L’ordinateur quantique Une révolution… 1 … sous le(s) signe(s) de Leibniz 2 Platon Aristote Newton Descartes Hume 1646 1716 Kant Mondes possibles Machine à calculer Calcul dyadique 3 Mondes possibles Machine à calculer Calcul dyadique = = = Thèse Automatisation Calcul binaire métaphysique + + Utilisation de la physique classique Codage de l’information Ordinateur classique 4 Ordinateur classique Utilisation de la physique quantique ? Ordinateur quantique ? 5 1. Le monde et la théorie quantique 6 1. Un peu d’histoire Planck Einstein Bohr de Broglie Schrödinger - Heisenberg Born La mécanique quantique est la théorie exacte la plus complète possible von Neumann - Dirac Théorie 7 2. Quelques faits Expérience de Stern-Gerlach Z X Z 8 Mesure de polarisation 9 Réflexion partielle 10 Expérience de Young 11 12 3. La théorie 1. État de Q isolé H 2. Observable A de Q Opérateur hermitien A 3. Évolution au cours du temps h d i t H t 2 dt 4. État de S composé de Q et Q’ H H' ij i ' j i , j 13 5. Résultats de mesure de A sur Q dans l’état de norme 1 ai tels que A i a i i n c i i i 1 où i j ij avec une probabilité p a i / A c j j 2 j pour j tels que a j a i j 14 2 4. Quelques interprétations • Copenhague (Bohr-Heisenberg): Un système non observé ne possède pas de propriétés bien définies • Potentialité (Heisenberg) Le monde est une superposition de potentialités, actualisées lors des mesures 15 • • • Copenhague’ (Wheeler): Les propriétés d’un système sont créées par l’observation Conscience (London-Bauer-Wigner): C’est la conscience qui crée la réalité Logique quantique (Birkhoff-von Neumann) Le monde obéit à une logique non classique 16 • Variables cachées (Bohm): Le monde est non local • Mondes multiples (Everett): Il n’y a pas de réduction du vecteur d’état mais autant de mondes que de résultats possibles d’une mesure • Néoréalisme (?): Il existe une réalité au-delà du monde des phénomènes 17 5. Encore un peu d’histoire Théorie La mécanique quantique est la théorie exacte la plus complète possible J.S.Bell Il se pourrait que la mécanique quantique ne soit pas la théorie exacte la plus complète possible 18 6. Un fait nouveau a a’ a a' a b b' b A 1 λ b Ex, y pA, B / x, y, Ax, By, d pA, B / x, y, pA / x, pB / y, b’ B 1 2 Ea, b Ea ' , b Ea, b' Ea ' , b' 2 19 Or, expérimentalement, Ex, y cosx y E quant x, y et, par conséquent, a, a' , b, b' Ea, b Ea, b' Ea' , b Ea' , b' 2 Donc pA, B / x, y, pA / x, pB / y, 20 7. Quelques lectures • Aucune théorie locale, et plus complète que la mécanique quantique, ne peut décrire le monde exactement • Le monde est non local, i.e. il existe v > c • Le monde est phénoménalement local et réellement inséparable 21 8. La lecture de R.P. Feynman cosx y pA / x, Ax, pB / y, By, . d La nature effectue certaines opérations qu’un ordinateur classique ne peut effectuer 22 Seul un ordinateur quantique pourrait fidèlement simuler le comportement de la nature Pourrait-on construire un ordinateur un ordinateur quantique ? 23 2. L’information quantique 24 1. qubits L’unité d’information classique est le bit : un objet qui vaut 0 ou 1 0 1 L’unité d’information quantique est le qubit : un vecteur dans un espace de Hilbert de dimension 2 1 0 1 , C 2 0 2 1 25 Remarques 2 • est la probabilité de trouver le qubit dans l’état 0 2 lors d’une mesure, et celle de le trouver dans l’état 1 • Un espace de Hilbert est un espace vectoriel muni d’un produit intérieur et complet • 0 , 1 est une base de vecteurs orthonormés, dite « computationnelle » • Il existe d’autres bases de vecteurs orthonormés. Par exemple, celle constituée de 1 2 1 2 0 1 0 1 26 • Tant qu’il n’est pas observé, un qubit peut exister dans un continuum d’états • La mesure d’un qubit n’a que deux résultats possibles : 0 et 1. 27 2. Portes quantiques Portes logiques (classiques) = Opérations logiques simples sur des bits Exemples : a a NOTa aNANDb b 28 Portes (logiques) quantiques = Opérations unitaires simples sur des qubits (Unitaires parce que normalisation des états exigée ) 29 2.1. Portes sur un seul qubit La porte phase S 0 0 La porte « NOT » X 0 S X i1 1 1 0 S 0 i 1 1 0 0 1 X 1 0 30 La porte Y 0 i Y i 0 i 1 0 Y 1 i0 0 0 La porte Z 1 0 Z 0 1 Z 1 1 31 La porte d’Hadamard H 0 1 0 2 H 0 1 1 2 1 1 1 H 1 1 2 32 2.2. Portes sur deux qubits Porte « CNOT », « NOTContrôlée », ou « XOR » U CN : 00 01 , 01 01 , 10 11 , 11 10 U CN 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 a a b ba 33 2.3. Portes sur trois qubits Porte « de Toffoli » 1 1 1 1 1 1 0 1 1 0 a a b b c c ab 34 2.4. Propriétés caractéristiques • Il existe une infinité de portes sur un seul qubit >< il n’existe que deux portes sur un seul bit : I et NOT • Y = -i.X.Z, H.Z.H = X, H2 = I, … • X, Y et Z, sont aussi dites « de Pauli » • Les portes quantiques sont unitaires • Les portes quantiques sont inversibles >< certaines portes classiques ne le sont pas (NAND, XOR,…) 35 • Toute porte pour n qubits peut être décomposée en portes CNOT et en portes pour un seul qubit 36 3. Combinaisons de portes Exemple X1H2XOR13 X H X1H 2 XOR13 t 37 4. Circuits • Fils • États pré-préparés • Interdiction de boucles, « FANIN » et « FANOUT » • Combinaisons de portes, y compris pour n qubits U 38 • Appareils de mesure bits Exemples • Inverseur a b b a • Préparation d’états de Bell a b H 0b 1 1b a 2 39 5. Une particularité embarrassante: L’impossibilité du clonage Un état quantique inconnu ne peut être cloné i.e. il est impossible de produire des copies fidèles d’un état quantique, à moins qu’il existe déjà une information classique qui le spécifie 40 6. Trois particularités intéressantes A. Le codage dense L’intrication quantique est une source d’information 41 B. La téléportation Des qubits peuvent être transmis sans être envoyés 42 C. La cryptographie Il est possible de distribuer secrètement une clef aléatoire 43 C. L’aléatoire Il est possible de générer des nombres de manière véritablement aléatoire 44 7. L’algorithmique quantique 45 Calculs classiques effectués sur un ordinateur quantique On peut (évidemment) simuler un circuit classique au moyen d’un circuit quantique 46 Mais pas directement ! Parce que les portes quantiques sont réversibles alors que certaines portes classiques ne le sont pas 47 Cependant, Tout circuit classique peut être simulé par un circuit quantique grâce à l’usage de portes de Toffoli Exemple : la porte NAND a a b b 1 1 ab ab 48 « Parallélisme » quantique Un circuit quantique permet d’évaluer simultanément la valeur de f(x) pour différentes valeurs de x 49 Le problème de Deutsch: Soit une fonction f : 0 ,1 0 ,1 déterminer si elle est constante f 0 f 1 ou équilibrée f 0 f 1 Classiquement, il faut calculer f(0) et f(1) et donc évaluer f deux fois. 50 Quantiquement, il suffit de l’évaluer une fois ! En effet, x z x Uf x z f x x 0 1 Uf 2 51 0 1 f x 0 x 2 0 1 x 2 0 1 f x 1 x 2 1 0 x 2 0 1 x 2 0 1 x 2 0 1 1f x x 2 f x x 1 x L’information sur la fonction est dans la phase ! 52 L’algorithme de Deutsch 0 H H Uf 0 1 2 0 0 1 1 H U f 0 f 1f 0 0 1 1 f 1 0 0 1 f 1 1 H 1 1 1 0 1 1 1 f 0 f 1 f 0 f 1 53 donc f constante équilibrée 0 1 Il existe un algorithme démontrant qu’un ordinateur quantique serait parfois plus rapide qu’un ordinateur classique 54 Autres algorithmes Algorithme de Shor Algorithme de Grover 55 3. L’ordinateur quantique 56 Objections • Problème lié à l’impossibilité de copier >< algorithmes de correction d’erreur de Shor, Steane • Décohérence (S. Haroche, …) >< ? • Mécanique quantique inexacte >< ? 57 Résultats IBM 2001 O’Brien 2009 : implémentation de l’algorithme de Shor dans une puce optique de 1 mm2 58 Recherches • • • • • • techniques optiques piégeages d’ions ou d’atomes neutres résonance magnétique nucléaire piégeages dans cavités e-m quantum dots … 59 Budgets • Publics : USA (100 M euros), Canada (32 M), Japon (20 M), Australie (20 M), Brésil (15 M), Chine (14 M), UE (8 M), …, organismes publics (NSA, …), grands centres de recherche (Yale, Oxford, Cambridge, Waterloo, ...) • Privés : AT&T, IBM, HP, …, D-Wave 60 Quand ? ? 61 4. Une révolution… …sans précédent 62 Technique • Croissance exponentielle de la puissance des ordinateurs et diminution de leur taille ? ? • Modification de la conception de l’humain 63 Philosophique Le monde et les (autres) mondes possibles Acceptation de l’idée que notre monde est déterminé par les autres mondes possibles et de toutes ses conséquences 64