il a été démontré que dans un modèle de souris KO MMP1, l’extinction de ce facteur induit le blocage de la migration de ces cellules tumorales métastatiques (Sternlicht and Werb 2001). Le plasminogène est une forme active de la plasmine qui à pour fonction la fibrinolyse. Son activation est régulée par l’urokinase-type plasminogen activator (uPA) (Blasi and Sidenius). La surexpression d’uPA et de son récepteur uPAR a été décrite dans de nombreux cancers et participe à la prolifération, migration et l’invasion. De plus, un niveau élevé de uPA et uPAR est associé à un mauvais pronostique (Dano, Behrendt et al. 2005). Une étude a montré que l’expression de uPA dans les fibroblastes était induit par la production par des cellules épithéliales ovariennes du Fibroblast Growth Factor b (FGFb) et de l’Epidermal Growth Factor (EGF) (Noskova, Ahmadi et al. 2009). 62 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs d) MODIFICATION DU METABOLISME ENERGETIQUE DES CAFS : Il est aujourd’hui établi que les cellules tumorales produisent l’énergie nécessaire à leurs croissances via des processus oxydatifs et non par glycolyse aérobie. Cela est dû à l’absence d’oxygène à proximité des tumeurs comme à la nécessité de produire beaucoup d’énergie pour poursuivre le développement tumoral en dépit du manque d’oxygène et de nutriment. Ce phénomène fut découvert dans les années 1920 par Otto Warburg et se nomme donc l’effet Warburg (Warburg 1956). Dans le cancer du sein, la sous-expression de la caveolin-1 (Cav-1) dans les CAFs a été décrites (Mercier, Casimiro et al. 2008). Ces CAFs Cav-1- présentent une hyperprolifération, une activation accru de la voie TGFβ et une aptitude à la contraction supérieure (Sotgia, Del Galdo et al. 2009). De plus, ces cellules surexpriment les marqueurs d’activations fibroblastiques ainsi que des enzymes glycolytiques (LDH-A, PKM-2, enolase et fructosebisphosphate aldolase A) (Pavlides, Whitaker-Menezes et al. 2009). Ces facteurs montrent que l’effet Warburg se produit dans les CAFs. Pour confirmer ce phénomène, il a été confirmé que les CAFs Cav-1- surexprimaient un marqueur de dysfonctionnement mitochondrial (BNIP3L) et un marqueur reflétant la production et la sécrétion de L-lactate (MonoCarboxylate Transporter 4, MCT4) (Whitaker-Menezes, Martinez-Outschoorn et al.). La surexpression de ces enzymes glycolytiques été constatée dans les CAFs mais pas dans les cellules tumorales adjacentes montrant que les cellules épithéliales utilisent les CAFs comme source énergétique (Pavlides, Whitaker-Menezes et al. 2009). Ainsi les cellules épithéliales ont un rôle de parasite cellulaire envers les CAFs qui assurent leurs approvisionnements en L-lactate afin que la tumeur puisse continuer à se développer. VI.LE STROMA TUMORAL, NOUVELLE CIBLE THERAPEUTIQUE ? Comme décrit précédemment, les CAFs ont de multiples rôles dans la carcinogenèse. Ainsi, le ciblage des CAFs ou l’inhibition de leurs effets devient une priorité au même titre que la lutte contre la prolifération épithéliale. La mise en évidence du rôle du stroma étant plus récente que la recherche sur la tumeur elle-même, de nombreuses molécules sont encore en phase de test clinique. Néanmoins, il existe aujourd’hui quelques thérapies ciblant ces fibroblastes activés en cancérologie. Un inhibiteur du récepteur aux PGDF a été décrit comme réduisant la progression et la croissance tumorale dans un modèle de cancer utérin murin (Pietras, Pahler et al. 2008) (Jain, Lahdenranta et al. 2008). De plus, cet inhibiteur induit une meilleure réponse de la tumeur à la chimiothérapie (Pietras, Rubin et al. 2002). Un antagoniste du PDGFR, le Glivec, est aussi décrit comme réduisant le volume tumoral chez des patients atteints de dermatofibrosarcome (Apperley, Gardembas et al. 2002) (Maki, Awan et al. 2002) (Pietras, Sjoblom et al. 2003). 63 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs De nombreuses stratégies sont en cours de développement afin de cibler le couple CXCL12 (SDF-1) / CXCR4, des antagonistes, des anticorps bloquants, des inhibiteurs ou des siRNA (small interfering RNA) (Wong and Korz 2008). Les différentes études concernant le blocage de l’interaction entre ces deux molécules ont pu montrer que cette inhibition conduisait à l’inhibition de la formation des métastases (Kim, Lee et al. 2008) (Kajiyama, Shibata et al. 2008) (Yoon, Liang et al. 2007) (Chen, Kelly et al. 2003). La majorité de ces approches sont passées de la recherche fondamentale aux essais cliniques. Le ciblage du couple HGF / Met est une autre stratégie employée. L’utilisation de l’isoforme tronqué de HGF ou d’anticorps neutralisant contre l’une de ces deux protéines ont tous montrés une inhibition de la prolifération tumorale (Cecchi, Rabe et al.). L’inhibition des MMPs semble une priorité dans le traitement des cancers tant ces molécules sont importantes dans tous les domaines en cancérologie. Cependant, les différentes thérapies ciblant ces molécules n’ont pas apportées les résultats escomptés (Egeblad and Werb 2002). La spécificité des MMPs et de chaque environnement tumoral peut notamment expliquer ces résultats décevants (Bergers, Javaherian et al. 1999). VII. ROLE DES CAFS DANS LA CARCINOGENESE COLORECTALE : Dans cette partie seront abordés les CAFs dans la carcinogenèse colorectale et les effets spécifiques de ces cellules sur ce type de tumeur. Comme dit précédemment les CAFs représentent la fraction cellulaire majoritaire au sein du stroma colorectal (Kalluri and Zeisberg 2006). Les CAFs de ce type de cancer possèdent les mêmes marqueurs d’activation que les CAFs des autres organes à savoir : αSMA, FAPα, FSP-1 ou PDGFR-β (Ostman and Augsten 2009). Les CAFs associées aux CRC proviendraient majoritairement de fibroblastes résidents adjacents aux tumeurs. Une étude a montré que les CAFs associés à une métastase hépatique issue d’un CRC provenaient majoritairement de fibroblastes du foie environnant (Mueller, Goumas et al. 2007). Cependant, il a été décrit dans un modèle murin que les cellules souches de la moelle osseuse peuvent se différencier en CAFs (Direkze, HodivalaDilke et al. 2004). Une étude récente a montré que l’activation des CAFs dans le CRC était induite par le TGF-β. Cette protéine va induire sa propre sécrétion dans les CAFs colorectaux (Hawinkels, Paauwe et al.). Dans le CRC, les CAFs ont été montré comme impliqués dans tous les stades de la carcinogenèse. 64 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs a) LES CAFS ONT UN ROLE DANS LA DEREGULATION DE LA VOIE APC / Β-CATENINE : La voie APC / β-caténine est une voie du signal majeure dans le CRC, l’activation de cette voie est due à une mutation d’APC ou de la β-caténine (Fodde, Kuipers et al. 2001). Le microenvironnement a été décrit comme pouvant agir sur la modulation de cette voie du signal. Dans le cancer colorectal, les CAFs ont été montrés comme induisant l’activation de la voie APC (Le, Franken et al. 2008). En effet, le PDGF et la PGE2 produit par les CAFs peuvent activer cette voie (Eisinger, Nadauld et al. 2006) (Eisinger, Prescott et al. 2007) (Wang, Mann et al. 2004). Une autre étude a montré que la sécrétion de l’HGF par les CAFs induisait une activation de la voie APC dans les cellules épithéliales (Vermeulen, De Sousa et al.). b) LES CAFS INDUISENT LA CROISSANCE DES TUMEURS COLORECTALES : Les CAFs ont été décrits comme une source très importante de facteurs de croissance telle que l’Epidermal Growth Factor (EGF), l’Insulin-like Growth Factor (IGF), l’Hepatocyte Growth Factor (HGF) ou les Fibroblasts Growth Factor (FGF) (Kalluri and Zeisberg 2006). Ces cellules ont été montrées comme stimulant la prolifération d’une lignée de cellules tumorales colorectales humaines (Nakagawa, Liyanarachchi et al. 2004). De plus, les chemokines sécrétées par les CAFs comme SDF-1 (Orimo, Gupta et al. 2005) ou CXCL 14 (Ostman and Augsten 2009) induisent le recrutement de cellules souches de la moelle osseuse, des macrophages et des autres cellules immunitaires permettant la croissance tumorale. Une étude récente a montré une interaction plus forte entre les cellules tumorales colorectales CD133+ et les CAFs. Or les cellules tumorales CD133+ ont été décrites comme des cellules souches cancéreuses. Il a été démontré que ces cellules tumorales, qui sont donc plus tumorigènes que les CD133-, présentaient une surexpression de CXCR4 et du FGFR 2. Les CAFs étant connus pour produire les ligands de ces récepteurs (SDF-1 et FGFs) induisent dans ces cellules tumorales, une prolifération en suspension augmentée et une meilleure capacité à produire des clones en suspension (Chao, Carmical et al.). Ainsi, ces cellules épithéliales seront plus à même de proliférer et de survivre sans le support de la lame basale au cours des processus invasifs. c) INFLUENCE DES CAFS DANS L’ANGIOGENESE COLORECTALE : L’interleukine 8 a été montrée comme étant surexprimée dans les CAFs colorectaux et comme participant à l’angiogenèse tumorale (Dolznig, Rupp et al.). Une autre étude sur des métastases de CRC dans le foie a montré une surexpression d’IL8 via l’expression de TNFα par les cellules métastatiques (Mueller, Goumas et al. 2007). De plus, le profil d’expression des CAFs a été comparé à celui des fibroblastes normaux. Les CAFs colorectaux ont une surexpression du VEGF, CTGF et du FGF-1 (Nakagawa, Liyanarachchi et al. 2004). 65 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs d) ROLE DES CAFS DANS LES PROCESSUS METASTATIQUES : Il a été démontré que des fibroblastes normaux peuvent être activés par du milieu conditionné de cellules épithéliales tumorales coliques et que ces fibroblastes activés induisaient une migration et une invasion supérieures des cellules épithéliales. Ces effets sont dus, à l’expression par les fibroblastes du FGF-1 et du FGFR 3 par les cellules tumorales (Henriksson, Edin et al.). Les CAFs issus de métastases hépatiques recréent un environnement inflammatoire protumoral via la sécrétion d’IL6 et de MCP-1 (Mueller, Seggern et al.). De plus, l’exposition de fibroblastes colorectaux à du TNFα, qui est produit dans le CRC par les cellules immunitaires, induit l’expression de MMP-3 par les fibroblastes (Yoo, Rodriguez Perez et al.). L’exposition de fibroblastes au TNFα peut aussi induire l’expression de la cyclooxygénase-2 (COX-2) (Rodriguez Perez, Nie et al.). La surexpression de MMP3 a été décrite dans le CRC, cette surexpression permet la maturation de la pro-MMP9 en MMP9 et induit la progression tumorale (Inuzuka, Ogata et al. 2000). FIGURE 37 : Facteurs induits par les CAFs dans le cancer colique. e) VALEURS PRONOSTIQUES / DIAGNOSTIQUES DES CAFS DANS LE CANCER COLIQUE : La présence de CAFs au sein du stroma tumoral est déjà un marqueur de mauvais diagnostique dans le CRC, de nombreuses molécules produites par les CAFs sont elles aussi assimilées comme des marqueurs diagnostiques ou pronostiques dans ce type de cancer. L’expression de αSMA, marqueur d’activation fibroblastique, est un facteur indépendant de mauvais pronostique dans le CRC et identifie qu’un groupe de patients avec un nombre supérieur de fibroblastes exprimant αSMA à la moyenne des 192 patients ont un risque important de récidiver (Tsujino, Seshimo et al. 2007). L’expression par les CAFs 66 Introduction bibliographique - Les fibroblastes associés aux cancers : CAFs colorectaux de FAPα est aussi associée à une récurrence et une dissémination tumorale augmentées (Henry, Lee et al. 2007). Le taux de MMP est dans de nombreux cas corrélé à une survie diminuée et à l’apparition des métastases dans le CRC. De plus, MMP1 est aussi associé à un mauvais pronostique indépendamment du stade tumoral (Shiozawa, Ito et al. 2000). Le ratio MMP2/proMMP2 est augmenté dans le CRC (Parsons, Watson et al. 1998) (Waas, Lomme et al. 2002) induisant une survie réduite (Inuzuka, Ogata et al. 2000). La surexpression de la MMP9 induit une récurrence plus rapide du CRC et une survie diminuée (Zucker, Lysik et al. 1995). De la même manière, la surexpression de MMP13 est corrélée avec une survie moins longue chez les patients atteints de cancer colorectal (Leeman, McKay et al. 2002). Cependant, la surexpression de MMP n’est pas toujours synonyme de mauvais pronostique dans ce type de cancer, la surexpression de MMP12 est quant à elle associée avec une survie plus longue et une angiogenèse diminuée (Yang, Arii et al. 2001). Ainsi, les altérations du stroma et l’activation des CAFs en particulier sont maintenant des évènements reconnus pour être impliqués dans le processus tumoral. Au cours de mes travaux de thèse, je me suis intéressé en premier lieu au rôle de la progastrine, une hormone digestive uniquement exprimée en condition tumorale par les cellules épithéliales colorectales, dans l’activation des fibroblastes normaux et dans le dialogue épithélio-stromal du CRC. De plus, l’activation des fibroblastes pouvant apparaitre très précocement dans le processsus tumoral, par des approches immunohistochimiques permettant de détecter l’expression de FAPa, j’ai recherché si cette activation était détectable dans les polypes hyperplasiques dont des études récentes, dont celle de notre équipe, ont montré qu’ils pouvaient correspondre à des évènements pré-néoplasiques. Dans un second temps, j’ai déterminé le potentiel rôle de FAPα en tant que marqueur prédictif du risque de néoplasie chez les patients atteints de polypes hyperplasiques. 67 - RESULTATS 68 Résultats - 1er article A. 1ER ARTICLE I. INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIQUE Au cours de ma thèse, je me suis intéressé au dialogue épithélio-stromal dans le cancer colorectal, et en particulier au rôle de la progastrine dans l’activation des fibroblastes normaux colorectaux. Mais qu’est-ce que la progastrine et pourquoi penser qu’elle puisse être impliquée dans ce processus ? a) LA PROGASTRINE : La progastrine (PG) est un précurseur de synthèse de la gastrine, une hormone digestive peptidique. 