B. Effets de la pression en plongée sous-marine.
Données : Masse volumique de l’eau
ρ
e = 1 kg/L, g = 10 m s-2.
1. Lorsqu'on plonge dans l'eau, la pression p(h) augmente rapidement en fonction de la profondeur h. En
supposant l'eau incompressible, montrer que la pression augmente d'une atmosphère tous les 10 mètres.
2. Les muscles du diaphragme ne peuvent exercer une force compensant la différence de pression entre
l'extérieur et l'intérieur que si cette surpression est inférieure à 0,1 atm. En déduire la profondeur maximale,
hM, à laquelle on peut encore respirer avec un tuba, c'est-à-dire un tuyau allant de la bouche à la surface.
3. Sachant que le diamètre du tuba est de 2 cm, quel est le volume VT d’air contenu dans un tuba de longueur
égale à la profondeur maximale précédemment trouvée ?
4. L’air rejeté par le plongeur et occupant le volume du tuba n’est pas renouvelé (il reste dans le tuba, empêchant
l’air frais d’y rentrer, et est inspiré à nouveau à la respiration suivante). Si le volume VI inspiré par le plongeur
est de l’ordre de 300 mL, quel pourcentage d’air frais sera contenu dans VI à chaque inspiration ?
5. En faisant l'hypothèse que l'air inspiré doit contenir au moins 70 % d'air frais, quel est l’ordre de grandeur de
la longueur maximale h’M du tuba pour une excursion prolongée et sans fatigue ?
6. Un plongeur décide d'utiliser de l'air pressurisé pour plonger à 100 m de profondeur (plongée avec bouteille)
et équilibrer la pression de l'eau. On suppose donc que la pression de l’air dans les poumons est toujours égale
à la pression hydrostatique extérieure. La loi d'Henry montre que le volume VA d’air dissous dans un volume
VP donné de plasma sanguin est proportionnel à la pression de l'air qui le surmonte, c’est-à-dire à la pression
de l’air contenu dans les poumons. À la pression P0 = 1 atm, on trouve VA /VP = 0,003.
a) Quelle est la proportion VA /VP d'air dissous à 10 mètres de profondeur ? À 100 mètres ?
b) Que se passe-t-il si le plongeur remonte brutalement à la surface ? Décrivez un phénomène
comparable dans la vie courante.
2. Exercice
Les alvéoles pulmonaires, situées aux extrémités des bronchioles (alimentées directement par l’air extérieur), peuvent
être assimilées à de petites cavités sphériques, de rayon moyen r = 100 µm, à l’intérieur desquelles la pression est égale
à la pression atmosphérique. L'oxygène de l'air est transmis au sang qui circule dans les vaisseaux par diffusion à
travers la membrane tapissant l'alvéole.
Données : masse volumique de l’eau
ρ
e = 1 kg/L, g = 10 m s-2.
1. En supposant le coefficient de tension de surface égal à celui de l’eau,
σ
= 7 ×10-2 J m-2, calculer à partir de la
loi de Laplace la différence de pression
∆
P entre l’intérieur des alvéoles et les tissus pulmonaires
environnants.
2. Sachant qu’un poumon humain contient environ 300 millions d’alvéoles, calculer la surface totale
Σ
de contact
entre l’air et la membrane pulmonaire. Comparer cette valeur à la surface qu'offrirait la paroi pulmonaire en
l'absence d'alvéoles. On pourra assimiler grossièrement chaque poumon à un cube de 20 cm de coté.
3. Lors d’une inspiration, les muscles du thorax et du diaphragme, qui accroissent la surface d’échange air-
liquide de 10 m2 en dilatant les alvéoles, luttent contre la tension superficielle des parois alvéolaires. Calculer
le travail W à fournir lors d’une inspiration pour gonfler les alvéoles, en l’exprimant en fonction de la variation
d’énergie libre correspondante.
4. Faisons l’analogie avec un individu allongé qui soulève d'une hauteur h = 1 cm une masse m posée sur sa
poitrine. Pour quelle valeur de m («masse équivalente») le travail fourni par cet individu est-il égal au travail
W calculé à la question 3 ?
5. En réalité, les cellules de la membrane alvéolaire synthétisent un « surfactant », c’est-à-dire des molécules
tensioactives qui abaissent la tension superficielle en se concentrant à l’interface air–liquide. Ce mélange de
phospholipides divise par environ 3 la tension superficielle du liquide. Dans ces conditions, que devient le
travail W à fournir, et la «masse équivalente» m à soulever ?
6. Sachant que la quantité de surfactant à l’intérieur de chaque alvéole reste constante durant la respiration,
expliquer qualitativement pourquoi la tension superficielle du film alvéolaire varie durant la respiration, et
comment cette variation permet de maintenir l’équilibre de pression entre l’alvéole et l’extérieur au cours du
cycle respiratoire.