(2ème partie)
Les méthodes thérapeutiques utilisées
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Bulletin N° 103 de la Banque Française des Yeux : 6 quai des Célestins - 75 004 Paris - Tél. 01 42 77 19 21
L’épithélium : ce sont des cel-
lules de même origine que celles
de la peau sauf qu’elles sont
transparentes pour permettre à la
lumière de passer. Le rôle des cel-
lules épithéliales est de protéger
l’œil, de transporter la nourri-
ture des larmes vers l’intérieur
de l’œil, et de rendre la surface
de l’œil lisse pour que l’optique
de l’œil soit parfaite.
Il n’y a aucun danger d’endomma-
ger l’épithélium qui est une couche
cellulaire en constant renouvelle-
ment. La paupière frotte sur la sur-
face de l’œil ce qui occasionne une
exfoliation de l’épithélium. Il y a
sept couches de cellules épithé-
liales. La dernière couche s’exfolie
pour laisser les cellules plus pro-
fondes arriver à la surface. L’épi-
thélium que nous avons aujour-
d’hui n’est pas celui que nous
aurons la semaine prochaine.
La pellicule à la surface de la cor-
née, l’épithélium, se refait donc
naturellement entre 48 et 72
heures après l’intervention chi-
rurgicale, sans laisser de cicatrices
dans la grande majorité des cas.
En PKR il y a très peu de manipu-
lations donc le risque opératoire
est minime. Aucune complication
n’est reliée à l’instrumentation.
En revanche, la PKR n’apporte
pas d’aussi bons résultats pour
l’hypermétropie, l’astigmatisme
et les fortes myopies.
Les inconvénients de la PKR
sont multiples :
• Douleur oculaire durant l’im-
médiate période post-opéra-
toire correspondant à la cicatri-
sation épithéliale cornéenne.
• Destruction de la membrane de
Bowman en regard de l’ablation.
• Cicatrisation lente marquée
par une hypertrophie épithé-
liale et la constitution d’une
lame de neoglycanes formant
un leucome cornéen transitoire
mais pouvant persister plu-
sieurs mois ou années. Son
intensité est graduée en 4 stades
dont le dernier peut gêner la
vision. Ce leucome appelé haze
par les anglo-saxons est dépen-
dant de nombreux facteurs
dont le degré de myopie traité.
• Récupération visuelle deman-
dant, au moins, plusieurs jours.
• Pharmaco-dépendance rela-
tive à l’égard de la corticothé-
rapie locale.
◗Kératomileusis in
situ ou LASIK
Dans cette chirurgie, le laser est
appliqué dans l’épaisseur de la
cornée, après avoir réalisé chirur-
gicalement un “volet” cornéen
superficiel remis en place à la
fin de l’intervention. Cette
technique également rapide et
indolore permet de corriger des
troubles de la vision faibles ou
importants, simples ou com-
plexes. Les indications sont
larges allant de + 5 à – 10 / - 12
dioptries, y compris l’astigma-
tisme. 94 % des défauts réfractifs
sont donc théoriquement trai-
tables au Lasik.
La découpe cornéenne est réali-
sée avec un microkératome. Cet
appareil a été conçu il y a plus
de 20 ans par J Barraquer et il a
bénéficié au fil du temps de nom-
breuses améliorations qui abou-
tissent à des modèles utilisables
facilement en pratique quoti-
dienne. En dépit de variations
générées par le progrès le prin-
cipe d’action est toujours le
même. Un anneau de succion
“ventouse” le globe oculaire en
périphérie de la cornée en créant
avec une pompe une aspiration >
65 mmHg . Un système de coupe,
manuel ou automatisé, découpe
ensuite sur la cornée un disque
superficiel central en gardant, le
plus souvent, une charnière
nasale ou supérieure. La lame uti-
lisée est à usage unique et s’insère
dans un bloc de coupe guidé par
un rail ou une coulisse.
L’épaisseur de ce capot se situe
selon les appareils, le choix de
l’opérateur et les caractéristiques
morphométriques de la cornée
entre 130 et 180 µ. Le diamètre
gagne à être large et est en géné-
ral > à 8, 5 mm. En rabattant le
volet cornéen le chirurgien peut
avoir un accès direct au stroma
cornéen et procéder à l’ablation
laser excimer. Le volet se replace
très aisément et adhère sponta-
nément en quelques minutes
sans aucune colle au suture.