variationnels exprimés en coordonnées généralisées. En , le mathémati-
cien et philosophe naturel irlandais James MacCullagh avait développé une
théorie mathématique de l’optique par des méthodes lagrangiennes. Un autre
physicien irlandais, George Francis FitzGerald, formula une théorie lagran-
gienne des champs électromagnétiques en [MacCullagh ; FitzGe-
rald ; Hankins , pp. -, - et - ; Darrigol ,
pp. - et -].
La thermodynamique orit non seulement de nouvelles améliorations
technologiques, mais aussi de nouveaux horizons théoriques, à savoir: le vaste
débat philosophique et cosmologique sur la seconde loi, le développement de
la thermochimie, et une nouvelle mathématisation des théories. Des voies
théoriques diérentes furent suivies par les physiciens, même si nous pouvons
distinguer deux grandes traditions: James Clerk Maxwell et Ludwig Boltz-
mann poursuivirent l’intégration de la thermodynamique avec la théorie ci-
nétique des gaz, tandis que d’autres scientiques comptaient sur une approche
macroscopique en termes de variables continues, mettant de côté les modèles
mécaniques spéciques. Une des caractéristiques essentielles de la thermody-
namique, l’irréversibilité de ses lois par rapport à l’inversion du temps, rendait
cette partie de la physique très diérente de la mécanique. Néanmoins, la
théorie cinétique de Maxwell et Boltzmann réussit à combler l’écart entre les
domaines mécaniques et thermiques. Vers la n du siècle, elle fut appliquée
avec succès à d’autres domaines, y compris le rayonnement électromagnétique
[Maxwell ; Maxwell ; Boltzmann ; Boltzmann ; Darri-
gol et Renn , pp. et ].
* * *
En , Rudolf Clausius, qui était alors professeur à l’École d’artillerie
et d’ingénierie royale à Berlin, avait déclaré que l’équivalence entre la chaleur
et le travail, et « la loi de Carnot » n’étaient pas nécessairement incompatibles,
à condition que cette dernière fût légèrement modiée. À la loi d’équivalence
mentionnée ci-dessus, il en associait une autre, an de maintenir une sorte de
symétrie dans la structure axiomatique de la thermodynamique : une loi
d’équivalence entre les « transformations ». Il précisait que deux types de
transformations étaient en jeu dans les machines thermiques: la transforma-
tion de la chaleur en travail, et la transformation d’une quantité de chaleur
, qui était stockée dans la chaudière à une température élevée
, en cha-