SUR LES BRÉOij:ES ERUPTIVES ET LES
ENOLA VES
DU
MASSIF DE MONOHIQUE
PAR
C.
A.
DE
MATOS ALVES
Boursier de n.
A.
c.
Les
trois massifs éruptifs portugais de Sintra, Sines
et
Mon-
chique sont presque contemporains (âges de
56
a
85
M.
A. envi-
ron) et tres probablement d' origine semblable. H y a quelque
temps on a constaté qu'ils étaient liés à
des
mécanismes d'intru·
sion subvolcanique en raison, surtout, de la structure annulaire des
aHleurementsqu' on peut voir à Sintra. Depuis, on a conelu que
ceux de Sines
et
de Monchique étaient, eux aussi,
des
mas'sifs
annulaires, subvolcaniques.
Mais,
si
dans
la
bibliographie, ou trouve des arguments fort
valables pour appuyer 1'hypothese subvolcanique et
la
structure
annulaire du massif de Sintra,
ii
n' en est pas
de
même, hélas, pour
les deux autres.
Tout
le monde est d' accord, sur le fait que les
arguments employés pour qu'ils soient ainsi considérés ne sont
pas nombreux, sans oublier cependant les quielques indices mis
enévidence pendant l'étude de cesderniers.
Vn
fait actuellement irréfutahle est celui de leur contempo-
ranéité, puisque les mesures d' âge absolu donnent des valeurs tres
proches pour les trois massifs.
En
ce
qui concerne leur origine semblable
iI
y
a,
si
l'
on peut
dire, deux raisonnements différents: l'origine à partir d'un même
66
magma primordial et
l'
origine attribuable à
un
même phénomene
magmato-tectonique.
La premiêre hypobhêse est surtout basée sur ce que
l'
on appelle
la similitude pétragraphique des trais massHs. Or, on peut douter
de cette similitude, plus apparente que réelle,
si
1'on étudie plus
attentivement les roches de
ces
trais formations.
Pour
ce
qui est du massif de Monchique, le fait le plus
frappant est sa nature sous-saturée
avec
les types pétragraphi-
gues principaux suivants: syénites néphéliniques, filons variés
(monchiquites, algarvi,tes, bérandrites, basanites, etc.) et enclaves
ou diHérenciations (souvent sous forme de «schlierens») essexiti-
gues, théralitiques ou autres. n reste à prouver, toutefois, les phé-
nomênes de syntéxie ou autres qui auraient
amem~
un magma
basique et alcalin à donner un
si
grand volume de syénites néphéli-
niques, en
l'
absence
(au
moins en surface) de roches ca:kaires.
Quant aux raches du Cap de Sines, elles comptent
des
gabbras,
des diorites à olivine (au feldspatholde virtuel), des gahbras satu-
r:és,
des
syiénites,
des brêches volcaniques et des filons.
Les
granites
y sont três rares et leur
rôl,e
n'·est pas encore compris.
A Sintra la roché
la
plus importante du point de vue spatial
est le granite, suivi de três prês par les syériites, presque toujours
quartzifêres.
Les gabbros, les diorites et les mafraites, bien que peu abon-
dants, sont três importants du point de vue génétique.
11
y a quelques années, on a cru trauver' une ·explication pour
la genêse des granites en faisant appel à
la
syntêxie siliceuse
d'un magma alcalin
et
basique, responsable direct de la formation
des mafraites et, peut-être,
de
quelques autres types basiques de
raches granulair·es.
Mais on ne doit pas oublier
l'
absence totale des roches por-
tant des feldspathoides, même celles les moins différenciées.
D'
autre part on· ne saurait se pencher sur
l'
étude de ces trais
massifs, sans
se
rendre compte de leurs étroits rapports avec les
manifestations du volcanisme tertiaire de
la
région de Lisbonne,
de toute
la
côte occidentale et méridionale du Portugal et du Sud
de 1'Espagne.
Mais arrêtons-nous un peu plus sur
les
massifs à structure
annulaire du type «ring-structure».
Les idées fondamentales sur
ce
type de massifs sont basées
sur l'étude de Glen Coe, en Écosse, par
CLOUGH,
MAuFF, et
BAILEY
(1909). Toutefois
iI
a fallu attendre jusqu'en 1914 pour
entendre parler de «ring-dykes»
(BAILEY,
1914). Un
des
travaux
Ies
plns importants qui à partir de
ont le pIns appuyé,
la
Jihéo-
rie subvolcanique, a été celui du complexe de Mull.
De
nos
jours, on connait de
te1s
massifs un peu partout dans le monde:
dans le
tertiaireet
le dévonien de I'Écosse, dans le Karroo du
Sud-Ouest Africain, à Madagascar, au Soudan, en Amérique, au
Maroc, etc.
Ces
petits massifs, Iarges seuIement de quelqnes kilo-
metres,
se
sont mis en place au travers d',épanchements importants
ou bien sur les lieux d'importantes émissions volcaniques.
I1s
ont
put
produire un fort métamorphisme de contact en prenant une
structure de batolithe
avec
disposition concentrique de leurs diffé-
rents types pétrographiques. L'allure généraIe annulaire, est parfois
soulignée par des filons de roches microgrenues ou porphyroides,
en disposition concentrique autour du massif.
Les
massifs témoig-
nent souvent une différenciation tres accentuée, du gabbro jusqu' au
granite, et montrent sur le pourtour
de
forts indices de disIocation
verticaIe par rapport aux roches encaissantes_
Selon H. Cloos
ces
massifs sont placés dans
des
régions rigides
en liaison
avec
de grandes cassures linéaires, et en rapport avec le
volcanisme fissural de
ces
régions, tandis que les gros batolithes
restent liés, surtout, aux zones orogéniques.
