Partie 1 - Sylvain Barde`s Webpage

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Enjeux de nouvelle économie
géographique
Organisation du cours

M. Sylvain Barde, bureau H24
[email protected]

But du cours :



Faire bilan de l’évolution récente de l’économie
géographique
Présenter les enjeux
Organisation du cours

Mise en garde utile:




Le contenu du cours sera souvent sur la
« frontière » des connaissances en économie
géographique (articles très récents)
Ces articles ne sont pas « parole d’évangile »
Différents chercheurs (dont moi!) ont différents
points de vue sur ces sujets
Vos questions, commentaires, objections et
discussions sont les bienvenus!
Organisation du cours


3 séances de 2h
Séance 1 : Les mécanismes de base de
l’économie géographique



D’abord une introduction historique pour replacer
l’évolution récente dans son contexte.
Ensuite, un rappel sur les modèles de base (les
grands classiques Krugman, Venables, etc.)
Puis l’identification des forces qui façonnent la
géographie économique
Organisation du cours

Séance 2 : Les avancées théoriques
récentes



Ce travail sera centré sur la contribution de
Duranton et Puga (2004).
Nous identifierons les lacunes (nombreuses!) des
modèles de NEG.
Nous verrons ensuite les propositions théoriques
avancées pour expliquer l’existence d’une
géographie économique.
Organisation du cours

Séance 3 : Les enjeux empiriques



On constate une évolution récente de la littérature
vers des études plus empiriques.
Nous allons cependant identifier des obstacles qui
demeurent sur la route d’une méthodologie
empirique cohérente.
Enfin, nous essayerons de tirer une conclusion
plus générale sur l’évolution récente de
l’économie géographique.
Séance 1 :
Les mécanismes de base de
l’économie géographique
Les mécanismes de base de l’économie
géographique

Introduction : La variable géographique en
économie

La Nouvelle Economie Géographique et
son apport

Les forces géographiques en présence
La variable géographique en
économie
Le contexte
La variable géographique en économie

La revue de Ottaviano & Thisse (2004) révèle
une présence ancienne en économie:



Déjà Smith (1776) et Ricardo (1817), à travers la
théorie de la division du travail et des avantages
comparatifs
La contribution de Smith en particulier va être vue
dans la 3ème partie
Ricardo: lié au commerce international, porte
d’entrée de l’analyse géographique.
La variable géographique en économie

Von Thünen (1826) et « L'état isolé », le 1er
modèle cœur-périphérie




Cherche à expliquer la répartition des diverses
activités agricoles autour des villes.
Chaque activité a des caractéristiques (ou coûts)
de transport propres
Les échanges ont lieu dans un marché
central, en ville.
Comment s’organise l’activité autour de la
ville?
La variable géographique en économie

Le modèle de Von Thünen (préindustriel!):

La ville (marché)
La production maraichère
(lait, légumes, fruits, etc.)

La forêt (combustible lourd)

La production céréalière

L’élevage extensif


1ère approche qui lie distance et loyer / rente

Par certains aspects encore valable aujourd’hui!
La variable géographique en économie

Marshall (1890) et le rôle des externalités





i. Rendements croissants à la production
ii. La présence de travailleurs qualifiés
iii. Les services spécialisés à l’entreprise
iv. Le partage des infrastructures
Classifications plus moderne:


Externalités de localisation : internes à l’industrie
Externalités d’urbanisation : externes à l’industrie
La variable géographique en économie

Myrdal (1957) et la causation cumulative



Au départ, plus axé sur le commerce international.
Pas à véritablement une théorie géographique car elle
n’explique pas les forces en présence.
Cette théorie examine les processus qui renforcent
les mécanismes déjà existants.