1. Expression de la progastrine : En condition physiologique, le gène de la gastrine est principalement exprimé au niveau de l’estomac et du duodénum proximal. La gastrine régule la sécrétion acide gastrique en induisant la libération d’ions H+ au niveau de l’estomac pendant la digestion. Elle agit en particulier sur deux types cellulaires. Les cellules pariétales vont libérer directement les ions H+ et les cellules enterochromaffin-like (ECL) vont alors produire de l’histamine allant agir sur les cellules pariétales en induisant la sécrétion de H + dans la lumière de l’estomac. La gastrine est synthétisée par les cellules endocrines de l’antre gastrique sous forme de préprogastrine (Boel, Vuust et al. 1983). Cette prohormone de 101 acides aminés va ensuite subir, entre le réticulum endoplasmique et l’appareil de Golgi, un premier clivage de son peptide signal de 21 acides aminés situé en N-Terminal devenant la progastrine. La suite du processus de maturation fait intervenir une famille d’endopeptidases : les prohormones convertases et la carboxypeptidase E qui vont clivées plusieurs fois la prohormone aboutissant à des précurseurs non amidés de la gastrine possédant une glycine carboxyterminale : la G34-gly et G17-Gly. Ces proformes seront maturés par la PAM (Peptidyl-glycine α-Amidating Monooxygenase) qui va induire la forme mature de la gastrine amidé sur sa partie C-Terminale (Figure 38) (Rehfeld 1998). Ainsi, les formes de gastrines amidés (G34NH2 et G17-NH2) sont quasiment les seules formes sécrétées par les cellules endocrines de l’estomac. Les formes précurseurs de la gastrine (progastrine et gastrine non amidé) ne sont retrouvées qu’en très faible concentration dans l’estomac ou le sang (Rehfeld 1998). Cette quantité négligeable de progastrine produite par les cellules normales fait que cette proforme ne semble pas impliquée dans des processus biologiques en condition physiologique. Le gène de la gastrine n’est pas exprimé au niveau du côlon chez les individus sains adultes. 69 Résultats - 1er article En condition tumorale, l’expression du gène de la gastrine a été constatée dans le colon. Au cours de la carcinogénèse colique, des altérations génétiques apparaissent très précocement et touchent notamment le gène suppresseur de tumeur APC (Adenomatosis Polyposis Coli) et l’oncogène K-Ras (Kirsten rat sarcoma). Ces altérations ont pour conséquence l’activation de la transcription de gènes cibles dont celui de la gastrine. En effet, la mutation APC, retrouvée dans près de 80% des cancers colorectaux, conduit à une activation constitutive de la voie Wnt. Or, le gène de la gastrine possède plusieurs éléments de liaison du complexe β-Caténine/TCF-4 appartenant à cette voie (Koh, Bulitta et al. 2000). Le gène K-Ras, muté dans près de 50% des cancers colorectaux, peut activer la voie du signal des MAPKs (Mitogen-activated protein kinases). Or, le gène de la gastrine est une cible de cette voie (Nakata, Wang et al. 1998). De plus, une coopération entre Ras et la β-Caténine a été décrit aboutissant à une expression encore plus importante de progastrine (Chakladar, Dubeykovskiy et al. 2005). La dernière voie impliquée dans l’activation du gène de la progastrine est la voie de l’EGF. Les cellules tumorales coliques contrôlées par la boucle autocrine TNFα/EGF ont une expression du gène de la PG due à la présence d’un élément de réponse à l’EGF dans son promoteur (Watson, Robinson et al. 2000). Ainsi en raison d’un défaut de maturation dans les cellules tumorales coliques dû à un déficit en matériel enzymatique et en co-facteurs nécessaires à une biosynthèse efficace conduisant à la forme peptidique gastrine de 17 acides aminées amidées, cette 70 Résultats - 1er article surexpression du gène aboutit à la sécrétion des formes non matures de la gastrine et en particulier, la progastrine. Ainsi, la progastrine est retrouvée en forte concentration dans les tumeurs colorectales et dans le sang des patients atteints par ce type de cancer (Siddheshwar, Gray et al. 2001). Elle représente la forme principale de peptides gastriniques produites dans les CRC (Nemeth, Taylor et al. 1993) (Singh, Xu et al. 1994) (Smith and Watson 2000). Suite à l’exérèse tumorale, la chute du taux de progastrine retrouvé dans le sang met en exergue le lien entre la tumeur et la prohormone. 2. Rôle de la progastrine dans la carcinogenèse : Il est maintenant établi que la progastrine est un facteur de croissance pour les cellules épithéliales colorectales (Baldwin, Hollande et al. 2001) (Brown, Yallampalli et al. 2003) (Singh, Lu et al. 2003). L’inhibition de cette prohormone par une approche de siARN ou de shARN a montré une inhibition de la prolifération des cellules tumorales in vitro (Singh, Owlia et al. 1996) (Grabowska, Hughes et al. 2007) ainsi qu’une diminution de la tumorigénicité de ces cellules après xénogreffes sur des souris immunodéficientes (Pannequin, Delaunay et al. 2007). Ces effets prolifératifs ont été démontrés in vivo par la génération des souris transgéniques hGAS. Chez ces souris, un transgène codant pour la préprogastrine humaine est ciblé au niveau du foie et du pancréas. La maturation incomplète de la prohormone par les hépatocytes fait que ces souris ont un taux élevé de progastrine circulante alors que le taux de gastrine est normal. De façon intéressante, le seul phénotype réel constaté chez ces animaux est au niveau colique. En effet, ces souris ont une muqueuse colique hyperplasique ayant un index prolifératif plus élevé que celui observé chez les souris sauvage (Wang, Koh et al. 1996). De plus, après une exposition à des rayonnements gamma, ces souris ont un taux de mitose plus important (Ottewell, Watson et al. 2003). Ces souris ont aussi un taux d’apparition de lésions néoplasiques et d’ADK plus important après traitement avec un carcinogène colique, l’azoxyméthane (Singh, Velasco et al. 2000). Un phénotype similaire est retrouvé dans un autre modèle murin surexprimant la progastrine dans lequel le transgène est sous le contrôle du promoteur de la FABP (fatty acid binding protein) ciblant son expression au niveau colique (Cobb, Wood et al. 2004). La progastrine a aussi un effet anti-apoptotique, elle diminue la fragmentation de l’ADN des cellules épithéliales coliques en réponse à la camptothécine qui est un inhibiteur de la topoisomérase-1 qui provoquent l’apoptose via les caspases 3 et 9 (Wu, Owlia et al. 2003). Cela a été retrouvé in vivo puisque les souris hGAS, après traitement à l’azoxyméthane, présentent un index apoptotique inférieur aux souris sauvage (Umar, Sarkar et al. 2009). La PG est aussi impliquée dans les processus d’adhésion et de migration des cellules épithéliales colorectales via la modulation des jonctions serrés (ZO-1, occludine) et adhérentes (β-Caténine et E-Cadhérine). En effet, l’inhibition de la PG induit une 71 Résultats - 1er article augmentation de l’expression et de la localisation membranaire de ZO-1, de l’occludine et de l’E-Cadhérine. Le traitement à la PG de ces cellules réverse ces effets et induit une dissociation du complexe β-Caténine/E-Cadhérine. Ainsi, il a été montré que la PG induisait une diminution de d’adhésion cellule-cellule et augmentait la mobilité cellulaire (Hollande, Lee et al. 2003). Une autre étude où la progastrine endogène a été éteinte (par siRNA), cette extinction induit l’expression d’ICAT qui est un inhibiteur de la ß-Caténine et du Tcf-4. Ainsi dans cette étude, la déplétion de la progastrine induit une inhibition des effets prooncogéniques induit par l’altération de la voie APC (Pannequin, Delaunay et al. 2007). La progastrine a également un rôle dans le maintien de caractéristiques souches de ces cellules. Une étude a montré que dans une lignée épithéliale tumorale, une partie de ces cellules exprimait des marqueurs souches tels que CD133, CD44 et LGR5. L’inhibition de l’expression de la PG, conduisait dans ces cellules à une perte d’expression de ces marqueurs. De plus, ces cellules n’étaient plus capables d’induire des tumeurs après xénogreffe. Le changement morphologique associé à la perte d’expression de la prohormone peut refléter un changement de l’état de différenciation de ces cellules (Ferrand, Sandrin et al. 2009). Plus récemment, une étude a montré que l’inhibition de la progastrine induit l’inhibition de la voie Notch par l’inhibition de la transcription de Jagged-1 qui est un ligand de la voie Notch (Pannequin, Bonnans et al. 2009). 3. Impact de la progastrine sur les CAFs : Une étude consacrée aux effets de la progastrine sur les fibroblastes a été publiée il y a quelques mois. Elle montre que dans le modèle de souris hGAS, souris surexprimant la PG, un nombre de fibroblastes exprimant αSMA (marqueur d’activation fibroblastique) plus important a été observé dans la muqueuse colorectale en comparaison à ce qui est observé chez les souris sauvages. De plus, la PG induit la prolifération de fibroblastes normaux humains via les voies PKC et PI3K. Il a également été démontré que le milieu conditionné de ces fibroblastes stimulés à la progastrine induisait la prolifération d’une lignée de cellules humaines tumorales coliques (HT29) et que ce phénomène passait par la sécrétion de l’insulin growth factor 2 (IGF-2) (Duckworth, Clyde et al.) par les fibroblastes. 72 Résultats - 1er article II. ARTICLE 1 : De nos jours, des campagnes de détection ont été mises en place pour essayer de dépister le plus précocement ce type de cancer afin de réduire son taux de mortalité. En effet, ce cancer a une grande capacité à métastaser. Si le diagnostic est posé assez tôt, c’està-dire tant que la tumeur se cantonne à la muqueuse colorectale seule, et avant qu’elle ne devienne invasive et développe des métastases ganglionnaires puis hépatiques ou pulmonaires, la résection de la tumeur primaire in situ par chirurgie suffit bien souvent à traiter, voire soigner définitivement, le patient. Ainsi, la compréhension des évènements impliqués lors du processus métastatique est essentielle pour la lutte contre cette maladie. Or, il est maintenant établi que la progastrine est un facteur de croissance pour les cellules épithéliales tumorales colorectales, et favorise leur migration et l’invasion des tissus environnant la tumeur. Au cours de ma thèse, j’ai recherché si la progastrine sécrétée par les cellules épithéliales tumorales colorectales contribue à l’activation des fibroblastes situés dans le stroma à proximité, et si cette activation pouvait réguler les capacités invasives des cellules tumorales épithéliales colorectales. 73 Résultats - 1er article Progastrin promotes the myofibroblastic differentiation of normal resident colon fibroblast and participates to the dialogue between fibroblasts and tumour epithelial cells via SDF-1 and IL-8. Nicolas FENIE1, Aurélien LACOMBE1, Claudine BERTRAND1, Corinne BOUSQUET1, Constance BRIGNATZ2, Timothy C. WANG3, Christine TOULAS1,4, Elizabeth COHEN-JONATHANMOYAL1,4, Audrey FERRAND1¤. 1 Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale UMR.1037 - Cancer Research Center of Toulouse (CRCT), Université Paul Sabatier Toulouse III, Toulouse, France. 2 CNRS UMR5237, University of Montpellier 1 and 2, CRBM, 34000 Montpellier, France. 3Division of Digestive and Liver Diseases, Department of Medicine, Irving Cancer Research Center, Columbia University, New York, New York. 4 Institut Claudius Régaud, Toulouse, France. ¤ Correspondence to: Audrey FERRAND INSERM UMR.1037 - Cancer Research Center of Toulouse (CRCT), Université Paul Sabatier Toulouse III, Institut Claudius Régaud, 20-24 rue du pont saint-Pierre, 31052 Toulouse cedex, France. [email protected] Phone: +33567222721 Supported by: This work was supported by grants from INSERM, Association pour la Recherche contre le Cancer (ARC N° A09/4/5033, ARC SFI 20111203828) and the BQR grant from Toulouse III Paul Sabatier University (France). Running title: Disclosure of Potential Conflicts of Interest: No potential conflicts of interests were disclosed. Acknowledgments 74 Résultats - 1er article Introduction Colorectal cancer (CRC) has a reputation of curable disease. However, despite colorectal cancer screening campaigns, despite a good knowledge of its adenocarcinoma sequence and a thorough characterization of the mutations involved along its tumour process, colorectal cancer remains the second most common cause of cancer-related death worldwide1-4. CRC has a high invasive and metastatic potential that makes it fatal. Indeed, the appearance of metastasis generally reflects the entrance of the disease into its terminal phase. Thus, it is of particular interest to understand the events involved in the metastatic process. The role of the microenvironment in the cancer process is important 5, 6. Indeed, the interactions between the tumour itself and its surrounding stroma appear to be essential to the tumour development and invasive capacity. Cancer cells are immersed in a complex microenvironment network comprising numerous cells. One of the key cellular components in the microsystem of the tumour reactive stroma is the myofibroblast or cancer-associated fibroblast (CAF). CAFs, corresponding to fibroblasts present in the tissue stroma that are activated by signals induced by the tumour, represent the main cell population within the stroma7. They are involved in carcinogenesis by regulating, for example, the proliferation and survival of epithelial cells or contribute to their dedifferentiation in vivo6, 8. They also promote angiogenesis 9, 10. Moreover, they are found in high number in the invasive and metastatic cancers contributing to the metastatic potential of tumours. Indeed, they are involved in matrix remodelling and formation of tracks for cancer cells, promoting their motility and aggressiveness6. Regarding more specifically the role of CAFs in CRC, they contribute to tumour growth and progression9, 11, and to the tumour survival in hypoxic environment11. Moreover, they greatly increase the metastatic potential of the primary tumour9. Finally, the presence of CAFs in the colonic tumour stroma is associated with a poor prognosis for the patient 12. Whereas the role of tumour-stroma crosstalk in carcinoma development and progression are increasingly documented, how “normal” resident fibroblasts are converted into tumour-activated, pro-invasive CAFs and how CAFs modulate this dialogue remains an open question. Malignant cells themselves promote carcinogenesis through cytokines and growth factors secretion that influence stroma cells behaviour, which in turn favour carcinoma cell invasion and malignancy. Uncovering molecules and signalling pathways that govern stromal fibroblasts and carcinoma cells dialogue during invasion could lead to the identification of therapeutic target for the invasive and aggressive states of the cancer process. Progastrin is a precursor of the digestive peptide hormone Gastrin13. Gastrin is mainly produced in the stomach and is responsible for gastric acid secretion. Under physiological condition, its gene is not expressed in the colon in adults. However, during colorectal carcinogenesis, genetic alterations affecting the tumour suppressor gene APC (Adenomatosis Polyposis Coli) and K-Ras (Kirsten rat sarcoma) oncogene occur very early. Indeed, APC mutation, found in 80% of colorectal cancers, leads to constitutive activation of the Wnt pathway. The gastrin gene has several response elements to the β-Catenin/TCF-4 complex, downstream effectors of this pathway 14. K-Ras, mutated in about 50% of colorectal cancers, activates the MAPKs (mitogen-activated