Commentaires sur l’enseignement de la quantique en CPGE Le Bup n° 958
[6]. Il en est tout autrement avec les nouveaux programmes. Dans notre récent ouvrage
Quantique, fondements et applications [7], que nous destinons à des étudiants de licence,
de master et à des agrégatifs, nous avons privilégié un développement progressif, péda-
gogiquement compatible avec ces nouveaux programmes de CPGE ; précisément, dans
la première partie du livre, nous adoptons volontairement une démarche historique et
épistémologique, en reléguant dans une seconde partie, technique, tout ce qui relève d’un
formalisme mathématique avancé. En effet, dans cette phase préliminaire mettant en avant
l’interprétation des fondements et l’illustration par des applications concrètes, l’utilisa-
tion d’un tel formalisme nous a semblé superflue, confortant notre devise pédagogique
« un maximum de physique avec un minimum de formalisme ».
Dans le texte qui suit, nous apportons, sur les cinq rubriques du programme, des
précisions inspirées par notre travail de réflexion [7] ; en conclusion, nous rappelons les
principales postures philosophiques qui ont accompagné le développement scientifique et
technique de la quantique.
1. RELATIONS FONDAMENTALES
1.1. Contribution de Planck
La contribution de PLANCK, qui date de 1901 [8], peut être résumée ainsi : en cher-
chant à interpréter la courbe de rayonnement qui donne l’exitance (puissance rayonnée
par unité de surface émettrice) d’un corps noir en fonction de la fréquence d’émission,
PLANCK est conduit à formuler une hypothèse à laquelle il n’adhéra que difficilement : la
proportionnalité entre les échanges élémentaires d’énergie entre matière et rayonnement
et la fréquence de ce dernier, soit :
avec
Le choix de la lettre hpour désigner cette constante n’est pas sans signification puisque
c’est l’initiale du verbe allemand « helfen » qui signifie « aider », conformément à l’aide
qu’y voyait PLANCK pour l’interprétation recherchée. Cette constante, à laquelle PLANCK
n’accordait à tort que peu d’avenir, porte désormais son nom, seule constante d’essence
quantique parmi les six constantes fondamentales de base : la constante de Newton G, la
constante d’Einstein c, la charge élémentaire e, la masse de l’électron , la masse du
proton et h(notations internationales).
Depuis, on introduit, préférentiellement à la fréquence, la pulsation du rayonnement
(fréquence angulaire pour les Anglo-saxons), et par conséquent la constante :
avec
Cependant het ne présentent aucune différence fondamentale ; seule l’explicitation ou
non du facteur dans l’écriture de la phase d’une onde nous fait privilégier hou :
. On retrouve ce même choix dans l’utilisation de la transformée de Fourier :
U N I O N D E S P R O F E S S E U R S D E P H Y S I Q U E E T D E C H I M I E1002