Regards croisés France/Québec dans le cadre des 5es Rencontres universitaires scientifiques Sherbrooke-Montpellier du 10 au 12 juin 2015 à Sherbrooke Résumé exécutif du séminaire Au-delà de la maladie et des problèmes psychosociaux : coproduction, valorisation des savoirs expérientiels et évaluation de la différence Les objectifs du séminaire Discuter des notions de coproduction dans le domaine de la santé et des services sociaux. Illustrer des cas de valorisation des savoirs expérientiels et d’évaluation de la différence dans un contexte de coproduction. Appliquer de nouveaux concepts portant sur l’amélioration continue de la qualité des soins et des services sociaux. Améliorer la participation de la personne usagère et de ses proches (approche patient partenaire) à l’aide des modèles actuels d’implication. Renforcer le partenariat entre France-Québec par la mise en place d’une collaboration internationale. Le résultat attendu du séminaire Production d’un ouvrage collectif sur la notion de l’approche personnalisée centrée sur la personne et la communauté. Mise en contexte du séminaire L’originalité de ce séminaire France/Québec est d’avoir réuni des chercheurs, des praticiens et des usagers, mobilisés par la volonté d’être contributifs à un changement de mentalité et de culture au sein des services publics de santé et de services sociaux, en vertu duquel les citoyens sont reconnus comme responsables de la production de leur santé et de leur bien-être, avec leurs forces et leurs préférences. Cette implication des citoyens doit toutefois s’insérer dans un processus au sein duquel les diverses parties prenantes d’un système mettent leurs compétences, leurs connaissances, leurs expériences et leurs ressources en commun, afin de travailler ensemble pour améliorer sa qualité. Les notions de coproduction, de valorisation des savoirs et d’évaluation de la différence constituent à ce titre des notions opérationnelles mettant en valeur cette transformation des pratiques. Mise en contexte de la personnalisation, une approche issue du Royaume-Uni Au-delà de cette convergence, force est de constater que les définitions sont multiples et varient souvent entre les pays et selon leurs secteurs d’activités et champs disciplinaires. Un premier courant d’idée provient du Royaume-Uni, où ces notions sont encadrées par le concept de personnalisation. Inspirée notamment par le mouvement des personnes handicapées, le domaine des services sociaux s’est largement transformé en ce sens, afin de centrer l’intervention sur la personne, ses forces, ses capacités et ses besoins, d’où la mise en œuvre de services personnalisés et choisis. Présentement la personnalisation en ce pays s’est non seulement étendue au domaine de la santé dans les soins curatifs, avec la notion de patient expert, mais aussi au domaine de la prévention. Ceci implique donc de renforcer les capacités des communautés et de favoriser la mise en place de stratégies locales, afin d’offrir aux personnes un vaste choix de soutien indépendamment de leur âge ou de leur handicap. Cette définition holistique de la personnalisation englobe donc la sphère personnelle et la sphère communautaire. Au Québec, l’influence du modèle de partenariat de soins et de services Dans le monde francophone toutefois, prédominent les notions de relation de coopération/collaboration et de valorisation du savoir des patients, donc circonscrites au domaine de la santé. Conceptualisée par Pomey (2015) sous le vocable de « modèle de Montréal », centré sur les enjeux relationnels entre le patient et les professionnels de la santé, le partenariat de soins et de services, développé en grande partie par la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, bénéficie ainsi présentement d’une large influence qui dépasse les frontières du Québec. En cela, il est très proche de la notion d’éducation thérapeutique qui est codifiée dans le texte d’une loi sanitaire française. Approche personnalisée centrée sur la personne et la communauté, thème central de l’Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux du CIUSSS de l’Estrie - CHUS À Sherbrooke, l’Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux a débuté des travaux quant à l’élaboration d’un cadre conceptuel fondé sur une approche personnalisée centrée sur la personne et la communauté. Il s’agit d’une adaptation québécoise du modèle développé au Royaume-Uni, afin notamment d’être contributif à l’exercice de la responsabilité populationnelle des CISSS et des CIUSSS qui implique que ceux-ci, en collaboration avec leurs nombreux partenaires, s’efforcent de maintenir et d’améliorer la santé et le bien-être de la population de leur territoire. Étant le thème central de la programmation scientifique 2014-2019 de l’Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux, l’approche personnalisée centrée sur la personne et la communauté balise nos travaux de recherche, afin de permettre un ancrage de l’approche au niveau organisationnel et au sein des milieux de pratique; toujours dans la perspective d’améliorer la qualité de vie, la santé et le bien-être des personnes et des communautés. L’opérationnalisation d’un tel cadre conceptuel au sein d’un établissement de santé et de services sociaux s’inscrit dans un processus de longue durée nécessitant un engagement explicite des autorités. En effet, la mise en œuvre d’une culture de collaboration innovante implique une forte interdépendance entre les différentes logiques (programmation, intervention, gestion) présentes au sein de ces institutions. Des pratiques et un langage commun peuvent alors plus facilement être coproduits et se systématisés entre les différentes parties prenantes. ANNEXE ‐ Liste des participants Séminaire Sherbrooke‐Montpellier 10 au 12 juin 2015, Université de Sherbrooke Conférenciers et participants Xavier De La Tribonnière : Unité Transversale en Éducation du Patient, Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier; et Faculté de médecine, Université de Montpellier Olivia Gross : Laboratoire Éducations et Pratiques de Santé – EA 3412, Université Paris 13 Batiste Godrie : Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et la discrimination, CIUSSS du Centre‐Est‐de‐l’Île‐de‐Montréal Sonia Tropé : Directrice ANDAR, Association Nationale de Défense contre l'Arthrite Rhumatoïde Jean-David Cohen : Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier; et Faculté de médecine, Université de Montpellier Jeanne Demoulin : Unité mixte de recherche ‐ Laboratoire architecture, ville, urbanisme, environnement – 7218, Université Paris‐Ouest – Nanterre ‐ La Défense (Université Paris X) Sébastien Carrier : École de travail social, Université de Sherbrooke Paul Morin : École de travail social, Université de Sherbrooke et Infrastructure de recherche – Institut de première ligne en santé et services sociaux au CIUSSS de l’Estrie ‐ CHUS Mathieu Roy : Infrastructure de recherche ‐ Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux, CIUSSS de l’Estrie – CHUS Edwige Ducreux : Infrastructure de recherche ‐ Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux, CIUSSS de l’Estrie – CHUS Jeannette LeBlanc : Département de psychologie, Université de Sherbrooke Pierre-Luc Bossé : Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux, CIUSSS de l’Estrie – CHUS Marjolaine Landry : Département des sciences infirmières, Université du Québec à Trois‐Rivières Christine Loignon : Centre de recherche Hôpital Charles LeMoyne; et département de médecine de famille, Université de Sherbrooke Jean-Guillaume Marquis : Direction de la qualité, de la planification, de l’évaluation et de la performance, CIUSSS de l’Estrie – CHUS Autres participants Nadine Larivière : Département de réadaptation, Université de Sherbrooke Denis Marceau : Comité des usagers du CHUS Sylvain Bernier : Directeur administratif de la recherche, CIUSSS de l’Estrie ‐ CHUS Marie-France Beauregard : Chef de l’administration de programmes, CIUSSS de l’Estrie ‐ CHUS