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- le cabinet des Tuileries est hostile aux institutions espagnoles. La France protège les
ennemis de la constitution espagnole, les habille, les arme, encourage les traîtres qui
osent utiliser le nom de Régence d’Espagne
- à Vérone le cabinet français attise l’animosité des participants
- l’armée française a envahi l’Espagne sans déclaration de guerre
Objectivement, tout ce qui précède est exact.
Evariste San Miguel fait ensuite l’état des relations diplomatiques de l’Espagne avec
les principales puissances mondiales :
- Les relations sont interrompues avec le Saint Siège et avec le royaume de Naples.
- Le traité d’alliance défensif demandé par l’Espagne au Portugal n’a pas été signé.
- Les États Unis d’Amérique ont reconnu les gouvernements dissidents des colonies
espagnoles et refusent de signer un traité d’amitié avec l’Espagne.
- Les relations avec les Pays Bas et la Suède seraient plutôt amicales
- Il en est de même avec Tripoli - la Tunisie - le Maroc qui vient de changer
d’empereur.
- La Turquie refuse toujours le passage des bateaux espagnols vers la mer Noire
- Il existe avec l’Algérie un état de quasi belligérance
San Miguel réserve à la Grande Bretagne une partie importante de son allocution. Elle
n’a pas adopté, à Vérone, les principes professés par les quatre puissances continentales. Elle
s’en est écartée, dit-il, quand celles-ci ont voulu mettre en œuvre leur projet d’intervention. La
Grande Bretagne préfère aujourd’hui une attitude neutre, mais San Miguel pose la question, le
restera-t-elle longtemps ? Il n’oublie pas de mentionner les plaintes de l’Espagne devant les
prises de bateaux marchands par les navires anglais.
En résumé, San Miguel reconnaît l’isolement international de l’Espagne, la faiblesse
des forces armées, la pénurie en numéraire et les problèmes intérieurs. Il conclut sur un
couplet patriotique appelant à la victoire, à l’honneur espagnol. Il sait que l’Espagne n’a pas
les moyens de se défendre. Les mois qui suivent vont confirmer son analyse.
Poursuite des hostilités
Le général comte Molitor, avec le 2ème Corps d’armée et l’assistance, faible
numériquement mais efficace moralement à ce moment là, du corps espagnol royaliste, sous
les ordres du général d’Espagne pénètre en Navarre et investit Pampelune. Comme Saint
Sébastien, Pampelune refuse de se rendre, combat énergiquement, obligeant les troupes
françaises à assièger la ville, laquelle comme Saint Sébastien, ne se rendra qu’en septembre,
affamée et démunie de tout.