EXPRESSIONS ET ORIGINES_6

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« Poudre aux yeux »
-Apparences flatteuses mais trompeuses.
Origine
Cette expression existe au moins depuis le XIIe siècle.
La poudre est ici la poussière, pas la poudre à canon ni celle de l’apothicaire.
Elle signifiait auparavant « l’emporter sur quelqu’un », probablement par
allusion à la poussière que soulève un coureur (à pied, à cheval..) en tête et
qui gêne ceux qui le suivent.
Maintenant, avec son sens « d’éblouir par de fausses apparences », elle se
rapporte plus à l’aveuglement que procurerait la poussière dans les yeux.
« Tuer la poule aux œufs d’or »
-Se priver de profits futurs importants pour satisfaire des intérêts immédiats.
Origine
Cette expression du XVIIIe siècle est tirée d’une fable de La Fontaine, ellemême inspirée d’une morale d’Esope, fabuliste grec de l’Antiquité.
« Bayer aux corneilles »
-Regarder en l’air, rester sans rien faire.
Origine
Le verbe bayer qui signifie « avoir la bouche ouverte » ne doit pas être
confondu avec bâiller
Quant aux corneilles, au XVIe siècle, elles désignaient des objets insignifiants,
sans importance. Ce terme pouvait aussi bien désigner l’oiseau, présent en
grandes quantités à cette époque, que le fruit du cornouiller.
Bayer aux corneilles voulait donc dire « rester bouche ouverte à regarder en
l’air, contempler ou désirer des choses sans intérêt.
« L’habit ne fait pas le moine »
-L’apparence peut être trompeuse. Ne pas juger les gens sur leur apparence.
Origine
On retrouve les premières traces de cette expression au XIIIe siècle qui serait
tirée du latin médiéval.
Selon certains, ce proverbe viendrait d’une déformation progressive de la
traduction de l’expression latine de Plutarque « Barba non facit philosophum »
qui signifiait « la barbe ne fait pas le philosophe ».
D’autres disent que l’origine serait historique : en 1297, pour réussir à
s’emparer par la ruse de la forteresse bâtie sur le rocher monégasque, François
Grimaldi et ses compagnons d’armes se sont déguisés en moines franciscains,
fait rappelé sur les armoiries de Monaco.
En fait, l’explication pourrait être plus simple car, lorsqu’elle est apparue, les
moines de l’époque avaient une morale assez distendue et une conduite très
discutable. Ils avaient un comportement très éloigné de ce que leur tenue
pouvait laisser supposer. Aussi, un brigand désireux de détrousser un moine en
le supposant faible, pouvait tomber sur bien plus fort et rusé que lui.
« Etre le dindon de la farce »
-Se faire duper, se faire avoir lors d’une affaire.
Origine
Il existe deux principales explications pour l’origine de cette expression.
La première se situe au Moyen Age où les farces étaient des intermèdes
comiques dans les spectacles. Parmi les personnages récurrents de ces pièces, on
trouvait des pères crédules, bafoués par des fils peu respectueux. Ces pères
étaient surnommés les « pères dindons ».
L’autre explication, donnée par Claude Duneton, viendrait d’un spectacle
forain « le ballet des dindons » qui a existé à Paris entre 1739 et 1884. Pour
ne pas choquer les âmes sensibles, je ne donnerai pas les détails de ces spectacles.
« Veiller au grain »
-Se tenir sur ses gardes. Prévoir et prévenir le danger.
Origine
Cette expression est empruntée au langage maritime où un grain est un coup de
vent brutal et court ou un nuage qui l’annonce.
Un bon marin doit donc être constamment sur ses gardes pour pouvoir réagir
rapidement si un grain s’abat sur le navire.
« A brûle-pourpoint »
-Brusquement, très à-propos ou sans ménagement.
Origine
Cette expression a une origine militaire.
Lorsqu’on tirait un coup de feu sur quelqu’un de très près, à bout portant, on
lui brulait le pourpoint (vêtement masculin qui couvrait le torse, utilisé entre le
XIIIe et le XVIIIe siècles).
Cette métaphore utilise d’abord l’idée d’efficacité (plus on est près, plus on a de
chances de réussir) puis de soudaineté, de surprise (pour pouvoir tirer à brûlepourpoint sur quelqu’un, il faut le surprendre.
« De but en blanc »
-Brusquement, sans détour.
Origine
Cette expression d’origine militaire date du XVIIe siècle.
Elle a remplacé la locution « de pointe en blanc » où « pointe » désigne l’endroit
duquel on pointe ou on vise, dans le cas d’une arme à feu.
Le « blanc », c’est tout simplement la cible, dans le cas d’un entrainement au
tir.
Le « but » est ici une déformation de « butte » venu de « la butte de tir » point
d’où on tire (encore utilisé de nos jours par les archers). Ce « but » ne désigne
donc pas ici la cible ou le but à atteindre, comme on pourrait le croire, mais le
point de départ d’un tir de courte portée, en ligne directe, duquel on tire
rapidement, sans visée longuement préparée, ce qui explique la notion de
brusquerie. A opposer au tir à distance qui nécessite beaucoup de
précautions. Le verbe « pointer » pour « diriger vers la cible » a été repris au
début du XXe siècle pour le jeu de boules.
« Etre bredouille »
-Ne ramener aucun gibier de la chasse, ne rien gagner au jeu, échouer dans une
entreprise.
Origine
Cette expression vient du jeu de trictrac, très en vogue entre le XIIe et le
XIXe siècles.
A l’origine, jouer « bredouille », c’était gagner tous les coups sans en laisser un
seul à l’adversaire.
Cette expression a évolué rapidement vers le sens de malheureux perdant, au
chasseur qui rentrait sans gibier ou à la femme sortie bredouille d'un bal
quand aucun cavalier ne s’était présenté pour la faire danser.
« Avoir la gueule de bois »
-Antérieurement : avoir la bouche sèche après avoir bu trop d’alcool mais maintenant
c’est avoir les effets désagréables d’un lendemain de cuite.
Origine
Cette expression daterait du XVIIIe ou du XIXe siècle.
La gueule désigne la bouche devenue aussi sèche que du bois.
Expressions et explications prises sur le site Expressio.
Musique : Amadeus de J. Delance et J. Ferchit.
Conception, réalisation : L. Cavallari.
Date : Septembre 2011.
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Mes diaporamas sont hébergés sur le site de
www.imagileonation.com
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