Quelle est l`acceptabilité d`un bracelet connecté sur 3 mois chez 177

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Quelle est l’acceptabilité d’un bracelet connecté sur 3 mois chez 177 patients ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une spondylarthrite axiale ? C Jacquemin1, H Servy2, A Molto3, J Sellam4, V Foltz1, F Gandjbakhch1, C Hudry3, S Mitrovic1, B Fautrel1, L Gossec1 1. Rhumatologie, La Pitié Salpêtrière, Paris, France. 2. Sanoïa, e‐Health services, Gardanne, France. 3. Rhumatologie, Cochin, Paris, France. 4. Rhumatologie, Saint Antoine, Paris, France. L’activité physique est recommandée dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires et en particulier de la polyarthrite rhumatoïde (PR) et la spondyloarthrite axiale (axSpA). L’activité physique joue un rôle important à la fois sur l’état de santé général, et sur la santé liée au rhumatisme, en permettant un maintien de la fonction physique, la diminution des douleurs et l’amélioration la qualité de vie. Les recommandations d’activité physique pour les patients ayant un rhumatisme inflammatoire sont celles développées pour la population générale par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) en 2010 : il est recommandé de pratiquer au moins 150 min/semaine d’activité physique en aérobie modérée à vigoureuse ou au moins 75 min/semaine d’activité vigoureuse par tranche d’au moins 10 minutes. Les bracelets connectés permettent de mesurer précisément et en continu l’activité physique, mais l’acceptabilité de ces dispositifs sur le moyen terme reste discuter. L’objectif de cette étude était d’évaluer sur 3 mois l’adhérence au monitoring de l’activité physique par le port d’un bracelet connecté et son acceptabilité chez des patients ayant une PR ou une axSpA. L’étude ActConnect est une étude multicentrique longitudinale observationnelle, incluant des patients ayant: une PR (critères ACR/EULAR) ou une axSpA (critères ASAS) certaine, un smartphone récent et un accès à internet. Les patients devaient porter une montre connectée tous les jours pendant 3 mois et la synchroniser tous les 2 jours par Bluetooth avec une application pour smartphone. L’adhérence était évaluée par le nombre moyen de jours pendant lesquels la montre était portée. La montre était considérée comme portée un jour si au moins 8h d’activité physique était enregistrée entre le 1er et le dernier pas. L’adhérence était définie par un port de la montre ≥80 jours/90. Les patients adhérents étaient comparés aux non‐adhérents par régression logistique pour évaluer les facteurs favorisant l’adhérence (sexe, âge, obésité, activité professionnelle, niveau d’étude, type de rhumatisme, durée d’évolution, évaluation globale de la maladie par le patient, biothérapie). L’acceptabilité et les barrières au port de la montre ont également été évalué à l’aide d’un questionnaire mis en place pour cette étude, après entretien téléphonique avec 10 patients (5 PR, 5 axSpA). Parmi les 177 patients analysés (94 PR et 83 axSpA) : 64 (36,2%) étaient des hommes ; l’âge moyen était de 46 ans ; la durée moyenne d’évolution de la maladie était de 10,3 (8.7) ans et 96 (54,2%) patients étaient traités par biothérapie. Les patients PR et axSpA avaient respectivement un DAS 28 moyen de 2.3 (1.2) et un BASDAI moyen de 3.3 (2.0). Les patients ont porté la montre pendant en moyenne 80 jours (15), soit 87,9% du temps. 139 (78.5%) patients portaient encore la montre à la fin des 3 mois. Respectivement 124 (70,1%) et 53 (29,9%) patients étaient considérés adhérents et non adhérents. L’adhérence au bracelet tendait à être associée à un âge élevé (1.03 [1.00‐1.06], p=0.07), au sexe féminin (1.87 [0.93‐3.77], p=0.08), et à une moins bonne évaluation globale de la maladie (0.88 [0.76‐1.02], p=0.08). Cette étude montre la faisabilité de l’utilisation d’un bracelet connecté pendant 3 mois chez des patients PR et axSpA. Aucun facteur prédictif de l’acceptation du dispositif n’a été mis en évidence. L’acceptabilité était bonne dans cette population de patients sélectionnés pour l’étude. Il n’y avait pas de barrières liées au rhumatisme Il s’agit de la première étude évaluant un bracelet connecté dans le domaine de la rhumatologie et dans la vie quotidienne. Dans l’ensemble les patients se sont montrés intéressés à l’intégration d’objets connectés dans leur prise en charge médicale. Il n’y avait pas de barrières spécifiques au rhumatisme à l’utilisation du bracelet connecté, mais la nécessité d’être en possession d’un smartphone récent est encore aujourd’hui une barrière à une utilisation généralisée d’un bracelet connecté en pratique clinique. Par ailleurs certains problèmes techniques, tels que la non synchronisation ou une panne de la pile, ont pu être à l’origine de la perte d’informations. La nouvelle génération d’objets connectés utilisant leur propre réseau, indépendamment du smartphone, pourrait faciliter leur utilisation plus large. Bien qu’aucun critère d’activité physique ni d’activité de la maladie n’était demandé à l’inclusion, des biais de sélection n’ont pu être évités du fait de la nécessité d’avoir un smartphone récent compatible avec la montre. Le suivi était ici limité à 3 mois. Il serait intéressant d’évaluer l’acceptabilité sur le plus long terme. 
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