Phytothérapie et maladies prostatiques [PPS]

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Phytothérapie et maladies
prostatiques: réelles options ou
arnaques ?
Alain BITTON, Urologue
Genève
« Il y a deux organes inutiles: la prostate et
la présidence de la République «
Georges CLEMENCEAU
Miction
Ejaculation
La prostate,
petite glande
pas tout à fait
inutile…
Depuis sa plus
tendre enfance,
l’homme aime les
défis…
La prostate: c’est la zone…
Zone de
transition =
Hyperplasie
/ prostatite
Zone
périphérique
= Cancer
D’après Nelson WG et al. NEJM 2003: 349:366
Qu’est-ce que l’HBP ?
Hyperplasie
• Âge
• Fonction
testiculaire
Obstruction
1.
2.
Composante statique
Composante dynamique
Symptômes
Définitions
P. Abrams, BUI, UK
Obstruction: Composante statique
1. volume prostatique = résistance augmentée
HBP: corrélation anatomo-clinique
Obstruction: Composante dynamique
Le muscle lisse de la prostate
est très fortement innervé
Vessie : parasympathique
Prostate et col vésical :
sympathiques
Sphincter externe :
volontaire
Symptômes irritatifs
Pollakiurie, dysurie, urgences mictionnelles, nycturie
Symptômes obstructifs
Faiblesse du jet,
dribbling final,
gouttes retardataires
vidange incomplète
Les patients aussi appliquent
le serment d’Hippocrate…
“The plural of anecdote
is not evidence”
L’appel de la médecine douce
 Forte pression des
médias
 Ce ne sont QUE des
produits naturels
 Demande croissante de la part des
patients
 Bien être spirituel et émotionnel
Compléments ou compliments ?
“Il n'y a rien de si impertinent et de si ridicule qu'on ne
fasse avaler, lorsqu’on l‘assaisonne en louanges”
[ l'Avare, acte I,
scène 1 ]
Jean Molière
« Primum non nocere… »
Quelques données à travers le monde
concernant la phytothérapie




Historiquement, premiers
produits utilisés
Médicaments les plus utilisés en
Europe en première intention
dans le ttt de l’HBP (> 100
préparations différentes
prescrites !)
Peu populaire aux USA et UK
Mais… la plupart des américains
les prennent en automédication
comme « compléments
vitaminés » 1.5 billions $/an !
Phytothérapie, le constat

> 629 millions de consultations pour médecine
complémentaire et alternative en 1997 aux USA

Générant un coût de $ 21.2 billion

La quête de la part des patients de méthodes
douces, alternatives et non invasives au traitement
de l’HBP ne fait que croître.

Les produits naturels, homéopathiques et
phytothérapeutiques répondent à un réel besoin.
Tableau clinique multifactoriel de l’HBP
Profil d’action multifactoriel de la phytothérapie
Concentration élevée de DHT dans la
prostate: liaison aux récepteurs des
androgènes: prolifération tissulaire
Effet anti-androgénique par
inhibition de la 5 alpha réductase
Déplacement du rapport oestrogènesandrogènes chez le patient âgé
Effet anti-oestrogénique
Interaction épithélium-stroma: prolifération
par réactivation des facteurs de croissance
(« réveil embryonnaire »)
Effet antiprolifératif
Gonflement oedémateux et maladies
associées inflammatoires
Effet anti-oedémateux
Effet anti-inflammatoire
Modification du rapport tissu musculaireépithélium en faveur du tissu musculaire:
élévation du tonus musculaire
Inhibition des récepteurs alpha-1adrénergiques
Effets secondaires
Phytothérapie
Traitements classiques
de l’HBP
Effets secondaires des traitements médicamenteux de l’HBP
•Castration chimique (LHRH):
bouffées de chaleur, impuissance,
affections cutanées (48 -61%)
•Alpha-bloquants: vertiges,
malaise, hypotension,
gastralgies, nausée, asthénie…
(0.1 – 2%)
•Inhibiteurs de la 5-alpharéductase: impuissance,
gynécomastie, affections cutanées
(0.5 – 8.5%)
Quelques effets spécifiques de la phytothérapie en urologie
Levin et al., J Urol 2002;167:2253 - Levin et al., Phytomedicine 2005;12:17 – Levin
et al., Urol Res 2000;28:201 - Yoshimura et al., Urology 2003;61:474

