En parallèle, une première campagne de mesures vouée à l'étude fondamentale de la décharge
couronne négative par Spectroscopie à Corrélation Croisée (Cross Correlation Spectroscopy -
CCS) a été effectuée en collaboration avec l'I.N.P. de Greifswald – Allemagne (séjour de 2
mois, du 15 avril au 15 juin 2009). Cette technique [2] permet de mesurer l'intensité
lumineuse d'une décharge à partir d'une méthode de comptage de photons (single photon
counting). L'évolution spatio-temporelle de l'émission du premier système négatif
(λ=391,5nm - ) et du second système
positif (λ=337,1nm - ) de l'azote d'une
décharge couronne négative a ainsi pu être mesurée (Figure 2 (b) et (c)). Ces deux réactions,
les plus lumineuses lors de la décharge, correspondent à 2 niveaux différents d'excitation, à
fort et faible champ électrique.
L'évolution spatio-temporelle des intensités lumineuses du premier système positif et du
second système négatif peut être, en première approximation, interprétée comme l'évolution
de la densité électronique et du champ électrique respectivement et permet ainsi une
description qualitative du développement de la décharge au cours du temps. Ces premières
mesures associées à la mesure du courant de décharge (Figure 2 (a)) permettent de valider les
hypothèses émises sur les phases d'initiation et de propagation de la décharge couronne
négative obtenues en simulation numérique :
•la décharge s'amorce dans l'espace inter-électrodes à proximité de la cathode,
•une onde d'ionisation se propage vers chacune des électrodes, le maximum
d'ionisation se produisant à la cathode. Ce maximum coïncide avec le maximum du
courant de décharge.
3 Simulation numérique :
La modélisation des décharges repose sur la résolution des équations de continuité du
plasma de décharge, couplées à la résolution de l’équation de Poisson :
∂N
∂t∇
W N =S , ∇ r∇V=− q.Nt
0
, E =−∇ V
où N représente la densité de particules (électrons (Ne), ions positifs (Np) ou ions négatifs
(Nn)), W leurs vitesses de dérive respectives, V le potentiel électrique, E le champ électrique,
Nt la densité nette de charge, q la charge électronique élémentaire, εr la permittivité relative et
ε0 la permittivité du vide. S, terme source de l’équation de continuité, correspond à la création
et la disparition de particules chargées dans l'intervalle. Les coefficients de ce terme ainsi que
les vitesses des particules dépendent de façon non linéaire du champ électrique E.
La simulation numérique d'une décharge couronne nécessite un code de calcul 2D
axisymétrique. De plus, la présence d'électrodes de géométries complexes impose un
traitement particulier. Un code de calcul 2D axisymétrique a été développé utilisant un
maillage structuré déformé [3] et permettant ainsi la prise en compte de système d'électrodes
pointe-plan (cf. Figure 3).
Les particules polluantes (ou poussières) ont été intégrées au code de calcul en considérant,
d'une part, une densité de poussières dans l'espace inter-électrode afin de modéliser leurs
phénomènes de charge et leur influence sur l'initiation et la propagation de la décharge.
D'autre part, le dépôt formé par les poussières sur l'électrode collectrice (anode/plan) a été
modélisé, en première approximation, par la présence d'un diélectrique parfait ou comprenant
une cavité sur l'électrode considérée.
L'exemple de simulation présenté est effectuée dans l'air à pression atmosphérique sur
un espace inter-électrodes de 1 cm et une tension appliquée de 25kV. Les poussières, dont les
caractéristiques (densité, diamètre moyen et constante diélectrique) sont spécifiques des
poussières filtrées par l'électrofiltre du CEA, sont prises en compte par l'introduction d'une