protein kinases) signalling pathway. However, the gastrin gene is a target of this pathway 15. In addition, cooperation between Ras and βcatenin has been shown to lead to an even greater expression of progastrin 16. The EGF pathway is 75 Résultats - 1er article also involved in the activation of the gastrin gene. The colon tumour cells that are under the control of the TNF/ EGF autocrine loop, display an expression of the gene due to the presence of EGF response elements on its promoter 17. As a consequence of these different alterations, gastrin gene turns to be expressed in tumour colorectal epithelial cells. However, these cells do not have the enzymes and co-factors necessary for a proper maturation of the hormone and thus mainly produce its pro-hormone, progastrin 18-21. Progastrin controls the proliferation and survival of colon epithelial cells. This was demonstrated on cell lines and on the epithelial cells of the colon mucosa of the progastrin-overexpressing transgenic mice, the hGAS mice22, 23. These animals exhibit hyperplasia and hyperproliferation of the colonic mucosa, aberrant crypt foci and an increased susceptibility to develop tumour when treated with azoxymethane, a colon carcinogen24, 25. Moreover, progastrin has recently been shown to control the differentiation status of colon epithelial cells and to be crucial to the tumour capacity of CD133+ colorectal cancer cells26. In humans, the involvement of progastrin in CRC is suggested by several clinical observations. Its serum concentration, unlike that of mature gastrin, is increased in patients with CRC 27 whereas progastrin is not detected in the blood of healthy subjects. Progastrin is detected in 80% to 90% of human colon cancers 28. On the other hand, a study shows that tumour resection induces a decrease in serum progastrin, but not mature gastrin 29 demonstrating a direct link between the tumour and the gastrin precursor. Recently, Duckworth et al. reported that progastrin stimulates myofibroblast proliferation and indirectly controls colonic epithelial proliferation via the secretion of Insulin-like growth factor 2 by colonic myofibroblasts 30. Here, we investigated whether progastrin participates to the conversion of the normal resident fibroblasts into pro-invasive CAFs and how it modulates the dialogue between these CAFs and the colorectal tumour epithelial cells. 76 Résultats - 1er article Material and Methods Animals hGAS (in a FVB/N background) and control FVB/N mice used in this study have been previously described22. Animals were reared in routine animal facility and maintained on a 12:12 hours lightdark cycle. All the experiments were performed during the daytime. At least 4 hGAS mice and 4 corresponding control FVB/N littermate mice (22–24 weeks) were used. All procedures were approved by animal facility care committee. Immunohistochemistry on colon tissues For immunohistochemistry on the formaldehyde-fixed, paraffin-embedded tissues, heat-induced epitope retrieval was done in citrate buffer and primary antibodies were applied overnight. For αSMA and FAPα staining, detection was done using the Polyview kit (Vector laboratories). For SDF-1 and IL8 staining, the DakoCytomation Envision+ system-HRP was used for detection. Antibodies: αSMA (Abcam, ab21027); FAPα (Abcam, ab53066); IL-8 (Sigma-Aldrich, WH0003576M5); SDF-1 (R&D systems, MAB350). Cell culture The human colon cancer cell line HCT116 and the human normal fibroblasts cell line CCD18Co were grown in DMEM 4,5g/L glucose (HCT116) or DMEM-F12 (CCD18Co) supplemented with 10% FCS at 37°C in a humidified atmosphere containing 5% CO2. In all experiments, cells were serum-starved for 24 hours prior progastrin stimulation or being put in presence of the HCT-116 cells. When needed, cells were counted using a Coulter electronic counter. When indicated, CCD18CO fibroblasts were stimulated with a synthetic progastrin peptide (polypeptide) at 10-8 M or pre-treated with the pharmacological PI3K inhibitor LY294002 (Calbiochem, 154447-36-6) at 10M as indicated. Western-blot analysis Cells were washed once with PBS and then with buffer A (50 mM HEPES, pH 7.5, containing 150 mM NaCl, 10 mM EDTA, 10 mM Na4P2O7, 100 mM NaF, 2 mM Na3VO4). Cells were homogenized in lysis buffer (buffer A containing 1% Nonidet P 40, 0.5 mM PMSF, 20 M leupeptin, 10 g/ml aprotinin) for 15 min at 4°C. Protein concentrations were obtained using the BCA assay (Calbiochem). Proteins were separated by SDS–PAGE and transferred to nitrocellulose membranes. Proteins were resolved on 10% polyacrylamide gels and transferred to PVDF membrane. Membranes were blocked in non-fat dry milk or BSA according to the antibody manufacturer recommendations, incubated overnight at 4°C in primary antibody, followed by secondary antibody (Pierce). Signal was detected with SuperSignal West Pico Chemiluminescent Substrate (Thermo Scientific). Antibodies: αSMA (Abcam, ab7817); FAPα (Abcam, ab53066); GAPDH (Santa-Cruz, sc-25778). HCT116-ShPG and HCT116-ShLuc generation The shRNA sequences directed against PG (GAAGAAGCCTATGGATGGA) or Luciferase (shLuc) (clontech) as a negative control were cloned in the pSiren-retroQ. shRNA were transduced in HCT116 cells by retroviral infection as described in Sirvent et al. selected in a polyclonal background with 1µg/ml puromycin 31. Migration Test For cell migration assays, CCD18Co fibroblasts were plated on the bottom chamber at 5 x 105 cells/ml in triplicate in 12-well plates. Cells were put under serum-free condition during 24 h before the 77 Résultats - 1er article transwell apparatus containing the epithelial cells was put in contact. Epithelial cells were seeded in transwell apparatus (8.0 µm pores) at 5 x 106 cells per insert. Cells were allowed to adhere for 4h before the transwell was added on the wells containing the fibroblasts. After 4 hours, epithelial cells were put in serum-free media and then allowed to migrate for 20 hours before fixation with 4% paraformaldehyde. Epithelial cells were stained with crystal violet. Pictures were taken with a Nikon E400 microscope coupled with a Sony DXC 950 camera and reconstitution was done using Morpho Mosaic software. Quantification was performed with Morpho Expert software. Cells were then quantified. Generation of Conditioned Media From HCT116 Cells to treat CCD18Co cells ShLuc- or shPG- HCT116 cells were plated (500 000cells/ml), grown for 24 hours and media was replaced with serum-free media. 20 hours later, media was collected and centrifuged at 1000 rpm for 5 minutes. Conditioned media for CCD18Co cells was done by mixing 1:1 serum-free DMEM-F12 to the supernatant obtained after the above mentioned centrifugation. RNA extraction, reverse transcription, Real-Time Quantitative RT-PCR: Total RNA was isolated from cells by using the RNeasy RNA Isolation Kit (Qiagen, Valencia, CA). After pretreating RNA with DNase (Invitrogen, Carlsbad, CA), cDNA was produced from 1 µg of total RNA using the Superscript First-Strand Synthesis System for RT-PCR (Invitrogen, Carlsbad, CA). mRNA expression was determined via real-time PCR, using fluorescent SYBR green dye (Applied Biosystems, Framingham, MA) to allow semi quantitative analysis of gene expression levels. Amplification was conducted using ABI-Stepone + Detection System (Applied Biosystems, Framingham, MA). Relative fold changes were determined using the 2ΔΔDDCT method, in which ACTB gene was used for normalization. Forward and reverse primers used : SDF-1, forwardTGCCAGAGCCAACGTCAA, reverse-GCTACAATCTGAAGGGCACAGTT ; IL-8, forwardCTGGCCGTGGCTCTCTTG, reverse-CTTGGCAAAACTGCACCTTCA ; ACTB, forwardGCGCGGCTACAGCTTCA, reverse-CTTAATGTCACGCACGATTTCC; GAS, forwardTCCATCCATCCATAGGCTTC, reverse-CCACACCTCGTGGCAGAC. Enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA): Cells were plated in 100mm dishes. After 24 hours, the supernatants were collected. Supernatants were concentrated (Centricon, Millipore) and were analyzed for SDF-1 and IL-8 using ELISA system from R&D system according to manufacturer’s instructions. Results were normalized by counting the cells in each well. Generation of Conditioned Media From CCD18Co to treat shLuc- or shPG- HCT116 CCD18Co cells were plated (100 000cells/ml), grown for 24 hours and media was replaced with serum-free media. 20 hours later, media was collected and centrifuged at 1000 rpm for 5 minutes. Conditioned media for both HCT116 cell lines was done by 1:1 mixing serum-free DMEM to the supernatant obtained from the above centrifugation. Statistical analysis Means (± SEM) were calculated and Students’ t-tests were performed using GraphPad Prism (GraphPad, San Diego, CA, USA). The statistical significance is indicated by the following symbols: ***, P < 0.001; **, 0.001 < P < 0.01; *, 0.01 < P < 0.05; ns: P > 0.05. 78 Résultats - 1er article Results Progastrin activates normal colon fibroblasts We first aimed to elucidate whether progastrin may participate to the conversion of normal resident colon fibroblasts into activated fibroblasts, we thus investigated the activation status of colonic mucosa fibroblasts in hGAS mice. FAPFibroblast Activation Protein is a serine protease expressed in more than 90% of epithelial cancers and specific to the activation status of the fibroblasts. In epithelial-derived tumours, it is expressed by CAFs but not by the cancer epithelial cells, and represents a marker of the activation of the surrounding fibroblasts by the tumour 32, 33. FAPα expression was analysed on colonic tissue sections by immunohistochemistry methods using a FAPα specific antibody. As shown in figure 1A, tissues derived from hGAS mice displayed an expression of FAPα within the stroma while no FAP staining was observed in tissue from control FVB/N mice suggesting that progastrin induces colonic fibroblast activation. A similar analysis was performed for the expression of alpha-smooth muscle actin (SMA). Indeed, expression of the alphasmooth muscle actin by fibroblasts distinguishes fibroblasts that are activated and have acquired a CAF phenotype from normal fibroblasts34. As recently described by Duckworth et al. in the hGAS model on a C57BL/6 background30, we observed in hGAS mice on the FVB/N backgroung an expression of SMA in tissue section of the transgenic mice while, unlike Duckworth et al. who detected a weak expression in their control mice, no staining was detected in colon sections from the control FVB/N animals (Figure 1A). We then confirmed on the human normal colonic fibroblast cell line CCD18Co, the direct role of progastrin on fibroblast activation. Progastrin-induced FAP and SMA expressions were investigated by western-blot analysis performed on protein lysates from progastrin-stimulated CCD18Co cells (Figure 1B). Both FAP and SMA expressions were significantly increased (respectively mean ± SEM; 3.10 fold ± 0.28; P=0.0088; n=4 and 2.84 fold ± 0.34; P=0.022; n=3) after 20 hours of treatment with the progastrin (Figure 1B). Progastrin-overactivated fibroblasts promote tumour epithelial cell migration Fibroblast activation participates to the regulation of epithelial tumour cell migration. In CRC, progastrin is produced by the epithelial tumour cells and then secreted into the surrounding tissue. Thus, in order to investigate the relevance of the fibroblast activation induced by the secreted progastrin on epithelial tumour cell migration, we used the human tumour cell line HCT116 which produces and secretes progastrin20. After transduction with retrovirus containing either shRNA sequences directed against progastrin (ShPG) or Luciferase (shLuc), we generated the HCT116-ShPG cells that displayed a 60% ± 1.2 (P=0,00035 ; n=3) decrease of gastrin gene expression and HCT116ShLuc cells, used as control, in which gastrin gene expression was not affected (See Supplementary figure). HCT116-ShPG and HCT116-ShLuc migration in presence or absence of fibroblasts was evaluated using a transwell apparatus. Serum starved HCT116 cells, plated on the upper chamber, were allowed to migrate for 20 hours in presence or not of CCD18Co fibroblasts plated on the bottom chamber of the apparatus. As shown in Figure 2, no difference in epithelial cell migration was 79 Résultats - 1er article observed in absence of fibroblasts. However, in presence of CCD18Co fibroblasts, an increased migration of 3.34 fold ± 0.35 (P=0.0037; n=5) was observed for HCT116-ShPG cells and of 4.69 fold ± 0.26 (P=0.00012; n=5) for HCT116-ShLuc cells, indicating that fibroblasts are necessary for the migration of the HCT116 cells. Moreover, a significant difference in migration (p=0.001) was found between the progastrin-expressing cells and the ones transduced with the retrovirus containing the ShRNA sequences directed against progastrin suggesting that the peptide, secreted by the tumour epithelial cells, over-activates colon fibroblasts and in turns, favors tumour epithelial cell migration. In order to confirm that, we assessed HCT116-ShPG migration after pre-conditioning of the fibroblasts for 20 hours with either the HCT116-ShPG or HCT116-ShLuc cells. Briefly, same conditions as above were used to pre-condition the fibroblasts, but after 20 hours, transwells containing the epithelial cells were replaced by transwells containing HCT116-ShPG cells as described in Figure 2. Progastrin-induced overactivation of the fibroblasts and its effect on tumour epithelial cell migration was confirmed since a significant 2,66 fold ± 0.43 (P=0.0079; n=3) increase was observed in HCT116ShPG migration when the fibroblasts were first put in presence of HCT116-ShLuc in the upper chamber. Progastrin-overactivated fibroblasts produce and secrete the stromal-derived factor-1 (SDF-1) To better understand the molecular mechanisms involved by progastrin to favour fibroblastpromoted tumour epithelial cell migration, we aim to identify factors secreted by fibroblasts in response to progastrin that could induce epithelial cell migration. SDF-1 (also called CXCL12) is part of the family of CXC ligands due to the position of its two N-terminal cysteines. SDF-1 mediates its effect via a G protein-coupled receptor, CXCR435. In CRC, SDF-1 has been shown to play an important role in the metastatic process and because of its involvement in tumour growth, dissemination and angiogenesis, CXCR4 represents an interesting putative therapeutic target in gastrointestinal cancers35, 36. We first quantified the expression of the SDF-1 mRNA by CCD18Co fibroblasts when cultivated during 20 hours in HCT116-ShPG or HCT116-ShLuc conditioned medium (CM). As shown in Figure 3A, SDF-1 mRNA expression is significantly increased by 1.91 fold ± 0.21 (P=0.0029; n=3) under HCT116-ShLuc CM as compared to HCT116-ShPG CM. We then tested the direct effect of progastrin on this expression. When CCD18Co were directly stimulated by the progastrin peptide, we observed a significant increased SDF-1 mRNA expression (2.249 fold ± 0.34; P=0.040; n=3) in response to a 20 hours stimulation (Figure 3B). Using enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA), we then found that SDF-1 secretion in the cell culture medium was 2.09 fold ± 0.19 (P=0.032; n=3) higher in response to a 20 hour treatment with progastrin (Figure 3C). These results confirm that progastrin induces SDF-1 expression and secretion by colonic fibroblasts. Interestingly, SDF-1 expression was also found increased in the colon mucosa of the hGAS mice as compared to the control FVB/N mice (Figure 3D). Progastrin-overactivated fibroblasts produce and secrete the interleukin-8 (IL-8) Similar analyses were performed regarding the chemokine IL8. As SDF-1, interleukin-8 (or CXCL8) is part of CXC-ligands. This cytokine is able to bind two G protein receptors: CXCR1 and CXCR2. 