Séquence 1
LA GUERRE,
UNE RÉALITÉ
La séquence 1 permet d’aborder la période qui pré-
cède l’invasion de la France par l’ennemi allemand.
Elle illustre l’arrivée des populations évacuées sur La
Rochelle à partir des éléments suivants :
- affiches d’accueil des réfugiés (fac similé);
- affiches de défense passive (fac-similé).
Jusqu’en septembre 1939, la guerre oc-
cupe uniquement le front est de la France.
Appelés à la mobilisation, deux régiments
d’infanterie rochelais rejoignent le front.
Pourtant, les Rochelais restent spectateurs
des événements lointains relayés par les
médias de l’époque. Ils ne prennent réel-
lement conscience de la réalité de cette
guerre qu’à l’arrivée des premiers réfu-
giés de Meurthe-et-Moselle qui sont rapi-
dement suivis par ceux de Belgique, des
régions du nord et de Paris. A la veille de la
guerre, La Rochelle comptait 47000 habi-
tants. En 1940, on évalue la population à
30000 personnes de plus.
Aussitôt, les Rochelais sont appelés en
soutien pour l’accueil, l’hébergement et
la nourriture à fournir à ces réfugiés qui
débarquent par convois entiers de trains
ou de bateaux. Les murs de la ville se
tapissent d’affiches parfois bilingues, sou-
haitant la bienvenue aux nouveaux arri-
vants ou les incitant à rechercher du travail.
Défense passive : en cas d’alerte !
Reproduction de l’affichage des mesures
de défense passive à La Rochelle, mai 1940
Depuis 1938, des mesures sont mises
en place pour organiser un plan de dé-
fense passive. Son but est de prévenir
des risques de bombardement et d’ap-
porter le secours nécessaire à la popu-
lation. La Rochelle est ainsi divisée en 7
secteurs (La Rochelle Nord, La Rochelle
Mairie, Tasdon, Lafond-Fetilly-St Eloi, La
Genette, La Pallice-Laleu, St Maurice)
eux-mêmes scindés en îlots qui fonc-
tionnent selon une même organisation.
Chacun est rattaché à un ou plusieurs
abris, à un réseau de surveillance et d’alerte. Plusieurs services,
d’incendie, de police, des abris, de dispersion, de transports, de
médecine, de détection et lutte contre les gaz, sont composés
de volontaires repérables grâce à leurs brassards colorés. La
population est informée par voie d’affichage, de brochures ou
par la radio des mesures à prendre (camouflage des fenêtres,
extinction des lumières, coupure du gaz, etc.).
Accueil des Réfugiés par la préfecture
Reproduction d’une affiche du 9 septembre 1939
La préfecture de la Charente-Inférieure,
soutenue par la municipalité rochelaise,
installe un centre d’accueil en face de la
gare. La Croix-Rouge et des bénévoles
sont sur place. Chaque convoi ferroviaire
déverse d’un coup, des centaines de per-
sonnes éreintées, souvent en manque
de sommeil, de nourriture, d’eau ou de
la plus élémentaire hygiène. Ce sont
presque exclusivement des femmes, des
enfants et des vieillards, les hommes étant
mobilisés sur le front.
Témoignage de Ginette Nunerez-Le Couturier,
réfugiée de Metz, 13 ans à l’époque.
« [...] Nous avons reçu un trés bon accueil à la gare de La Rochelle
mais le personnel était débordé. Des grandes tentes avaient été
dressées sur la place de la Gare et nous y trouvions un abri pour
la nuit. Il n’y avait pas de lit mais la paille nous servit de litière et
avec la distribution de couvertures on était presque heureux...».
Le lendemain
, « Un car vint nous chercher pour nous emme-
ner enfin dans un « home », les uns roulèrent vers Chatelaillon,
quant à nous ce fût Aytré.»