Effet anti-cholestérol:

Effet hormonal: Inhibition de la 5 – alpha-réductase sans diminution
en cas d’HBP, la concentration de
cholestérol prostatique double. Le Sisterol diminue l’absorption
intestinale
de la taille de la prostate ou de la valeur du PSA

Effet sur la musculature vésicale:

Effet histologique:
effet protecteur sur
le détrusor lors d’obstruction du bas appareil urinaire (études sur le lapin !)
Diminution de l’œdème et de la dégénerescence
mucoïde du stroma et des régions périglandulaires lors d’HBP (Serenoa Repens);
diminution des facteurs de croissance des fibroblastes (Pygeum Africanum)
Etudes cliniques pour le traitement de
l’HBP par phytothérapie
• Durée minimale: 12 mois
• Critères objectifs et
subjectifs très bien définis
• Analyse statistique
• Double aveugle contre
placebo
Ia. Les plantes: Serenoa repens

Petit palmier de la famille des aracacées

Saw palmetto, sabal, palmier scie


Surtout rencontré au sud-est des Etats-Unis
(Floride, Texas) sur des sols secs et sablonneux
Les baies de ce palmier étaient utilisées par les
Séminoles (Amérindiens de Floride) pour
améliorer les troubles urinaires chez l’homme et
les problèmes mammaires chez la femme
SAW PALMETTO
- serenea repens (permixon® / prostamed
- sabal serrulata (sabcaps ® )




®
)
Phytothérapie la plus courante et populaire dans le traitement de
l’HBP et des symptômes liés aux « LUTS ». Dreikorn et al., World
J Urol 2002;19:23
Comprend essentiellement des lipides et des stérols. Composition
mixte et complexes d’acides gras libres et estérifiés. Habib et al.,
Prostate Cancer Prostatic Dis 2004;7:195
Habituellement très sûr et bien toléré mais 1 case report
d’hémorragie intra-opératoire ! Cheema et al., J Intern Med
2001;250:167
Mécanismes d’actions évoqués: anti-androgène par inhibition des
5- alpha réductases, anti-inflammatoire, induction de l’apoptose,
inhibition des facteurs de croissance. Boyle et al., BJU Int
2004;93:751
SAW PALMETTO
- serenea repens (permixon® / prostamed
- sabal serrulata (sabcaps ® )



®
)
Le traitement à base de saw palmetto réduit les niveaux de
DHT de 32% par rapport à la norme et significativement par
rapport au groupe contrôle placebo (-10%). Il s’agirait d’un
effet comparable aux inhibiteurs de la 5-alpha réductase.
Marks et al., Urology 2001;57:999
Pourtant, les niveaux de PSA restent inchangés à l’encontre de
ce que l’on observe avec les inhibiteurs classiques (Finastéride
/ Dutastéride). Buck J Urol 2004;172:1792 – Hill et al.,
Prostate 2004;61:73 – Gerber et al., BJU Int 2004;94:338
Avantage: utilisation du PSA comme marqueur prostatique sans
nécessité d’ajuster les valeurs même sous traitement
phytothérapeutique.
Extrait de palmier nain – Sabal serrulata: Sabcaps®
 Inhibition de la 5 alpha-réductase
 Effets anti-oestrogènes
 Diminution de la prolifération prostatique
 Propriétés anti-inflammatoires
 Propriétés anti-oedémateuses
 Inhibition des contractions musculaires lisses (col
vésical et urètre prostatique
Diminution du score symptomatique de la
prostate d’environ 35% chez 187 patients
Ars Medici 24 - 2002
40
30
20
10
Evolution
en %
0
Palmier nain
Finastéride
-10
-20
-30
-40
IPSS
Qualité Débit
Débit
de vie urinaire urinaire
max. moyen
Wilt et al., 2003
Stepanov et al., Adv. Ther., 1999
Extrait de palmier
nain (Prostamed®)
320 mg (n=553)
versus Finastéride
(Proscar®) 5 mg
(n=545) /
traitement de 26
semaines
Serenoa Repens: Permixon® / Prostamed ®