80 Résultats - 1er article Under normal conditions, IL-8 is mainly involved in the regulation of the immune system during inflammatory processes. In CRC, high level of IL-8 in the microenvironment has been shown responsible of a higher peri-tumoural angiogenesis and a greater metastatic capacity 37. Moreover, IL8 has been reported to be overexpressed in CRC CAFs 38. In CRC, IL-8 is believe to represent a putative therapeutic target39. The expression of the SDF-1 mRNA by CCD18Co fibroblasts was quantified after 20 hours of culture in HCT116-ShPG or HCT116-ShLuc conditioned medium (CM). IL-8 mRNA expression is significantly increased by 2.14 fold ± 0.20 (P=0.017; n=3) under HCT116-ShLuc CM as compared to HCT116-ShPG CM (Figure 4A). When CCD18Co were directly stimulated by the progastrin peptide, we observed a significant increased IL-8 mRNA expression (1.42 fold ± 0.09; P=0.040; n=3) in response to a 20 hours stimulation (Figure 4B). Using ELISA, IL-8 secretion in the cell culture medium was found 1.18 fold ± 0.03 (P=0.0043; n=4) higher in response to a 20 hour treatment with progastrin (Figure 4C). These results confirm that progastrin induces IL-8 expression and secretion by colonic fibroblasts. As for SDF-1, IL-8 expression was also found increased in the colon mucosa of the hGAS mice as compared to the control FVB/N mice (Figure 4D). Both SDF-1 and IL-8 secreted by progastrin-overactivated fibroblasts promote the migration of the epithelial tumour cells HCT116 The involvement of both SDF-1 or IL-8 in progastrin-overactivated fibroblats effect on HCT116 migration was tested using similar migration test as above; however, either SDF-1 or IL-8 neutralizing antibodies were added in the culture media of the normal human colon fibroblasts CCD18Co when the fibroblasts were put in presence of the transwells containing the HCT116 epithelial cells (ShPG or ShLuc). As shown Figure 5A, no significant differences was found for the HCT116-ShPG cells since their migration rate in presence of one or the other neutralizing antibody stayed similar to the condition without antibody treatment. However, both SDF-1 and IL-8 neutralizing antibodies totally repressed (P values are respectively of 0.047 and 0.022) the effect of the progastrin-overactivated fibroblats on HCT116-ShLuc migration confirming that both chemokines participate to progastrin-induced fibroblast pro-migratory effect on tumour epithelial cells. After demonstrating that progastrin-induced activation of colonic fibroblasts regulates the migration of the HCT116 cells via SDF-1 and IL-8, we decided to investigate whether this activation can impact on the expression of the receptors for SDF-1 and IL-8 by tumour epithelial colorectal cells. In order to do so, we analysed the level of mRNA expression for these receptors in HCT116-ShLuc and HCT116ShPG in presence of conditioned medium from fibroblasts stimulated for 20h with progastrin (CM PG-AF) or not (CM N-AF), or in DMEM, their regular culture medium (-CM) (Figure 5B, C and D). No difference in the basal level of expression of the different receptors was observed between the HCT116-ShLuc and HCT116-ShPG. Regarding CXCR4 mRNA expression in HCT116-ShLuc, a significant increase of 4.23fold ± 0.20 (P=0.003; n=3) and of 5.13 fold ± 0.64 (P=0.023; n=3) was observed respectively in presence of CM N-AF and of CM PG-AF; however, no significant difference was found between the two conditions in fibroblast CM. Morever, in HCT116-ShPG, although we could observed a tendency to overexpressed the receptor mRNA in CM PG-AF, no significant value was found between the conditions (Figure 5B). CXCR1 mRNA expression in HCT116-ShLuc, was significantly increased of 1.90 fold ± 0.23 (P=0.046; n=3) and of 1.55 fold ± 0.035 (P=0.003; n=3) respectively in 81 Résultats - 1er article presence of CM N-AF and of CM PG-AF; however, no significant difference was found between the two conditions with fibroblast CM. Similarly, in HCT116-ShPG, fibroblast CM induced an overexpression of CXCR1mRNA (CM N-AF: 1.07 fold ± 0.09 (P=0.015; n=3) and CM PG-AF: 2.19 fold ± 0.16 (P=0.013; n=3)). Interestingly, in these epithelial cells that express lower level of progastrin, putting them under CM PG-AF condition significantly increases CXCR1 expression compared to cells under CM N-AF. Il-8 can also mediates its action via CXCR2. Contrary to CXCR1, no CXCR2 mRNA expression regulation could be measured unless for HCT116-ShLuc cells under CM PG-AF condition (1.52 fold ± 0.07 (P=0.016; n=3). Thus, progastrin-overactivation of the fibroblasts seems to be able to increase the expression of the SDF-1 receptor, CXCR4, but also CXCR1 one of the IL-8 receptor in tumour epithelial cells able to express progastrin. The PI3K/Akt pathway regulates SDF-1 and IL-8 secretions as well as tumour epithelial cell migration induced by progastrin-overactivated fibroblasts We previously described that progastrin is able to induce the PI3K/Akt pathway in colonic epithelial cells 23 and more recently this pathway was shown to regulate the proliferation of CCD18Co cells 30. Moreover, the literature reports the involvement of the PI3K/Akt signalling pathway in the regulation of SDF-1 and IL8 expressions 40-42. We first checked the activation of the PI3K/Akt pathway by progastrin in CCD18Co fibroblasts by Western blot analysis using specific anti-total Akt antibody and anti-phosphorylated Akt (Ser473) on cell lysates from Co-CCD18 fibroblasts stimulated by progastrin (10-8M). We observed an increase in the level of phosphorylated Akt from 3 minutes up to 4h after stimulation with progastrin. Thus, progastrin induces a sustained activation of the PI3K/Akt pathway in colorectal normal fibroblasts (Figure 6A). To test the involvement of this pathway in the secretion of IL-8 and SDF-1, we then measured these proteins by ELISA in the culture medium of fibroblasts in response to progastrin, with or without 1h pre-treatment with LY294002 prior to the adding of the peptide. As shown Figure 7B and 7C, both SDF1 (Figure 6B) and IL-8 (Figure 6C) secretions were dramatically decreased when fibroblasts were pre-treated with LY294002 before being stimulated by progastrin peptide confirming the role of the PI3K/Akt pathway in progastrin-induced SDF-1 and IL-8 secretion by colonic fibroblasts. Finally, we investigated whether this pathway is involved in SDF-1 and IL-8 pro-migratory effects after their secretion by fibroblasts in response to the peptide (Figure 6D). Prior to being put in presence of either the HCT116-ShLuc or HCT116-ShPG in the transwell apparatus, fibroblasts were treated for 1h with the PI3K inhibitor. The migration of the epithelial cells was analysed has described above. We observed that the pre-treatment of the fibroblasts with LY294002 totally inhibits the migration induced by the progastrin-overactivated fibroblasts. This suggests that blocking PI3K/Akt signalling inhibits the secretion of chemokines such as SDF-1 or Il-8 by the fibroblasts and, in turns, abolishes progastrin-overactivated fibroblast effects on tumour epithelial cell migration. Discussion Our understanding of the tumour stroma and the relationship between epithelial tumour tissue and its associated stroma is still limited. The tumour produces factors that affect the stromal compartment. Cancer-associated fibroblasts (CAFs) correspond mainly to the fibroblasts present in the stroma of the tumour tissue that are activated by the signals induced by the tumour and in turns 82 Résultats - 1er article deployed a specific cell-biological reprograming leading to a myofibroblastic differentiation43, 44. They represent the major cell population in the stroma. The CAFs are actively involved in tumour process by stimulating proliferation, dedifferentiation of epithelial cells and tumour metastasis. Colorectal cancer is particularly invasive which explains its second rank in terms of mortality. In this cancer, CAFs contribute to the growth and colon tumour progression, and their presence in the colon tumour stroma is synonymous with poor prognosis for the patient. Progastrin, already established as a growth factor for colorectal epithelial cells, is capable of acting on the surrounding stroma. Duckworth et al. recently reported that progastrin regulates the proliferation of colonic epithelial cells via the secretion of Insulin-Like Growth Factor 2 from colonic fibroblast30. Here, our first hypothesis was that progastrin can activate the resident colonic fibroblasts. This was demonstrated by the FAP and SMA stainings detected in the fibroblasts of the colon mucosa of the transgenic progastrin over-expressing hGAS mice in a FVB/N background (Figure 1A). Actually, SMA expression was already reported by Duckworth in their murine model in a C57BL/6 background, and they assimilated this staining to an increased number of myofibroblasts while they report that less that 1% of SMA- (or vimentin-) positive cells display Ki67, a proliferation marker. It is important to note that in normal tissue, resident fibroblast do not express SMA and the expression of the alpha-smooth muscle actin by fibroblasts is the most significant hallmark to distinguish CAFs from normal fibroblasts 34. Duckworth et al. reported an approximate 5.3% of SMAand in vimentin-positive cells their wild-type control mice compared to an approximate 7.7% in their hGAS mice, but they did not comment on that SMA expression in wild-type mice. In our hands, in the mice on the FVB/N background that we used, we did not observed any SMA expression in the resident colonic fibroblasts of the control FVB/N mice as expected in normal tissue (Figure 1A). The non-activated status of the resident fibroblasts in these mice was confirmed by the absence of FAP expression. However, both fibroblast-activation markers were found expressed by the fibroblasts of the transgenic progastrin-overexpressing mice clearly showing that progastrin is able to induce the myofibroblastic differentiation in vivo and thus transform the normal resident fibroblasts into cells displaying a CAF phenotype. FAP and SMA increased expression in response to direct progastrin stimulation was also observed in the human normal colonic fibroblast cell line, CCD18Co. In these cells, however, we could detect a basal level of both markers suggesting that culture conditions lightly altered the basal activation status of this cell line. The presence of activated fibroblasts in CRC is associated to a bad prognostic for the patient. This is certainly due to the fact these fibroblasts actively promote tumour cell migration and thus favor the metastatic process. Here, we investigated whether progastrin, expressed by tumour epithelial cells, regulates the activation status of normal colon fibroblast, and whether this activation can induce signals from the fibroblasts that in turns, positively regulates epithelial cell migration. Our data clearly indicate that the overactivation of fibroblast by progastrin secreted by the tumour epithelial cells favors migration (Figure 2). Moreover, we identified the chemokines SDF-1 and IL-8 as mediators of this process. Both chemokines have previously been shown involved in colorectal cancer and mediating the migration process. Indeed, SDF-1 is known to enhance both migration and invasion process45. Moreover, Wang et al. have previously demonstrated in human colon tumour cells that SDF-1 destabilized the E-cadherin/beta-catenin complex, promoting the migration of these cells47. Recently, a study reported that CD133+/CXCR4+ colon cancer cells exhibit higher metastatic potential and correlate to a poor prognostic for the patients. We previoulsy descrived that in the heterogenous population of colon cancer cells, the one expressing progastrin peptides correspond to 83 Résultats - 1er article CD133+/CD44+ stem cell-like population. Here, we show that human colon cancer cell that do express good level of progastrin display an increased CXCR4 expression on presence of fbroblast medium, but more interestingly, we observed that the medium from progastrin-overactivated fibroblasts is able to induce an overexpression of the SDF-1 receptor even in the cells that only express low level of the peptide (Figure 5B). That suggests that in the colon tissue, once epithelial tumour cells that secretes progastrin and then activate the resident fibroblasts turning them into CAFs, factors secreted by these CAFs can, not only, regulate the tumour cells, but also could act on the adjacent normal cells (by-stander effect) and potentially induce a dedifferentiated phenotype, introducing them into the tumour process. Il-8 has also been described in the regulation of migration and invasion of colon tumour cells46. Although no remarkable alteration of CXCR2 expression has been noticed (Figure 5D), similarly to what observed for SDF-1, we could found regulations of CXCR1 expression in response to fibroblast conditioned medium, this being even more increased when cells only express low level of progastrin (Figure C). These data again suggest a bystander effect of progastrin-overactivated fibroblast involving Il-8. Colorectal cancer is highly metastatic and progastrin seems to contribute to this capacity not only by acting on the epithelial cell but also by activating the tumour surrounding stroma. A main interest in invasive cancers is to find therapeutic targets in advanced stages of the pathology such as the metastasis process, and ideally specific to the pathology. Progastrin is a good candidate. Indeed, it is not synthesized in normal colorectal tissues, and the presence of this prohormone is specific to the colorectal neoplastic status. More specifically, it is the colorectal tumour epithelial cells that secrete this growth factor following APC and K-Ras mutations appearing at the earliest stages of the disease. Here, we showed that this hormone precursor could induce the activation of resident stromal fibroblasts colorectal, turning them into CAFs. It therefore intervenes in the remodeling of the tumour-associated stroma, thereby promoting the formation of metastases. Our results show that progastrin via activation of fibroblast migration increases the power of colorectal epithelial tumour cells. Thus, considering its effect on the tumour cells themselves, but also on the tumour microenvironment, progastrin is an attractive therapeutic target in colorectal cancer. 