840 nm). Elles pénètrent plus profondément dans les tissus et
permettent une meilleure visualisation choroïdienne et
sclérale. Les récepteurs à photodiodes des appareils de TCO-
SB ont la capacité de fonctionner à très haute vitesse, ce qui
permet des temps d’acquisition courts. Cependant, la tech-
nologie de la TCO-SB comporte quelques inconvénients. Étant
donné que la résolution des images est réduite en raison des
longueurs d’onde accrues, les images de TCO-SB ont une réso-
lution légèrement moins bonne comparativement aux images
de TCO-DS. De plus, l’absorption accrue des longueurs d’onde
plus longues par l’eau restreint la gamme des largeurs de
bande qui peuvent être utilisées par la TCO-SB, ce qui limite
encore davantage la résolution des images6,13.
L’angiographie-TCO marque une évolution de la tech-
nologie de la TCO qui utilise le contraste de mouvement pour
visualiser le flux sanguin rétinien et choroïdien sans l’injection
d’un produit de contraste. L’angiographie-TCO repose sur le
balayage répété d’une zone, puis l’examen des images séquen-
tielles pour détecter tout changement14. L’image résultante a
l’aspect d’un angiogramme, mais offre les avantages d’un
temps d’acquisition court (environ 3 secondes) et d’une haute
répétabilité. De plus, les images d’angiographie-TCO four-
nissent des informations tridimensionnelles sur la localisation
des structures visualisées, ce qui permet aux cliniciens de faire
facilement la différence entre un système microvasculaire
normal et anormal dans la rétine superficielle, dans la rétine
profonde et dans la choroïde (Figures 5A-5D). Cependant,
contrairement à l’autofluorescence traditionnelle, l’angiogra-
phie-TCO n’a pas la capacité de montrer une fuite vasculaire.
Par conséquent, le clinicien doit déduire la présence d’une
fuite d’après les modifications rétiniennes kystiques sur les
images de TCO juxtaposées (Figures 5E, 5F). De plus, la tech-
nologie actuelle de l’angiographie-TCO favorise la dégradation
des images en raison des mouvements oculaires, des artéfacts
de projection et d’autres facteurs14.
Modalités d’imagerie dans certaines
affections rétiniennes chroniques
Trous maculaires
La TCO est la principale modalité d’imagerie utilisée pour
le diagnostic, la stratégie de prise en charge et le suivi des
trous maculaires. En fait, le groupe d’étude international sur la
traction vitréomaculaire (International Vitreomacular Traction
Study Group) a élaboré un système de classification
anatomique entièrement fondé sur la TCO pour différents
stades de traction vitréomaculaire (TVM) et de trous macu-
laires15. Selon cette classification, l’adhérence vitréomaculaire
est définie comme la séparation vitréomaculaire périfovéale
avec adhérence vitréomaculaire persistante sans modification
de l’anatomie fovéale. Cela peut entraîner une TVM qui est
caractérisée par la déformation du contour fovéal et peut
inclure des pseudokystes, un schisis maculaire, un œdème
maculaire cystoïde ou la présence de liquide sous-rétinien. La
TVM peut être sous-classifiée sur la base des mesures de TCO
en attachement vitréomaculaire focal (≤ 1500 µm) ou large
(> 1500 µm). Un trou maculaire de pleine épaisseur (TMPE)
est une lésion fovéale caractérisée par l’interruption des
couches rétiniennes de la membrane limitante interne à
l’EPR15. Le TMPE peut à son tour être associé ou non à une
TVM, ce qui a des implications sur les options de traitement
disponibles (Figures 6A, 6B).
Choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC) chronique
La CRSC est une affection mal comprise qui touche prin-
cipalement les hommes jeunes ou d’âge moyen. Les stéroïdes
exogènes, le stress et la personnalité de « type A » sont des
facteurs de risque possibles16,17. On pense que la phys-
iopathologie de ce type d’affection touche les choriocapillaires
et l’EPR, ce qui entraîne une accumulation de liquide sous-
rétinien avec une vision réduite et déformée18. De multiples
modalités d’imagerie peuvent être utilisées pour obtenir des
renseignements sur les caractéristiques de la CRSC pour
chaque patient. Les modalités couramment utilisées sont la
TCO, l’AF et la FAF. L’angiographie au vert d’indocyanine et
l’angiographie-TCO peuvent également jouer un rôle dans la
prise en charge de cette affection.
La TCO est la principale modalité d’imagerie pour diag-
nostiquer la CRSC et effectuer le suivi des patients qui en sont
atteints (Figures 7A, 7B). La principale observation révélée par
la TCO est la présence de liquide sous-rétinien qui touche
généralement le centre de la fovéa. D’autres observations faites
en TCO incluent des irrégularités de la rétine externe et de
l’épithélium pigmentaire, telles qu’un décollement de l’épi -
thélium pigmentaire. À l’occasion, la présence de liquide
intrarétinien est également observée sur les images de TCO de
cas atteints de CRSC chronique. Le clinicien doit exclure la
présence d’une membrane néovasculaire choroïdienne (NVC)
concurrente dans ces cas.
L’AF peut être utilisée pour détecter des zones de fuite au
niveau de l’EPR entraînant la présence de liquide sous-
rétinien. L’identification de ces zones confirme le diagnostic et
est également importante pour l’établissement d’un traitement
au laser éventuel (Figures 8A, 8B). De plus, comme nous
l’avons mentionné précédemment, l’AF est utilisée pour
exclure la présence d’une membrane NVC dans les cas
douteux ou chroniques. L’identification de zones d’altérations
de l’EPR, en dehors de la zone affectée ou dans l’œil contro-
latéral, confirme le diagnostic de CRSC.
Classiquement, l’angiographie au vert d’indocyanine
montre de multiples zones d’hyperperméabilité choroïdienne
aux phases intermédiaire et tardive de l’angiographie. Ces
zones entourent généralement les fuites situées au niveau de
l’EPR, mais peuvent également être observées en dehors de la
zone de fuite et dans l’œil controlatéral18. L’identification de
ces zones est importante pour l’établissement d’un traitement
éventuel de la CRSC, tel qu’une thérapie photodynamique
pleine-fluence ou demi-fluence19.
4
Figure 5. Angiographie-TCO (tomographie par cohérence
optique) de l’œil gauche chez un patient présentant une
DMLA néovasculaire. A : Système vasculaire de la rétine
superficielle. B. Système vasculaire de la rétine profonde.
C : Rétine extérieure avec des traces de vaisseaux
aberrants (Ce panneau serait normalement dénué de
vaisseaux). D : Couche choriocapillaire montrant la
membrane néovasculaire choroïdienne (entourée d’une
ligne pointillée rouge). E,F : Images de TCO en mode B
juxtaposées montrant le liquide intrarétinien dû à la NVC.
Images gracieusement offertes par le DrDavid Chow,
Toronto Retina Institute.
E
F