Amélioration statistiquement significative des
symptômes (20%), mais pas d’effet sur Qmax
et/ou le résidu mictionnel. Braekman et al.,
Eur J Clin Res 1997;9:247
Amélioration
significative
des paramètres
urodynamiques: Qmax (18%), réduction de
l’obstruction (12.6%) et du résidu (12.6%). Al
Shukri et al., Can Prost 3;195:2000
Serenoa Repens: Permixon® / Prostamed ®


Deux méta-analyses d’études cliniques mettant
en évidence une amélioration significative du
Qmax, ainsi qu’une diminution significative de
la nycturie comparativement au placebo. Pas de
changement de l’I-PSS. Boyle et al., BJU Int
2004;93:751
Etude double aveugle randomisée, contre
placebo sur 3 mois sur un collectif de 100
hommes avec HBP: pas de différence
statistiquement significative sur IPSS, Qmax.
Willets et al., BJU Int 2003, 92:267
Etudes comparatives
Serenoa Repens: Permixon® / Prostamed




®
Comparaison Serenoa / Finastéride: Etude classique comprenant un collectif de
1’098 patients avec HBP modérée. Etude double aveugle randomisée sur 6 mois:
« both treatments are clinically equivalent ». Carraro et al., the Prostate
1996;29:231. Point faible de l’étude: pas de bras contrôle placebo !
Comparaison Serenoa / Tamsulosin: 542 patients – 12 mois: « both treatments are
equivalent in symptomatic men with BPH during 12 months of therapy ». Debruyne
et al., Eur Urol 2002;41:497
Comparaison Serenoa / Tamsulosin: 685 patients – 12 mois, double aveugle,
randomisé: « Permixon was shown to be slightly superior to Tamsulosin in reducing
LUTS in severe BPH patients after 3 months and up to 12 months of
treatment ». Debruyne et al., Eur Urol 2004 45-6,773-780
Comparaison Serenoa / Tamsulosin ou Finastéride: Etude permettant de mettre
l’accent sur les effets secondaires des différents traitements à disposition: plus
d’effets secondaires d’ordre sexuel avec la tamsulosin ou le finastéride
comparativement à la phytothérapie. Efficacité comparable. Zlotta et al. Eur Urol
2005;48:209
Patients en %
Tolérance et effets indésirables
5%
5%
4%
4%
3%
3%
2%
2%
1%
1%
0%
Sabal serrulata
Finastéride
Placebo
Impuissance
Troubles gastrointestinaux
Méta-analyse, revue systématique de 18 études portant sur
2939 patients: Wilt et al., 1998; JAMA 280(18):1604-9
Ib. Les plantes: Pigeum Africanum
(Tadenan®)
Variété de prunier qui pousse dans les montagnes d’Afrique centrale

Action des phytostérols: Inhibition
de cyclo & lipo-oxygénase;
inhibition de la prolifération des
fibroblastes, modification du
métabolisme des prostaglandines;
induction de l’apoptose. Fagelman
et al., Urol Clin North Am
2002;29:23
Constituants: phytostérols, triterpènes, alcool, tanins
Pigeum Africanum: Tadenan®





Etude sur 200 patients contre placebo. Effets sur score symptômes
(40%), nycturie (32%), débit maximal (19%) après 18 mois. Berges et
al., BJU Int 2000;85:842
Etude portant sur 177 patients contre placebo. Effets sur IPSS (score
symptomatique), qualité de vie, débit maximal et diminution du résidu
post-mictionnel après 6 mois. Klippel et al., Br J Urol 1997;80:427
Etude d’efficacité – sécurité comprenant 85 patients suivis sur 2 mois.
Diminution de l’I-PSS de 40%, nycturie de 32%, amélioration de 31% de
la qualité de vie. Mais, pas de groupe contrôle placebo ! Breza et al.,
Curr Med Res Opin 1998;14:127
Etude parallèle, randomisée, double aveugle de 2 groupes de patients
(50 et 100mg) suivis sur 2 mois. Réduction significative de l’I-PSS dans
le groupe « 100mg ». Mais pas de groupe contrôle placebo ! Chatelain et
al., Urology 1999;54:473
Etude randomisée, double aveugle contre placebo portant sur 6 mois
suivant 49 patients avec HBP. Pas de différence statistiquement
significative entre le groupe phyto et le groupe placebo. Melo et al., Int
Braz J Urol 2002;28:418
Ic. Les plantes: La Courge
• Nom latin: Cucurbita pepo
• Partie utilisée: graine ou pépin
• Principaux constituants: phytostérols
• Efficacité des pépins de courge surtout
grâce aux phytostérols dont la structure
est très voisine de la
dihydrotestostérone (DHT)
• Action dans la régulation de la croissance de
la prostate
• Inhibition de la 5 alpha-réductase
• Action anti-inflammatoire spécifique sur
les tissus de la prostate
• Renforce la musculature de la vessie
• Augmente le débit urinaire, stabilise la
miction
• Protège la prostate du vieillissement
Marks et al., J Urol 2000;163:1451
La courge: études cliniques


Etude incluant 2245 patients ayant des symptômes d’HBP suivis
sur 12 semaines et recevant 1 à 2 cp d’extrait de pépin de courge
par jour. On observe une réduction de 41% du score I-PSS.
Toutefois, pas de contrôle placebo permettant de déterminer
l’efficacité. Friederich et al., Forsch Komplementarmed Klass
Naturheilkd 2000;7:200
Etude randomisée, contrôlée, double aveugle, versus placebo
incluant 476 patients et montrant une réduction de l’I-PSS de 6.8
dans le groupe phyto et 5.6 dans le groupe contrôle après 12 mois
de traitement. Dreikorn World J Urol 2002;19:426
Id. Les plantes: Hypoxis rooperi
(Harzol® / Azuprostat ®)



Extraits d’herbes poussant en Afrique du Sud et contenant
primairement des β-sitostérol (composant actif majeur).
Fagelman et al., Urol Clin North Am 2002;29:23
Les β-sitostérol sont de puissants inhibiteurs de la cyclooxygénase ainsi que de la lipooxygénase, interférant ainsi
avec le métabolisme des prostaglandines et permettant un
effet anti-inflammatoire. Buck Br J Urol 1996;78:325 –
Dreikorn World J Urol 2002;19:426
Production également d’un facteur induisant l’apoptose
(facteur-β) à l’intérieur de la prostate in vitro. Les effets
in vivo restent à démontrer. Berges et al., BJU Int
2000;85:842
Hypoxis rooperi (Harzol® / Azuprostat ®)
Etudes cliniques


Etude clinique multicentrique, contrôlée, randomisée, double aveugle
contre placebo incluant 200 patients ayant des symptômes d’HBP. Patients
traités par 20 mg de β-sitostérol 3x/j ou placebo. Après 6 mois de
traitement, diminution de l’I-PSS de 50% dans le groupe phyto contre 15%
dans le groupe placebo. Augmentation statistiquement significative du
Qmax dans le groupe phyto (5.2 ml/sec contre 1.1 ml/sec). Berges et al.,
BJU Int 2000;85:842 – Berges et al., Lancet 1995;345:1529
Etude multicentrique, contrôlée, randomisée, double aveugle contre
placebo incluant 177 patients suivis sur 6 mois et recevant 130 mg/j
d’Azuprostat ®. Après 6 mois de traitement, on observait une réduction de 51% de
l’I-PSS dans le groupe phyto contre 19% dans le groupe placebo. Augmentation
significative du Qmax dans le groupe phyto (8.9 ml/sec) contre 4.4 ml/sec dans le
groupe placebo. Klippel et al., Br J Urol 1997;80:427

Méta-analyse de 4 études cliniques donnent des résultats similaires. Wilt et al.,
BJU Int 1999;83:976
Ie. Les plantes: Urtica dioica: orties
Carte d’identité et études cliniques



Extraits contenant essentiellement des composés
hydrophiles contenant des lectines, phénols et stérols.
Etudes cliniques comparant un placebo à des préparations
d’orties incluant 41 patients montrent que le placebo était
supérieur en terme d’I-PSS. Lowe et al., Prostate
1998;37:187 – Engelmann et al., Urologe B 1996;36:287
Etude multicentrique, randomisée, contrôlée, double
aveugle, contre placebo incluant 246 patients recevant 459
mg/j d’extraits secs d’orties a montré une diminution
discrète de l’I-PSS (5.7 contre 4.7 dans le groupe
contrôle). Schneider al., Urologe A 2004;43:302
Et les associations ?





