Dépistage du cancer colorectal: autoévaluation des dossiers de 37 médecins généralistes
Bernard DENIS, Guillaume SCHON, Marcel RUETSCH, Jean Christian GRALL, Michel LEVEQUE, Jean Martin
MEYER, Serge MOSER, Jean Claude TSCHIEMBER, Philippe PERRIN
Pour un dépistage rigoureux, il faut 1) évaluer le risque de cancer, principalement par la recherche d’antécédents néoplasiques familiaux et 2) connaître
les dates et résultats d’éventuels examens de dépistage antérieurs. Ces données doivent être colligées dans le dossier médical et régulièrement
actualisées. La qualité des dossiers médicaux n’a jamais été évaluée dans le domaine du dépistage du cancer colorectal (CCR) en médecine générale
en France.
But : évaluer la qualité des informations nécessaires au dépistage du CCR dans les dossiers de médecine générale.
Méthodes : auto-évaluation prospective de 20 dossiers (10 hommes et 10 femmes de 40 à74 ans) par les médecins généralistes (MG) volontaires de 6
groupes de pairs.
Résultats : 37 MG ont évalué 736 dossiers. 51,3 % des dossiers étaient renseignés sur l’existence ou non d’antécédents familiaux de CCR.Ce taux
variait selon les MG de 5%à100 %. Le degré de parenté et l’âge de survenue du cancer étaient précisés dans 103 dossiers. 134 dossiers (20,5 %)
mentionnaient une exploration colique antérieure, mais seuls 85 précisaient la date de l’examen et son résultat. Parmi 490 dossiers de personnes de 50
à74 ans à risque moyen de CCR, 251 (51,2 %) mentionnaient la réalisation d’une recherche de sang occulte dans les selles. Seules 78,5 % étaient
datées. La qualité des informations concernant les dépistages des cancers du sein et du col utérin était analogue. 49,3 % des dossiers étaient
renseignés sur l’existence ou non d’antécédents familiaux de cancer du sein. 126 dossiers (62,7 %) de femmes âgées de 50 à69 ans mentionnaient la
réalisation d’une mammographie, mais seuls 52 (25,9 %) étaient complets et conformes aux recommandations actuelles. 99 dossiers (44,2 %) de
femmes âgées de 40 à65 ans mentionnaient la réalisation d’un frottis cervical, mais seuls 53 (23,7 %) étaient complets et conformes aux
recommandations. Ces taux variaient selon les MG de 0à100 %.
Conclusion : la qualité moyenne des dossiers de médecine générale est insuffisante. Elle est cependant très hétérogène, de mauvaise à excellente selon
les MG.Les antécédents familiaux de cancer figurent dans la moitié des dossiers et, quel que soit le cancer, seul le quart des dossiers est complet et
conforme aux recommandations. A l’heure de la généralisation des dépistages des cancers, le recueil et l’actualisation des informations sur l’histoire
familiale et les examens de dépistage passés doivent être améliorés dans les dossiers de médecine générale. Des outils permettant de faciliter ce travail
sont proposés : affiches pour les salles d’attente et auto-questionnaires destinés aux patients.
Buts
évaluer la qualité des dossiers médicaux de médecine
générale dans le domaine du dépistage des cancers du sein,
du col de l’utérus et du colon-rectum
-MG volontaires de 6 groupes de pairs.
- Autoévaluation des dossiers médicaux de 20 patients consécutifs âgés de 40 à74
ans (10 hommes et 10 femmes).
- exclusion des patients consultant pour la première fois et des patients ayant des
antécédents personnels de cancer du sein, du col utérin ou colorectal.
- Pour chaque dossier un questionnaire:
-10 questions pour les femmes (cancers du sein, du col utérin et colorectal)
- 5 questions pour les hommes (cancer colorectal).
Conclusions
-La qualité des dossiers de médecine générale est insuffisante pour une
gestion rigoureuse des dépistages des cancers
-Elle est cependant très hétérogène, de mauvaise à excellente selon les MG
-les antécédents familiaux de cancer sont renseignés dans la moitié des
dossiers et le taux de dossiers complets (antécédents familiaux, examen de
dépistage réalisé, date et résultat colligés) varie entre un quart (col et sein) et
un tiers (colon-rectum)
-A l’heure de la généralisation des dépistages des cancers, le recueil et
l’actualisation des informations sur l’histoire familiale et les examens de
dépistage passés doivent être améliorés dans les dossiers de médecine
générale
Journées Francophones de Pathologie Digestive, Paris, 21 Mars 2006
Résultats
Association pour le Dépistage du Cancer colorectal dans le Haut-Rhin (ADECA 68), 39 avenue de la Liberté, Colmar
Résumé
37 MG ont évalué 736 dossiers
Cancer colorectal
Outils proposés
Méthodes