84 Résultats - 1er article References 1. Vogelstein B, Fearon ER, Hamilton SR, Kern SE, Preisinger AC, Leppert M, Nakamura Y, White R, Smits AM, Bos JL. Genetic alterations during colorectal-tumour development. N Engl J Med 1988;319:525-32. 2. Fearon ER, Jones PA. Progressing toward a molecular description of colorectal cancer development. Faseb J 1992;6:2783-90. 3. O'Connell JB, Maggard MA, Ko CY. Colon cancer survival rates with the new American Joint Committee on Cancer sixth edition staging. J Natl Cancer Inst 2004;96:1420-5. 4. Nelson H, Petrelli N, Carlin A, Couture J, Fleshman J, Guillem J, Miedema B, Ota D, Sargent D. Guidelines 2000 for colon and rectal cancer surgery. 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HCT116 epithelial cell migration is enhanced in presence of fibroblasts and even more when the epithelial cells express progastrin. Same effect was observed with conditioned fibroblasts by shLuc epithelial cells. Figure 3: Expression of SDF-1 in progastrin-stimulated fibroblasts. A/B: Quantitative real-time PCR analysis of relative SDF-1 mRNA level stimulated by HCT-116conditionned media (A) or by rhPG(1-80) (B). C: Protein secretion level of progastrin stimulated fibroblasts by ELISA. D: Immunohistochemistry against SDF-1 in FVB/N and hGAS mice. Magnification x400. Figure 4: Expression of IL-8 in progastrin stimulated fibroblasts. A/B: Quantitative real-time PCR analysis of relative IL-8 mRNA level stimulated by HCT-116conditionned media (A) or by rhPG(1-80) (B). C: Protein secretion level of progastrin stimulated fibroblasts by ELISA. D: Immunohistochemistry against IL8 in FVB/N and hGAS mice. Magnification x400 Figure 5: Impact of neutralizing antibodies against IL-8 and SDF-1 on epithelial cell migration. A: Down regulation of SDF-1 or IL-8 induces a decreased migration of shLuc cells which migrate like shPG cells. B/C/D: Regulation of the mRNA expressions of SDF-1 and Il-8 receptors. Figure 6: Impact of the PI3K pathway on progastrin-overactivated fibroblasts. A: Progastrin stimulation induces PI3K pathway activation in fibroblasts. B/C: Inhibition of PI3K decreases SDF-1 (B) and IL-8 secretion (C). ELISA analysis of SDF-1 and IL8 sercretion by CCD18Co with (PG) or without rhPG (N) (1-80) and treated by DMSO or PI3K inhibitior (LY294002). D: Inhibition of PI3K in fibroblasts decreases epithelial cells migration. Fibroblasts were treated by DMSO or PI3K inhibitor (LY294002) before contact with epithelial cells. LY treatment induces decrease of epithelial cells migration. 88 Résultats 89 - 1er article Résultats 90 - 1er article Résultats 91 - 1er article Résultats 92 - 1er article Résultats 93 - 1er article Résultats 94 - 1er article Résultats 95 - 1er article Résultats 96 - 1er article Résultats - 1er article III. CONCLUSION DE L’ARTICLE 1 : Dans cette étude, j’ai cherché à déterminer le rôle que pouvait avoir la progastrine sur les fibroblastes et dans le dialogue qui s’instaure entre ces cellules et les cellules tumorales. La progastrine, proforme de la gastrine, n’est exprimée qu’en condition tumorale par les cellules épithéliales. Cette prohormone va induire l’activation de voie pro-oncogéniques dans les cellules épithéliales induisant leur prolifération et leur migration. Or au cours de la carcinogenèse colorectal, une coopération entre les cellules épithéliales et les fibroblastes va se mettre en place afin de permettre le developpement tumoral et sa dissémination. J’ai donc cherché à voir si la progastrine produite par ces cellules pouvait avoir une action sur les fibroblastes adjacents. Ainsi, dans le modèle murin de surexpression de la progastrine (souris hGAS), j’ai pu constater une activation des fibroblastes alors que très peu de fibroblastes expriment les marqueurs d’activation αSMA et FAPα. Par la suite, j’ai confirmé ces observations dans un modèle de fibroblastes normaux humains (CCD18Co). Sur ce même modèle, j’ai démontré l’impact de la progastrine sur la voie PI3K, l’expression de chemokines (SDF-1 et IL-8) ainsi que sur la migration épithéliale. Ainsi, l’expression de la progastrine dans les cellules tumorales coliques, qui est décrite comme précoce dans la carcinogenèse colorectale (dès la mutation de la voie APC), va permettre l’activation des fibroblastes adjacents et ce dès l’apparition de cryptes aberrantes. Suite à cela, les fibroblastes vont pouvoir soutenir l’évolution et la croissance tumorale jusqu’au processus migratoires qui sont décrit dans mon étude. BILAN DE L’ARTICLE 1 : Impact de la progastrine dans le dialogue épithélio-mésenchymateux 97 Résultats - En perspective à cette étude, de nombreuses pistes pourront être explorées. Tout d’abord, une étude plus large sur les protéines induites par la stimulation à la progastrine qui permettra de définir précisément l’effet global de la PG sur les fibroblastes. Une approche in vivo devra aussi être développée via l’injection orthotopique d’un mélange de cellules épithéliales exprimant ou non la progastrine avec des fibroblastes. Cela permettra de déterminer l’impact des fibroblastes et de la progastrine sur la prise tumorale, sur la prolifération cellulaire et éventuellement sur l’apparition de métastases. Enfin, le blocage de la progastrine, via l’utilisation d’anticorps bloquants, permettrait non seulement d’avoir un impact sur les cellules épithéliales mais aussi sur les fibroblastes. Cette étude montre que la progastrine représente un intérêt supplémentaire comme cible thérapeutique dans le cancer colorectal puisque l’inhibition de son action permettrait non seulement d’agir sur les cellules tumorales elles-mêmes mais également moduler l’activation des CAFs colorectaux. 98 Résultats - 2nd article B. 2ND ARTICLE I. INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIQUE Une étude au sein de l’équipe à montrer qu’une forte expression de progastrine dans les polypes hyperplasiques coliques était corrélée avec une récidive plus fréquente. Suite à l’analyse de l’expression de FAPα dans ces mêmes polypes nous avons pu constater que l’expression de FAPα et de la progastrine pouvait avoir un lien. En effet, si une analyse de corrélation directe entre les deux expressions n’est pas significative (p=0.056), nous avons pu déterminer que les polypes exprimant fortement la progastrine (plus de 40% de marquages dans les cellules épithéliales) ont une expression de FAPα supérieure (p=0.032). Ainsi, l’étude de l’expression de FAPα dans ces polypes nous a paru pertinente afin de constater si ce marqueur pouvait être un bon marqueur de récidive chez les patients atteints de polypes hyperplasiques. Ainsi, mon second travail de thèse a consisté en l’étude de l’expression du marqueur d’activation fibroblastique FAPα (Fibroblast Activation Protein α) dans les polypes hyperplasiques. Pour cette étude, nous avons eu accès à la banque de polypes hyperplasiques colorectaux du service d’anatomopathologie du CHU Rangueil. Cette étude rétrospective, effectuée sur des polypes réséqués à l’hôpital de Rangueil au cours des années 2000 et 2001, a permis de montrer que les patients dont les polypes hyperplasiques expriment fortement FAPα présentent un risque de néoplasie supérieur à ceux dont les polypes expriment peu ou pas le marqueur d’activation fibroblastique. En introduction de cet article sont abordé une définition des polypes hyperplasiques colorectaux ainsi qu’une introduction sur la protéine FAPα. a) LES POLYPES HYPERPLASIQUES DANS LE CRC : Les polypes hyperplasiques (PH) représentent une entité assez mal définie car leur position est controversée dans la séquence adénocarcinomale colorectale. Néanmoins, cette partie cherchera à définir au mieux ce groupe et à mettre en lumière les difficultés de classification de ce groupe de lésion. 1. Epidémiologie des polypes hyperplasiques : Des études reposant sur de larges cohortes ont été réalisées et ont permis de définir la prévalence de ce type de lésion. En effet, sur des cohortes de patients asymptomatiques de plus de 50 ans, la prévalence des PH est de l’ordre de 10 % au sein des populations occidentales (Imperiale, Wagner et al. 2000) (Lieberman, Prindiville et al. 2003). Les polypes hyperplasiques apparaissent généralement à un âge moins élevés que les adénomes. Une étude menée suite à des autopsies sur des sujets européens a permis de définir que 23 % des personnes entre 20 et 54 ans présentaient des PH quand seulement 11 % d’entre eux 99 Résultats - 2nd article avaient des adénomes (Clark, Collan et al. 1985). Une autre étude a pu montrer que, contrairement aux adénomes, la présence de PH n’est pas associée à l’âge (Clark, Collan et al. 1985) (Morimoto, Newcomb et al. 2002). Les facteurs de risque environnementaux des polypes hyperplasiques sont similaires à ceux du CRC à savoir l’alcool, le tabac et l’obésité (Martinez, McPherson et al. 1997) (Morimoto, Newcomb et al. 2002). 2. Histologie des polypes hyperplasiques : Les polypes hyperplasiques appartiennent aux groupes des lésions festonnées et présentent donc leurs caractéristiques morphologiques, en particulier leurs architectures glandulaires en dent de scie. Ce sont de lésions sessiles (aplaties) qui dépassent très rarement 1 cm. Les festons ne sont présents que sur la moitié supérieure de la crypte et l’activité proliférative de ces lésions se situe seulement en fond de crypte contrairement aux adénomes ou la prolifération n’a pas lieu qu’en fond de crypte (Torlakovic, Gomez et al. 2008). La classification de l’OMS de ce type de lésions distingue trois types de polypes hyperplasiques classés en fonction des cellules à mucine : Les polypes hyperplasiques riches en cellules caliciformes ont des festons peu marqués. Ce type de polype est retrouvé dans 70% des cas au niveau du colon distal (O'Brien, Yang et al. 2006). Les polypes hyperplasiques microvésiculaires sont caractérisés par des festons proéminents et des vacuoles de mucines. Ces lésions sont retrouvées aussi bien dans le colon proximal que distal (O'Brien, Yang et al. 2006). Les polypes hyperplasiques pauvre en mucine sont des lésions extrèmement rares et sont à ce jour mal caractérisés. 100 Résultats - 2nd article 3. Caractéristiques moléculaires des polypes hyperplasiques : a) Méthylation des îlots CpG (phénotype CIMP) : La méthylation des îlots CpG est l’altération la plus fréquente survenant dans les polypes hyperplasiques. 64 % des PH ont ce phénotype, et parmi eux 65 % sont CIMP-high ce qui correspond à 42 % sur l’ensemble des PH (O'Brien, Yang et al. 2004). Le phénotype CIMP-high est 5 fois plus fréquent dans les PH microvésiculaires que dans ceux à cellules calciformes et sont plutôt associées à une localisation proximale. Les gènes méthylés sont par ordre de fréquence : MINT2, hMLH1, MINT1, p16 et MGMT (O'Brien, Yang et al. 2006). b) Instabilité microsatellitaire (phénotype MSI) : La méthylation de MLH1 et MGMT est retrouvée dans certains polypes hyperplasiques mais elle n’est que partielle, de plus la perte d’expression de ces marqueurs n’a pas été constatée dans les PH. Ainsi, le statut MSI n’est pas associé à ce type de lésions (O'Brien, Yang et al. 2004) (O'Brien, Yang et al. 2006). c) Les voies du signal impliquées dans les polypes hyperplasiques : La voie APC / β-Caténine, qui est une des voies principales du CRC, n’est pas associés aux PH. L’activation de cette voie n’est pas constatée dans ces lésions (Fogt, Brien et al. 2002) (Wu, Montgomery et al. 2008). La voie BRAF / KRAS est une voie fréquemment mutée dans le CRC. Les mutations de ces gènes sont mutuellement exclusives (Chan, Zhao et al. 2003) (Lee, Choi et al. 2005) et l’une ou l’autre de ces altérations est retrouvée dans la majorité des PH. La mutation BRAF est retrouvée dans 36 à 61 % des PH et la mutation KRAS dans 18 à 22 % des cas (Chan, Zhao et al. 2003) (O'Brien, Yang et al. 2006). Cette voie du signal pourrait être la voie d’initiation du développement des lésions hyperplasiques (Huang, Wang et al. 2004). La mutation BRAF est associée aux PH microvésiculaires, alors que la mutation KRAS l’est aux PH à cellules caliciformes (O'Brien, Yang et al. 2004). 4. Les polypes hyperplasiques dans la carcinogenèse colorectale : Le potentiel malin des PH a longtemps été ignoré, mais il est aujourd’hui mis en évidence notamment par la présence de mutations et d’altérations génétiques prooncogéniques. Une étude sur les polypes mixtes (hyperplasiques et adénomateux) a permis de définir une évolution des polypes hyperplasiques en polypes adénomateux (Iino, Jass et al. 1999). Ainsi l’émergence de la voie des tumeurs festonnées en plus de la voie classique corrobore le rôle des PH comme des précurseurs néoplasiques (Snover). En effet, certaines études décrivent les PH comme des zones où l’accumulation de mutations et d’altérations génétiques n’induiraient pas l’apoptose ou la mort cellulaire (Jass, Whitehall et al. 2002) conduisant ainsi à ces anomalies tissulaires. 101 Résultats - 2nd article Cependant, ces hypothèses sont à confronter avec la prévalence des HP et celle des adénomes et adénocarcinomes (ADK). Si l’on compare ces prévalences, très peu de PH vont évoluer en adénomes. L’identification de populations de polypes hyperplasiques à risque est essentielle pour permettre un suivi médical pertinent et ainsi éviter des examens trop contraignants qui ne serviraient à rien pour la majorité des patients atteints de PH. 5. Présence de polypes adénomateuses : hyperplasiques et apparition de lésions L’association entre PH et l’apparition de lésions adénomateuses ultérieures est encore mal définie. En effet, chez des patients atteints de HP, sans facteurs de risque personnel ou familiaux, le risque d’adénome est multiplié par 2,4 fois par rapport à des patients sans HP (Croizet, Moreau et al. 1997). Une autre étude a permis de démontrer que la présence de PH était un facteur prédictif d’adénome 4,3 ans après résection du polype (Huang, O'Brien M et al. 2004). Cependant, une étude prospective de 158 patients sans risque particulier de CRC n’a pu démontrer une association entre HP et la survenue d’adénomes (Rex, Cummings et al. 1996). Ainsi, partant du constat que très peu de PH évoluent vers des lésions néoplasiques, les recommandations médicales, en absence d’antécédents personnels ou familiaux, pour un patient atteint de HP sont qu’aucun suivi médical particulier n’est préconisé. Cette absence de suivi est explicable par le fait que le test hemoccult n’est pas une solution fiable dans ce cas et que la coloscopie présente des risques pour le patient. Ainsi la balance bénéfice / risque de ce genre d’examen pour tous les patients atteints de HP n’est pas en faveur d’un examen systématique. Il devient donc nécessaire d’identifier un groupe de patients présentant des PH susceptibles d’engendrer des adénomes afin de les faire bénéficier d’un suivi permettant de prévenir tout risque d’adénomes. L’étude présentée dans cette partie a pour but de définir ce groupe de patients. b) FAPΑ (FIBROBLAST ACTIVATION PROTEIN ALPHA) : 1. Caractérisation : FAPα est une sérine protéase membranaire qui peut cliver les peptides entre une proline et un autre acide aminé. Cette protéine fait donc partie des post-prolyl peptidases (Chen, Kelly et al. 2003). FAPα appartient à la famille des dipeptidyl-peptidases (DPP) et possède des domaines identiques avec la DPPIV. Elles présentent des homologies dans 50 % de leurs séquences et 70 % de leurs domaines catalytiques (Cheng, Valianou et al. 2005) (Pineiro-Sanchez, Goldstein et al. 1997). Ces deux protéines sont issues d’une duplication de gêne et possèdent une activité dipeptidyl-peptidase similaire (Irwin 2002). Néanmoins, FAPα 102 Résultats - 2nd article possède une activité d’endopeptidase qui lui est propre lui permettant de cliver la gélatine et le collagène de type I (Park, Lenter et al. 1999) (Pineiro-Sanchez, Goldstein et al. 1997). La dimérisation de FAPα et sa glycosylation (Sun, Albright et al. 2002) sont nécessaires pour son activité protéolytique. La forme glycosylée de FAPα fait 97 kDa et le dimère fait 170 kDa (Pineiro-Sanchez, Goldstein et al. 1997). FAPα peut aussi s’oligodimériser avec le DPPIV ou l’intégrine β1 et former un complexe actif (Ghersi, Dong et al. 2002) (Ghersi, Zhao et al. 2006) (Artym, Kindzelskii et al. 2002). 2. Effet de FAPα dans la carcinogenèse : Une étude de 1989 a identifié des invadopodes, une protrusion membranaire des cellules invasives, qui rentre en contact et dégrade la matrice extracellulaire. Ce même groupe a pu montrer que dans ces invadopodes sont exprimés MMP-2, MT1-MMP et TIMP2 (Chen and Wang 1999) ainsi que FAPα (Chen, Lee et al. 1994). Il a ainsi pu être montré que le complexe FAP-DDPIV était responsable du phénotype invasif des fibroblastes et des cellules endothéliales dans un gel de collagène de type I (Ghersi, Dong et al. 2002) (Ghersi, Zhao et al. 2006) (Kennedy, Dong et al. 2009). L’effet de FAPα sur la matrice extracellulaire a une grande importance dans la carcinogenèse (Lee, Mullins et al.) (Santos, Jung et al. 2009). Il a ainsi été montré que l’expression de FAPα aboutissait à une matrice riche en collagène de type I et en fibronectine qui favorisera la migration (Lee, Mullins et al.). Le rôle de FAPα dans l’angiogenèse a également été étudié. FAPα est exprimée dans les cellules endothéliales humaines (Aimes, Zijlstra et al. 2003). Un autre groupe a confirmé sa surexpression dans les cellules endothéliales issues de carcinome ovarien (Ghilardi, Chiorino et al. 2008). Il a aussi été rapporté que l’expression de FAPα dans un modèle murin de cancer du sein abouti à une augmentation de la densité de micro-vaisseaux (Huang, Wang et al. 2004). Enfin, l’inhibition de FAPα induisait une baisse de la prolifération tumorale et de la densité micro-vasculaire dans un modèle de cancer du poumon murin (Santos, Jung et al. 2009). 3. FAPα, cible thérapeutique : Les rôles de FAPα dans la carcinogenèse ont motivé des approches cherchant à cibler cette protéine dans des thérapies anti-cancéreuses. Une étude analysant l’expression de FAPα au cours de la carcinogenèse colorectale montre la forte expression de cette protéine dans les adénocarcinomes de stade I puis son expression diminue au cours des stades les plus avancés. Néanmoins, dans cette même étude ils ont décrits dans des xénogreffes orthotopiques que une expression de FAPα supérieure a été constaté dans les tumeurs étendues et que cette protéine est associé à une survie inférieure des souris (Henry, Lee et al. 2007). Ainsi, mon étude va démontrer l’expression de FAPα à des stades encore plus précoces et va déterminer l’impact de 103 Résultats - 2nd article l’expression de cette protéine sur la survenue d’un adénome. De plus, une étude de phase II a été réalisée en utilisant le Val-boroPro un inhibiteur enzymatique de cette protéine (Narra, Mullins et al. 2007). Cette étude a été suspendue suite à l’inhibition incomplète de l’activité enzymatique de FAPα et au peu d’impact clinique constaté dans les cancers colorectaux. Une autre étude de phase II, pour le cancer du poumon non à petites cellules, où le Val-boroPro était administré en combinaison avec le docetaxel et l’étude a été arrêté car le docetaxel seul avait le même effet (Eager, Cunningham et al. 2009). Les mêmes résultats ont été constatés dans le cadre d’un mélanome en association à l’oxaliplatine (Eager, Cunningham et al. 2009). Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette absence d’effet. A pH physiologique, le Val-boroPro aurait tendance se cycliser et ainsi devenir inefficace sur le site de la tumeur. L’autre hypothèse est qu’une compensation se fait suite à l’inhibition de FAPα. Un anticorps bloquant humanisé issu d’un anticorps murin a été développé. Cette anticorps n’est pas toxique et cible bien en majorité les tumeurs (Scott, Wiseman et al. 2003). L’étude pharmacocinétique a déterminé que le poids de l’individu affecte la distribution de l’anticorps (Kloft, Graefe et al. 2004). L’étude de phase II sur des cancers colorectaux métastatiques n’a pas montré de bénéfice clinique de cet anticorps et l’étude a été arrêtée (Hofheinz, al-Batran et al. 2003). Le manque de réussite des thérapies énoncées précédemment a conduit à la stratégie de ciblage des cellules FAPα+ afin de délivrer des thérapies sur le site tumoral (LeBeau, Brennen et al. 2009). L’utilisation d’une toxine de venin d’abeille, la mélittine, ciblant les cellules exprimant FAPα permet la destruction de ces cellules dans des modèles murins de xénogreffes de cancer prostatique et du sein (LeBeau, Brennen et al. 2009). Cette étude montre que les thérapies ciblant les cellules FAPα+ sont prometteuses mais l’approche de cette étude nécessitant l’injection intratumoral du traitement rend difficile la transposition de cette approche chez les patients. La dernière approche consiste en l’élaboration d’une prodrogue du Val-boroPro comme cette molécule cyclise à pH physiologique ce qui résulte en une diminution de 100 fois de son activité. Ces prodrogues ont cependant montré une meilleure tolérance de l’organisme receveur et une inhibition plus longue (Poplawski, Lai et al.). Par conséquent, cette stratégie est en cours de développement. 104 Résultats - 2nd article II. ARTICLE 2 : Ainsi, comme précisé lors de cette introduction, la nécessité d’identifier un groupe de patients atteints de polypes hyperplasiques est importante. Une proportion importante de la population occidentale aura un polype hyperplasique au cours de leur vie. Il est donc important d’identifier des groupes de patients avec un suivi médical différent afin d’adapter au mieux les examens et le suivi médical. Jusqu’alors les marqueurs étudiés comme étant des marqueurs pronostiques ou diagnostiques ne sont que des marqueurs épithéliaux dans le CRC. Or, l’expression de FAPα est décrite comme synonyme de cancers colorectaux agressifs. Il est donc possible que l’expression de cette protéine dans les HP puisse prédire la survenue de lésions plus agressives qui récidiveraient plus fréquemment. C’est l’objet de l’étude suivante. 105 Résultats - 2nd article FAP expression level and the risk of colonic neoplasia in patients presenting with hyperplastic polyps Nicolas FENIE1#, Catherine DO1#, Claudine BERTRAND1, Julien PALASSE2, Céline GUILBEAUFRUGIER2,3, Marie-Bernadette DELISLE1,2, Catherine SEVA1, Christine TOULAS1,4, Elizabeth COHEN-JONATHAN-MOYAL1,4, Audrey FERRAND1¤. 1 Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale UMR.1037 - Cancer Research Center of Toulouse (CRCT), Université Paul Sabatier Toulouse III, Toulouse, France. 2 Service d’Anatomie Pathologique et Histologie Cytologie, CHU Rangueil and Faculté de Médecine Rangueil, Toulouse, France. 3 Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale UMR.1048 – Institut des Maladies Métabolique et Cardiovasculaire (I2MC), Université Paul Sabatier Toulouse III, Toulouse, France. 4 Institut Claudius Régaud, Toulouse, France. #: These two authors contributed equally to this study. ¤ Correspondence to: Audrey FERRAND INSERM UMR.1037 - Cancer Research Center of Toulouse (CRCT), Université Paul Sabatier Toulouse III, Institut Claudius Régaud, 20-24 rue du pont saint-Pierre, 31052 Toulouse cedex, France. [email protected] Phone: +33567222721 Supported by: This work was supported by grants from INSERM, Association pour la Recherche contre le Cancer (ARC N° A09/4/5033, ARC SFI 20111203828) and the BQR grant from Toulouse III Paul Sabatier University (France). Running title: FAP, a putative biomarker for the prediction of colonic neoplasia risk Disclosure of Potential Conflicts of Interest: No potential conflicts of interests were disclosed. Acknowledgments The authors thank Dr Nazem Taoubi, Dr Sophie Le guellec for their help in this project and Serge Estaque for his technical assistance. 106 Résultats - 2nd article Abstract Background: Cancer-associated fibroblasts (CAFs), but not cancer epithelial cells, expressed FAPα (Fibroblast Activation Protein-α) in more than 90% of epithelial cancers. In a 10-year retrospective study we analyzed FAPα expression in fibroblasts of colon hyperplastic polyps (HP) and investigated whether it could help determining the eventual risk of colon neoplasia. Methods: The number of FAPα stained fibroblasts was immunohistochemically studied in colon sections from 64 patients presenting with HP, low grade adenomas, high grade adenomas or adenocarcinomas, but also on normal tissue sections from resected noncomplicated diverticula. Its expression was recorded as ‘no/low’ or ‘high’ based on the number of stained fibroblasts counted in twenty randomly chosen fields of the polyp section counted by microscope field at X1000 magnification. Based on the ROC analysis, the optimal specificity/sensibility couple was found to correspond to a threshold of 9 stained fibroblasts. Results: A high FAPα expression was observed in 44% [95% confidence interval (CI): 27-60] of the colon HP. We found a significant association between FAPα expression and shortened neoplasm-free survival (NFS). The 5-year NFS for patients with high expression was of 41% [95% CI, 19–63] compared to 91% [95% CI, 68-98] for patients with no/low expression. Moreover, patients with high expression had a median NFS of 5 years, whereas during the 10-year following period, the median survival was not reached by patients with no/low expression. Conclusion: FAPα expression in colon HP is associated with an increased risk of colonic neoplasia suggesting that these patients could benefit from an adapted follow-up. Keywords: Colon, hyperplastic polyps, FAPrisk factor, neoplasia 107 Résultats - 2nd article Introduction Colorectal cancer (CRC) is the third most frequent cancer and the fourth in terms of mortality (Globocan 2008: Cancer Incidence and Mortality Worldwide, IARC CancerBase No. 10, Edited by J Ferlay, HR Shin, F Bray, D Forman, C Mathers and DM Parkin). Its adenocarcinoma sequence is well established, however confusion remains regarding the colonic neoplasia outcome of patients presenting with hyperplastic polyps (HP). With a prevalence of 10% to 35%, HP are the most frequent colorectal lesions (1). Contrary to adenomatous polyps that have long been considered as preneoplastic lesions leading to a colonoscopy follow-up for these patients, no recommendation exists for patients presenting with HP at their first colonoscopy if the polyps are less than 1cm, if less than 5 of them have been detected or if there is no HP family history (2, 3). The malignant potential of HP has long been unknown, but recent molecular characterizations have provided arguments in favor of a neoplastic potential, highlighting several prooncogenic alterations such as CpG Methylation or microsatellite instability (4, 5). In addition, analysis of mixed polyps by Iino et al. (6) showed a clonal relationship between the two epithelial components, hyperplastic and adenomatous, of these polyps suggesting that mixed polyps are not due to a fusion of hyperplastic and adenomatous lesions and supporting the hypothesis of a continuum between PH and adenomas. Recent studies, including ours, actually report that they could represent precursor lesions of some sporadic colorectal cancers (7-12). Tumor microenvironment is now known to play a critical role in the tumoral process. Cancerassociated stroma is a complex element where a variety of interactions between the tumor and host tissue cells take place. The tumor produces factors that will modify the stroma compartment including the stroma cells. Cancer-Associated Fibroblasts (CAFs), corresponding to fibroblasts present in the tissue stroma that are activated by signals induced by the tumor, represent the main cell population within the stroma. FAPFibroblast Activation Protein is a serine protease expressed in more than 90% of epithelial cancers. In epithelial-derived tumors, it is expressed by CAFs and not by the cancer epithelial cells, and represents a marker of the activation of the surrounding fibroblasts by the tumor (13, 14). A previous study, conducted on stage I to stage IV colon cancer patients, described an inversed correlation between FAP expression and tumor stage but also with tumor size suggesting an implication of the protease in early steps of the disease (15). Thus FAP could represent an early biomarker for CRC. Here, FAP expression in HP was examined in a 10-year retrospective study on a characterized HP patient cohort (12). We investigated whether or not FAP expression in colon fibroblasts could help predicting the risk of colonic neoplasia in patients presenting with colonic HP. Patients and Methods Study design We conducted a single centre historical cohort study. 