Descriptif de territoire
Pessamit, Québec (Canada
–– STATION UAPISHKA ––
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INTRODUCTION
Le site de la Station Uapishka se trouve à même la réserve de biodiversité Uapishka et à proximité de la réserve écologique Louis-Babel, de
la réserve de biodiversité de la Météorite et de sites traditionnels innus.
Intégrité écologique, forêt boréale, changements climatiques, faune ou flore : les domaines de recherche potentiels sont susceptibles
d’être abordés par des disciplines aussi variées que les sciences de l’environnement, la géologie, la géophysique, la glaciologie, les
sciences du sol, l’hydrologie, la biologie terrestre, l’écologie ou la limnologie. Positionnée au-dessus du 51e parallèle, la Station Uapishka
offre en outre un cadre propice aux études nordiques, qui suscitent un intérêt grandissant en recherche.
Du point de vue de la recherche appliquée, la Station Uapishka constitue un environnement idéal pour de nombreux projets, comme la
mise à l’essai de technologies d’approvisionnement et d’efficacité énergétique en milieu isolé ou des travaux d’expérimentation en forêt
boréale.
Dans l’univers des sciences humaines et sociales, le territoire présente aussi des caractéristiques intéressantes pour des travaux de nature
archéologique ou géographique, notamment parce que les savoirs autochtones indiquent l’existence de sites historiques d’intérêt dans le
secteur. La présence d’activités forestières, minières, commerciales et touristiques à proximité du site offre aussi un terreau fertile pour
des thématiques de recherche-action en acceptabilité sociale, en aménagement du territoire et en harmonisation des usages. Ceci s’ajoute
à des vecteurs féconds pour la recherche et la formation interdisciplinaires portant sur la gouvernance du Nord et la gestion des
écosystèmes nordiques dans le contexte du mode d’occupation et du rapport contemporains des autochtones au territoire.
AIRES PROTEGEES
La Station se trouve à l’intérieur de la réserve de biodiversité Uapishka. D’emblée, le plan de conservation du MDDELCC pour cette aire
protégée indique que « les connaissances sur la faune et la flore des monts Groulx sont incomplètes », bien que « l’état actuel des
connaissances offre de bonnes possibilités pour les chercheurs de domaines très variés comme la biologie, l’écologie forestière et
l’écologie alpine ». Enfin, toujours selon le plan de conservation, « les connaissances écologiques, notamment celles sur la capacité de
support des milieux, et les connaissances sur l’impact des activités récréatives et touristiques sur le milieu naturel, devraient être
développées ». En alimentant les connaissances scientifiques, la Station Uapishka offrira une réponse concrète à ces enjeux.
En outre, l’ile René-Levasseur, facilement accessible de la Station, abrite la plus grande réserve écologique du Québec, la réserve écologique
Louis-Babel, en plus de la réserve de biodiversité de la Météorite.
Les plans de conservation respectifs de ces aires protégées précisent les caractéristiques exceptionnelles de chacune et les axes de
prédilection pour la recherche au sujet de leur intégrité écologique.
+ Réserve de biodiversité Uapishka : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite/reserves-bio/uapishka/PCF_Uapishka.pdf
+ Réserve de biodiversité de la Météorite : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite/reserves-bio/meteorite/PCF_Meteorite.pdf
+ Réserve écologique Louis-Babel : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/archives/rene-
levasseur/docdeposes/documdeposes/DB1.pdf
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BIOLOGIE
La Station Uapishka se situe dans les sous-domaines bioclimatiques de la sapinière à bouleau blanc de l’Est et de la pessière à mousses de
l’Est. L’intérêt forestier de ces territoires est la structure des peuplements qui est en grande partie inéquienne (lorsque toutes les classes
d’âges ou de diamètres sont bien représentées) et irrégulière (lorsqu’une ou plusieurs classes d’âges ou de diamètres sont sous-
représentées). Cette partie de la forêt boréale est beaucoup moins connue que celle retrouvée dans l’ouest de la province, notamment au
niveau de la dynamique de perturbations forestières naturelles (feux, insectes, chablis) qui y crée une structure particulière.