Association Serenoa Repens / racines d’orties – contre placebo: Amélioration
IPSS et débit maximal. Metzker et al., Urologue B:1996;36:292
Association Sabal serrulata et Urtica versus Finastéride: La phytothérapie est
aussi efficace que le finastéride (448 patients-48 mois). Sokeland et al.,
Urologue A:1997;36:17
Association Cucurbita pepo et Serenoa Repens contre placebo: Amélioration IPSS,
débit et résidu postmictionnel après 3 mois. Carbin et al., BR J Urol
66:639:1990
Etude clinique double aveugle randomisée de 329 patients comparant un groupe
Tamsulosin + Serenoa (n=168) à un groupe Tamsulosin seule (n=161). Pas de
différence statistiquement significative entre les 2 groupes. Glemain et al., Prog
Urol 2002;12:395
Aucune preuve scientifique que l’association de plusieurs plantes ou phyto + alphabloquant / inhibiteur de la 5-alpha réductase soit plus efficace qu’une plante
isolée !
Cancer de la prostate: histoire naturelle
PIN
Extension
locorégionale
Cancer
localisé
Echappement
hormonal
Métas
ggl
Aumentation
du PSA
Cancer métastatique
Facteurs de risque
1.
Age: Le risque augmente avec l’âge, mais 25% des cas sont
diagnostiqués avant 65 ans
2.
Race: Les Afro-américains ont une incidence deux fois
supérieure à celle des Caucasiens
3.
Anamnèse familiale: Le risque augmente de 2 à 3 fois !
4.
Diète: Une alimentation riche en graisses animales saturées
peut doubler le risque de développer un cancer de prostate
Comment éviter d’arriver trop tard ?
Détection précoce
Les hommes doivent s’assumer !
PSA
TR
Evolution dans le diagnostic: l’ère du PSA
40% - 60%
Localisé
30% - 40%
Localement
avancé
<5%
Métastatique


Un cancer peut se développer dans la
prostate plus de 20 ans avant de
devenir cliniquement apparent
Nécessité d’identifier et de valider de
nouveaux marqueurs biologiques utiles
en prévention primaire
Réduire la mortalité
due au cancer:
prévention
70% de tous les
cancers dûs à
l’hygiène de vie y
c o m p r i s l e s
dérèglements
alimentaires et la
diététique !
Effets de la nutrition sur les processus
métaboliques et cellulaires
Carcinogenèse
Métabolisme
Régulation
hormonale
Signaux cellulaires
Nutrition
Différentiation
Cycle
cellulaire
Apoptose
Facteurs diététiques: augmentation du risque de cancer prostatique

Graisses animales



1.6–1.9 x
inhibition de la liaison
de la testostérone à la
protéine de liaison
(SHBG), augmentation
du taux des
androgènes
Viande rouge
(barbecue)

Les cuissons à haute
température
conduisent à la
production d’amines
hétérocycliques

Mutagènes
potentiels: risque
2.64 x
Giovannucci et al, J Natl Cancer Inst 1993; 85: 1571
Norrish et al, J Natl Cancer Inst 1999; 91: 2038
Médecine naturelle et prévention des maladies prostatiques
D’après Iannucci et al., European Urology Today, p. 15, Déc. 2004
Substance
Localisation
Mécanisme
Lycopène
Fruits, tomates
1.
2.
Antioxydant
Inhibition de l’IGF-1
Polyphénols
Thé
1.
2.
3.
Antioxydant
Activation des systèmes
enzymatiques
Inhibition de l’EGF et TNF
Iso-flavonoïdes
Thé vert
Soja
1.
2.
3.
Antioxydant
Augmentation de TGF
Inhibition de l’angiogenèse
Vitamine D
Carotes, tomates, fruits, UV
1.
2.
3.
Différenciation cellulaire
Inhibition des facteurs de
croissance cellulaire
Induction de l’apoptose
Vitamine E
Différentes graines
1.
2.
Antioxydant
Action antiprolifératrice
Sélénium
Différentes plantes
1.
2.
Antioxydant
Inhibition de la croissance
cellulaire
Zinc
Eau, fruits
1. Induction de l’apoptose
II. Les phytonutriments



