le fonctionnement normal de l`église

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LE FONCTIONNEMENT NORMAL DE L’ÉGLISE
Didier N’GUESSAN
Le fonctionnement
normal de l’église
Éditions Bénévent
Éditions Bénévent, 2011
Envois de manuscrits :
Éditions Bénévent — B.P. 4049 — 06301 Nice Cedex 4
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une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle
faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants
cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et
suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Remerciements
Je voudrais remercier de tout cœur mon Seigneur et Sauveur
personnel Jésus-Christ de Nazareth qui m’a mis à cœur d’écrire
sur ce sujet et qui m’en a inspiré les grandes lignes. Sans Lui, la
réalisation de cet ouvrage n’aurait pas pu être possible ; que Son
nom soit béni éternellement !
Je voudrais aussi remercier le Dr Kuyo Yves qui y a apporté
les modifications nécessaires, mon très cher ami Gouma Kacou
Modeste qui a pris de son temps précieux pour corriger les
innombrables fautes de français de ce document, et enfin les
éditions Bénévent qui ont donné une chance au piètre écrivain
que je suis d’être publié. Je prie que le Seigneur bénisse cette
maison d’édition et je sais qu’Il le fera, « car Dieu n’est pas
injuste, pour oublier votre travail et l’amour que vous avez
montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services
aux saints. » (He 6:10).
Je prie que ce livre puisse aider les églises à fonctionner
conformément à ce que Dieu attend d’elles et que partant, elles
puissent faire face à tous les écueils qui se dressent devant elles
et glorifier ainsi leur chef Jésus-Christ.
L’auteur
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Chapitre I – Mettre Dieu au centre
Dt 1 :19-46 ; Mt 16 :13-19 ; Lc 10 :38-42 ; Jn 15 :5 ; Ap 2 :1-7
L’Église
L’Église de Dieu a une vie et un fonctionnement au quotidien
et dans la durée et c’est le fonctionnement de l’Église qui est le
sujet de ce livre !
L’Église confiée à l’apôtre Pierre par Jésus-Christ est une
Église éternelle car « les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle ». Éternelle, non pas parce que ses
membres sont parfaits et font toujours la volonté de Dieu mais
parce que Dieu Lui-même veille à ce qu’il y ait toujours un reste
qui mette en pratique Sa parole.
C’est aussi une Église avec une puissance redoutable.
Lorsque le Seigneur confiait les rennes de l’Église à Pierre, Il lui
a dit : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Ce que tu
lieras sur la terre sera lié dans les cieux et ce que tu délieras sur
la terre sera délié dans les cieux ». Ce pouvoir immense accordé
à l’Église a même emmené l’Église Catholique Romaine à considérer ses décisions comme aussi importantes sinon plus importantes que la Bible :
« Le catholicisme romain a pendant longtemps prétendu que Dieu
avait fait de l’Église l’enseignant autorisé et infaillible. Elle prétend
que Dieu lui a communiqué toutes ses révélations, écrites ou non, et
que l’Église a la présence et la direction constantes du Saint-Esprit
pour la préserver de toute erreur dans ses enseignements. Cette
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infaillibilité s’étend aux questions de foi et de morale, et à tout ce
que l’Église déclare faire partie de la révélation de Dieu. Selon ce
point de vue, l’Église catholique romaine est la seule véritable
Église. Quand les évêques se rencontrent, ils sont infaillibles en tant
que groupe, et lorsque le pape, l’évêque de Rome, parle ex cathedra,
il est l’organe du Saint-Esprit et il émet le jugement infaillible de
l’Église » (Henry C. Thiessen)1.
Par ces paroles, le Seigneur donnait à l’Église le pouvoir de
gérer parmi les hommes, le salut qu’Il a acquis à l’humanité par
Sa mort sur la croix. Cette mission confiée à l’Église peut être
mise en parallèle avec la gestion de la création que Dieu avait
confiée à Adam et à Ève : « Dieu les bénit et Dieu leur dit : soyez
féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et
dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur
tout animal qui se meut sur la terre » (Gn 1 :28)2.
L’Église a donc sur la terre par la confiance placée en elle par
Jésus-Christ, le devoir de « montrer la sagesse infiniment variée
de Dieu » (Ep 3 :10) et le pouvoir de le faire car Dieu ne confie
rien à Ses enfants sans leur donner en même temps toutes les
armes pour réussir. Les parents d’élèves prennent le soin de
donner à leurs enfants tout ce dont ils ont besoin afin de les mettre
dans les meilleures conditions de travail. Il en est de même pour
Dieu qui ne laisse jamais les chrétiens seuls car Il est avec eux
jusqu’à la fin du monde, a-t-il dit.
Il y a beaucoup à dire sur l’Église mais ce n’est pas le but de
ce livre, qui concerne l’église, certes, mais seulement dans son
fonctionnement, dans sa chaîne de commandement et dans l’exécution de sa vision et de ses projets.
1. Guide de doctrine biblique – Fondement d’une vie nouvelle ; Henry C. Thiessen ;
Révision par Vernon D. Doerkson ; Traduction par Marc Routhier ; Éditions Farel ;
Éditions Bethel ; 2e édition : Mars 1995 ; page 49
2. La Sainte Bible ; Traduite d’après les textes originaux hébreu et grec par Louis
Segond ; Édition révisée de 1910 ; Éditions Vida 1980 ; Réimpression 1991
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L’Église a reçu de Dieu de grands pouvoirs, pouvoirs à la
hauteur de l’importance de sa mission : le salut de l’humanité par
l’annonce de la bonne nouvelle. Jésus-Christ dit Lui-même :
« Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez,
faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout
ce que je vous ai prescrit. Et voici je suis avec vous tous les jours,
jusqu’à la fin du monde » (Mt 28 :18-20). L’église n’est donc pas
seule dans la mission que Dieu lui a confiée ; Jésus-Christ, celui
à qui Dieu a donné tout pouvoir, est avec elle.
Cependant, trop d’assemblées sont sans force, sans direction,
sans but et en leur sein règnent en maîtres la division et le
désordre. Des églises où les pasteurs sont des autocrates et les
anciens des valets, bref des églises où tout règne, sauf l’ordre de
Dieu. Or, Dieu a choisi l’Église pour montrer Sa gloire et
accomplir Ses desseins. Dieu se serait-Il trompé ? Bien sûr que
non !
Les problèmes de l’Église viennent du fait qu’elle n’applique
pas les principes enseignés par la Parole de Dieu. Pas qu’elle ne
les connaisse pas mais bien qu’elle ne les applique pas, car il y a
un fossé entre la théorie et la pratique, et Dieu préfère que le peu
qui est connu soit appliqué plutôt qu’un trop plein connu et non
appliqué. Trop de règles d’églises s’opposent directement à la
Parole de Dieu, rendant ainsi l’Église inefficace et sans force.
Jésus-Christ a confié l’Église à Pierre, qui a le mieux exprimé
la nature de Christ : « Simon Pierre répondit : tu es le Christ, le
Fils du Dieu vivant ». Simon Pierre avait compris ce qu’il y a de
plus important pour un chrétien et pour l’Église : son chef est
Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant. Et la plupart des problèmes
de l’Église viennent du fait qu’elle a perdu de vue cette parole si
simple mais pourtant si puissante. L’Église doit se souvenir de ce
que Jésus-Christ a accompli à la croix afin de pouvoir entrer dans
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le plan de Dieu : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ».
Dieu n’est pas prêt à accorder Sa puissance et Ses bénédictions à
des personnes qui s’éloignent du chemin qu’Il a Lui-même tracé.
Si la seigneurie de Jésus-Christ ne réintègre pas l’Église et
l’esprit de ses dirigeants, l’Église est condamnée à répéter
l’erreur fatale d’Adam et d’Ève, induits en erreur, quand « alors
le serpent dit à la femme : vous ne mourrez point ; mais Dieu sait
que, le jour ou vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que
vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (Gn
3 :4,5). L’erreur d’Ève puis d’Adam ne fut pas qu’ils ne savaient
pas ce que Dieu avait dit mais plutôt qu’ils ont préféré satisfaire
leur propre « moi » au lieu d’être obéissants à Dieu. De même,
l’Église risque de se perdre si elle n’accorde pas la première place
à Jésus-Christ et qu’elle ne suit que ses propres règles humaines
au lieu de celles de Dieu. Les règles de Dieu sauvent, alors que
celles de l’homme tuent.
L’histoire des espions envoyés par Moïse en Canaan dans Nb
13 et 14 (cf. Dt 1 :19-46) servira de support à l’étude du fonctionnement normal de l’Église.
L’Église a pour mission d’être le sel de la terre et la lumière
du monde.
L’Église est le sel de la terre car comme le sel préserve les
aliments du pourrissement, l’Église doit préserver les hommes
de la débauche et du jugement à venir en leur annonçant le salut
de Jésus-Christ. Le sel non seulement préserve la nourriture du
pourrissement mais donne également de la saveur aux aliments.
De même, l’Église doit apporter la vraie vie au monde en
publiant « une année de grâce du Seigneur » (Lc 4 :19). Le
monde est sous l’emprise du malin et Dieu compte sur l’Église
pour le libérer et faire passer les hommes « des ténèbres à son
admirable lumière » (1 P 2 :9) et « de la puissance de Satan à
Dieu » (Ac 26 :18).
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L’Église est aussi la lumière du monde car il s’agit, non
seulement de sauver le monde, mais aussi de le guider par la suite
comme la lumière du phare guide les bateaux à l’entrée des ports
afin qu’ils ne s’échouent pas. Cette lumière qui éclaire au loin le
monde doit aussi éclairer de près les chrétiens afin qu’ils puissent
reconnaître leur environnement, la génération au milieu de
laquelle ils vivent pour ne pas s’y conformer, comme une lampe
dans la nuit permettrait de voir les obstacles et ainsi éviter de
trébucher sur le chemin dans l’obscurité.
L’Église doit montrer au monde les valeurs éternelles, celles
qui comptent pour Dieu. Elle doit être un modèle et donner
l’exemple au monde car les non-croyants ont vite fait, avec des
églises chancelantes, de trouver des raisons pour ne pas venir à
Dieu et continuer à se diriger eux-mêmes.
mettre dieu au centre
Les incroyants aiment rester dans le monde car là-bas, ils
peuvent donner libre cours à leur nature pécheresse. Dans le
monde, ils sont leurs propres maîtres, n’ayant et ne rendant
compte qu’à leur propre personne. Ils agissent comme ils veulent,
quand ils veulent, où ils veulent et comment ils veulent. Leur
liberté se rapproche très souvent dangereusement du libertinage
et de la débauche.
Malheureusement, bien souvent, l’église agit comme eux en
faisant les choses sans tenir compte de Dieu qui est son chef et à
qui elle doit rendre des comptes. C’est Jésus-Christ qui bâtit Son
Église et dans cette dernière, rien ne saurait normalement
fonctionner si Dieu n’est pas mis au centre de tout ce qui s’y fait.
Jésus-Christ est le chef de l’Église et l’Église se doit donc de Lui
obéir afin d’être digne de Lui et faire Sa volonté.
Que penser d’une armée qui n’obéit pas à son chef ? Ce ne
serait plus une armée. En temps de paix, ce serait le désordre mais
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en temps de guerre, ce serait une véritable catastrophe. Personne
n’aurait confiance en une telle armée dans le monde et pourtant,
cela est fort bien toléré dans l’église. Cela est particulièrement vrai
dans les pays où il n’existe pas encore la persécution de l’église.
Et, que se passera-t-il lorsque la persécution adviendra ? L’Église
disparaîtra-t-elle comme elle a disparu en Afrique du nord ou dans
les pays arabes avec l’expansion de l’islam ? Mettre Dieu au
centre de toute activité doit être le premier réflexe de l’Église afin
qu’elle soit exercée et prête à faire face à la persécution.
Mettre Dieu au centre n’est pas facultatif mais bien une
obligation pour l’église car Jésus-Christ dit Lui-même « car sans
moi vous ne pouvez rien faire ». En disant cela, Jésus-Christ ne
veut pas dire que l’Église devient paraplégique, car, même les
incroyants accomplissent de grandes choses qui des fois
dépassent l’entendement. Il ne veut pas non plus dire que l’Église
perd toutes ses facultés et ses moyens mais bien que sans Lui au
centre, l’Église ne peut accomplir la volonté de Dieu qui est la
raison pour laquelle elle existe. Sans Jésus-Christ, tout ce qui est
fait au sein de l’Église n’accomplit ni les desseins, ni la volonté
de Dieu et donc ne glorifie pas son chef qui est Jésus-Christ.
Pour chacune de ses actions, l’Église doit se demander si elle
se conforme à la volonté de Dieu, révélée dans Sa parole. Car il
ne s’agit pas d’accomplir des choses hors de la parole qui seraient
au mieux inutiles et au pire des péchés contre Dieu.
L’Église doit mettre Dieu au centre afin de s’assurer un
fonctionnement normal. C’est Christ qui bâtit Son Église et c’est
donc vers Lui qu’elle soit se tourner car Il est le mieux à même
de l’aider, de la guider et de la bénir. Il est même le seul que Dieu
a désigné pour cela. L’Église doit rechercher la volonté de Dieu
d’abord afin d’être bénie par la suite.
Écrivant à l’église d’Éphèse, Christ dit : « Mais ce que j’ai
contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour ». Cette
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Église faisait pourtant beaucoup de choses pour le Seigneur
puisqu’Il dit d’elle : « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta
persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants, que
tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et
que tu les as trouvés menteurs ; que tu as de la persévérance, que
tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé ».
Il dit aussi d’elle : « Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les
œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi ».
L’église d’Éphèse pourrait donc se targuer de travailler pour
le Seigneur et même plus, de souffrir pour Lui, de rejeter le péché
sous toutes ses formes et de rester attachée à la sainte doctrine
mais l’essentiel lui manquait car elle avait oublié son premier
amour, Jésus-Christ, qui lui avait donné la possibilité de faire tout
ce qu’elle a pu faire par la suite.
La question peut être posée comme suit : comment une
église qui démasque les imposteurs, qui souffre pour JésusChrist mais persévère et hait le péché peut à son tour oublier
son premier amour, Jésus-Christ, puisque c’est pour Lui qu’elle
souffre mais cependant reste attachée à la saine doctrine ?
Jésus-Christ dit : « Celui qui a mes commandements et qui les
garde, c’est celui qui m’aime » (Jn 14 :21), or Jésus-Christ a
donné Le Grand Commandement : « Aimez-vous les uns les
autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15 :12) et l’ordre
suprême : « Allez, faites de toutes les nations des disciples »
(Mt 28 :19). La raison en est toute simple : c’est qu’une église,
à force de chercher à extirper le péché de son milieu, rejette
quelques fois le pécheur pour lequel Jésus-Christ est mort,
ratant ainsi le premier rôle à elle assignée par Dieu : le grand
commandement de l’amour du prochain.
Certaines églises n’évangélisent plus ou évangélisent très
peu, manquant ainsi le deuxième rôle à elle assignée par Dieu :
l’ordre suprême de l’évangélisation du prochain. Or « le Fils de
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