Selon les données recueillies par la Commission géologique du Canada, la côte nord-est de l’île
de Baffin et l’archipel de l’Extrême Arctique sont particulièrement sujets aux tremblements de
terre.
On compte, en moyenne, 40 tremblements de terre au Nunavut chaque année. La plupart sont peu
importants, d’une magnitude inférieure à 4,0. Ils peuvent produire un grondement sourd, mais
font bouger le sol de façon à peine perceptible.
Déjà en 2001, au moins trois secousses ont été notées sur le territoire. L’une d’elles, d’une
magnitude de 2,8 et trop subtile pour être ressentie, a pris naissance à 120 kilomètres à peine au
sud-est d’Iqaluit.
Les forts tremblements de terre dans l’Arctique orientale ne sont pas rares.
En 1989, sur la péninsule d’Ungava, dans le Nunavik, un tremblement de terre d’une magnitude
de 6,3 a ouvert la toundra et a secoué les localités environnantes. Les convulsions de la terre ont
fracassé la pierre, vidé partiellement un lac et en ont créé un autre où il n’y en avait jamais eu
auparavant.
Selon les experts, ce tremblement de terre était particulièrement peu profond. On évalue que son
épicentre se trouvait à trois kilomètres sous la surface terrestre, alors que la plupart des secousses
prennent naissance de 10 à 20 kilomètres sous la terre.
Un autre tremblement de terre violent, d’une magnitude de 6,1 a touché le nord de l’île de Baffin
en 1963.
Impossibilité de prédire les tremblements de terre
Le fait que des secousses aussi marquées se soient produites ici dans le passé indique peut-être
que d’autres sont à prévoir à n’importe quel moment.
« Cela démontre, sans aucun doute, que le potentiel de tremblements de terre semblables existe »,
affirme Maurice Lamontagne, sismologue à la Commission géologique du Canada.
M. Lamontagne déclare que ce n’est qu’en raison de la chance et de la faible densité de
population qu’aucun décès ou dommages n’aient résulté des secousses au Nunavut.
« C’est une question de chance, explique-t-il. Les communautés sont si éloignées les unes des
autres qu’il est peu probable qu’un tremblement de terre cause des dommages. »
Il n’existe aucune façon de prédire les tremblements de terre à l’heure actuelle. Cependant,
rappelle M. Lamontagne, on peut s’y préparer.
Étant donné la fréquence des secousses le long de la côte nord-est de l’île de Baffin, le Code
national du bâtiment exige que les nouvelles constructions dans la région respectent les exigences
de stabilité et parasismiques les plus strictes.
Même les constructions érigées ailleurs dans la région de Baffin et du Nunavik sont soumises à
des règlements plus sévères que dans d’autres régions du Canada.