Il s’agit de substances sans valeur
nutritive mais possédant de réelles actions
sur le processus de cancérogenèse
Ces nutriments sont issus des plantes,
fruits et légumes
Peuvent se combiner pour obtenir un effet
nutritionnel maximal
IIa. Les phytonutriments:
Le lycopène
 De
la famille des béta-carotènes
 Puissant
anti-oxydant, dont l’efficacité a déjà
ses applications dans de nombreuses maladies:
cardio-vasculaires, Alzheimer, cancers, SEP
 Effet
antiprolifératif et préventif dans de
nombreux cancers (correlation inverse avec
IGF1)
 Effet
“suppresseur androgénique” like
Lycopène et activité anti-cancer ?
•
Association entre la consommation en quantité de produits à
base de lycopène (tomates) et réduction du risque de mortalité
dans de nombreux cancers y compris le cancer de la prostate
(études épidémiologiques contrôlées)
•
Cancer de la prostate: réduction du risque de 33% parmi les
patients ayant consommé plus de 10 plats par semaine (3050mg par jour) (Giovanucci et al., 1995, JNCI 87:1767)
•
Diminution du taux de PSA chez les patients consommant des
produits à base de lycopene (Kucuk et al., 2001, Cancer
Epidemiol Biomarkers Prev 10:861)
IIb. Les phytonutriments: Secale cereale:
extraits de pollen (Cernilton®)
Carte d’identité et études cliniques



Les extraits sont produits par la digestion microbienne des
plantes de pollen poussant dans le sud de la Suède. Le produit
final consiste en eau et fractions d’acides gras solubles
combinées en comprimés ou capsules. Buck Br J Urol
1996;78:325
Mécanisme d’action exact inconnu bien que l’on observe une
amélioration de l’activité du détrusor, une réduction de la
résistance uréthrale, une activité comparable à l’inhibition des 5alpha réductases ainsi qu’un effet sur le métabolisme
androgénique intra-prostatique. Habib et al., Prostate
1995;26:133
Méta-analyse de 2 études contrôlés versus placebo chez 44
patients avec un suivi de 24 semaines montre que le Cernilton ®
améliore les
2000;85:836
symptômes
urinaires.
MacDonald
et
la.,
BJU
Int
IIc. Les phytonutriments:
le thé vert
Progression de PIN de haut grade en cancer
de prostate chez 30% des hommes
 La prise de thé vert (200 mg 2x j) permettrait
d’empêcher le développement en cancer (diminution
de l’incidence de 30 à 35%) ! Mécanisme d’action
puissant des polyphénols
Si vous optez pour des gélules, vérifiez bien qu’elles
contiennent au moins 18% de polyphénols !
Bettuzzi et al., 96th annual gathering of the American Association for Cancer Research
IId. Les phytonutriments: Le soja


Le Soja est une source bon marché de protéines consommée depuis des décénnies dans les
pays asiatiques
La prise régulière de soja est reconnue comme responsable d’une réduction du risque de
maladies cardiovasculaires, d’ictus et de cancers observées dans ces pays
EFFETS POTENTIELS ANTICANCERIGENES
DES ISOFLAVONES DE SOJA
1
2
3
4
5

Inhibition des tyrosine kinases1 - 3

Effets hormonaux4, 5
Akiyama, T., Ishida, J., Nakagawa, S., J Biol Chem 1987;262:5592-5595.
Barnes, S. Proc Soc Exp Biol Med 1998;217:386-392.
Peterson, G., Barnes, S. Cell Growth Differ 1996;7:1345-1351.
Lu, L.-J.W., Anderson, K.E., Grady, J.J., Nagamani, M. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev
1996;5:63-70.
Adlercreutz, H. Environ Health Perspect 1995;103(suppl 7):103-112.
EFFETS POTENTIELS ANTICANCERIGENES
DES ISOFLAVONES DE SOJA