108 Résultats - 2nd article Sample size, patients and data collection The FAP staining has been done on colon tissue sections from 64 patients (39 had colon HP, 6 had low grade adenomas, 4 presented with high grade adenomas and 5 displayed adenocarcinomas) and also examined on normal tissue sections from 10 patients with resected non complicated diverticula. The characteristic of the 39 patients presenting with HP have been previously published (12). These 39 patients were diagnosed for HP in the Pathology department of Rangueil Hospital in 2000 and 2001. None of these patients had preceding colorectal adenocarcinoma or adenoma, familial colorectal adenocarcinoma history, hyperplastic polyposis, chronic inflammatory bowel disease, insufficient colon site information or follow-up data. None of the patients included in the study showed evidence of colonic adenoma at the initial colonoscopy. Available colonoscopy follow-up data allowed us to investigate the correlation between the neoplasm-free survival and FAP staining in HP. Follow up colonoscopies have been done for surveillance purpose without particular colorectal pathology. Approval of an institutional research ethics committee was obtained in accordance with the precepts of the Helsinki Declaration. Immunohistochemistry The resected tissues were formaldehyde-fixed and paraffin embedded. Citrate buffer was used for epitope retrieval. The antibodies were applied overnight. Detection was done using the PolyVue PlusTM HRP/DAB detection system (DBS). The anti-FAPα antibody (Abcam, ab53066) was used at a 1:200 dilution. Statistical analysis FAP expression was recorded as ‘no/low’ or ‘high’ expression based on the number of stained fibroblasts counted in twenty randomly chosen microscope fields of the polyp section at X1000 magnification. Analyses were performed in a double blinded fashion under pathologist supervision. Because the inter-rater agreement was excellent (ICC=0.93), percentages were reported as the average between the two readers. For patients with several polyps, the polyp with the wider hyperplastic area was retained for evaluation. Based on the receiver operating characteristic analysis, we found that the optimal specificity/sensibility couple corresponds to a threshold of 9 FAP-stained fibroblasts. Thus, we established that the overexpression threshold corresponds to a number of stained fibroblasts in hyperplastic polyp equal or higher than 9. The association between FAPα expression and occurrence of a new colorectal event was performed by Kaplan-Meier curves and log rank test. The time to event was defined as the time interval between the diagnosis of hyperplastic polyp and the occurrence of metachronous colorectal adenoma in the same site as the first hyperplastic polyp. The log-rank test was also used to assess significance of clinical characteristics. Quantitative variables were recorded into two-class variables using the median. To demonstrate that FAPα was a prognostic factor independent from other clinical factors, we performed a cox proportional-hazards model to test the simultaneous influence on disease free survival of all covariate with a p-value<0,20 in the univariate analysis. After a backward-stepwise selection, only significant variables (p<0.05) were kept in the final cox model. In our study, all tests were two-sided and statistical significance was set at a P value of 0.05. Analyses were performed using STATA v11. 109 Résultats - 2nd article Results FAP expression in normal colon, hyperplastic polyps, adenomas and adenocarcinomas Representative pictures of FAP staining obtained with an anti-FAP antibody on colon tissues corresponding to normal tissue, hyperplastic polyps (HP), adenoma and adenocarcinoma, are shown in figures 1 and 2. The number of FAP-positive fibroblasts in normal colon, HP, adenomas, and adenocarcinomas are reported in figure 3. In the whole cohort, the number of FAP expressing fibroblast is 10.33±1.394 (n=64). The average number of FAP-positive fibroblasts in normal colon from noncomplicated diverticula (2.750± 0.588, n=10) was significantly different from the number in HP (7.885±1.056, n=39, p=0.0195), low grade adenoma (11.92±1.044, n=6, p<0.0001), high grade adenoma (24.50±9.515, n=4, p=0.0025) and adenocarcinoma (31.30±7.782, n=5, p<0.0001). A significant difference was found between HP and high grade adenoma (p=0.0004) or adenocarcinoma (p<0.0001) while none was observed between HP and low grade adenoma. Correlation study of FAP expression and neoplasm-free survival in patient with hyperplastic polyps To determine whether FAP expression by fibroblasts could help predicting the risk of colonic neoplasia in patients presenting with HP, we then focused our study on these colonic lesions. To assess whether a predictive test using FAP expression could predict the neoplasm occurrence after developing a first HP, we performed a receiver operating characteristic analysis for the number of FAP-positive fibroblasts. The evaluation of the area under the curve (AUC) gave a predictive performance of FAP value of 0.8658 (95% CI, 0.75–0.98). The ROC analysis showed that the optimal specificity-sensibility couple (i.e., with a 81.25 % sensitivity to detect the patients at risk to develop an adenoma and an optimal specificity corresponding to 87.93%) was obtained with a threshold of 9 stained fibroblasts (Figure 4). Thus, we hypothesized that patients could be at no/low or high risk of metachronous neoplastic events when the number of stained fibroblasts was respectively inferior or equal/superior at 9. As the average number of FAP-positive fibroblasts was 7.885±1.056 in our sample, we also considered 9 stained fibroblasts as a threshold for no/low or a high expression of the protease in HP. Thus, FAP expression was recorded as ‘no/low expression’ or ‘high expression’ based on the number of stained fibroblasts. In this cohort of patients displaying HP, 56% (95%CI: 39-72) had no/low expression of the protease while in 44% (95%CI: 27-60) displayed a high FAP expression (Table 1). As previously reported (12), survival analysis was performed using data from patients who had at least one colonoscopy during their follow up. Only occurrence of metachronous adenoma at the same general area of the colon (proximal or distal colon) was considered as a recurrence event. Based on this criteria, 41% (95%CI: 26-59) of the patients presenting with HP developed metachronous adenoma (Table 1). Univariate analysis (Table 2) showed a significant association between FAP overexpression and shortened neoplasm-free survival (p= 0.0012). The 5 year neoplasm-free survival for patients with no/low expression of the protease was 91% (95%CI: 68-98) while it only reaches 41% (95%CI: 19-63) for patients with high expression (Figure 5 and Table 2). Patients with high FAP expression had a median neoplasm-free survival of 5 years, whereas during the 10 years following period, the median survival was not reached by patients with no/low expression of FAP (Table 2, Figure 5). To demonstrate that the association between FAP staining 110 Résultats - 2nd article and neoplasm-free survival was independent from the subject’s age, we performed multivariate analysis (table 2). After adjustment, FAP expression was still significantly associated with adenoma occurrences (p=0.022). Taken together, these results show that FAP staining in HP is an independent prognostic factor and the threshold of 9 FAP-stained fibroblasts represents the optimal specificity-sensitivity couple giving a predictive threshold. Discussion We show for the first time that stromal fibroblasts in hyperplastic polyps express FAP. In the late 80’s, Rettig et al. identified FAP as a membrane glycoprotein selectively expressed in activated stromal fibroblasts of epithelial cancers such as breast, ovarian, bladder, lung and colorectal adenocarcinomas (16, 17). In non-malignant tissues, so far FAP has been shown to be expressed in reactive fibroblasts of rheumatoid arthritis, wound healing, cirrhosis, pulmonary fibrosis, and transiently in foetal mesenchyme tissue (17-22). Thus FAP expression is restricted to reactive/activated fibroblasts in tissues. Our study suggests that an alteration of the stroma compartment is present in non-malignant hyperplastic polyps. Since reports from Torlakovic and Snover in the 90’s, a subset of the initially called HP has been identified as adenoma precursor lesions and are now called sessile serrated adenoma (SSA)(23). The non-SSA hyperplastic polyps, now simply called HP, are the most frequently occurring lesions in the colon. Until recently, they were considered as lesions with no malignant potential while adenomatous polyps were recognized as neoplastic precursor lesions for colorectal adenocarcinomas (1). So far, the guidelines from the French National Agency for Accreditation and Evaluation in Healthcare or the American College of Gastroenterology only recommended colonoscopy follow up when the number of HP is higher than 5 or if the HP is larger than 1cm (2, 3). Up to now, only these criteria are clearly associated with colorectal adenoma or adenocarcinoma. However, the identification of pro-oncogenic molecular alterations suggest that there is heterogeneity within these HP and that some of these benign lesions may represent precursors or at least be a reflection of land at risk of neoplastic lesions. Indeed recent works, including ours, suggest that HP may represent precursor lesions for sporadic colorectal cancers (8, 12, 23-26). We recently identified the digestive hormone progastrin as an epithelial biomarker allowing the prediction of the risk of neoplasia in patient presenting with initial HP. In the current study, the observation of FAP expression in the stromal compartment of HP led us to investigate whether or not this expression could help to determine the risk of neoplasia in patients displaying these colon lesions. Indeed, it is now recognized that the role of the microenvironment in cancer initiating stages and along the cancer process is important (27-29). The interactions between the tumor itself and its surrounding stroma are essential to the development, spreading and recurrence of the tumor. Three main cell types are present within the stroma: immune cells, endothelial cells and fibroblasts. In response to newly secreted factors, such as cytokines, chemokines or growth factors, produced by the tumor epithelial cells, stromal cells become reactive to the tumor. The fibroblasts present in the tumor surrounding stroma are called Cancer-Associated Fibroblasts (CAFs). They represent the largest cell population in the tumor microenvironment. CAFs are involved in tumorigenesis by regulating, for example, the proliferation and survival of epithelial cells. They also favor the dedifferentiation of epithelial cells in vivo (30, 31). Moreover, they are present in great number in 111 Résultats - 2nd article metastatic and invasive cancers and contribute to the metastatic potential of tumors by promoting angiogenesis (32, 33). In colorectal cancer, CAFs have been shown to contribute to tumor growth and progression, to be involved in tumor survival in hypoxic condition and to greatly increase the metastatic potential of the primary tumor (29, 34). As a consequence, their presence in the colon adenocarcinoma stroma has been associated to a poor prognosis for the patient. However, very little is known about the fibroblast activation status in preneoplastic lesion. Henry et al. analysed FAPexpression on stage I to stage IV colon cancer patients (15). They reported an inversed correlation between FAP expression and tumor stage but also with tumor size suggesting an implication of the protease in early steps of the disease. We did not observe such a correlation in our study. This could be explained by the small number of tissues corresponding to adenoma and adenocarcinoma we investigated since we focused our study on hyperplastic polyps. We set up the FAP expression threshold between a ‘no/low’ and ‘high’ expression at 9-stained fibroblasts within 20 randomly picked sections of the HP, 9 corresponding to the optimal specificity/sensitivity coupIe (81.25% of sensitivity and 87.93 % of specificity). Based on these criteria, misclassification rate to determine the risk of developing a metachronous neoplasm was only of 13.51% and the number of false negative of 10.25%. Moreover, the multivariate analysis showed that the association between FAP staining and neoplasm-free survival is independent from the subject’s age. Thus we demonstrated that the number of FAP-expressing fibroblasts in HP could be an efficient tool to detect patients with higher risk of metachronous neoplasms who would benefit from a colonoscopy follow-up, and that FAP expression level can give an idea of the risk of neoplasia in patient presenting with initial hyperplastic polyps. 112 Résultats - 2nd article References 1. 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The arrows indicate FAP-stained fibroblasts. Figure 3: FAP-expression in normal, HP, low-grade dysplasia tubular adenoma (TA), high-grade dysplasia TA, and adenocarcinoma Number of FAPα-positive fibroblats in normal colon, hyperplastic polyps (HP), low-grade dysplasia tubular adenoma (TA), high-grade dysplasia TA, and adenocarcinoma (ADC). A Wilcoxon Cuzick trend test was performed to compare the number of FAPα-positive fibroblasts between the different types of colon tissues. Figure 4: A predictive test for recurrence - Receiver Operating Characteristic (ROC) curves for FAPα staining ‘a’, corresponding to the number of 9 or more FAP-stained fibroblasts in HP, had a sensitivity of 81.25% and a specificity of 87.93% that represents the optimal sensitivity and specificity couple. Se, sensitivity; Spe, specificity. Figure 5: Kaplan-Meier survival estimate based on the number of FAP expression in HP patients Neoplasm-free survival among patients with colonoscopy follow-up according to FAPα expression. Pvalue corresponds to logrank univariate analysis. 115 Résultats - 2nd article Table 1. Clinical and immunohistological features Patients with coloscopic follow up (ref 12) n=39 Variables percentage [95%CI] Age (y.o) Median Range Sex Male Female Number of polyps 1 2-4 Size of polyps (largest diameter, mm) Median Range Localisation Proximal colon Distal colon Occurrence of metachronous adenoma Expression of FAP Low / No expression (<9 stained fibroblasts) 64 33-89 59% [42-74] 41% [26-58] 62% [45-77] 38% [23-55] 3 1-5 18% [8-34] 82% [66-82] 41% [26-59] 56% [39-72] 44% [27-60] High expression (9 stained fibroblasts) NOTE: FAP expression was recorded as ‘No/low’ expression or ’high’ expression based on the number of stained fibroblasts counted in 20 randomly picked microscope fields at X1000 magnification. The threshold of FAP expression in HP was determined to be 9 stained fibroblasts, 9 corresponding to the optimal specificity/sensibility couple based on the ROC analysis, 95% CI: Bionomial exact 95% confidence index was calculated for each percentage. 