D'apres
BILLINGS
(1943) on croit que l'intrusion de chaque
«ring-dyke» est précédée par
la
formation d'une «ring-fracture».
Une des pIus importantes caractéristiques de
ces
complexes est
l' association des roches grenues à l' activité volcanique explo-
sive mise
enévidence
par l' existence de crateres ou de fissures
remplis par des breches souvent arquées, qui, pour leur part,
semiblent conditionnées par une fracturation circulaire ou ellipt,ique,
et sont
padois
impossibles à distinguer des breches volcaniqúes
superficielles
(BAILEY
et
aI.)
1924).
Ces roches volcaniques peuvent
se
former à maintesreprises
pendant I'histoire du complexe annulaire.
68
Les
autres caractéristiques fondamentales sont, selon
les
auteurs:
1 - L'activité vokanique préalable, surtout rhyolitique,
2 - La fracturation circulaire,
3
--
La subsidence en chaudron souterrain
(<<cauldron
subsi-
dence»),
4 - L'intrusion de filons circulaires
(<<r.ing-dykes»
ou «cone-
-sheets»
) .
Ces phénomenes peuvent
se
répeter avec migration du centre
du complexe, donnant lieu à
la
formation du «ring-complexe».
Voyons main'tenant quels sont les symptômes
du
mécanisme
subvolcanique du mass1f de Sintra. Ce sont,
ses
petites dimensions,
sa forme elliptique, la disposition concentrique des divers affleu-
rements et, en outre,
ses
rapports avec une zone de tectonique
cassante. À part celà,
il
faut encore noter:
1 ---; Les signes d' ascension du massif par rapport à son enca-
drement,
2 - L' existence de fracturation parfois circulaire,
3 - L' existence de breches éruptives r;emplissant
ces
fractures,
4 - Les filons périphériques, circulaires,
5 - Le vokanisme acide associé (malgré son rôle presque
négl1geable, du point
de
vue surface occupée),
6 - Le contact entre roches grenues par l'intermédiaire des
breohes d',intrusion.
Pour
ce
qui concerne les massifs de Monchique et de Sines,
iI
y a certainement des indices qui peuvent être interprétés à
l'
aide
de
la
vhéorie subvokanique.
Ce sont les dimensions tres restreintes, leur association tres nette
avec
des roches vokaniques (filoniennes ou autres) et surtout avec
les basaltes de Sines (qu'on connait tres mal), les roches vitreuses
de Monchique
(1)
et, finalement, l' existence dans
l,es
deux massifs
(1)
Les
obsidiennes
de
Hubert Schneider
(KAISER,
1968) que per·sonne n'a
pu vai r apres lui et le tinguaite leucitique v<itraphirique de
KRAATZ-KosCHLAU
et
V.
HACKMAN
qui, selon
ces
auteurs, ti'est que le résultat de la crista'lisation d'um'
rache essentiellement vitreuse,
69
de plusieures breches dont le rôle
n'a
pas été, d'a:illeurs, tres bien
compris.
Or
c'es,t
exactement de ces unités géologiques dont on s'occu-
pera
par
la
suite.
L'importance des breches est telle que, selon
F.
GoNÇALVES
(1967), ces formations
occupenten
surface la deuxieme place,
immédiatement apres
la
syénite. Outre leur abondance, leur nature
et leur disposition sont peut être les meilleurs, au même, les seuls
arguments valables pour 1'hypothese subvolcanique.
On
ne saurait,
toutefois, parler des «ring-structure»
par
le
seul fait d'imaginer
l'
existence de cette structure en profondeur.
De
notre côté, naus avons
fait
1'étude d'une des breches
éruptives,
ceUe
de Corte Grande
(1).
F.
GONÇALVES
(pp.
cit.)
la
décrit comme une breche syénitique, constituée par des éléments
hébérogenes de formes et dimensions variées, liés par un «ciment»
syénitique à grain fin, gris sombre. .
La plupart des
élémentsest
constituée
par
des fragments de
forme ronde ou ovale, de roches microgrenues mélanocrates.
Ces
éléments
ont
un aspect et une constitution sembla:bles aux
enclavesqu' on peut trouver dans
la
syénite.
Cependant, cette descFÍption donne une image beaucoup trop
simple de la breche. En réalité,
cel1e-.cÍ
montre plusieurs aspects,
même au simple examen macroscopique. Tantôt le
«cimenb>
est
grenu à teinte claire, tantôt
iI
se
présente comme une roche micro-
grenue, et alors tres sombre.
En raison de son caractere brechoide, cette roche montre,
d' autre part, en
ce
qui concerne
ses
enclaves, autant d' aspects
différents. Elle peut se présenter comme une roche homogene,
leuco-mésocrate, aux éléments tres petits, de couleur noire,
com-
pacts, aphanitiques, ou grenus, leucocrates, mésocrates ou même
tres sornbres. Dans c:ertaines de
ses
enclaves on aperçoit de
longs cristaux d' amphibole brune.
D'
autresenclaves sont consti-
tuées de syénites néphéliniques qu' on peut ruême reconnaltre à
l'
oeil
nu. HexÍ:ste un autre fades du «ciment syénitique» microgrenu,
parEois microlitique, pouvant porter les mêmes enclaves que la
(,
)Pour
ce
qui est de
-sa
localisation sur
le
terrain et de ses rapports avec
autres roches voir le travai I de
F.
GONÇ:ALVES (1967).
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !