l'antigène. Elle stimule également d'autres fonctions effectrices
du système immunitaire : activité cytotoxique (spécifique et non
spécifique), production d'Ig par les lymphocytes B activés,
activité antimicrobienne des monocytes. Le déficit en IL-2 dans
l'infection par le VIH est constamment retrouvé dans les
différentes études ; il ne s'explique pas seulement par la
diminution du taux de lymphocytes T CD4 en périphérie mais
également par des dysfonctionnements dans la biologie
cellulaire de ces cellules. Vu le rôle pivot de l'IL-2 dans
l'obtention d'une réponse immunitaire d'intensité satisfaisante,
son déficit joue donc certainement un rôle important dans
l'immunodéficience induite par le VIH.
La publication du JID présente le suivi sur un an par l'équipe de
Laurence Weiss (Hôpital Broussais, Paris) d'un groupe de 15
patients bénéficiant d'une trithérapie comprenant d4T, 3TC et
indinavir. Au début du traitement, ces patients asymptomatiques
et naïfs de tout inhibiteur de la protéase (IP) présentaient un taux
moyen de CD4 de 288/mm3 et une charge virale plasmatique
(CVP) supérieure à 20 000 copies par ml. Ils avaient déjà reçu
des analogues nucléosidiques de la transcriptase inverse.
Pour ce groupe de patients, la trithérapie donne de bons résultats
sur le plan de la CVP et du taux de lymphocytes T CD4. En
effet, la CVP est indétectable (seuil à 500 copies) après 8
semaines de traitement. Elle le reste sur toute la durée de l'étude,
à l'exception de 2 patients qui ont une CVP détectable à 9 mois.
Le taux de lymphocytes T CD4 s'élève constamment : après 12
mois, il atteint 526 cellules par mm3 à la moyenne, soit une
augmentation de plus de 80 %. Parallèlement, il a été noté une
augmentation du pourcentage de lymphocytes CD4+, ainsi
qu'une augmentation du rapport CD4/CD8.
C'est dans ce contexte que les auteurs ont analysé la production
d'interleukine 2. La technique utilisée (cytométrie en flux)
permet de dénombrer les lymphocytes T CD4 qui sécrètent cette
cytokine. A l'introduction de la trithérapie, la production d'IL-2
par les cellules des patients est plus faible que celle obtenue avec
un groupe de 12 sujets contrôles (adultes, non infectés par le
VIH, en bonne santé). En moyenne, 43 % des lymphocytes T
CD4 sécrètent de l'IL-2, contre 67 % pour les contrôles, soit un
abaissement de 35 %. La production d'IL-2 est ensuite mesurée
régulièrement. Alors que les 6 premiers mois ne montrent pas de
variation significative, le nombre de lymphocytes T CD4
sécrétant de l'IL-2 augmente ensuite de façon tout à fait
substantielle.
De manière plus remarquable, les derniers points de mesure
(après 9 mois de traitement) montrent une production d'IL-2
comparable à celle obtenue dans le groupe des 12 sujets
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/88_1259.htm (2 sur 4) [11/04/2003 12:56:45]