Rôle dans la réponse au stress1

Effets antioxidants2

1
2
3
Rôle dans la fonction
immunitaire3
Zhou, Y., Lee, A.S. J Natl Cancer Inst 1998;90:381-388.
Wei, H., Bowen, R., Cai, Q., Proc Soc Exp Biol Med 1995;208:124-130.
Zhang, R., Li, Y., Wang, W. Nutr Cancer 1997;29:24-28.
Soja et réduction du risque de cancer de la
prostate
Les résultats de plusieurs études
montrent que la consommation régulière
de lait de soja (> 1x par jour) permettrait
de réduire le risque de cancer de
prostate de 70%
Jacobsen, BK, Knutsen, SF, Fraser, GE . Does high soymilk intake reduce prostate
cancer incidence? The Adventist Health Study (US). Cancer & Control Dec.
1998;9:553-557.
IIIa. La micronutrition: Le Zinc
La prostate est une
glande à sécrétion
interne et externe de
l’appareil génital. Sa
sécrétion contribue à la
formation et à la
maturation du liquide
spermatique
La prostate est un des
organes où le Zinc est le
plus concentré
De nombreux travaux ont
montré une forte
diminution de la
concentration en Zinc
dans la prostate malade
Il est donc judicieux
d’associer cet l’oligoélément aux traitements
phytothérapeutiques
Le Zinc est en effet un
excellent protecteur de la
prostate contre le
vieillissement
Il participe à la
protection contre les
radicaux libres par une
action sur l’enzyme
superoxyde dismutase
IIIb. La micronutrition: Le sélénium

Oligo-élément indispensable à l'organisme humain

Joue un rôle clé dans l'ensemble de l'organisme



Sur le plan intracellulaire, il a un effet antioxydant, car
il permet à l'organisme de produire la glutathion
peroxydase
Cette enzyme travaille de concert avec la vitamine E
pour protéger les membranes cellulaires contre
l'oxydation provoquée par les radicaux libres
Joue également un rôle essentiel dans le fonctionnement
du système immunitaire et de la glande thyroïde
Sélénium: sources alimentaires
Aliment
Portion
Teneur en
sélénium
(µg*)
Noix du Brésil
14 g (de trois à
quatre noix)
272 µg
Thon pâle en
conserve
90 g
63 µg
Sardines en
conserve
85 g
45 µg
Boeuf cuit
100 g
36 µg
Morue cuite
85 g
32 µg
Dinde
100 g
32 µg
Oeuf
1 moyen
14 µg
Pain de blé
entier
1 tranche
10 µg
Riz brun cuit
125 ml
10 µg
Sélénium & prévention du cancer prostatique

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De nombreuses observations épidémiologiques ainsi que des
études cas-contrôles et randomisées contre placebo menées chez
l’homme suggèrent que le sélénium diminuent le risque de cancer
prostatique (Klein EA, 2004 J Urol 171:S50-53
Etude (Duffield-Lillico et al., 2003 Cancer Res 63: 52-59): 1312
patients ayant consommé l’équivalent de 200 ug de Sélénium/j
contre placebo. Follow-up moyen de 4.5 ans. Résultats: Réduction
de l’incidence de cancer de prostate de 2/3 dans le groupe
Sélénium (p < 0.0001)
Sélénium à 200 mg: réduction du cancer de prostate de 63% dans
des études randomisées (Clark et al, J Urol 1998; 81: 730; ATBC
Cancer Prevention Study Group, N Engl J Med 1994; 330: 1029;
Klein et al, J Urol 2001; 166: 1311)
IIIc. La micronutrition: Vitamines
Vitamine E naturelle
(50 IU)
Réduction du risque de cancer
de prostate de 40% dans des
études cliniques
Clark et al, J Urol 1998; 81: 730
ATBC Cancer Prevention Study Group, N Engl J Med 1994; 330:
1029
Klein et al, J Urol 2001; 166: 1311
En résumé
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
Plusieurs essais randomisés et
certaines méta-analyses suggèrent
l’efficacité clinique ainsi que la
tolérabilité des substances
phytothérapeutiques
On reconnaît à la phytothérapie
une certaine efficacité dans le
traitement de l’HBP
L’efficacité est comparable à celle
des alpha-bloquants ou aux
inhibiteurs de la 5 alpha-réductase
Nécessité d’études prospectives,
randomisées, contrôlées menées
sur le long terme
Conclusions


Les suppléments nutritionnels
notammnent le selénium, les
lycopènes, le soja et la vitamine
E pourraient permettre la
prévention du cancer de la
prostate
Avant de recommander de tels
régimes alimentaires, il est
nécessaire de:



Peser les avantages et les
inconvénients
Préciser les doses et durées
optimales de traitement
Connaître les groupes dans
lesquels ces interventions
seraient le plus efficaces (risque
familial de caP ?)
Bon appétit !
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