116 Résultats - 2nd article Table 2. Neoplasm-free survival according to clinical and immunohistological features Neoplasm-free Survival Variables Univariate analysis Multivariate analysis * Hazard Ratio (HR) Median (y) 5 y.S - [95% CI] Age (y.o) p-value [95%CI] <0.0001 0.001 <64 y.o 10 95% [72-99] - ≥64 y.o. 5 26% [7-51] 14.5 [12.9-72.5] Sex 0.4658 # Male NR 77% [54-90] Female 10 51% [23-73] Number of polyps 0.4064 1 10 74% [51-87] 2-4 7 56% [27-78] Size of polyps (largest diameter, mm) 0.0637 # 0.895 # <3mm NR 76% [47-90] - 3-6mm 7 60% [35-78] 1.1 [0.4-3.2] # Localisation 0.1378 # 0.660 # Proximal colon 5 43% [10-73] - Distal colon 10 74% [54-86] 1.3 [0.4-4.1] # Expression of FAP Low/no expression (<9) high expression (9) p-value 0.0012 0.022 NR 91% [68-98] - 5 41% [19-63] 4.5 [1.2-16.8] NOTE: Neoplam-Free Survival among patients with colonic hyperplastic polyps who had a colonoscopic follow-up. Multivariate analysis was conducted using a Cox model including all variables with a P value <0.20 in the univariate analysis. * The initial Cox model included the age, the size, the localisation of the polyps and FAP expression. Final model was obtained after backward stepwise selection, keeping only the variables with a P value <0.05 (i.e. age and FAP95% CI was calculated for all 5-year survival values. # HR and p-values from the initial model was provided for information for non-significant covariates. 117 Résultats Figure 1 A X400 X1000 X400 X1000 X400 X1000 B C 118 - 2nd article Résultats - 2nd article Figure 2 A X400 X1000 X400 X1000 X400 X1000 B C 119 Résultats Figure 3 * p = 0,0195 60 Number of activated fibroblasts *** ** *** p < 0,0001 p = 0,0025 p < 0,0001 40 20 0 Normal colon HP Low Grade High Grade TA TA ADC Figure 4 1.00 a Sensitivity 0.75 0.50 0.25 a : FAPα 9 : Se = 81.25% Spe = 87.93% Area under ROC curve = 0,8658 0.00 0.00 0.25 0.50 0.75 Specificity 120 1.00 - 2nd article Résultats - 2nd article Figure 5 Kaplan-Meier survival estimate – FAPexpression Neoplam Free Survival 1.00 No / Low expression 0.75 0.50 Strong expression 0.25 p = 0.0012 0.00 Number of patients at risk No/low expression (<9) Strong expression ( 9) 0 2 23 16 23 16 121 4 6 Time (years) 8 10 20 12 13 5 1 1 16 8 Résultats - 2nd article III. CONCLUSION DE L’ARTICLE 2 : Comme évoqué en introduction de cet article, la majorité des polypes hyperplasiques ne sont, à ce jour, pas considéré comme potentiellement malin. Ainsi les patients atteints de polypes hyperplasiques qui n’ont pas d’antécédents familiaux ne bénéficient d’aucun suivi médical particulier. Les conclusions des études cherchant à démontrer un lien entre les PH et un risque augmenté de lésions néoplasiques n’ont pas pu établir de corrélation claire entre ces deux évènements (Rex, Cummings et al. 1996). Ces résultats sont peu surprenants si l’on compare la prévalence des PH à celle des lésions néoplasiques. Ainsi à l’heure actuelle le suivi coloscopique des patients atteints de PH est inenvisageable étant donné le caractère invasif et les risques associés à ce genre d’examen. L’étude que nous avons menée se justifie par la nécessité de déterminer un groupe de patients porteurs de PH ayant un risque accru de développer des lésions néoplasiques. Cette étude est la première étude montrant une activation fibroblastique si précoce dès le stade pénéoplasique. L’activation du stroma dans des lésions si peu avancées peut expliquer que ce groupe de patients ait un risque de récidive supérieur. Cependant, les limites de cette étude ne permettent pas de statuer définitivement sur ce groupe de patients exprimant FAPα. En particulier, la taille de l’échantillon devra être augmentée afin de confirmer ces observations. La faible taille d’échantillon de cette étude se justifie pour plusieurs raisons. Tout d’abord, comme dit précédemment, les patients atteints de HP n’ont normalement pas de suivi médical. Pour notre étude nous avons dû trouver un groupe de patients qui ont pu bénéficier d’un suivi malgré les recommandations habituelles. De plus, afin de bâtir une cohorte non biaisée, de nombreux patients n’ont pas pu être inclus. Les principaux facteurs de confusion ont été déterminés à savoir les patients présentant des antécédents personnels ou familiaux de polypes ou tumeurs colorectales ou de pathologies inflammatoires chroniques. Le fait que cette étude soit rétrospective est aussi une limitation. Ce type d’étude a des conséquences sur la qualité des données recueillies : donnés manquantes, fiabilité des données recueillis. Ainsi une étude multicentrique prospective devra être menée sur un plus grand nombre de patients afin de confirmer les conclusions de cette étude. Cette étude représente un argument supplémentaire en faveur du suivi d’une partie des patients atteints de PH. L’activation fibroblastique dans ce type de lésions est pour la première fois décrite. L’importance croissante de ce type cellulaire en cancérologie renforce l’hypothèse qu’une partie des PH sont des évènements à inclure dans la carcinogenèse colorectale. 122 CONCLUSIONS & PERSPECTIVES 123 Les CAFs prennent une importance croissante dans la carcinogenèse. Ainsi la tumeur ne résulte pas seulement de mutations de cellules épithéliales mais est aussi issue de l’environnement qui l’entoure. La progastrine, prohormone digestive, n’est exprimée dans le colon uniquement dans un contexte tumoral. Ce facteur a été déjà décrit comme induisant des effets protumoraux sur les cellules épithéliales essentiellement. Au cours de mes travaux, j’ai pu montrer que la progastrine avait un impact sur les fibroblastes environnants. J’ai ainsi démontré que la progastrine participait à l’activation des fibroblastes dans un modèle de souris et dans une lignée de fibroblastes normaux coliques humains. Suite à cela, j’ai cherché un impact « fonctionnel » de cette activation. J’ai ainsi pu constater une augmentation de la migration des cellules épithéliales en présence de fibroblastes mais surtout une potentialisation de cette migration avec des fibroblastes qui auront pu être activé par la progastrine. Par la suite, j’ai cherché à comprendre comment cet effet pouvait se produire. J’ai donc réalisé une analyse des voies du signal induit dans les fibroblastes par la progastrine et j’ai pu mettre en évidence une forte induction de la voie PI3K en réponse à la prohormone, cette voie régulant la sécrétion des chemokines IL-8 et SDF-1 en réponse à la suractivation des fibroblastes colorectaux par la progastrine. L’inhibition de ces facteurs ou de cette voie diminue la potentialisation de la migration par la progastrine constatée précédemment. Ainsi la progastrine permet l’activation des fibroblastes très précocement dans la pathologie mais peut aussi réguler des évènements plus tardifs comme la migration épithéliale. D’autre part, en utilisant une banque de polypes hyperplasiques humains, j’ai montré que l’expression de FAPα par des fibroblastes pouvait représenter un marqueur d’évaluation du risque de néoplasie colorectale. De plus, l’expression du marqueur FAPα semble avoir un lien avec l’expression de la progastrine par les cellules épithéliales. Alors que les premiers traitements ciblant l’environnement tumoral commencent à être mis en application, de nombreuses choses restent encore à éclaircir. Alors que la coopération entre les CAFs et les cellules tumorales semblent de plus en plus évidentes. Leur interaction avec les autres acteurs du microenvironnement reste largement à élucider. De plus, l’hétérogénéité entre les CAFs de différentes origines (entre les différents tissus ou entre les différentes cellules potentiellement sources de CAFs) a été décrites mais jusqu’alors aucun consensus clair n’émerge pour définir ces différentes populations ainsi que leurs rôles respectifs. La fonction des CAFs dans les étapes tardives (migration, invasion) est la plus décrite. Néanmoins ma seconde étude décrit une possible activation très précoce des fibroblastes dans les pathologies colorectales. Ainsi le rôle de ces CAFs à ces stades n’est que très peu 124 décrit. Il reste encore à comprendre comment à des stades aussi précoces cette activation survient. Dans le CRC j’ai donc pu décrire une activation précoce du microenvironnement induit par la présence de la progastrine. Plus tardivement dans le processus tumoral, cette activation peut engendrer une augmentation de la migration des cellules épithéliales. Ainsi, en considérant son action sur les cellules épithéliales mais aussi sur les fibroblastes, la progastrine représente une cible thérapeutique intéressante dans le cancer colorectal. Ainsi, on pourrait envisager des approches de ciblage de l’hormone par des anticorps monoclonaux ou des aptamères qui lui seraient spécifiques, ces molécules pouvant être administrées en combinaison avec les chimiothérapies conventionnelles du cancer colorectal. 125 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 126 (2002). "Cancer inciden ce in five continents. Volume VIII." IARC Sci Publ(155): 1-781. Adams, J. C. and F. M. Watt (1993). "Regulation of development and differentiation by the extracellular matrix." Development 117(4): 1183-98. Aimes, R. T., A. Zijlstra, et al. (2003). "Endothelial cell serine proteases expressed during vascular morphogenesis and angiogenesis." Thromb Haemost 89(3): 561-72. Albelda, S. M., S. A. Mette, et al. (1990). "Integrin distribution in malignant melanoma: association of the beta 3 subunit with tumor progression." Cancer Res 50(20): 675764. Allinen, M., R. Beroukhim, et al. (2004). "Molecular characterization of the tumor microenvironment in breast cancer." 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Progastrin, digestive prohormone is express in 80 to 90 % of colorectal cancer. It’s detects in polyps, tumour and metastases while it’s absent in healthy tissue. It’s a growth factor for tumoral cells and promotes migration and invasion. During my PhD training, I investigated the role of FAPα, as a putative predictive marker of neoplasia risk in patients presenting with initial hyperplastic polyps. I performed a 10-year retrospective study on patients suffering from hyperplastic polyps. An immunohistochemistry analysis against FAPα (Fibroblast Activation Protein α), a fibroblasts activation marker, was done. I demonstrated that the number of FAPα expressing fibroblasts allows predicting the colorectal neoplasia risk. Indeed, to date, patients with hyperplastic polyp don’t benefit of a medical followup. Thus this study can allow discriminating patients that have a neoplasia risk from patients with no risk, and in consequence to identify patients that would benefit from a medical follow-up. Moreover, I studied the role of Progastrin and influences on epithelio-mesenchymal dialogue. Using immunohistochemical and biochemical approaches we found that progastrin induces the expression of fibroblast activation markers (αSMA, FAPα) in the normal colon mucosa of progastrin-overexpressing mice as well as in the human colon fibroblast cell line CCD18Co. To investigate the role of progastrin-induced fibroblast activation, we compared the migration of colon epithelial cancer cells expressing or not the hormone in presence or absence of fibroblasts in Boyden chamber. Progastrin-expressing epithelial cells have increased migration capacities in presence of fibroblasts while not difference between the two epithelial cell lines was observed in absence of fibroblasts. Moreover, we identified the implication different chemokines in this process. Thus, here we demonstrate that progastrin, secreted by tumour epithelial cells, contributes to the activation of the fibroblasts present in the cancer-associated stroma and participates to the epithelial-stroma dialogue. AUTEUR : FENIE Nicolas TITRE : Régulation de l’activation des fibroblastes dans la muqueuse colorectale, implication dans le cancer colorectal DIRECTEUR DE THESE : Docteur KOWALSKI-CHAUVEL Aline Docteur FERRAND Audrey LIEU ET DATE DE SOUTENANCE : 18 Novembre 2013 à Toulouse RESUME : Le cancer colorectal est le deuxième cancer en termes de mortalité dans les pays industrialisés. La principale raison de cette forte mortalité est son caractère hautement invasif et métastasique. La compréhension du rôle du microenvironnement dans ce cancer devient, ces dernières années, un enjeu principal dans la lutte contre cette pathologie. En effet, l’interaction entre la tumeur et le stroma est essentielle au développement, à la récurrence et à l’invasion tumorale. Dans ce compartiment cellulaire, les CAFs (Cancer Activated Fibroblasts), fraction cellulaire majoritaire du stroma tumoral, ont été décrits comme régulant la prolifération et la survie des cellules tumorales. Ces fibroblastes activés sont très nombreux dans les cancers invasifs et ont un rôle très important dans la dissémination des cellules épithéliales tumorales. La progastrine, prohormone digestive peptidique, est présente dans 80 à 90% des cancers colorectaux. Elle est exprimée au niveau des polypes et des tumeurs alors qu’elle est absente du tissu sain. Elle est un facteur de croissance pour les cellules épithéliales tumorales coliques, et favorise leurs migrations et leurs invasions. Nous avons tout d’abord réalisé une étude pré-clinique sur le rôle de FAPα comme potentiel marqueur prédictif de la récurrence tumorale dans les polypes hyperplasiques. Ainsi, les patients présentant des polypes hyperplasiques ne bénéficient pas de suivi particulier actuellement, cette étude identifie un marqueur, FAPα, permettant de discriminer des patients à risque néoplasique des patients sans risque, et donc d’identifier les patients qui pourraient bénéficier d’un suivi médical. D’autre part, nous avons étudié le rôle de la progastrine dans le dialogue épithélio – mésenchymateux, montrant que la progastrine induit l'expression des marqueurs d'activation des fibroblastes (αSMA, FAPα) dans des fibroblastes colorectaux normaux. Les cellules exprimant la progastrine montrent une augmentation de leur capacité migratoire en présence des fibroblastes. De plus, nous avons identifié l'implication de différentes chimiokines dans ce processus. Ainsi, nous montrons ici que la progastrine, sécrétée par les cellules épithéliales tumorales, contribue à l'activation des fibroblastes présents dans le stroma associé au cancer et participe au dialogue épithélio-stromal. MOTS-CLES : CAFs, fibroblastes, progastrine, FAPα DISCIPLINE ADMISTRATIVE : Cancérologie INSERM UMR 1037, Centre de recherche en cancérologie de Toulouse Institut Claudius Régaud Equipe 11 : Radioresistance tumorale, des voies de signalisation à l’essai clinique 20-24 rue du pont St Pierre 31052 Toulouse