La faune du territoire se compose de 25 espèces de poissons, 45 espèces de mammifères, 295 espèces d’oiseaux et 16 espèces
d’amphibiens et reptiles. Le plan de conservation de la réserve de biodiversité Uapishka souligne que « le massif des monts Groulx
abriterait possiblement une espèce animale désignée menacée en mars 2000, le carcajou, et le caribou forestier (Rangifer tarandus), un
écotype du caribou des bois désigné vulnérable en mars 2005 ». Ajoutons que trois espèces d’oiseaux d’intérêt patrimonial particulier ont
également été répertoriées sur le territoire. L’ensemble de la zone contient en outre plusieurs espèces fauniques et floristiques menacées,
susceptibles d’être désignées menacées et vulnérables, dont quatre espèces floristiques dans les monts Groulx.
OCCUPATION AUTOCHTONE
La communauté de Pessamit conserve la langue traditionnelle en l’enseignant depuis plus de 30 ans. Elle occupe et utilise en outre son
Nitassinan depuis des millénaires, ce dont témoigne la présence de sites historiques d’intérêt dans le secteur d’implantation de la Station
Uapishka, tels que des voies de portage, des sites de sépulture, les points de rassemblement, les lieux de campement, etc.
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MONTS UAPISHKA (GROULX)
Dans le formulaire de proposition à l’UNESCO de la Réserve mondiale de la
biosphère Manicouagan-Uapishka, on note que le massif Uapishka est l’un
des endroits accessibles par la route abritant la plus vaste surface de
toundra arctique alpine, qui renferme une flore diversifiée et rare à cette
latitude. Le massif surplombe tout l’arrière-pays du territoire de
Manicouagan avec une trentaine de sommets qui dépassent les 1 000
mètres et qui se démarquent d’ailleurs à l’échelle de la province : le massif
est le sixième en importance pour l’altitude et le troisième en importance
de superficie alpine au Québec. Les monts Groulx sont ainsi un ilot de
toundra arctique au cœur de la forêt boréale recélant un potentiel éducatif
et de recherche d’exception, en plus d’être parmi les rares massifs
importants au Québec demeurés à l’état sauvage.
ASTROBLEME DE MANICOUAGAN
Il y a 214 ± 5 millions dannées, soit à la fin du Trias, un météorite pierreux de
huit kilomètres de diamètre et se déplaçant à une vitesse relative de 17 km/s a
heurté cet endroit, qui devait correspondre, à lépoque, au nord-ouest du
supercontinent de Pangea. Les chercheurs supposent que linfluence de
l’impact ayant créé le cratère de Manicouagan a été ressentie à léchelle
mondiale. Des éclats de l’impact Manicouagan ont d’ailleurs été retrouvés
jusqu’en Angleterre (Higgins, 2003).
Avec un diamètre d’environ 100 kilomètres, l’astroblème Manicouagan est le
quatrième cratère en importance de superficie dans le monde. En son cœur
se dresse l’ile René-Levasseur, dont le sous-sol rocheux recèle une forte
quantité d’impactite, soit un amalgame de types rocheux rendu homogène
par la chaleur de l’impact météoritique. Du fait même de sa genèse, le
secteur abrite un site géologique exceptionnel reconnu à l’échelle
québécoise, le site de Manicouagan-Est, soit l’une des seules iles de
l’archipel il est possible d’observer à la fois des impactites et des
calvaires ordoviciens. Des sites fossilifères sont également présents à
proximité de la Station.
RESERVOIRS HYDROELECTRIQUES
Le complexe Manic-Outardes compte huit réservoirs utilisés à des fins
hydroélectriques (3 106 km2). À lui seul, le réservoir Manicouagan a une
superficie 1 973 km2. Le réservoir a une longueur de 250 kilomètres et une
largeur de 16 kilomètres, pour un périmètre de 1 092 kilomètres. La
profondeur moyenne du réservoir est de 85 mètres, mais elle atteint 350 mètres par endroits.
AUTRES ACTIVITES HUMAINES
Le territoire inclut une série graduée de formes dinterventions humaines se rattachant surtout à l’aménagement forestier industriel, à
l’industrie minière, à la production d’hydroélectricité et aux activités récréatives et de tourisme (villégiature, chasse et pêche).
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