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A la fin du 12e siècle, la ville et sa province, propriétés des comtes du Roussillon, 
sont léguées aux comtes de Barcelone. La situation perdurera jusqu’en 1276. 
Durant cet épisode, Argelès fait partie du royaume de Majorque, un modeste état pris 
en  étau  entre  deux  puissances  :  la  France  et  l’Aragon.  La  chaîne  des  Albères  en 
constitue la frontière méridionale. Afin de protéger ses terres contre les éventuelles 
attaques  venues  du  Sud,  Jacques  II  de  Majorque  fortifie  les  crêtes  de  cette 
montagne. Il y fait dresser un chapelet de puissantes tours, à l’image de celle de la 
Massane. 
Désormais située dans une  zone frontalière sensible, la cité  occupe une position 
stratégique clé. Le pouvoir l’enferme dans d’imposants remparts (dont il reste encore 
aujourd’hui  quelques  vestiges)  et  devient  une  des  principales  places  fortes  de  la 
région. Au cours de cette période, l’église fortifiée et son clocher tour sont également 
édifiés. Ils s’élèvent toujours au centre du vieux village. 
 
En 1344, l’éphémère  royaume de  Majorque disparaît  à  jamais  dans les  remous de 
l’Histoire. Argelès et sa province reviennent à l’Aragon suite au siège victorieux de la 
cité par les troupes du roi Pierre IV. Par la suite, la ville deviendra régulièrement la 
cible  des troupes  françaises  et  espagnoles  qui  se  disputent  le  territoire  qu’elle 
défend. 
 
XVIIe siècle : Argelès-sur-Mer devient française 
 
Trois  siècles  plus  tard,  en  1659,  suite  à  la  signature  du  traité  des  Pyrénées,  le 
Roussillon est définitivement rattaché à la France. Argelès perd alors son importance 
stratégique.  Toutefois,  le  déclin  de  la  cité  n’est  que  militaire.  L’économie 
traditionnelle,  basée  sur  l’agriculture,  l’élevage  et  l’artisanat,  reste  dynamique 
jusqu’au début du 20e siècle, avant de perdre progressivement son lustre face aux 
activités liées au tourisme. 
 
Plusieurs événements douloureux ralentiront la dynamique de ce développement : 
les  deux  déflagrations  mondiales  de  1914  et  1939,  mais  également  le  tragique 
épisode de la guerre civile espagnole dont Argelès-sur-Mer deviendra malgré elle un 
acteur privilégié. 
 
Le drame de la « Retirade » 
 
Nous sommes en février 1939. Plus de 450 000 républicains franchissent la frontière 
franco-espagnole  suite  à  la  chute  de  la  Seconde  République  espagnole  et  à  la 
victoire du général Franco. Ce dramatique événement historique est plus connu sous 
le nom de « Retirada ». 
Le gouvernement français choisit la plage d'Argelès-sur-Mer pour « accueillir » tous 
les réfugiés de sexe masculin. Un camp d'internement est alors ouvert à la hâte. Plus 
de 200 000 Républicains y séjourneront avant d'être transférés dans les camps de 
Saint-Cyprien, du Barcarès, de Bram et du Vernet. Quand éclate la seconde guerre 
mondiale,  ces hommes  n'hésiteront pas  à  reprendre  les armes  pour continuer  le 
combat contre les nazis qui occupaient la France. On les retrouvera entre autres 
dans les maquis ou dans les rangs de la 2ème division blindée du Général Leclerc. 
Près de 300 000 réfugiés resteront en France. Ils s'y intégreront et y referont leur vie.