Les décisions de localisation des firmes et travailleurs
tendent à se renforcer
Les inégalités de départ entre régions sont en général
amplifiées et non réduites par ce mécanisme
La variable géographique en économie

Autres contributions importantes:


Christaller (1933), Lösch (1940): Modèle cœur
périphérie dans un espace isotropique. La
répartition des villes de fait de manière
hexagonale.
Harris (1954): exposition du « market potential »,
différent pour chaque région, en fait un indice
d’accès aux marché dépendant de la distance.
La variable géographique en économie

Autre littérature parallèle et souvent
complémentaire: Les modèles d’interaction
stratégique


L’idée centrale est que quelque soit le nombre
d’entreprises, la nature spatiale de l’économie fait
que les entreprises ne sont en concurrence
qu’avec leurs voisines.
A la fondation: Hotelling (1929), Stability in
competition
La variable géographique en économie

Illustration: Les vendeurs de glaces



On postule qu’il y a 2 vendeurs de glaces A et B le
long d’une plage.
Se déplacer est couteux (ex, 2 camionnettes)
Quel est le positionnement optimal?
A

L’équilibre coopératif est optimal
B
La variable géographique en économie

Mais l’équilibre coopératif n’est pas stable:

Chaque vendeur a intérêt à se déplacer vers le
centre pour augmenter sa part de marché
A

B
Equilibre stable: A et B au milieu de la plage

Si en plus il existe un cout de transport pour les
consommateurs, l’équilibre est inefficace
La variable géographique en économie

Il y a eu des avancées récentes dans ce
domaine:



d’Aspremont et al (1979): la compétition de
Bertrand (sur les prix) amène à une dispersion
Andersen & Neven (1991): La compétition
Cournot amène a une agglomération.
Depuis, une séries d’articles: Gupta et al
(1997), Combes (1997), Mayer (2000), etc.
La variable géographique en économie


La valeur de ces modèles est l’intégration de
la dimension stratégique du problème spatial
Krugman (1998):


«NEG models undoubtedly miss much about
strategic competition»
Cependant, ces modèles sont en général
beaucoup plus complexes que ceux de la
NEG et difficiles à manipuler.
La Nouvelle Economie
Géographique et son apport
L’ensemble théorique le plus récent
La NEG et son apport: Le modèle
fondateur de Krugman (1991)

Article souvent reconnu comme fondateur de
la NEG

Innovation majeure : la préférence pour la
variété comme moteur de l’échange.


Utilisation du modèle de concurrence
monopolistique développé par Dixit & Stiglitz en
1977.
Lié au départ à la Nouvelle théorie du commerce
international
La NEG et son apport: Le modèle
fondateur de Krugman (1991)


Le modèle de Krugman (1991) - Standardisé
La consommation dans les régions i et j



2 biens de consommation: agriculture et agrégat
manufacturé
1
n
n
1
Prix de l’agrégat donné par: Gi     pi h 1 dh    p j h  1 dh 
i
1

1


La demande finale pour une variété produite dans la
région i est:
xi h  pi h


j
G
ei  Gj 1e j 1 
 1
i
Avec une dépense par région:
ei   Li wi  ni i  Ki r wi 
La NEG et son apport: Le modèle
fondateur de Krugman (1991)

L’entreprise manufacturière



Chaque entreprise produit une seule variété
Il existe un « continuum » de variétés (infini!)
Pour chaque variété h:
 i h  pi hxi h  wi   xi h

Le profit est:

La politique de prix est:
pi h  

 wi
 1
La NEG et son apport: Le modèle
fondateur de Krugman (1991)

Le marché du travail



Le travail est un facteur homogène
La migration entre régions est possible
La demande pour le travail dans chaque région est:
Li    xi hni  Ki rw wi 

La condition de migration est:
wiGi  w j G j 
La NEG et son apport : Le modèle
fondateur de Krugman (1991)

Système d’équation:

 i h  pi hxi h  wi   xi h
xi h  pi h

G

ei  Gj 1e j 1 
 1
i


1
1

Gi    pi h  dh    p j h   dh 
1

1


nj
ni
1
1


 wi
 1
Li    xi hni  Ki rw wi 
wiGi  w j G j 

πi, ni, xi, Gi, ei, pi, Li ,
wi
Ce système n’est pas
carré:

ei   Li wi  ni i  Ki r wi 
pi h  
Variables:
Une variable de plus que
d’équations disponibles
Solution:

Exprimer πi en fonction ni et
postuler un ajustement
dynamique
La NEG et son apport: Le modèle
fondateur de Krugman (1991)

On obtient un « diagramme de phase »
La NEG et son apport: Le modèle
fondateur de Krugman (1991)

Explication de l’ajustement
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)




Krugman (1991) utilise la migration du travail
comme base de l’agglomération.
Cette explication est recevable pour les
Etats-Unis, mais pas pour l’Europe…
Problème! Comment peut-on générer de
l’agglomération sans migration du travail??
La réponse est apportée par Venables
(1996): L’intégration verticale des industries.
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)


2 régions identiques sans migration possible
2 secteurs industriels (r et m)



Secteur amont (r): utilise du travail pour produire
un bien intermédiaire.
Secteur aval (m): utilise du travail et du bien
intermédiaire pour produire un bien de
consommation
Chaque secteur est du type Krugman (1991),
seuls les couts et la consommation changent
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)

Equations du modèle Krugman/ Dixit-Stiglitz:
xi h   pi h 


G
ei  Gj 1e j 1   1
 1
i
1
1
Simplification: équilibre de profit nul, donc (x = 1)

pi  Gi 1ei  Gj 1e j 1



1
1
Gi     pi h  dh    p j h   dh 
1

1


nj
ni
Gi1  ni  pi 
1
 n j  p j   1
1
L’approche pour trouver la solution est différente du
modèle NEG classique.

Le diagramme de phase compare plutôt les valeurs
relatives des deux industries
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)


On définit pour chaque secteur les variables suivantes:
Valeur relative de la production:

Dépense relative:

Prix relatif:

nim pim
v  m m
nj pj
nir pir
v  r r
nj pj
m
r
eir
  r
ej
eim
  m
ej
pir
  r
pj
pim
  m
pj
m
r
r
Pour les deux secteurs, le salaire relatif est:
m

wi
wj
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)


En modifiant les équations des secteurs avec les
variable relatives, on deux fonctions (identiques):
v r  f  r ,  r , 
 m
v  f  m ,  m , 
L’intégration verticale des deux secteurs est définie par
les relation suivantes:
  r  
 m
   g  , v r ,



 r  v m
 m
  
En remplaçant dans les valeurs relatives, on obtient un
système qui donne vr en fonction de vm et vm en
fonction de vr
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)

Diagramme
de phase

Plein
 
vr  g vm

Pointillé
 
vm  h vr

Equilibre à
l’intersection
La NEG et son apport : Le complément
de Venables (1996)

Diagramme de phase complet:
Part de
l’activité
1
0.5
0
Couts de transport
Conclusion: Les forces
géographiques en présence
Les mécanismes de base
Les forces géographiques en présence

Comment évaluer les mécanismes des différents
modèles de base de la NEG ?


Les différents modèles présentés sont des
isomorphismes particuliers d’un modèle plus général


A l’aide d’un résultat théorique récent prouvé par RobertNicoud (2004) et Ottaviano Robert-Nicoud (2006)
Les structures du modèle sont préservés même si l’on
change les variables utilisées!
Les éléments de l’analyse qui suit sont basés sur le
modèle de Puga (1999)
Les forces géographiques en présence

Typologie générale des forces:
Agglomération
Dispersion
Offre (coûts) Baisse des couts de
production
(entreprises)
intermédiaires
La congestion
augmente les coûts
Hausse de la
dépense locale sur
les manufactures
Baisse de la
demande par variété
Demande
(Travailleurs)
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